On sourit parfois à l’idée qu’un simple ronron puisse protéger nos artères. Pourtant, la dernière méta-analyse publiée en janvier 2024 dans Interciencia passe du mythe à l’évidence : sur 3,9 millions de personnes suivies près de dix ans, la possession d’un chat est associée à une baisse de 27 % de la mortalité d’origine cardiovasculaire lorsqu’on considère les études les plus longues.
Quand les chiffres parlent
Cette synthèse conforte un signal déjà aperçu dans l’étude historique de la cohorte NHANES II : sur vingt ans, les anciens ou actuels propriétaires de chats présentaient un risque d’infarctus mortel réduit de 37%.
Plus récemment, un article de Current Hypertension Reports rappelait que le fait d’avoir un animal, surtout un félin, s’accompagne souvent d’une tension artérielle mieux contrôlée et d’un pronostic amélioré après AVC ou infarctuspmc.ncbi.nlm.nih.gov.
Comment le chat allège la charge du cœur ?
Les mécanismes se précisent : quelques minutes de caresses suffisent à abaisser la fréquence cardiaque et le cortisol, l’hormone du stress, tout en stimulant l’ocytocine, la même molécule que lors d’un câlin humain. Un article de Healthline (avril 2025) rappelle aussi la diminution du « mauvais » cholestérol et de l’hypertension observée chez les maîtres de chats.
Un bénéfice particulièrement marqué chez les 40-64 ans
La méta-analyse 2024 n’est pas la seule à nuancer le discours. Des travaux publiés en 2023 dans Frontiers in Veterinary Science montrent que l’effet protecteur est maximal chez les adultes de 40 à 64 ans : pour cette tranche d’âge, vivre uniquement avec un chat réduit de 60 % le risque déclaré de maladie cardiovasculaire, alors que l’avantage disparaît parfois chez les plus de 65 ans si l’animal est absent. Autrement dit, adopter un chat peut devenir un véritable acte de prévention à l’approche de la cinquantaine.
Convaincre les sceptiques : oui, mais pas sans engagement
Ces données ne signifient pas qu’un chat remplace un traitement ou qu’il faille adopter un félin sur ordonnance. Les auteurs de la méta-analyse insistent : l’effet disparaît lorsque la prise en charge médicale ou le mode de vie restent inchangés. En clair, le chat agit comme un catalyseur : il favorise la détente, la cohérence cardiaque et, parfois, une activité physique douce (rangement, jeu, soins), mais ne dispense ni d’une alimentation équilibrée ni d’un suivi médical.
Mode d’emploi pratique de la chat-thérapie
- Rituel antistress : cinq minutes de ronron avant le coucher abaissent la pression artérielle nocturne, selon l’étude américaine NHANES II.
- Jeu actif : une session de chasse au plumeau de dix minutes équivaut à une marche courte en termes de dépense énergétique.
- Environnement serein : pour renforcer l’effet apaisant, favorisez les phéromones naturelles et offrez des cachettes en hauteur. Notre dossier « <a href=”https://www.airzen.fr/animal-de-compagnie-mon-chat-est-il-heureux-avec-moi/”>Mon chat est-il heureux avec moi ?</a> » détaille les points clés.
Et les maîtres dans tout ça ?
Certains craignent qu’un animal ajoute du stress logistique. Là encore, les données rassurent : la routine imposée par un compagnon à quatre pattes structure la journée et réduit l’isolement social, en particulier chez les seniors. L’exemple des résidences de Villeurbanne, qui accueillent désormais chats et petits chiens, illustre ces bénéfices collectifs : mobilité accrue, meilleure humeur et sentiment d’utilité.
Un pas de plus vers la prévention intégrative
Il reste des zones d’ombre : l’effet diffère selon le sexe du propriétaire, le contexte socio-économique et même la race du félin. Mais l’American Heart Association, prudente en 2013, reconnaît désormais l’intérêt potentiel de l’animal-compagnon dans une stratégie cardiovasculaire globale. Pour les cardiologues comme pour les néophytes, la « chat-thérapie » n’est donc plus une plaisanterie : c’est un outil complémentaire, à la fois accessible et attachant.
Adopter un chat ne garantit évidemment pas l’absence d’accident cardiaque, mais les preuves s’accumulent : en réduisant notre stress chronique, en nous incitant à bouger et en restaurant un lien affectif quotidien, le félin de salon devient un allié concret de la prévention cardiovasculaire. De quoi convaincre les sceptiques… et rassurer les maîtres qui, sans le savoir, prennent déjà soin de leur cœur à chaque ronron.