Elicci accompagne les familles endeuillées grâce à la musique

La société propose aux familles confrontées à un décès de choisir des musiques et des voix “live” pour accompagner la cérémonie d’obsèques, à Paris, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice.

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Obsèques en musique : être bien accompagné

Obsèques en musique : être bien accompagné

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Obsèques en musique : une pratique remise au goût du jour

Obsèques en musique : une pratique remise au goût du jour

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Obsèques en musique : la musique apaise

Obsèques en musique : la musique apaise

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“La cérémonie d’obsèques, c’est un moment très important pour le deuil. Il y a un véritable enjeu psychologique”, explique Aliette Frangi, fondatrice de la société Elicci, qui accompagne depuis 8 ans les proches des défunts au moment du dernier adieu. En musique. “La présence de musiciens dans ce type de moments est particulièrement appréciable, pour apporter de la vie, mais c’est aussi toute une sensibilité qui se dégage de l’interprétation en “live”, quelque chose qui n’est pas du tout matérialisable mais qui s’échange.”

Et la pratique s’est largement développée ces dix dernières années. Les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir une cérémonie qui ressemble à celle ou celui qui les a quittés, un dernier moment à leur image.

La musique aide à exprimer ses émotions

De plus en plus, les défunts, avant leur mort, laissent des volontés avec des détails comme la tenue souhaitée pour ce moment, la décoration, l’esprit général, mais aussi les musiques. Les familles arrivent donc souvent avec une liste déjà préparée. Mais le rôle d’Aliette Frangi est aussi d’aiguiller dans le choix des morceaux, des ambiances.

Car si tout, ou presque, est permis, on ne peut, par exemple, pas tout faire à l’église. On va privilégier un esprit sacré ou religieux, ou des musiques instrumentales quand les paroles ne s’y prêtent pas. Mais ensuite, on peut tout imager, lorsqu’il s’agit du crematorium ou du cimetière, où les musiciens peuvent par exemple jouer lors de la mise en terre, “un moment particulièrement difficile, mais qui peut être aussi très poétique, lorsqu’on est accompagné”, raconte Aliette Frangi, pour qui il est important de bien choisir des musiques, des styles, des paroles qui sont adaptés. Sans forcément pencher pour des morceaux tristes, mais pour ceux qui ont une signification.

Sophie Villeger / Elicci

“C’est le moment où on a le droit de pleurer et je pense qu’il faut le faire. On est très pudiques quant aux pleurs, alors que justement, la musique est là pour aider à exprimer ses émotions. Et puis, c’est comme un cadeau offert au défunt. Offrir de la musique, c’est précieux, et c’est un dernier message adressé au disparu. Dans le chemin de deuil, ça apporte énormément, ça apaise. Je n’ai aucun doute sur le fait que cette initiative ait du sens.”

Une pratique qui ne fait, en réalité, que remettre au goût du jour un métier qui a existé de tout temps, dans toutes les cultures. “Il y a eu des pleureuses, des chanteurs, des musiciens qui jouaient des instruments primitifs, dans toutes les ethnies, en Afrique, en Asie. En Europe occidentale, aussi, jusqu’au début du XXe siècle, dans les paroisses, il y avait, non seulement un organiste, mais également des chœurs, souvent des paroissiens qui accompagnaient tous les moments de la vie en musique.” 

Réintégrer la musique dans notre quotidien

Des moments tristes, mais aussi joyeux, qu’Aliette Frangi verrait bien être accompagnés plus souvent en musique, dans la vie de tous les jours. “Je pense qu’on devrait travailler pour la réintégrer au quotidien dans nos vies, que ce ne soit plus quelque chose d’élitiste, en faire bénéficier le plus grand nombre. La musique pourrait trouver sa place partout pour apporter un plus peu de beauté, un peu plus de douceur dans notre monde.” 

Une expérience qui a enrichi la violoniste le long de ses années de pratique. “Je suis toujours très touchée de pouvoir accompagner ces familles, mais avant tout de pouvoir les écouter. Cela me nourrit beaucoup, je me sens utile dans mon travail, je sais pourquoi je me lève le matin. Et puis, il y a aussi tout l’aspect musical qui est extrêmement varié. Je découvre énormément de choses grâce à mes clients et je leur en fais découvrir. Le monde musical est très riche. C’est un métier qui a plusieurs facettes. Je ne m’en lasse pas”, s’enthousiasme Aliette Frangi.

Ce contenu audio a été diffusé le 31 octobre 2022 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan