Onze maisons et 18 appartements solidaires : c’est le nombre de colocations proposées par l’association Maison Lazare. Ces colocations sont loin d’être banales. Elles accueillent des femmes et des hommes qui ont connu la rue, ainsi que des familles et de jeunes actifs sous le même toit.
“Depuis la création de l’association, 800 personnes ont vécu dans nos maisons. La moitié d’entre elles sont des anciens sans abri”, détaille Mila Bosschaert, employée au sein de l’asso. En plus de ces colocations, Maison Lazare propose des “studios d’envol”. “L’idée c’est que les personnes qui sont passées par nos colocations puissent avoir un studio de transition pour apprendre à devenir indépendant.”
À Angers, Marseille, Rennes ou Clermont-Ferrand, les colocations accueillent entre six et huit personnes. Les anciens sans abri peuvent rester autant qu’ils le souhaitent. “Bon nombre d’anciens SDF ont réussi à se réinsérer dans le monde du travail après avoir vécu ici. Nous avons Fred qui, par exemple, a passé trois ans dehors. Il travaille désormais en CDI et vit dans son propre appartement”, relate Mila.
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Il existait jusqu’à présent quatre écoles nationales vétérinaires en France : Maisons-Alfort, Nantes, Lyon et Toulouse. Il y en a désormais une cinquième, depuis la rentrée de septembre 2022. La formation se trouve sur le campus de l’école d’ingénieurs UniLaSalle à Rouen. « L’emplacement de l’école est idéal, au cœur de la ruralité et de l’un des départements les plus agricoles de France », se félicite sa directrice Caroline Boulocher.
Le cursus se fait en six ans avec un recrutement post-bac via Parcoursup. « Nous regardons, évidemment, le parcours académique des étudiants, leurs notes de première et terminale. Mais nous lisons aussi les appréciations, les lettres de motivation… Et puis il y a un concours », explique la directrice. Celui-ci se passe en présentiel. Les élèves sont alors évalués avec un QCM mais aussi un travail d’équipe.
À l’inverse des cursus publics, les frais de scolarité sont plus onéreux : 13 000 euros sont à débourser par an les trois premières années. Pour les trois dernières, la note est plus salée, puisque les étudiants paient 17 500 euros par an. À l’issue des six années d’études, les étudiants obtiennent le diplôme d’État de docteur vétérinaire.
« Notre cursus s’oriente sur le milieu rural, car la pénurie de main d’œuvre y est encore plus importante », explique la directrice. En effet, l’offre de formation ne semble pas assez dense en France. En témoigne ce chiffre : aujourd’hui, près d’un vétérinaire sur deux inscrit à l’Ordre a été formé à l’étranger.
En plus de la création de l’école privée normande, les quatre écoles vétérinaires publiques ont décidé d’augmenter leurs effectifs. Passant ainsi de 160 à 180 étudiants formés chaque année. S’y ajoute la centaine d’élèves qui sort des promotions de l’école Unilasalle. Résultats, à l’horizon 2023, il y aura 840 vétérinaires par an formés en France qui arriveront sur le marché du travail, soit 75% de plus qu’en 2017.
Durant leur formation, les étudiants auront au total 36 semaines de stage en entreprise. Un passage par la case étranger est même obligatoire. « Par ailleurs, notre école est la première située sur un campus qui agri/agro qui forme aux métiers de la transition », ajoute Caroline Boulocher.
L’accent est justement mis sur la ruralité et la campagne. « Les déserts vétérinaires se ressentent moins en ville. Mais un manque de vétérinaires à la campagne peut entraîner un sérieux impact sur la chaîne alimentaire. Ils sont indispensables pour travailler avec nos éleveurs », ajoute-t-elle.
Dans les années 1980, des militants ont voulu reprendre la main sur leur épargne et l’utiliser pour des projets concrets et solidaires. Ils ont fondé les Cigales, des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire. Quarante ans plus tard, plus de 200 cigales existent à travers la France.
Ces groupes d’investisseurs ont choisi d’investir leur épargne auprès de porteurs de projets. Les clubs entrent donc au capital des entreprises et deviennent actionnaires de la société. Les projets financés sont variés et s’inscrivent à plusieurs échelles. Localement, les Cigales peuvent soutenir des maraîchers, des épiceries solidaires ou encore des artisans. Des projets sont également issus de l’économie sociale et solidaire comme Rebooteille qui met en avant le réemploi de bouteille. Plusieurs clubs peuvent aussi se réunir pour accompagner des projets plus larges à l’échelle nationale.
Pour créer une Cigale, il ne faut pas de compétences particulières, ni une richesse conséquente. Ce sont d’ailleurs les associations régionales des Cigales qui accompagnent à la création d’un nouveau club. Ces groupes sont composés de 5 à 20 personnes, tous âges confondus. Ainsi, pour financer les initiatives, ils mettent en commun leurs compétences et prennent le temps de connaître les projets qu’ils soutiennent.
Les cigaliers partagent également leur savoir-faire avec les porteurs de projet. Ils leur apportent un soutien moral et mettent au centre de leur collaboration l’émergence d’idées et la convivialité. Chaque cigalier a son propre réseau à travers la France. Pour Sam Collaudin, président de l’association régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, les Cigales permettent d’être utile autour de soi tout en donnant du sens à son épargne.
À Cognac, Gaël Gaborel est l’un des derniers artisans français à fabriquer des globes terrestres. Des globes qu’il façonne avec amour, patience et dextérité. Il s’agit ici de produits uniques, personnalisables, composés de matériaux naturels. « Tout a commencé le jour où mon fils a voulu faire un globe terrestre explique Gaël. Cela devait nous prendre un week-end, mais il a finalement fallu deux ans de travail pour réussir à en faire un correctement. »
Responsable d’un pôle de recherche et développement dans l’aéronautique, Gaël a décidé un jour de tout plaquer pour se consacrer entièrement à sa passion : la création de globes terrestres. Au cours de son congé sabbatique, il met au point sa technique de fabrication et lance son entreprise Orbis Terrae. Une marque de globes terrestres uniques, personnalisables et surtout fabriqués de manière artisanale.
Pour fabriquer ses globes, il doit d’abord réaliser deux demi-sphères. Une première couche de plâtre est déposée dans le moule. Puis des morceaux de toile de jute sont ajoutés et enduits de plâtre. Après séchage, tout est démoulé. Gaël passe alors aux finitions et élimine les imperfections des bordures. Deux demi-sphères sont ensuite collées et poncées. Vient ensuite le temps de l’habillage.
Il crée les cartes du planisphère sur ordinateur, les imprime, les colle, les peint, les vernis et les sèche. Un travail qui demande du temps et de la patience. Il faut compter plusieurs mois de travail pour réaliser un globe terrestre explique Gaël.
Pour aller plus loin > Plateforme : Wecandoo veut faire rayonner l’artisanat français
À La Brocante verte, à Nantes, humains et végétaux ont droit à une seconde chance. Aude Couturier et Solène Mahé ont créé cette ressourcerie végétale en 2021. Elles emploient au sein de leur association d’insertion professionnelle des personnes sans domicile fixe afin de leur mettre le pied à l’étrier vers le marché de l’emploi.
« Toutes les deux, nous avons, 10 ans d’expérience auprès des personnes exclues. En France, auprès des personnes à la rue, notamment à Paris, et à l’étranger en Asie du Sud-Est auprès des jeunes de bidonvilles. De retour sur le territoire national, on avait envie de créer une structure qui s’adapte au rythme des personnes sans domicile fixe », explique Aude. Les deux femmes proposent donc des contrats d’insertion professionnelle d’un an maximum. Il y en a cinq actuellement. Les horaires vont de 3 à 20 heures par semaine.
Ce sont les travailleurs sociaux et association d’urgence qui nous mettent en relation. La seule condition pour être recruté est la motivation. Sur place, les personnes sont formées à différentes tâches. «. », énumère la cofondatrice de la Brocante verte.
Par ailleurs, Solène et Aude ont décidé d’utiliser le biais du végétal parce qu’elles sont passionnées par les plantes et les fleurs. « Puis, on avait envie d’une activité valorisante, qui réponde à une urgence climatique. C’est pour cela qu’on s’est intéressé au gaspillage végétal. On était surprise de voir le nombre de tonnes de plantes jetées chaque année à l’échelle d’une ville. » L’an dernier, les deux femmes ont récupéré 42 tonnes qu’elles revalorisent pour les revendre dans leur boutique.
En outre, la collecte se fait auprès des pépinières, des fleuristes, des particuliers, des supermarchés, des jardineries et des paysagistes. S’ils s’en séparent, c’est pour diverses raisons. « Elles sont défleuries. Il y a un manque de stockage pour la floraison prochaine ou de temps pour s’en occuper. Sinon, ça peut être dû à un changement de plantes par rapport à la décoration. »
Actuellement, à la Brocante verte, il y a plus de 300 plantes d’intérieurs disponibles.
La crèche est le mode d’accueil le plus plébiscité par les parents en France. Mais très peu d’enfants intègrent véritablement une crèche. Selon la CAF, seuls 18% des enfants ont une place en crèche, et 41% des parents qui souhaitent confier leur enfant à une crèche peuvent réellement le faire.
