Un an après, les stigmates des incendies ravageurs sont toujours visibles en Gironde. L’été dernier, près de 30 000 hectares de forêt ont pris feu. Jusqu’à 3 000 pompiers avaient été réquisitionnés, certains venant d’autres pays européens en renfort. Les communes de La Teste-de-Buch, Landiras, Saint-Magne, Saumos et Arès avaient particulièrement été touchées. Les secours avaient pris la décision d’évacuer en prévention 50 000 personnes. Le commandant Matthieu Jomain du SDIS 33 (Service Départemental d’Incendie et de Secours) nous explique les mesures prises depuis ces événements.
AirZen Radio. Par rapport à l’an dernier, quelle est la situation actuelle en Gironde ?
Matthieu Jomain. Sur le plan météorologique, c’est différent par rapport à ce que l’on a connu en 2022. Les conditions climatiques sont favorables en termes d’humidité. Depuis le début de l’année, l’état de la végétation est beaucoup moins préoccupant. On croise les doigts. Pour l’instant, nous n’avons pas connu de vagues de canicule par rapport à l’an dernier, où elles s’étaient succédées. Il y avait eu une déshydratation avancée de la flore dès le printemps. Ça avait malheureusement donné du combustible pour tout départ de feu.
Là, en 2023, les conditions météo sont plus clémentes, même si l’état des nappes phréatiques est préoccupant et que la tendance et générale est plutôt à l’accentuation de la sécheresse sur tout le territoire national.
Quelles sont les mesures que vous avez prises par rapport à l’an dernier ?
Dans notre culture, le retour d’expérience fait partie intégrante du mode opératoire. C’est-à-dire que, l’année dernière, nous avons été confrontés à une situation inédite. Alors, nous avons dû faire preuve d’inventivité et remettre, par exemple, au goût du jour des anciennes techniques comme les « coupes tactiques ». Puis, on a engagé tout un processus de remise en l’état du matériel puisque 40% du parc camions citernes feux de forêt avait été endommagé. Nous avions aussi perdu trois camions de lutte et quelques camions de liaison.
Aussi, on a mis en place des groupes d’interventions de feux de forêt. Ça implique le déploiement de véhicules et matériaux au cœur du massif forestier à des points stratégiques. Ils viennent en renfort des effectifs traditionnels lorsque le risque feux de forêt est classé au niveau médian.
Justement, quels sont vos conseils sur les bons gestes et comportements à adopter ?
Déjà, il faut avoir à l’esprit que près de neuf feux sur dix sont d’origine humaine. C’est dans ce cas que le gouvernement a mis en place la Météo des forêts. L’idée est de sensibiliser le citoyen sur l’état de dangerosité du massif forestier, tout en lui indiquant les bonnes pratiques et le comportement à adopter pour éviter les sinistres dans le milieu naturel. Donc, le premier conseil est de suivre la réglementation en matière d’accessibilité. Si un site est interdit en raison des conditions climatiques, eh bien, on diffère ses balades, ses déplacements. Pareil, pour les activités professionnelles. Tout le monde doit adapter sa posture et contribuer à la préservation du milieu forestier.
Puis, le message que l’on répète chaque année : ne pas jeter son mégot de cigarette. Ne pas faire de barbecue en forêt ou à la plage. Il faut garder en tête qu’un feu ne démarre jamais seul. Il démarre généralement de la main de l’homme.
Comment fonctionne cette Météo des forêts ?
C’est une cousine de la Météo des plages (rires). Elle est liée aux conditions météorologiques, à la manière dont le climat va impacter la forêt. Ce sont des données accessibles au grand public. Cet outil est facile. C’est une carte qui fonctionne avec quatre codes couleurs. Il s’agit d’un partenariat essentiellement entre le gouvernement et Météo France, qui travaille de concert avec des acteurs engagés dans la préservation des massifs forestiers.
Dans une démarche de lutte contre la précarité alimentaire des étudiants, un projet d’expérimentation inédit sera lancé dès la rentrée universitaire en septembre, en Gironde. Il s’agit d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation pour les étudiants des campus bordelais. Le CREPAQ (Centre Ressource d’Écologique Pédagogique de Nouvelle-Aquitaine) et la Gemme – la monnaie locale girondine – en sont les coordinateurs. « Avec les différents partenaires de l’université, on avait le souhait de changer totalement la façon de voir l’aide apportée aux étudiants en situation de précarité. On s’est donc inspiré du collectif national de Sécurité Sociale de l’Alimentation », explique Dorothée Despagne Gatti, directrice du CREPAQ.
Cette expérience de dix mois concernera 150 étudiants volontaires qui auront été tirés au sort. « On ne se sentait pas légitimes de choisir nous-mêmes. Et l’un des piliers de ce projet, c’est l’universalité. Le but n’est pas de le limiter qu’aux personnes en situation de précarité », souligne-t-elle. Une fois que la sélection est effectuée, les participants recevront 100 Gemmes par mois en échange d’une cotisation mensuelle minimum de 10 euros. Cette somme pourra être dépensée dans des établissements conventionnés avec la monnaie locale girondine. Ceux-là remplissent des critères éthiques, sociaux et environnementaux. Ça comprend des restaurants, des épiceries vrac, des commerces alimentaires.
Tout au long de la mise en place de cette Sécurité Sociale de l’Alimentation, des chercheurs feront un suivi pour évaluer l’évolution des pratiques. « Ils vont aussi s’intéresser à savoir comment les étudiants ont pu se réapproprier leur droit à alimentation. Nous, on souhaite qu’à travers ce projet chacun puisse avoir accès à des produits de qualité et durables, de proximité. Car prendre soin de son alimentation, c’est prendre soin de soi. Là, en l’occurrence, on est sur un public jeune qui se construit. Ça implique aussi être dans de meilleures conditions pour mener à bien ses études. » Par la suite, au terme de cette expérimentation, le CREPAQ et la Gemme souhaitent élargir le public des participants.
Par ailleurs, l’objectif est de pérenniser ce modèle et que « ça devienne une branche de la Sécurité Sociale liée à l’alimentation. Que les citoyens aient une enveloppe budgétaire, peut-être en fonction de leurs revenus. Puis que cet effort soit réinjecté aux profits des petits producteurs et des agriculteurs ». C’est donc dans ce but qu’une cagnotte de financement participatif a été créée.
