Parentalité : comment et quand parler de la mort avec son enfant ?

Parler de la mort avec son enfant est souvent délicat. Mais c’est une étape importante à franchir, car la mort est une réalité incontournable de la vie.

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Quand un enfant peut-il assister à un enterrement ?

Quand un enfant peut-il assister à un enterrement ?

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Comment annoncer à son enfant la mort d’un être cher ?

Comment annoncer à son enfant la mort d’un être cher ?

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Comment parler de l’aspect définitif de la mort ?

Comment parler de l’aspect définitif de la mort ?

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Comment parler de la mort à son enfant ? Comment répondre à ses questions en restant honnête et en évitant de le laisser seul avec son imagination et ses angoisses ? Nadège Pétrel est infirmière puéricultrice engagée et militante pour les droits de l’enfant. Elle est connue sur les réseaux sociaux sous le compte Un Amour au naturel. Elle est aussi autrice de « 50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort » (éditions Eyrolles).

Annoncer la mort d’un être cher à un enfant est l’une des tâches les plus difficiles pour un parent ou un tuteur. Nadège Pétrel recommande d’aborder cette conversation avec douceur et honnêteté.

Comment annoncer la mort d’un être cher à un enfant ?

Tout d’abord, il est essentiel de choisir le bon moment et le bon endroit pour parler à l’enfant. Utiliser des mots simples, factuels et appropriés à son âge pour expliquer la situation est aussi recommandé. Lorsque vous annoncez la mort, soyez honnête. Évitez d’utiliser des euphémismes tels que “la personne est partie” ou “elle s’est endormie”. Les enfants ont besoin de comprendre que la personne est décédée, ce qui signifie qu’elle ne reviendra pas.

Nadège Pétrel recommande également d’exprimer ses émotions devant son enfant. Car “si on veut que notre enfant s’autorise à vivre ses émotions, il faut lui montrer que c’est possible”. “On peut s’asseoir sur le canapé, se faire un gros câlin et, pourquoi pas, pleurer un bon coup ensemble. Et ensuite se remémorer les bons souvenirs : qu’est-ce qu’on aimait faire avec mamie ?  Qu’est-ce qui nous apportait du bonheur ? Pourquoi pas regarder des photos. Car la façon dont on présente les choses, ici un décès, va laisser une trace dans sa tête, ses émotions. Si on le présente avec de la douceur, du calme et un sourire, même si on pleure, l’enfant va comprendre que la mort fait partie de la vie. Que c’est triste, mais qu’on peut rebondir et continuer à vivre parce qu’il y a encore plein de choses à vivre…”

Quand un enfant peut-il assister à un enterrement ?

La question de savoir si un enfant peut assister à un enterrement dépend de plusieurs facteurs. Parmi eux, notamment, l’âge de l’enfant, sa relation avec la personne décédée et sa propre compréhension de la mort. Nadège Pétrel recommande d’aborder cette question avec précaution.

Tout d’abord, il est essentiel de considérer l’âge de l’enfant. Les enfants plus jeunes, en particulier ceux de moins de 5 ans, ont souvent du mal à comprendre la signification de la mort. Pour eux, la mort peut être perçue comme une absence temporaire. Nadège Pétrel explique que, selon une étude d’Hélène Romano, l’enfant de moins de 6 ans pense que la mort “est réversible. C’est-à dire qu’on peut être mort et ne plus être mort”. Assister à un enterrement peut alors être source de confusion et d’anxiété.

“Cela reste un lieu, où il faut avoir conscience qu’il y aura beaucoup de personnes. Souvent, beaucoup de personnes tristes, potentiellement en train de pleurer. Si l’enfant qui est très sensible, cela peut être assez difficile”, précise la spécialiste.

Nadège Pétrel conseille également de prendre en compte la sensibilité de l’enfant et de lui donner le choix de participer ou non. “Tant que l’enfant n’est pas ado, il n’y a pas forcément de nécessité, sauf si c’est une envie de la part de l’enfant”, ajoute-t-elle. Elle recommande ainsi d’accompagner l’enfant au cimetière après l’enterrement. “Tout simplement parce que c’est important pour l’enfant de participer à tous les rituels autour de la mort pour s’approprier celle-cio.”

L’intervenante.

©Chloé Rodriguez

Infirmière puéricultrice, maman de deux enfants, Nadège Pétrel est désireuse de révolutionner l’image de la parentalité afin qu’elle soit davantage inclusive et sans tabou. Engagée et militante pour les droits de l’enfant, elle souhaite permettre aux parents d’accéder facilement à des informations fiables afin qu’ils puissent faire leurs propres choix.

Sur les réseaux sociaux, elle aborde de nombreuses questions qui concernent le lien parent-enfant et la gestion des émotions des petits. Elle est autrice de nombreux ouvrages dont “50 clés pour aider un enfant face à la peur de la mort”, paru aux éditions Eyrolles. 

Ce contenu audio a été diffusé le 25 octobre 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Eva Kopp

Journaliste

Agence de communication Perpignan