On estime en moyenne, qu’au niveau national, il n’y aurait que 16 places pour 100 enfants. Il manquerait donc 500 000 places en crèche, selon l’observatoire national de la petite enfance (CNAF). Et c’est justement là qu’interviennent Marine et Tanguy Desandre, fondateurs de la société Les Parents Zens.
Le couple a organisé le plus important réseau de crèches privées de France. Un réseau qui compte aujourd’hui plus de 3 000 crèches. Elles sont situées proche du domicile, du lieu de travail ou à mi-chemin entre les deux. Et tout ça, grâce à l’entreprise. Une solution clé en main, qui ne s’arrête pas à cette question de place en crèche.
En effet, la structure propose une gamme complète de services à la parentalité : coaching, aide aux devoirs, des gardes d’urgence ou, en plus de la crèche, des rendez-vous médicaux avec des professionnels de santé comme des pédiatres… Et beaucoup plus encore puisque Les Parents Zens ont désormais un réseau de crèches à leur nom à Paris et font aussi de l’aide aux aidants.
Pour aller plus loin > Les Parents Zens : accompagner à la parentalité en entreprise
Les jeunes qui vivent en zone rurale sont confrontés à plusieurs problématiques. Ils rencontrent des difficultés de mobilité et l’orientation scolaire peut être réduite aux établissements de proximité. Ils s’imposent donc inconsciemment des limites dans leurs choix de carrière.
« Les obstacles liés au territoire géographiques des jeunes sont multiples. Ils sont éloignés des salons d’orientation. Et ils ont moins d’opportunités pour leurs stages d’observation. À cela s’ajoute souvent des fragilités économiques familiales », explique Louise Leroux de l’association Chemins d’avenirs.
L’association Chemins d’avenirs a été créée en 2016. « Notre mission est donc d’informer, accompagner et promouvoir ces jeunes issus des petites villes de France. L’objectif est notamment de leur permettre de prendre conscience de leur potentiel, pour qu’ils aient les mêmes chances de départ que les jeunes des grandes métropoles », explique Louise Leroux.
L’association aide ainsi les jeunes grâce à un système de parrainage : un professionnel parraine un élève et lui donne donc des conseils pour atteindre ses objectifs. « Actuellement, 3000 jeunes sont accompagnés par 3000 parrains bénévoles », précise Louise. L’association Chemins d’avenirs se déplace également dans les établissements scolaires pour informer les élèves de tout le champ des possibles qui s’offre à eux.
Vous souhaitez devenir parrain ou filleul Chemins d’avenirs ? Rendez-vous sur leur site.
L’endométriose est une maladie qui ne se voit pas et dont on parle peu puisqu’elle naît d’un autre tabou : les règles. Pourtant, elle toucherait une femme sur 10 en âge de procréer, une cible probablement active. Alors, l’entreprise a-t-elle un rôle à avoir face à la maladie ?
Pour y répondre, la Fondation pour la recherche sur l’endométriose et Intima ont commandé une étude publiée par Ipsos, en mars 2023. Intitulée “L’endométriose en France, perception et prise en charge par les entreprises”, elle questionne un panel de Français sur le rôle de l’entreprise face à la maladie.
« Ce qu’on retient, c’est que les règles étant de moins en moins tabou, on voit que les jeunes générations sont plus informées sur la maladie, les causes et les symptômes. On se rend aussi compte que les jeunes actifs sont en demande de considération de la part de leur employeur. Ils ne sont pas que des employés, ils sont avant tout humains. Si les entreprises veulent des jeunes et ont des effectifs féminins, elles ont tout intérêt à s’intéresser à l’accompagnement de cette maladie pour les fidéliser et garder leurs talents », explique Catherine Zadovska, responsable des partenariats et mécénats à la Fondation pour la recherche sur l’endométriose.
La patiente peut aujourd’hui faire quelques démarches : faire reconnaître l’endométriose comme affection de longue durée, demander un mi-temps thérapeutique, faire reconnaître la qualité de travailleur handicapé ou demander des aménagements de poste. Mais au-delà de ça, l’entreprise peut aussi et surtout être force de proposition pour garantir à sa collaboratrice une certaine qualité de travail.