Unis par leur passion de la voile, Clément Soula, Stanislas Chambriard, Martin Joessel et Francesco Saint-Supery vont effectuer un tour de l’océan Atlantique pendant un an. Leur projet, ils l’ont appelé Sillage Atlantique. Le départ est prévu le 23 septembre du port de Toulon. Les amis, qui se connaissent depuis le collège, vont parcourir 17 pays tels que le Sénégal, le Cap-Vert et des îles des Caraïbes. « Ça a commencé avec Clément. On était un peu rêveurs et on avait l’idée de faire un tour du monde à la voile pendant le confinement. On a embarqué nos deux autres amis. Finalement, on a raccourci l’itinéraire en tour de l’océan Atlantique. Et on avait à cœur d’avoir des missions », résume Stanislas.
Le jeune équipage, âgé de 19 à 21 ans, a en effet souhaité donner plusieurs dimensions à son projet en se fixant différents axes. Il y aura une mission scientifique sous la responsabilité de Francesco, en troisième année d’ingénieur. Trois associations sont en partenariat avec les quatre étudiants. Elles leur ont confié des tâches à effectuer comme des prélèvements de microplastiques et phytoplanctons dans des zones dans lesquelles il manque des données. Avec Wings of the Ocean, il s’agit de faire des dépollutions des plages. Par ailleurs, ils souhaitent documenter leur voyage, recueillir des témoignages de passionnés de l’océan. Surtout, faire ressortir les différences culturelles qu’il y a autour de l’Atlantique.
Mais il y a une autre mission qui a une importance particulière, en relation avec l’éducation. « On a créé un kit pédagogique pour des profs, mais destiné aux élèves. On y retrace tout notre itinéraire. Il y a aussi des exercices sur la vie à bord d’un bateau, la vie maritime ou encore la préservation de l’environnement marin, explique Clément. Il sera aussi possible de suivre notre bateau sur chaque étape. » En échange, les quatre navigateurs envoient des photos de leurs pérégrinations. Les enfants pourront leur poser des questions lors de visioconférences. Déjà 25 classes de France se sont procuré ce kit. Cette collaboration se fait principalement avec des écoles de REP (réseau d’éducation prioritaire).
« Cette mission pédagogique nous tient à cœur. Tous les quatre, on a eu pas mal de pas mal de difficultés scolaires. Alors, si notre projet qui implique 500 élèves peut en motiver ne serait-ce qu’un seul, eh bien ce sera notre plus grand cadeau. On veut montrer que c’est faisable, certes avec beaucoup de travail, il faut croire en ses rêves », confie Stanislas.
Afin de financer Sillage Atlantique, Martin, Francesco, Clément et Stanislas ont créé une campagne de financement participatif et souhaitent atteindre 20 000 euros. Les quatre amis pourront installer notamment un dessalinisateur pour avoir de l’eau potable.
Au cœur de Bordeaux, rue de la Verrerie, un nouveau lieu dédié aux femmes s’implante : la Maison des femmes Gynécée. Le but est de permettre un accès aux soins, un accompagnement adapté et que les femmes puissent bénéficier de professionnelles en santé féminine. L’ouverture dans la capitale girondine est prévue pour l’automne.
Une première a déjà ouvert ses portes en 2020 à Paris, accueillant plus de 12 000 clientes. « Salomé Brial et Camille Boursier, anciennes infirmières militaires, sont les fondatrices. Par leur vécu et expériences professionnelles en centre hospitalier, elles ont estimé qu’il y avait des choses à améliorer dans l’accompagnement des femmes. Ça comprend différents niveaux : d’un point de vue global, de l’écoute, de la bienveillance et de la disponibilité », explique Julie Auger, directrice de l’établissement girondin.
Celle-ci a découvert la Maison des femmes Gynécée sur les réseaux sociaux. Ça a alors été une « révélation. J’aurais voulu avoir cette idée », confie-t-elle. Après avoir fait savoir enthousiasme auprès des fondatrices, et quelques échanges, elles lui ont proposé de rejoindre l’aventure.
C’est dans un ancien immeuble de 300 m² sur trois étages que ce concept prend place. Le rez-de-chaussée est réservé à l’espace médical pour les sages-femmes, les gynécologues, ou encore des kinésithérapeutes. Les deux autres niveaux sont dédiés au bien-être avec des praticiennes en médecine douce comme les ostéopathes, les sophrologues, etc. Des cours de sports collectifs (yoga, fitness et pilates) y seront dispensés, ainsi que des ateliers thématiques. Un espace clé en main est mis à disposition
«. C’est une maison, dans laquelle on s’installe sur le canapé et échange avec d’autres femmes qui peuvent avoir les mêmes problématiques », aime souligner Julie Auger. Avec les fondatrices, elles ont souhaité créer une ambiance cocooning, chaleureuse et accueillante. L’objectif est que les femmes s’y sentent bien et assez à l’aise pour poser toutes les questions qu’elles souhaitent.
Ainsi, lors du recrutement, la personnalité des professionnels et leur envie d’accompagner chaque patiente ont joué un rôle déterminant. Pour compléter son offre, la Maison des femmes Gynécée a aussi une plateforme digitale sur laquelle on peut suivre des conférences, s’informer.
La Maison des Femmes à Bordeaux a pu être financée grâce à une levée de fonds de 650 000 euros.
À Paris et à Bordeaux, en ligne ou avec son magazine, l’association Rose Up accompagne les femmes touchées par le cancer. Jenna Picard est la directrice de l’antenne bordelaise de cette association. Entretien.
AirZen Radio. Quelles sont les missions de l’association ?
Jenna Boitard. L’association Rose Up a trois missions. La première c’est d’informer à travers notre site internet et notre magazine édité deux fois par an et distribué gratuitement à 180 000 exemplaires dans toute la France.
La deuxième est d’accompagner les femmes grâce à nos trois antennes à Bordeaux, Paris et en ligne. Enfin, la troisième mission est de défendre les droits des malades.
Comment les aidez-vous ?
Concrètement, à Bordeaux, par exemple, nous accueillons les femmes en leur proposant une écoute, un soutien psychologique. Nous leur procurons également de l’information et de l’orientation. Par exemple, où trouver une prothèse capillaire ou de la lingerie adaptée. Et surtout, nous mettons à leur disposition 130 ateliers mensuels de soins de support. Les ateliers de Rose Up sont gratuits dès lors qu’on a versé une cotisation de 30 euros pour un an.
Comment les femmes viennent à votre association ?
Ce sont principalement les professionnels de soins qui les orientent vers Rose Up. Les médecins, les infirmiers… Les médias aussi et surtout le bouche-à-oreille. Des bénéficiaires qui parlent de nous. Ce sont souvent elles qui en parlent le mieux.
