Il y a bien longtemps que le surgelé n’est plus la roue de secours des soirs pressés. Le récent comparatif d’UFC-Que Choisir (mai 2024) a jeté un pavé dans la mare : pour certains légumes, le surgelé préserve mieux les vitamines que le frais acheté le samedi et cuisiné en fin de semaine. Dans un contexte d’inflation où chaque euro compte, cette conclusion change la donne pour les consommateurs soucieux de santé… et de budget.
Pourquoi le surgelé garde (parfois) plus de vitamines
Cueillis à maturité, blanchis puis « flash-congelés » en quelques heures, les légumes surgelés figent leurs nutriments au sommet de leur densité. Un bouquet d’épinards frais, lui, peut perdre jusqu’à 50 % de sa vitamine C après cinq jours au réfrigérateur. Résultat : au terme de la semaine, l’assiette d’épinards surgelés se révèle plus riche qu’une botte fanée, même bio.
Zoom sur l’essai UFC-Que Choisir
Les ingénieurs de l’association ont opposé plusieurs marques d’épinards surgelés nature à des bottes fraîches gardées cinq jours au froid domestique. Verdict : +30 % de vitamine C côté surgelé et une meilleure stabilité des vitamines A et E d’un sachet à l’autre. Un message clair : à moins d’acheter ultra-frais et de cuisiner dans la foulée, la version surgelée est le pari nutrition.
Ce que dit la recherche internationale
Les travaux de l’université de Californie-Davis confirment la tendance : sur huit couples fruits-légumes testés (brocoli, carotte, myrtille…), la teneur en vitamines des surgelés est « comparable, voire supérieure » dans cinq cas. D’autres revues scientifiques insistent : la vraie variable n’est pas la température, mais le laps de temps entre la cueillette et l’assiette.
Bien choisir et bien cuisiner
Privilégiez les références « 100 % légumes » sans sel, ni sauce, comme le rappelle l’article « Les produits surgelés sont-ils bons pour la santé ? ». Vérifiez l’origine : haricots verts extra-fins français, poireaux émincés bretons, etc. Côté cuisson, passez direct du congélateur à la casserole ; la décongélation à l’air libre accélère l’oxydation. Pour retenir les vitamines hydrosolubles, préférez la vapeur ou le micro-ondes plutôt que la grande marmite d’eau bouillante.
Budget et impact carbone
Le prix est un autre argument solide : un kilo de haricots verts extra-fins surgelés Carrefour valait 1,99 € en juin 2025, quand la même quantité de frais hors saison pouvait grimper à 7 € et plus selon l’Insee. Congelés en pleine saison puis transportés en camion, les surgelés européens émettent souvent moins de CO₂ qu’un brocoli frais importé par avion en hiver. Remplir son congélateur de produits de saison (même gelés) reste donc un geste gagnant pour le portefeuille et pour la planète.
Mettre le surgelé au menu
Envie de passer à l’action ? Transformez des fruits rouges surgelés en smoothie bowl minute ou suivez notre guide « Sorbet et granité maison » pour un dessert sans sorbetière. Un wok de légumes croquants cuit cinq minutes, ou un velouté d’épinards mixés avec une pointe de fromage frais, suffisent à faire le plein d’antioxydants sans vider le porte-monnaie.
Le mot de la fin
Frais ou surgelé ? La frontière n’est plus aussi nette. La surgélation rapide et le conditionnement sous vide offrent aujourd’hui une qualité constante. Le test UFC-Que Choisir rappelle une règle simple : la valeur nutritionnelle dépend d’abord de la fraîcheur réelle du produit, pas de l’étiquette « frais ». En adoptant les bons réflexes d’achat et de cuisson, vous profiterez d’aliments riches, pratiques et souvent moins chers, sans sacrifier ni le goût ni votre santé.