Télétravail souple, horaires flexibles, serviettes hygiéniques à disposition et toilettes individuelles ou encore possibilité de proposer un repas anti-oxydant dans la cantine d’entreprise. « On sous-estime souvent le repas quand on parle d’une maladie chronique. Mais proposer des repas spéciaux permettrait une alimentation adaptée, ce qui pourrait d’ailleurs convenir à de nombreuses autres maladies chroniques ou régimes spéciaux », poursuit Catherine Zavodska. La Fondation propose de faire un bilan sur la présence de la maladie dans l’entreprise afin de proposer des solutions adaptées.
« Je suis designer constructrice. Cela signifie que l’on dessine et qu’on construit ce que l’on dessine. Ce métier nous forme à aménager des espaces et à dessiner du mobilier. On a voulu se rapprocher de l’artisanat et comprendre toutes les étapes de construction d’un projet », raconte la souriante Lucile.
Lucile fait partie de l’association Arti/chô. Ce collectif est implanté dans la friche culturelle du 6B à Saint-Denis, au nord de Paris, depuis trois ans. Ce métier hybride consiste à construire un projet architectural de A à Z : de la première étape du dessin à la construction du projet. « On travaille sur une variété de projets très différents. Mais nous, on a une facilité sur la construction bois parce qu’on travaille beaucoup les matériaux de réemploi. C’est un matériau qui se récupère assez facilement, contrairement au métal, par exemple. »
Les projets du collectif ont une forte dimension écologique et sociale. « On fait beaucoup de chantiers ouverts et participatifs. Travailler le bois est un avantage, ici aussi, car c’est plus facile de transmettre nos connaissances avec cette matière », appuie Lucile.
Les membres de l’association ont, par exemple, conçu une ligne entière de mobilier d’intérieur uniquement avec des chutes d’atelier. « On peut également faire des aménagements de projets d’agriculture urbaine. On aide des structures à s’installer sur des parcelles de terrain et à définir les zones de culture ou de passage. Et on peut faire des choses à mi-chemin entre le fonctionnel et l’artistique, comme l’arche d’entrée piétonne du 6B. Cette grande arche en tasseaux et en peinture suédoise a été construite avec les habitants du quartier. »

La plupart des membres du collectif Arti/Chô ont été formés au diplôme supérieur d’arts appliqués au lycée Adolphe Chérioux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). « Dans ce diplôme, on nous apprend à être designer d’espace, avec une approche alternative. Il s’agit de réfléchir à des projets en milieu urbain, tout en prenant en compte la biodiversité qui existe dans ces endroits. C’est de l’écologie pure, en somme. »
Retrouvez le collectif Arti/cho sur Facebook et Instagram.
Parmi la vingtaine de collaborateurs que compte la start-up nantaise Mobidys France, 60% sont des femmes et 40% des hommes. Actrice de l’économie sociale et solidaire, la start-up met un point d’honneur à appliquer des mesures engageantes, notamment en faveur de l’égalité hommes-femmes.
Ainsi, depuis un an, les congés paternités octroyés par la start-up sont de 10 semaines, après l’accouchement, soit autant que celui des femmes. Cette décision permettrait aux pères de soulager la maman et d’être présents. Mais surtout de lutter contre la discrimination à l’embauche. « Un recruteur, quand il voit une candidate femme en âge d’avoir des enfants, il va se poser la question », remarque Anne Thay, directrice adjointe de Mobidys France. Pourtant, si l’homme s’absente aussi longtemps, le fait d’avoir des enfants ne devient plus un enjeu de sexe ou de genre.
« C’est l’arrivée d’un enfant chez Mobidys France qui nous a amenés à nous poser la question. Nous avons aussi cherché à faciliter les recherches de place en crèche pour nos collaborateurs », décrit la directrice adjointe.
Certaines entreprises françaises ont par ailleurs mis en place un congé menstruel pour soulager les femmes dont les règles douloureuses empêchent le travail. La question de ce congé a été soulevée chez Mobidys France. « Nous avons décidé de proposer un congé en plus pour les salariés, hommes et femmes, pour garantir plus d’égalité », explique Anne Thay. D’autres mesures sociales, sociétales ou environnementales, sont en discussion chez Mobidys, qui s’inspire de partenaires suédois.
Dans les petites communes rurales de France, se déplacer peut parfois être une véritable galère. Les usagers dépendent en effet souvent d’un unique bus ou de quelques trains, dont les horaires de passage ne sont pas forcément adaptés à tous. Pour pallier ces problèmes de mobilité, le foyer de jeunes travailleurs de Vitré (Ille-et-Vilaine) a lancé la plateforme Mobi’zh.
Cette association propose aux locaux d’emprunter des véhicules doux ou électriques. « Ces problèmes de déplacements concernent toutes les tranches d’âge. Les plus jeunes n’ont pas forcément le permis de conduire, ce qui les empêche donc d’aller travailler. Et les plus anciens peuvent rapidement se retrouver isolés, sans accès aux commerces du quotidien », explique Loïc Desmoulins, coordinateur de Mobi’zh.