C’est un métier qui permet de faire le pont entre le monde des sourds et celui des entendants : interprète français/langue des signes française. Ce métier, Karine Thénard, 31 ans, l’exerce depuis près de 10 ans. Ajourd’hui, elle est installée en Gironde. C’est par hasard qu’elle découvre cet univers à 14 ans. « À l’époque, ma mère était un peu désespérée de me voir faire aucune activité, dit-elle en souriant. J’ai dû voir un reportage sur ce sujet. On m’a inscrite à un atelier. J’ai donc rencontré mon prof de langue des signes, Yannick Loison, qui est une personne sourde. Il m’a intégrée à sa communauté et je me souviens des émotions que j’ai ressenties. Quand mon père est venu me chercher, je lui ai dit : « Je veux devenir interprète ». » Une vocation était née.
Depuis, Karine Thénard a évolué au contact de personnes sourdes dont elle ne connaissait rien de leur quotidien. Elle a longuement étudié la langue des signes et a obtenu son diplôme. « C’est comme lorsqu’on devient interprète en bulgare, en italien ou en arabe. Il y a quatre-cinq formations en France. J’ai suivi celle de Toulouse, qui la particularité de déboucher sur un double diplôme. On est interprète français/langues signes française, mais également traducteur anglais-français. Là, il s’agit d’écrit. »
La jeune femme a alors mis ses compétences au service d’un centre relais téléphonique, en tant que salariée. Il s’agit d’un service qui permet notamment aux personnes sourdes de recevoir et de passer des appels en présence d’un interprète. Elle consacre la majeure partie de son temps en tant qu’indépendante. Elle peut être sollicitée par des employeurs pour des réunions, des conférences, etc. mais aussi des particulières pour aller chez le médecin.
Par ailleurs, étant inscrite sur une liste en tant qu’experte judiciaire à la cour d’appel de Bordeaux, la police, la gendarmerie, les avocats peuvent l’appeler. Depuis plus d’un an, elle intervient aussi une fois par mois dans le tout jeune service de permanences juridiques gratuites destinées aux sourds au tribunal judiciaire de Bordeaux. Autant d’activités qui lui imposent d’avoir une vie professionnelle très organisée et qui met aussi en relief une problématique : celle du manque d’interprètes. Elle a d’ailleurs été sollicitée à Anglet et à Lyon, mais a dû refuser.
« On ne sait pas combien on est, confie-t-elle. Il y a une campagne de recensement menée par des interprètes parce qu’on n’a pas de chiffres. On estime être à peu près 500 en France. En revanche, j’ai remarqué, tout ou long de ma jeune carrière, qu’il y en a beaucoup qui arrêtent. Il reste généralement entre trois et cinq ans. » Et pour cause, Karine Thénard met en avant la difficulté de ce métier, qui nécessite une extrême concentration pour faire l’interprétation dans les deux langues, et différents déplacements.
Une autre inconnue aussi dans l’équation, celle du nombre de personnes sourdes. « Il faut bien comprendre que ma clientèle est une minorité d’une minorité, souligne Karine. Il y a des personnes sourdes ou malentendantes, mais il faut enlever toutes les personnes âgées. Parmi les sourds pathologiques, il y a de sourds oralistes, qui ont fait une rééducation avec un orthophoniste. Ceux pour qui ça a marché ne connaissent pas la LSF. Ils vont être appareillés et évoluer dans le monde des entendants. Il y a des sourds non-oralistes, ce sont mes clients, et les personnes qui deviennent sourdes. »
Malgré les difficultés auxquelles doit faire face Karine Thénard, ce qui la fait tenir c’est sa passion pour son métier, son engagement pour rendre cette communauté visible. « C’est un métier qui est militant, ça, c’est certain. Je me suis investie dans la justice parce qu’il y a de la discrimination au quotidien, s’agace-t-elle. Les droits des sourds sont dénigrés, en disant par exemple que le droit à un interprète n’est pas obligatoire. Or, si, ça l’est et c’est payé par l’État. J’essaie de rendre compte de certaines solutions avec la permanence juridique et de contacter des politiques. »
Après leur première ferme aquaponique urbaine de 1 000 m² à Lormont, en Gironde, créée en 2019, les cinq fondateurs des Nouvelles Fermes – Laura Gaury, Thomas Boisserie, Clément Follin Arbelet, Paul Morel et Edouard Wautier – ont visé plus grand. Ils en ont implanté une seconde de 5 000 m² au printemps dernier, dans le même département. Cette superficie de grande en envergure fait d’elle l’une des plus grandes fermes aquaponiques urbaines d’Europe. Au total, une trentaine de personnes travaillent dans cette entreprise de l’économie sociale et solidaire.
Si les cinq amis se sont lancés dans cette aventure, impulsée par Thomas, en remettant cette méthode de culture ancestrale au goût du jour, c’est parce que tous sont sensibles à un mode de culture écologique, durable et qui consomme peu d’énergie. Ils ont donc créé tout un écosystème sous serre. « On élève des poissons dans un endroit dédié, et on fait aussi du maraichage. Ces deux entités vont communiquer. C’est-à-dire que l’on va récupérer les déjections des poissons à travers l’eau qui vont se transformer en nutriments pour les plantes. Les racines vont les absorber et en même temps nettoyer l’eau qui va être renvoyée aux poissons », détaille Laura Gaury.

À l’entrée du site, la partie piscicole est installée. Il s’agit d’un endroit fermé, ombragé dans lequel des truites arc-en-ciel sont élevées dans un grand bassin à 17 °C. Les conditions naturelles d’élevage y ont été recréées. Les poissons sont nourris avec des granulés fabriqués en France. Ils sont à base de farine de poissons et de légumineuses, car la truite est un poisson carnivore. À quelques mètres, séparé par une porte coulissante, se situe l’espace d’environ 3 500 m² pour la culture des fruits, légumes, épices et aromates. « On fait du semi jusqu’à la récolte. On plante les graines dans les mottes de terre que l’on transfère sur des radeaux flottants », explique la cofondatrice.
Tomate, salade, poireau, aubergine, oseille, ciboulette… Toutes les productions sont bio. La saisonnalité est respectée. Quant au goût des fruits et légumes, il reste inchangé. Par ailleurs, dans cette culture aquacole, les fleurs ne sont pas lésées. « Elles s’inscrivent dans une stratégie de lutte biologique. On utilise des produits phytosanitaires de synthèse, souligne Laura. On fait du purin d’ail et d’orties pour pouvoir se prémunir de certains ravageurs et de champignons. Notre volonté est de faire revenir des insectes qui vont lutter contre d’autres, et d’attirer des insectes pollinisateurs. On va aussi les valoriser comme fleurs comestibles et les vendre auprès des restaurateurs. »

En outre, quand on aborde les avantages de ce mode de culture, pour Laura Gaury, c’est avant tout l’économie d’eau. « Dans cette serre, on économise la production de cinq piscines olympiques pour produire la même quantité qu’en pleine terre. On produit 60 tonnes des légumes chaque année et 15 tonnes de truite avec 90% moins d’eau qu’en culture conventionnelle. Ce sont des grosses quantités de production sur une petite surface. Puis, l’eau qui circule dans le système est toujours la même. On peut en rajouter un peu parce qu’il y a de l’évaporation. »
Tout ce travail agricole et aquacole est destiné à la vente auprès des consommateurs. L’emplacement des fermes aquaponiques en zone urbaine n’est pas un hasard. « C’est pour être au plus près des villes et y réinstaller l’agriculture pour réduire l’impact carbone des légumes et donner du sens. On veut attirer un public qui n’est pas forcément toujours au fait de ce qui se passe en agriculture et faire découvrir l’aquaponie. » Les productions des Nouvelles Fermes sont vendues en grande distribution dans un rayon de 20 km, mais aussi en vente directe.
À savoir, des visites pédagogiques sont organisées sur le site de Lormont.
« J’ai une rage. J’ai envie de tout péter. Je suis très motivée ! » À l’approche des mondiaux de para-athlétisme, qui se tiendront du 8 au 17 juillet à Paris au Stade Charléty, Célia Terki a la niaque. À 22 ans, l’athlète handisport de haut niveau n’a qu’une hâte : être sur la piste pour porter les couleurs tricolores. Atteinte d’une déficience visuelle, celle qui fait partie du club US Talence, en Gironde, a été sélectionnée en équipe de France handisport en 2018. Ses spécialités sont le 200 m et le 400 m.
C’est à 9 ans qu’on lui diagnostique une dégénérescence maculaire, une maladie qui lui fait perdre la vue progressivement. Au même moment, elle se découvre une passion pour l’athlétisme et plus précisément la course. « C’est mon prof de sport qui m’a proposé de faire un cross avec lui. J’avais quand même peur de courir toute seule, mais j’ai kiffé, dit-elle en souriant. Il me fallait un sport qui me mette K.O, dans lequel je puisse montrer que je peux faire des choses. »
Depuis, la jeune sportive a parcouru du chemin et a pu montrer qu’elle en avait sous le pied. Aujourd’hui, elle est classée 10ᵉ mondial sur 400 m et 6ᵉ mondial sur 200 m. Elle est notamment vice-championne de France du 200 m. Elle a aussi remporté les grands prix de Dubaï et de Suisse en 400 m. Mais ces résultats ne sont pas arrivés sans efforts. « J’ai particulièrement souffert cette saison. J’ai donné le meilleur de moi-même. Avec mon entraîneur, on a travaillé plus que d’habitude. Une semaine type, c’est deux heures d’entrainement le matin et l’après-midi, du lundi au samedi, peu importe le temps. Le dimanche, c’est repos ou compétition », explique-t-elle.
Pour l’entraîner et l’accompagner dans sa réussite, elle peut compter sur Wilfried Krantz, ancien décathlonien. Il est référant national des sauts à la Fédération française handisport. Il est aussi le manager de « LA TEAM WIL », un groupe d’entrainement qui a la particularité de réunir aussi bien des athlètes de haut niveau en situation de handicap que des valides. Célia Terki s’y entraîne. Cette mixité lui plait. « Je trouve que c’est une force pour nous. On s’apporte mutuellement, confie-t-elle. Et puis, Wil s’adapte à mon handicap. Mes compagnons sont aussi vigilants donc ça m’aide beaucoup aussi. »
Par ailleurs, ses séances, la jeune athlète ne les fait pas sans sa paire de lunettes de soleil, car elle est sensible à la lumière. « Moi, j’ai une vision périphérique, et j’ai une tâche au centre de l’œil. C’est un trou au niveau de ma rétine qui s’émiette parce qu’elle est trop vieille. Quand je cours, il ne faut pas qu’il y ait des choses devant moi. Je peux aussi changer de couloir quand je vois des lignes qui se croisent. Après, c’est aussi à moi de m’adapter à la lumière du jour. Je peux aussi avoir des fatigues visuelles ».
Consciente que sa maladie progresse, Célia Terki envisage les options comme celle de courir avec un guide. Elle ne s’en cache pas, elle y pense au quotidien et en a peur. « Mais grâce à l’athlétisme, j’arrive à l’accepter parce que je me dis que je fais quelque chose de ma vie et il y a pire. Il faut avancer, il y aura toujours des adaptations. Ce n’est pas à cause de ça que je vais arrêter. » D’ailleurs, afin de se consacrer à ses mondiaux d’athlétisme et aux Jeux olympiques de Paris 2024, elle a mis sur pause son BTS Management commercial opérationnel.
Malgré ses contraintes du quotidien, sa récente blessure à l’ischio, elle ne dévie pas de ses objectifs de médailles. Certainement parce qu’elle garde en mémoire les moqueries dues à son handicap. « On m’a dit quand j’étais jeune qu’à cause de cette maladie je ne pourrai rien faire de ma vie, raconte-t-elle. Aujourd’hui, je suis très fière, car je représente mon pays, j’aime mon sport. Il me permet d’accepter mon handicap, de m’accepter en tant que femme, de pouvoir me ressourcer quand j’étais en deuil après le décès de mon père. »
Alors, elle enjoint tout le monde à croire en soi : « Même si on vous dit que vous ne servez à rien, continuez à vous battre parce que vous êtes la seule personne qui pourra faire les choses. Certes, la vie est compliquée, mais il y a toujours des solutions. »
À savoir, le fonds de dotation Génération Avant-Garde accompagne financièrement les athlètes de la “Team Will”.
C’est une première en Nouvelle-Aquitaine : la création d’un label en circuit court musical. Son nom ? Bâbord. Facilement repérable à son logo rose fluo, il a été lancé à Bordeaux par plusieurs producteurs et productrices de musique de la région, qui souhaitaient travailler autrement.
Il s’agit d’une garantie, « comme on penserait au label bio ou équitable. Les gens font de plus en plus attention à ce qu’ils mangent et achètent. Alors, pourquoi ne pas s’interroger sur la façon dont on fabrique la musique. On s’est dit qu’on allait s’en emparer et faire connaître au public les bonnes pratiques existantes et ce qu’on a à améliorer », explique Pauline Gobini, coprésidente du label. Elle est aussi productrice au sein de KiéKi musique, qui produit et diffuse « des musiques du monde ».
