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La Ressourcerie, un lieu bordelais qui accompagne les aidants

L’association éponyme, qui gère les lieux, est dotée d’une équipe psychosociale. Par ailleurs, cet endroit qui se veut convivial propose des ateliers créatifs et de bien-être depuis 2019.
Un cours de tricot à La Ressourcerie à Bordeaux
© Photo : La Ressourcerie
Journaliste

C’est au 21 cours de Verdun, tout près du Jardin public, dans le centre-ville de Bordeaux, qu’a élu domicile depuis deux ans la Ressourcerie. Ce lieu, géré par une association éponyme, est tourné vers l’accompagnement des aidants familiaux et proches aidants. On estime qu’ils sont entre 8 et 11 millions sur le territoire français. Ils jouent un rôle important dans la société. Ils apportent un soutien moral, financier et/ou pour les tâches quotidiennes auprès de personnes en situation de handicap, de vieillissement ou de perte d’autonomie. Et ce, de façon ponctuelle ou régulière. Ce rôle peut avoir des répercussions lourdes dans leur quotidien. D’où la création de lieux afin de leur permettre de se ressourcer.

Au soin des aidants

« La volonté d’accompagner autrement “l’aidance” a motivé l’ouverture de la Ressourcerie, soutenue par Malakoff Humanis, une caisse de retraite complémentaire. Catherine Roux, salariée de ce grand groupe, en est à l’initiative. Elle constatait la difficulté qu’avaient ses équipes sur le territoire à accompagner les aidants », explique Laura Briday, animatrice et coordinatrice du lieu. Les adhérents, principalement des femmes, sont accueillis dans une ambiance cosy avec des couleurs bois clair et bleu. Dans un seul et même espace, il y a l’accueil, un salon, une bibliothèque, une cuisine et un espace avec des tables et des chaises. C’est là que se déroule la majorité des ateliers créatifs (peinture à l’aquarelle, macramé, broderie, etc), de bien-être (yoga, Pilate, sophrologie) et culturels. Ces activités varient en fonction des semaines.

« Le lieu est ouvert à tout le monde. C’était un souhait des aidants, évoqué lors des ateliers de coconstruction. Ils ont demandé qu’il y ait un public mixte pour permettre des discussions qui sortent du champ du rôle d’aidant, pour s’évader. Nous, à l’association, y voyons un double avantage, dit-elle. On peut faire passer des messages de prévention auprès des personnes non-aidantes parce qu’on ne sait pas ce que la vie nous réserve. Nous souhaitons qu’avant d’avoir ce rôle, elles sachent qu’il y a un lieu où trouver des informations avant qu’il ne soit trop tard, c’est-à-dire que l’aidant s’épuise, s’oublie au profit de son proche », souligne Laura.

Accompagnement personnalisé

La Ressourcerie a une équipe psychosociale présente pour renseigner et orienter les aidants. Parmi elle, Magali Dupouy est en charge de la partie accompagnement social. « Ma mission, c’est de faire un diagnostic de la situation. D’où ma première question, qui est de savoir ce dont ils ont besoin. Une question qui est plutôt posée à l’aidé qu’à l’aidant. Notre travail consiste justement à remettre l’aidant dans le circuit, car celui-ci sous-estime souvent son rôle, et en oublie de s’occuper de sa santé. On peut alors arriver à des cas où l’aidant, s’il est âgé ou lui aussi malade, meure avant l’aidé », explique-t-elle.

Par ailleurs, Magali a aussi pour tâche de les « soulager des tumultes de l’administration » en les informant sur les ressources existantes. En effet, les dispositifs d’aides et les droits des aidants ne sont pas forcément lisibles ni connus de tous. Cela peut s’expliquer par différentes raisons, dont le fait que le statut d’aidant n’a été reconnu qu’en 2015 par la loi. S’ajoute la difficulté, pour beaucoup d’aidants, à se considérer comme tel. Car il parait évident de s’occuper d’un parent, d’un enfant, d’une tante malade. Certaines personnes ignorent d’ailleurs l’existence de ce statut.

Se définir aidant

Ça a été le cas pour Lætitia, aidante auprès de son père atteint des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, et de sa mère. Ce sont ses praticiens qui ont donné l’alerte. Ils lui ont conseillé de venir à la Ressourcerie, car sa santé s’était dégradée. Cette démarche a été difficile à entreprendre, mais lui est aujourd’hui bénéfique. « Quand j’ai passé le pas de la porte, j’ai été prise en charge comme dans un petit cocon. On a discuté et on m’a expliqué les activités. J’ai sauté le pas, je me suis inscrite, et j’ai fait un premier atelier. Ma première activité a été un bracelet sur lequel j’ai marqué “vivre” dessus. Ça a été le déclic. Quand on est aidant, on ne sait plus qui on est. Je suis dans les soins, j’accompagne au rendez-vous, etc. Ici, les activités, les échanges nous permettent de nous retrouver », raconte-t-elle.

Depuis sa création en 2019, La Ressourcerie a 200 adhérents.

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