« On essaye vraiment de proposer la solution adaptée à chaque profil. Un diagnostic de mobilité est établi pour chaque usager. On peut aussi les accompagner pour s’inscrire à l’auto-école, à l’ASR (Attestation de sécurité routière, NDLR) ou dans toutes les démarches liées à l’achat d’une voiture », précise Loïc.
Mobi’zh dispose ainsi de plusieurs véhicules doux et électriques. Et petite particularité : l’association possède même son atelier d’auto-réparation de vélo et de mobylettes. « Les vieilles 103 que nous récupérons sont converties à l’électrique grâce à un kit spécifique. Nous avons appris à réparer ces mobylettes avec les membres de l’association. Puis nous les avons peintes ensemble. C’était une expérience très formatrice. »
La plateforme Mobi’zh comptabilise entre 2500 et 3000 jours de location de véhicules doux annuellement.
En France, il existe deux fois plus de salons de coiffure que de boulangeries. Et un million de Français se font couper les cheveux chaque jour. Ces déchets capillaires représentent ainsi 60% des déchets d’un salon de coiffure. Pour les revaloriser, Clément Baldellou et James Taylor ont imaginé Capillum, la première filière de recyclage et de revalorisation des cheveux.
Les deux hommes sont en effet convaincus que les déchets d’aujourd’hui sont les ressources de demain. C’est pourquoi, ils se sont tournés vers les cheveux pour les inscrire dans une économie circulaire. Capillum, via des partenaires, collecte les cheveux dans les salons de coiffure partenaires. Aujourd’hui, ce sont plus de 3 560 salons qui sont entrés dans la démarche. Ils s’appuient tous sur un kit de recyclage fourni par l’entreprise.

Le recyclage et la transformation concernent tous les types de cheveux. D’ailleurs, lorsque ceux-ci répondent aux conditions de perruquiers, Capillum fournit cette matière première à l’association intermédiaire, Solidhair.

Une fois rassemblés, les cheveux sont revalorisés dans trois domaines d’applications distincts. Dans le domaine du biomédical, Capillum a appris à extraire la kératine des cheveux pour améliorer les soins de la peau.
Avec cette ressource capillaire, Clément explique qu’il est également possible de participer à la dépollution des eaux et des sols. Le cheveu absorbe en effet jusqu’à huit fois son poids en hydrocarbure. Il est ainsi efficace pour dépolluer les ports ou agir contre des marées noires.
Enfin, Capillum a développé du paillage à base de cheveux. Ce paillage a permis de planter 4 000 arbres et réduit l’apport en eau de 30% sur les cultures. Avec Capillum, Clément veut créer des territoires plus propres et des artisans plus responsables. Il permet aussi aux citoyens de devenir des écocitoyens en allant simplement se faire couper les cheveux.
C’est une loi qui vise à promouvoir la place des femmes dans les organisations. Votée le 24 décembre 2021, la loi Rixain devrait permettre d’accélérer l’égalité économique et professionnelle entre les hommes et les femmes en fixant de nouveaux objectifs. Ainsi, les entreprises d’au moins 1 000 salariés devront progressivement nommer des femmes aux postes de cadres dirigeant (40% d’ici 2029).
Il ne s’agit pas seulement ici de garantir l’équité entre les collaborateurs. L’objectif est aussi de veiller à ce qu’elle se vérifie en fonction des postes. Ida Gennari El Hicheri est docteure en psychologie, spécialisée dans la place des femmes en entreprise. « Cette loi ne cherche pas à dévaloriser le travail des hommes. Mais, à diplômes égaux, de donner leur chance aux femmes compétentes », explique-t-elle.
« Tous les mots comptent triple », insiste Ida Gennari El Hicheri, à propos du 8 mars, journée internationale du droit des femmes. Si dans les établissements scolaires, il est courant de profiter de cette journée pour ouvrir le dialogue, sensibiliser les élèves et adapter certains cours au sujet, dans les entreprises comment ça se passe ?
« Le 8 mars, il est arrivé qu’on nous offre des fleurs en entreprise. C’est gentil, mais ce n’est pas vraiment le sujet. Ce n’est pas la journée des femmes. C’est l’occasion de considérer que, dans le monde, les femmes se battent pour avoir les mêmes droits que les hommes. Que ce soit en Afghanistan, aux États-Unis, en Iran. Il faut mettre de la conscience et se rendre compte, qu’en France, on a la possibilité de porter ce message ».