Bâbord est une aventure collective qui a démarré il y a près de trois ans. Tous les métiers en lien avec la musique sont invités à la rejoindre. Cela implique donc les gérants de salles de concerts, les radios associatives, les organisateurs de festivals, les producteurs de musique, entre autres. L’idée est aussi de leur donner de la visibilité. « On est nombreux à croire en les artistes qu’on défend, mais on n’a pas forcément les moyens d’une Major ou des grosses boîtes de production. Mais on sait que ça vaut le coup que leur musique arrive aux oreilles des gens. »
Par ailleurs, les conditions pour la labellisation s’appliquent également aux producteurs de musique. Pour cela, il faut qu’ils répondent à un certain nombre d’engagements, une quarantaine au total. « On a balayé quatre thématiques : les conditions de travail, l’environnement, la mixité et les bonnes pratiques. Au-delà de ça, on a un prérequis : celui d’avoir son siège en Nouvelle-Aquitaine. Les artistes ne sont pas forcément tous néo-aquitains. On ne voulait pas réduire la circulation de la musique et des musiciens. »
Aujourd’hui, Babôrd compte une vingtaine d’adhérents. Le prix de l’adhésion est progressif : 40 euros minimum puis celui-ci augmente en fonction de la taille de la structure. Le lancement officiel a eu lieu au Rocher de Palmer à Cenon (Gironde), en présence d’un public. L’équipe de Bâbord compte se rendre dans tous les départements de la Nouvelle-Aquitaine pour présenter son projet. Elle a d’ailleurs reçu le soutien de la Région, de la DRAC Nouvelle-Aquitaine (Direction régionale des affaires culturelles), du CNM (Centre National de Musique) avec un financement de 15 000 euros.
Par ailleurs, ce projet commence à intéresser d’autres régions, puisqu’il a aussi été présenté en Occitanie et en Normandie. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’ailleurs, un label similaire pourrait bientôt voir le jour.
En 1996, Caroline Bireau et Dominique Nicolas ont fondé l’association CREPAQ (Centre de ressources écologique et pédagogique). Leurs objectifs étaient de promouvoir et de contribuer à la transition écologique dans la région Nouvelle-Aquitaine. L’association s’est pour ce faire donné plusieurs missions : informer, éduquer et accompagner. À travers elles, un projet est né : les Frigos Zéro Gaspi.
La directrice du CREPAQ, Dorothée Despagne-Gatti, l’a développé en 2018. Depuis, il ne cesse de s’agrandir. En tout, 24 frigos sont implantés dans la région. N’importe qui peut y accéder, à n’importe quel moment. « À l’origine, si on a mené ce projet-là, c’est aussi pour ouvrir à un large public nos frigos zéro gaspi. On ne voulait pas que ça soit cibler spécifiquement sur une population en situation de précarité. »
Les frigos sont ainsi composés d’une armoire frigorifique et d’un garde-manger, dans lequel tout le monde peut venir se servir et déposer de la nourriture. L’objectif principal de ces frigos est de réduire le gaspillage alimentaire. Pour l’association, c’est aussi un moyen de créer des liens sociaux et de faciliter l’accès au don alimentaire. Chaque jour, une à deux tonnes de nourriture transitent à travers les frigos de l’association. « On est fier de ce projet, mais idéalement, ces équipements-là ne devrait pas avoir lieu. »
La Boutik de Fred est un concept store mobile. Autrement dit, Frédéric Pigeon, 55 ans, se déplace sur les marchés pour vendre ses accessoires vélos : de l’accessoire utile à l’accessoire passion, le vintage, le glamour, celui du souvenir, de la fantaisie, tout y passe.
Mais son produit phare est la sonnette de la marque qu’il a créée. « La sonnette est un accessoire obligatoire », rappelle-t-il au passage. Sa sonnette, il l’assemble à Bordeaux et l’agrémente de dessins réalisés par une créatrice bordelaise. Une licorne, les cabanes ostréicoles du Bassin d’Arcachon ou encore la dune du Pilat, il y en a pour tous les goûts.
Frédéric Pigeon vend aussi des accessoires innovants qu’il juge pertinents. Et de citer, par exemple, des rétroviseurs clignotants pour vélo et trottinette. « Cet accessoire a reçu le prix de l’innovation sécurité routière 2023 », précise Frédéric Pigeon qui surfe sur le boom du vélotaf et de l’achat de vélos, notamment électriques.
Selon l’Union Sport & Cycle, le marché global du cycle (vélos, pièces et accessoires compris) a poursuivi sa croissance en 2022 avec un chiffre d’affaires cumulé de 3,6 milliards d’euros, soit une augmentation de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Cette croissance s’élève à 52 % sur les quatre dernières années.
Son parcours est atypique. En 2002, Frédéric Pigeon quitte le monde de l’automobile dans lequel il a toujours baigné. « En quittant l’automobile, les roues me manquaient. Mais au lieu de repartir sur le quatre roues, je me suis mis au deux-roues. J’ai toujours aimé faire du vélo. » Il se lance finalement dans le vélo en 2008, plus précisément dans les accessoires vélos en 2013 et crée sa propre marque de sonnette. « L’idée des sonnettes est venue sur les marchés. Mon vélo n’étant pas décoré, j’ai mis une photo sur ma sonnette. On m’a demandé d’où elle venait. Tout est parti de là », explique Frédéric Pigeon.
Son stand, c’est un peu la caverne d’Ali Baba pour qui cherche l’originalité et l’utilité. Il est possible de croiser Frédéric Pigeon sur les marchés de Gironde.
« L’alimentation est un élément déterminant de la transition écologique et sociale », insiste Noël Mamère. L’ancien député-maire de Bègles en Gironde constate que « les principales victimes de la malbouffe ce sont les pauvres ». Plaidant pour plus de bio, il rappelle que la malbouffe se définit par « l’agriculture intensive et l’élevage industriel ».
Il note d’ailleurs que « le diabète et l’obésité sont les deux principaux marqueurs de l’obésité ». Pour lui, impossible de résoudre cette transformation écologique et sociale si on ne s’intéresse pas de près à l’alimentation. Or, il pointe du doigt « des lobbys [qui] contribuent à empêcher cette nécessaire transition ».
L’ancien journaliste regrette d’ailleurs l’enquête critique de “Cash Investigation” (France 2) sur la bio : « Le mouvement bio ne mérite pas qu’on le cloue ainsi au pilori. Il vaut mieux s’attaquer à l’agriculture industrielle. »
Par ailleurs, pour relancer la consommation biologique, il plaide – comme depuis de nombreuses années – pour que « les pouvoirs publics se décident enfin à faire des choix et favorisent cette agriculture respectueuse des paysans, de l’environnement, des consommateurs ».
