Comment mieux vivre son retour en France après une expatriation ?

S’expatrier, c’est l’aventure, la découverte. On pense que le retour dans son pays d’origine ne sera qu’une formalité. Pourtant, il est possible d’expérimenter une seconde expatriation.

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Marjorie Murphy, souvenir d’une ex-expatriée au Canada

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Retour d’expatriation : comment se réacclimater à son pays d’origine

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Ex Expat : le podcast qui décortique le retour d’expatriation

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« J’ai changé, mais j’ai l’impression que ce n’est pas le cas de la France… » « Cela a été un nouveau choc culturel pour moi. » « Après 10 ans à l’étranger, j’ai perdu tous mes repères. » Voici quelques-uns des témoignages recueillis auprès d’expatriés de retour dans l’Hexagone.

On imagine souvent l’expatriation comme une aventure. On la prépare, on s’y prépare. Pourtant, on oublie que revenir dans son pays d’origine peut aussi être source de stress et d’incompréhension et peut nécessiter une période de réacclimatation.

Ex Expat, le podcast des ex-expatriés

L’expérience de la « ré-impatriation » a été vécue par Marjorie Murphy. Cette journaliste française s’est expatriée pendant 10 ans à Toronto, au Canada, pour suivre son conjoint. « Cela a été très difficile pour moi les premières années, mais j’ai fini par m’y habituer ». Sur place, elle a créé de nouvelles habitudes, rencontré des gens, agrandi sa famille… « Le Canada, c’est l’Occident certes, mais tout est différent : on parle, on pense, on mange, on dort différemment », ajoute-t-elle.

« J’avais très envie de rentrer en France, mon pays me manquait… et un jour, c’est arrivé », confie Marjorie. Seulement, après une expatriation, le retour au bercail ne se passe pas comme prévu. « J’étais totalement larguée. J’avais pourtant travaillé en français pendant 10 ans mais là, j’avais vraiment du mal à comprendre quand on me parlait. J’ai aussi loupé plein d’événements, je n’avais pas les références culturelles actuelles… cela n’a pas été simple », se souvient-elle. « Aussi, je comparais beaucoup. Je trouvais que certaines choses étaient géniales en France mais je n’arrêtais pas de pointer ce que je préférais au Canada… ce qui avait tendance à agacer les gens », plaisante-t-elle.

“Je trouvais que certaines choses étaient géniales en France mais je n’arrêtais pas de pointer ce que je préférais au Canada… ce qui avait tendance à agacer les gens”

De ce constat est né le podcast Ex Expat. Pendant quatre saisons, la journaliste interviewe d’anciens expatriés sur le retour et confronte leur point de vue avec celui d’experts.

Le retour ou une forme de seconde expatriation

« Je me suis rendu compte que l’on pouvait vivre comme une seconde expatriation », explique Marjorie. Ce sentiment d’être étranger dans son propre pays est normal.

En plus du choc culturel que l’on peut vivre, on se retrouve souvent confronté à des soucis d’ordre administratif : comment commander à nouveau une carte vitale, payer ses impôts, ouvrir un compte bancaire… « On ne nous explique pas grand-chose », ajoute la podcasteuse. S’ajoute à cela, pour les expatriés qui ont adoré leur expérience à l’étranger, une forme de nostalgie post-retour.

Mais alors, comment faire ? « Il faut absolument vous préparer au retour. On a tendance à bien préparer son départ, mais on oublie que le retour en France est une sorte de nouveau départ aussi », conseille Marjorie Murphy.

Il est donc important d’anticiper au maximum les démarches administratives, de préparer le terrain sur le plan professionnel pour ne pas se retrouver sans rien. On doit aussi ouvrir un dialogue avec ses enfants, un déménagement international peut aussi être traumatisant pour eux. Il peut également être intéressant de se faire accompagner par un ou une psychologue pour mieux supporter cette transition.

Garder un lien avec son pays d’accueil

« Quand je regarde en arrière, je suis plus que reconnaissante d’avoir vécu au Canada », confie Marjorie Murphy. Selon elle, une expérience à l’étranger ouvre l’esprit.

Et d’ajouter : « Ce qui m’a aidée sur place, c’est de recréer une petite communauté française. Bien entendu, j’avais aussi des amis canadiens car il est primordial de découvrir la culture de l’autre. Mais retrouver quelques éléments familiers, même loin, m’a fait du bien. Cela a adouci la transition. »

Aujourd’hui, Marjorie n’anime plus le podcast Ex Expat’. « Je pense que je suis redevenue une franco-française même si j’aime à dire expatriée un jour, expatriée toujours. » Elle n’a pas pour autant mis derrière elle le podcast et le journalisme puisqu’elle est à la tête de l’agence Double Monde.

Ce contenu audio a été diffusé le 03 novembre 2022 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Olivier MONTEGUT

Rédacteur en chef adjoint

Agence de communication Perpignan