Vigilante, Ida Gennari El Hicheri compte sur le 8 mars pour que les entreprises continuent la sensibilisation aux enjeux que porte cette journée. La docteure en psychologie du travail et des organisations publie un ouvrage ce même jour : “L’école des femmes dirigeantes… De leurs vies”, aux éditions Psy&Co Developpement.
Ouvrir les portes des sites industriels français à des enfants. Il fallait y penser. Trois passionnés l’ont pourtant fait en lançant en 2022 un projet novateur intitulé Industryland. L’idée est simple : organiser des visites d’industries pour des familles et des élèves du secondaire. Histoire de leur faire découvrir des sites de production. Et pourquoi pas, par la même occasion, susciter de nouvelles vocations.
Déjà en place dans les Hauts-de-France, le concept emmène petits et grands dans une véritable promenade industrielle.
Les sorties sont adaptées à trois tranches d’âge différentes : enfants de 6 à 11 ans, adolescents de 12 à 17 ans et les adultes. Organisées au moins une fois par trimestre, ces visites d’industries ont un objectif double : dépoussiérer l’image de ce milieu d’une part, et ouvrir l’esprit des plus jeunes d’autre part. Le but est aussi de leur montrer que ce qu’ils mangent, ou que les vêtements qu’ils portent ne poussent pas dans les rayons des magasins.
En 2022, une demi-douzaine d’entreprises ont ainsi ouvert leurs portes aux enfants et adolescents de la région. Laurent Moisson, cofondateur des Forces Françaises de l’Industrie, partenaire du projet Industryland revient plus en détail sur le concept.
Pour aller plus loin > Un jeu vidéo pour sensibiliser à l’industrie et à l’écologie
Skilleos est née en 2014 suite au défi que s’est lancé Cyril Seghers, son fondateur. Il souhaitait faciliter l’accès à la formation pour tous, dans toutes les disciplines et de façon abordable. « J’ai fait un constat assez simple : il n’y avait pas d’acteurs de référence qui facilitaient l’accès à des formations de qualité », explique-t-il.
Le site est divisé en cinq univers principaux :
« Il y a certains sites qui ont des thématiques très spécialisées. Mais en dehors de ceux-là, on peut passer de longues heures à chercher des sources fiables pour trouver la formation qui nous correspond. Sur Skilleos, on le fait pour vous », détaille Cyril Seghers.
Skilleos présente plusieurs avantages comme l’accessibilité à tous. Ce n’est pas spécifique ou limité à une tranche d’âge. « Nous faisons en sorte de recruter les meilleurs experts. C’est une équipe pédagogique qui s’en charge et nous recueillons régulièrement l’avis des utilisateurs. » La plateforme en recense plus de 330.
En termes de coûts, il faut compter 19,90€ par mois pour un accès illimité à la plateforme. « Les entreprises peuvent aussi, à travers leur CSE, prendre en charge un abonnement pour leurs salariés », ajoute le CEO de Skilleos.
En outre, de nombreux utilisateurs ont recours à la plateforme tous les mois et avec régularité. Skilleos comptabilise quelque 500 000 adhérents. L’abonnement permet aussi d’étendre les activités en ligne au reste de sa famille. Sept familles sur 10 utilisent Skilleos au bout de 18 mois d’inscription.
Placer l’humain au centre du processus de recrutement. C’est ce que prône Ethypik, un cabinet de recrutement inclusif fondé en 2020 par Nicolas Morby. Agréée ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), la start-up a pour ambition de bousculer les codes en allant rencontrer de potentiels candidats dans la rue.
Son fondateur est parti du constat que « de nombreuses personnes sont invisibles des recruteurs. Elles ne sont ni inscrites à Pôle emploi, ni dans les missions locales, etc. Je me suis donc inspiré de mes 15 années d’expériences dans la collecte de fonds pour les ONG dans la rue. J’y ai alors rencontré des talents qui, pour certains, n’avaient de travail », explique Nicolas Morby.
Dans une démarche “d’aller vers”, l’équipe d’Ethypik se rend donc dans les centres commerciaux, au pied des immeubles, dans les espaces publics à la recherche de ces talents sans travail avec cette question : « Bonjour, est-ce que vous cherchez du travail ? »
Si la personne répond « oui », elle remplit un questionnaire, non pas pour renseigner son parcours professionnel, mais pour valoriser des compétences comportementales. “On va évaluer certains savoir-être comme l’agilité, la gestion du stress, la prise de recul, la flexibilité… qui sont importants pour notre client”, explique-t-il.