Il dit surtout « admirer » les initiatives et alternatives proposées par la jeune génération qui milite pour le climat. « Cette génération-là contribuera à faire basculer le géant auquel nous sommes confrontés. » Une admiration qui l’a poussé à se partir en reportage à travers la France. Il en ressort une bande dessinée, “Les Terrestres”, avec la dessinatrice Raphaëlle Macaron, publiée aux éditions du Faubourg. On y parle d’alimentation, bio évidemment.
Michelle Nortier a toujours travaillé dans le monde médical ou dans l’enseignement. Sa première profession était celle de pédicure podologue. Elle a ensuite été assistante dentaire. Puis est restée une trentaine d’années dans l’Éducation nationale, enseignante à l’école primaire, avant de terminer sa carrière en tant que professeure des écoles. Parallèlement à cela, elle commence sa pratique de yoga quand sa fille naît, il y a 37 ans. Dix ans plus tard, elle commence à l’enseigner, d’abord dans une salle de quartier, avant d’ouvrir sa propre salle à Mérignac, près de Bordeaux, Mérignac Yoga. “Ça a été une grande aventure, grâce à de super professeurs qui m’ont entourée”, raconte-t-elle.
“Et puis, chemin faisant, ça m’a ouvert des champs de possibles absolument extraordinaires et j’ai découvert la communication animale”, autrement appelée “communication intuitive”, c’est-à-dire le fait de communiquer avec les animaux par la pensée ou l’intuition.
J’ai toujours fait beaucoup de rêves prémonitoires qui m’ont dirigée dans ma vie et, une nuit en 2016, alors que j’avais perdu mon dernier petit chien en 2006, j’ai fait quelques rêves récurrents d’un petit chien qui m’apparaissait. J’ai fini par le trouver et c’est le chien que j’ai actuellement, Miel, et c’est grâce à lui que j’en suis arrivée à la communication animale”. Une technique dont elle n’a pas fait sa profession, mais un loisir qui lui apporte beaucoup de joie. “Si ça peut aider d’autres personnes, c’est bien, j’aime bien. Ça peut soulager, ça peut permettre de déstresser”, se réjouit-elle.
Mais c’est finalement cette expérience de communication animale qui la mène au kolaimni. Sur le site de l’instructrice qui donne les cours, Anna Evens, laquelle recommande des personnes qui pratiquent à la fois la communication intuitive et d’autres pratiques, elle découvre une énergéticienne, praticienne kolaimniste. Le terme la surprend, l’attire. “Je me suis dit, c’est quoi ce mot ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je connaissais d’autres termes de pratiques énergétiques, mais pas celui-là”. Elle s’y intéresse, creuse, et se forme enfin chez Marie-Hélène Tourenne, en Gironde, l’une des rares instructrices françaises à ce jour. “Quand j’ai découvert ça, je me suis dit c’est bon, c’est ça ! C’est peut-être ce à quoi j’aspirais depuis longtemps, très longtemps. Et j’ai eu l’impression d’être dans un domaine que je connaissais déjà dans mes cellules, au plus profond de moi-même”.
Une évidence, mais aussi un besoin impérieux d’aider les autres qui l’anime depuis toute petite aussi. “Je ne supportais pas la souffrance des autres. La mienne, j’avais l’impression que je pouvais la gérer, parce qu’elle ne me semblait pas importante mais, par contre, je pouvais tomber dans les pommes à cause de la souffrance des autres. Elle m’a toujours été intolérable.” De ce fait, il lui a toujours été essentiel que chacun puisse découvrir des clés pour aller mieux, pour se sentir mieux dans son corps, dans sa tête. “En ayant moi-même découvert des clés pour aller mieux, je me disais c’est trop génial ! Il faut que tout le monde puisse comprendre qu’on peut aller mieux et que, même si la vie, parfois, n’est pas forcément un long fleuve tranquille, il est quand même possible de créer de la distance par rapport à ce qui se passe, d’être suffisamment armé et solide pour affronter ce qu’il y a à affronter.”
Le kolaimni est une pratique de soins de mieux être, une façon de reconnecter les personnes à la lumière universelle, “quelque chose qui est en nous, que l’on a naturellement, mais que parfois on a oublié. Finalement, on est juste l’interface entre cette lumière universelle et la personne, laquelle a ainsi la possibilité de se réapproprier ses possibilités d’auto-guérison, de mieux être, de relaxation, de diminution du stress”. Des protocoles très simples de massages éthériques, des petites passes courtes à environ 1,5 cm à 2 cm du corps, sans jamais le toucher. Le kolaimni peut se réaliser en présentiel ou distanciel, seul ou en groupe.
La prochaine formation de kolaimni se tiendra les 8 et 9 juillet à Mérignac yoga, en Gironde.
Le chômage est trois fois supérieur à la moyenne nationale dans les quartiers dits « prioritaires » de la politique de la ville. C’est donc dans ce sens que le gouvernement a déployé le dispositif Cité de l’Emploi en 2020. Il y en a 84 actuellement. Le but est de fédérer les acteurs associatifs, institutionnels et économiques. Ainsi, ensemble ils vont trouver des solutions innovantes pour lutter contre le chômage.
Bordeaux Métropole expérimente justement ce programme à Bassens, Lormont, Cenon et Floirac. Ces villes situées sur la rive Droite de la métropole comptent sept quartiers prioritaires dans lesquels résident environ 30 000 habitants. La Cité de l’Emploi est financée par l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires) et copilotée par le Grand Projet des Villes Rive Droite et la préfecture de Gironde.
En tant que cheffe de projet de la Cité de l’Emploi Bordeaux Métropole Rive Droite, Margaux Sanchez a pour rôle de fédérer. Son travail implique aussi de faciliter le rayonnement des entreprises et des offres d’emploi.
« Nous avons organisé plusieurs ateliers entre acteurs et partenaires de l’emploi et de l’insertion pour mieux déployer les actions au cœur des territoires, explique-t-elle. Chaque mois, on en réunit une vingtaine pour réfléchir des actions pour les habitants. » Des formations leur sont proposées par ailleurs. « Ce n’est pas facile d’aller à la rencontre des habitants avec un mode d’interpellation adapté », dit-elle.
Aussi, à travers la Cité de l’Emploi, Margaux Sanchez souhaite mettre en avant les 150 dispositifs existants sur le territoire qui ne sont pas assez visibles. « On a fait des événements autour de l’emploi et des découvertes métiers qui bousculent les codes. Une approche différente pour être en lien avec les habitants. » Par exemple, il y a eu des ateliers culinaires entre demandeurs d’emploi et entreprises ou encore des événements de découverte métiers au pied des immeubles.