Ce questionnaire permet aussi de savoir quel candidat pourrait correspondre aux offres à pourvoir. Ce ne sont que des CDI car Nicolas Morby souhaitait proposer un emploi pérenne. Celui-ci réfléchit par ailleurs à s’ouvrir à d’autres types de contrat.
Le cabinet de recrutement effectue une présélection puis envoie une fiche candidat aux entreprises. Celles qui font appel à ces services sont issues de différents secteurs : Metro France, Keolis, GT Logistic et bien d’autres. Leur point commun est que ce sont des secteurs en tension au niveau du recrutement. « Elles ont besoin d’une alternative pour sourcer des candidats », quand les canaux habituels ne sont pas probants.
Depuis sa création, Ethypik a placé plus de 300 personnes. En pleine levée de fonds, le fondateur du cabinet de recrutement espère bien multiplier ce chiffre au moins par trois en 2023. Son passage dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » lui a d’ailleurs donné un coup de projecteur.
Upcycling, recyclage, atelier d’insertion par la couture, teintures végétales… Quelque 400 acteurs et actrices de la mode durable éthique et circulaire ont décidé de mutualiser leurs savoir-faire. La Fashion Green Hub, qui regroupe plusieurs centaines de petites et très grandes marques – du jeune créateur au géant Decathlon –, a ainsi décidé d’ouvrir une seconde antenne. Après Roubaix, elle lance le Plateau Fertile à Paris.
L’équipe, d’une demi-douzaine de personnes, a posé ses valises dans l’hôtel industriel Berlier, dans le 13e arrondissement de Paris. Dans cet espace commun, de plus de 1 000 m², on réfléchit, construit, déconstruit et prototype la mode de demain.
« Bienvenue au Plateau Fertile ! » Lucas Condet Salazar, jeune entrepreneur, nous accueille au deuxième étage de ce bâtiment ultra-moderne. Dans la grande pièce, toute de béton et de panneaux de verre, les espaces de coworking et machines à coudre se succèdent à perte de vue.

La Mairie de Paris a incité l’association roubaisienne à s’installer dans ce quartier dynamique de la capitale. Elle « nous aide beaucoup », explique ce fondateur d’une marque de vêtements en chanvre. Roubaix « a une histoire phénoménale avec le textile… Mais il était logique d’être aussi présent à Paris, la capitale de la mode », ajoute le pilote de ce nouveau pôle parisien.
Ce QG de la mode durable est une bonne nouvelle. Surtout quand on sait que la plupart des marques de prêt-à-porter, dites de fast fashion, produisent à l’étranger. Ici, le maître-mot est la relocalisation et la combinaison des méthodes écologiques de production. « On met en commun nos moyens, de la petite à la grande marque, pour valoriser les savoir-faire français mais aussi rendre nos modes de production plus propres », ajoute Lucas.
Le Plateau fertile est un tiers-lieu de la mode textile et engagée. Cela signifie qu’il est ouvert à tous. « On peut héberger des marques très engagées, de coton bio ou de chanvre. Mais on accueille aussi des marques plus polluantes, qui ont envie de faire mieux », explique Lucas.

Si la plupart des marques de haute-couture sont d’origine française ou italienne, la production est rarement localisée dans l’Hexagone. Est-ce aisé de l’y faire revenir ? « Ce n’est pas simple, mais c’est possible ! » s’enthousiasme Lucas. Au Plateau fertile, on crée justement des solutions pour le permettre.
Par exemple, depuis 2015, l’association Fashion Green Hub anime des groupes de travail autour de l’utilisation du plastique dans les chaînes de production. « C’est le cas notamment des vêtements mis sous polybag pour être stockés… On a donc réfléchi avec des grandes marques, comme Promod ou agnès b., à des solutions. Il y a eu des résultats concrets compilés dans un livre blanc accessible en open source pour toutes les autres marques », ajoute-t-il.
Dans l’Ain, non loin de Lyon, la recyclerie Dombes Val de Saône est bien connue des habitants de Trévoux. Une recyclerie ou ressourcerie s’inscrit dans un réseau national et régional. Vous pouvez trouver la plus proche de chez-vous sur ce site. Régulièrement, des habitants de la région viennent déposer des objets dont ils veulent se débarrasser. Ces dons sont récupérés, pesés, triés et repartis selon les familles de produits dans des ateliers de valorisation.
Il est aussi possible de collecter ces objets auprès de particuliers. Hervé Bonnet, le directeur de la recyclerie, explique avoir mis en place des valoristes dans les déchetteries pour sensibiliser les usagers. En prouvant qu’il est possible de détourner l’objet et ainsi de le réemployer, les valoristes mettent en avant la réduction des déchets.