Pour la suite de son expérimentation, l’accent sera mis sur les métiers liés à l’écologie et à la transition énergétiques. L’objectif est de les faire connaître dans les quartiers prioritaires.
En 2022, 350 acteurs se sont mobilisés et 300 personnes sans emploi accompagnées.
L’accès à la justice, un droit fondamental pour tous en France que souhaite faire respecter Me Adeline Subtil. Avocate au Barreau de Bordeaux, elle a été interpellée par la situation des personnes sourdes dans le système judiciaire. « Je me suis rendu compte que le monde des sourds était très peu connu justice. Moi-même je n’y connaissais rien. Il est difficile pour nous, avocats, de les défendre », confie-t-elle.
Dans une volonté « de mieux faire son travail », l’avocate a alors initié le projet de consultations juridiques gratuites destinées à ces justiciables. Effectives depuis plus d’un an, elles se tiennent tous les premiers lundis du mois, excepté en août et les jours fériés, de 10 à 12 heures et sur réservation.
Un avocat, assisté d’un interprète en langue des signes française (LSF), assure ainsi les permanences. Toutes sortes de problématiques peuvent être y abordées : droit de la famille, droit de la consommation, droit pénal… ce service est actuellement financé par le CDAD de Gironde (Conseil départemental des accès aux droits). Avant la création de ce service, Me Adeline Subtil a sollicité la participation de Karine Thénard, interprète français/langue des signes française. Experte judiciaire à la cour d’appel de Bordeaux, elle a accepté à la condition de sensibiliser les défenseurs des lois au monde des sourds.
En effet, dans l’exercice de ses fonctions au tribunal et au commissariat, elle a été spectatrice de la discrimination à laquelle des personnes sourdes ont été victimes. « Comme des refus de dépôt de plainte, de faire appel à un interprète parce que les policiers ne savaient pas que c’est pris en charge par l’État, explique-t-elle. Ou bien, un psychologue qui ne connaissait rien au monde des sourds qui a maltraité verbalement une jeune fille qui voulait s’émanciper d’un père violent. Ou encore un avocat qui dit : “Il est violent parce qu’il est sourd”… en 2020 ». Des situations qu’elle qualifie d’intolérables et auxquelles elle ne souhaite plus assister, d’où cette formation de deux heures minimum.
Il s’avère qu’une quinzaine d’avocats a été formée. C’est une condition sine qua none pour assurer les consultations juridiques. Et Karine Thénard a insisté sur certains points. « Tout d’abord, j’ai bien souligné l’hétérogénéité de la communauté sourde, dit-elle. Il y a des sourds de naissance, qui le deviennent, qui grandissent dans des familles de sourds ou d’entendants. Aussi, tous n’ont pas le même niveau des niveaux de connaissances de la LSF. On estime qu’il y a 80% d’illettrés. Un chiffre à prendre avec des pincettes, car il n’y a pas d’études. » Autre flou, qu’elle déplore, c’est le nombre de personnes sourdes en France. Une inconnue qui invisibilise davantage ce public.
Pour Me Adeline Subtil, « ce qui en ressort, c’est que les sourds sont victimes d’arnaques et rencontrent plus de difficultés à dénoncer. En ce qui concerne notre manière de parler, nous, avocats, avons un vocabulaire coloré du monde des entendants. Il faut donc mettre notre monde de côté et se mettre à leur place. En étant confrontés au monde des sourds, ça permet d’améliorer notre accompagnement et d’apporter une défense efficace. »
Ces consultations juridiques gratuites en présence d’un interprète en langue des signes française proposées par le Barreau de Bordeaux sont les seules en Nouvelle-Aquitaine. Pour prendre rendez-vous : lsf@barreau-bordeaux.com
Julia Royon a grandi dans une famille de médecins, où on prenait un médicament pour un oui, pour un non, où la médecine allopathique était au centre de tout. “J’ai grandi comme ça, à la limite de développer des phobies, d’être psycho sur les maladies, dépeint-elle. J’étais quelqu’un de très triste, très mélancolique, négatif. Et puis, en grandissant, j’ai commencé à m’intéresser, avec des amis, à tout ce qui était développement personnel, à me dire que j’en avais assez d’être comme ça, que j’ai envie d’être mieux dans ma vie.” Elle teste, découvre, ce qu’elle adore, essaie plein de thérapies différentes et va plus loin que l’apparence des choses qu’elle a connues plus jeune.
Elle a suivi des études de mode et travaillé dans le stylisme pendant 15 ans, pour différentes maisons, et ce, jusqu’en 2020. Covid ou pas, elle entame alors un virage. Elle sait qu’en tout cas, les questions tournaient déjà dans sa tête depuis en moment. Elle recherchait plus de sens dans son quotidien. Parce qu’au fond, elle a toujours aimé aider les autres, toujours eu ce besoin que les gens autour d’elle soient bien. “Même petite, dans la cour de récré, dès qu’il y avait des enfants qui tombaient ou qui étaient un peu mis de côté, j’allais les voir pour les faire rire. Quand quelqu’un était triste, c’était hyper difficile pour moi donc je pense que j’ai un peu gardé ça.”
La mode lui procure beaucoup de joie. Un certain temps. “Je m’ennuyais de plus en plus. Il n’y avait plus le truc. La dernière année, dans la boîte pour laquelle je travaillais, je suis arrivée au bout, j’ai été licenciée. Je me suis retrouvée à cette période, en juillet 2020, avec rien, je me suis séparée. J’avais vraiment une carte blanche devant moi. Je pouvais faire ce que je voulais pour la première fois de ma vie, sortir un peu des conditionnements.”
Une amie très proche, qui travaille dans le domaine du soin, lui parle de la naturopathie. Elle fait ses recherches et se rend aux portes ouvertes du Cenatho à Paris. Elle a cette sensation très puissante alors d’être alignée, d’être au bon endroit. Elle monte son dossier, sa candidature est retenue et la voilà partie pour 18 mois de formation, qu’elle couple avec une formation de praticienne en massages bien-être. Elle en ressort diplômée l’automne dernier.