Ces ressources revalorisées sont ensuite revendues dans un magasin solidaire à des prix accessibles à tous. Plus de 100 tonnes d’objets sont vendues chaque année. Hervé rappelle que la recyclerie s’appuie aussi sur Déco Manie, une recyclerie créative, où les meubles anciens sont remis au goût du jour. Grâce à la technique de l’aérogommage, les meubles deviennent modernes tout en conservant leur côté rustique.
Au-delà de l’Ain, la recyclerie collecte également des papiers dans la région pour les traiter et les recycler. Toutes ces belles initiatives sont portées par des salariés en parcours d’insertion. Hervé les accompagne pour retrouver le chemin de l’emploi et leur propose régulièrement des formations. Et même si, aujourd’hui, la concurrence du secteur marchand est forte, Hervé reste optimiste. Pour lui, ces activités qui ont du sens contribuent à protéger la planète.
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En septembre 2022, le centre d’hébergement et de réinsertion sociale Point Nuit Maison Pluri’elles a été inauguré dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon. Ce centre est consacré au genre féminin et propose un lieu sécurisant pour des femmes au parcours de vie complexe. Il a été réhabilité avec l’aide de l’association lyonnaise Alynéa et accueille aujourd’hui 38 hébergées.
L’association Alynéa propose des hébergements collectifs ou des hébergements semi-collectifs. Elle met ainsi en place, avec l’aide du Samu Social 69, une veille sociale et accompagne des personnes lors de formations ou de recherche d’emploi. Dans ses hébergements, l’association développe des accompagnements adaptés pour chaque personne afin qu’elle puisse retrouver sa place dans la société.

À Lyon, le centre Point Nuit Maison Pluri’elles est destiné aux femmes en grande précarité. Il accueille également les femmes en transition de genre. Selon Lucas Phaner, directeur opérationnel du pôle hébergement collectif, ces femmes cumulent plusieurs vulnérabilités et ce centre leur offre un endroit sécurisant et accueillant. Des équipes pluridisciplinaires sont en permanence sur place, car il est important de protéger les résidentes des dangers extérieurs.
Lucas rappelle que Point Nuit Maison Pluri’elles a été pensé avec l’aide des femmes qui y habitent. Avec son équipe, il les accompagne ainsi dans la construction de leur projet de vie et dans leur réinsertion. Il conclut enfin que ce centre est un outil d’accueil et de réassurance pour les personnes hébergées.
Quoi de mieux pour comprendre les codes des entreprises françaises que de s’y rendre ? Dans le 10e arrondissement de Paris, l’antenne francilienne de Kodiko opte pour le partage de connaissance en binôme.
Depuis 2016, l’association favorise la ré-insertion professionnelle en accueillant des personnes réfugiées. Ainsi, elle les forme aux codes de l’entreprise par le biais de duos réfugié-salarié. Fortes de ses entreprises partenaires, les binômes nécessitent de la préparation, un suivi et du coaching. « Les retours qu’on a souvent c’est qu’on est très organisé à Kodiko. C’est pour cela que ça marche », explique Maureen Jacovella, responsable du pôle IDF de Kodiko.

Un programme de 6 mois qui les invite à se rendre sur le lieu de travail de leur binôme mais aussi travailler sur leur curriculum vitae, lettre de motivation et les entretiens d’embauches. « Depuis plus de 2 ans, en Île-de-France, nous avons plus de 70% de sortie positive », explique la responsable.
Ce jour-là, justement, l’association d’aide à l’insertion professionnelle donne rendez-vous à une dizaine de réfugiés pour un atelier « préparation à l’entretien d’embauche ». Il faut faire le point sur sa posture, le discours à adopter et des questions plus cocasses pour : « Je ne savais pas qu’on me demanderait mes qualités et mes défauts. Il faut aussi parler de soi. La préparation est précieuse et m’évite quelques surprises », confie Aminata. Pour Minata, le plus compliqué reste de vaincre sa timidité. Les simulations d’entretien lui permettent d’être plus à l’aise. Les deux femmes aimeraient trouver un emploi dans la santé en devenant aides-soignantes. Motivées et optimistes, elles croient en leur projet et arriveront plus confiantes à leur prochain entretien.
Kodiko permet aussi de créer du lien pour Merwann. Ces 6 mois lsont l’occasion pour lui de ne plus être seul, d’être soutenu dans ses projets et de rencontrer de nouvelles personnes. Titulaire d’un CDI dans la logistique, il cherche pourtant à se rapprocher de son domaine de compétences pour lequel il a les diplômes : l’assurance.