Un sentiment d’avoir trouvé sa place qui ne l’a pas quittée. “Ce qui me fait vibrer, c’est le bien-être que je vois chez les gens après une séance, qui ressortent contents, parce qu’ils ont passé une heure pour eux. Et là, je sais pourquoi j’ai choisi ce métier.” Elle apporte aujourd’hui pleinement sa contribution pour que les gens soient mieux avec eux-mêmes, mieux dans leur vie, et notamment les femmes qui, comme elle, se sentent bloquées, explique-t-elle. “Parce que j’ai souvent été dans mes peurs, dans ces blocages, mais parfois, seul, on ne peut pas y arriver, on a besoin de se faire aider, qu’on nous tienne la main et qu’on nous dise “ça va aller, ça va bien se passer, on est ensemble et on va avancer”.”
C’est de permettre aux gens de trouver leur chemin, d’avancer un temps avec eux et de les laisser ensuite déployer leurs ailes. “Je pense qu’on tous est capables de plein de choses et qu’on a tout en nous. On ne nous apprend pas à faire ressortir le meilleur de nous. Apprendre qui on est réellement, comment on fonctionne, et les forces qu’on a en nous, c’est assez rare. Et moi j’ai envie de montrer aux gens toutes les forces qu’ils ont en eux. C’est une quête qui dure toute une vie mais il y a tellement de choses qu’on peut mettre en place dès à présent. Mon but est de permettre à ces gens-là de retrouver une sérénité dans tous les domaines.”
Retrouvez Julia Royon à Âmes sauvages, Holom et Gynécée à Bordeaux.
La plupart des métiers de 2030 n’existent pas encore. C’est sur ce constat que l’école 42 a été créée par l’homme d’affaires français Xavier Niel. Son constat est que les entreprises manquent souvent de talents dans le domaine de la Tech. Ainsi, son école ne forme pas à des métiers ou des technologies spécifiques qui seront vite dépassées.
D’abord, elle développe la capacité des apprenants à se réinventer pour qu’ils sachent s’adapter aux évolutions du digital. Les enseignements reposent sur des principes de collaboration, de partage et d’entraide entre apprenants. Il n’y a pas de cours ni de professeurs comme dans les enseignements traditionnels. Le réseau des campus partenaires de l’école 42 partage des pratiques et des valeurs communes. L’ambition collective est de former des développeurs et des développeuses partout dans le monde.
Xavier Niel démontre ainsi que des profils, ignorant parfois eux-mêmes qu’ils sont les futurs génies, se trouvent dans le système éducatif traditionnel. Ils en ont même parfois décroché. C’est pour cette raison que cette école est gratuite et accessible à toutes et à tous dès 18 ans. Et cela sans exigence de diplômes ni limite d’âge.
Passionné de jeux vidéo lorsqu’il était enfant, Paul Prikazsky a candidaté à cette école dès qu’il en a appris l’existence. Après l’itinéraire de sélection de 28 jours, où est testée notamment la persévérance des candidats, Paul a vécu cette formation très intensément. Chaque instant est consacré au codage et à la programmation (en groupe, au déjeuner, en pause, etc.). Paul vient de créer Nopow-Link, une marketplace publicitaire spécialisée dans la commercialisation d’annonces textuelles. Cette application se présente sous la forme d’un réseau social à destination des sites Internet. Elle a pour objectif de simplifier la mise en relation entre les éditeurs et les annonceurs. Cette solution s’inscrit dans le domaine du marketing digital appelé “Inbound Marketing”. Il vise à attirer des clients grâce à un contenu pertinent plutôt que de les solliciter par le biais de bannières publicitaires traditionnelles.
En 2023, près de 70% des consommateurs découvrent l’existence d’une entreprise grâce à des articles. Ces articles génèrent en moyenne trois fois plus de leads que les Adwords. Une annonce textuelle impacte sur le long terme. Elle est relayable sur les réseaux sociaux et référencée par les moteurs de recherche.
Paul Prikazsky – 06 30 00 81 84
Après avoir travaillé dans l’informatique, Stéphane Basso veut désormais mettre les gens à vélo. Et c’est ce qu’il fait dans le cadre de sa nouvelle activité. Il a ouvert un magasin de vente et de location de vélos à Andernos-les-Bains, sur le Bassin d’Arcachon en Gironde.
Mais bien plus qu’un magasin, CicloCaffè est le distributeur exclusif en France d’une innovation : la SuperWheel, dont l’inventeur Simon Chan est irlandais.
« Il s’agit d’une roue révolutionnaire qui offre une assistance écologique sans moteur, grâce à une technologie astucieuse qui convertit une partie de votre poids en énergie cinétique et aide ainsi la roue à tourner », explique Stéphane Basso.
Plus concrètement, « sur un vélo standard, à effort égal, je gagne 5 km/h, c’est-à-dire que je roule à 25 km/h au lieu de 20. Nous avons fait des tests avec des capteurs de puissance. Ils indiquaient que, pour garder la même moyenne sur plusieurs kilomètres, nous avions besoin de 30 à 35 % de puissance en moins. Ce n’est pas négligeable. Vous avez l’impression d’avoir tout le temps le vent dans le dos », décrit Stéphane Basso, qui croit au potentiel de la SuperWheel déjà distribuée à Hong Kong et Tokyo en plus d’Andernos. « Nous pensons que cela va intéresser les fabricants de vélo », confie-t-il.
La SuperWheel est vendue au prix de 490 euros, pneu, chambre à air et pignons de vitesses compris.

Lui milite, à titre personnel, pour les mobilités douces. « Je suis parti du principe que prendre un engin d’une tonne et demie pour déplacer un bonhomme de 70 kilos, c’est une aberration physique. Même dans une voiture électrique le problème, ce n’est pas électrique, c’est voiture. En ce qui me concerne, je cherchais un véhicule léger qui consomme peu pour mes déplacements de proximité. Et j’ai trouvé le vélo mobile, un tricycle couché complètement caréné sans assistance qui permet de rouler à 40 km/h. »
“Je dis que je suis créatrice de bien-être parce que j’ai un côté artisanal où je crée des bijoux en pierres naturelles de développement personnel, au moyen de la lithothérapie. Et de bien-être parce qu’avec tout le reste, le reiki et les cercles de femmes, j’emmène les gens à mieux se connaître, à prendre confiance en eux, pour aller vers le bonheur, la libération de la souffrance. Je me définis comme quelqu’un qui accompagne les autres à rayonner à nouveau dans leur vie, en leur remettant un peu de lumière et de soleil à travers mes outils.”

Ses outils, Audrey Raymond les a acquis au fur et à mesure, au fil de rencontres de la vie, de déclics d’une évidence à couper le souffle, avec une fluidité qui la sidère encore. Pendant 17 ans, elle exerce le métier de secrétaire juridique en cabinet d’avocat. Le Covid vient tout bousculer. Il est révélateur, à la fois physiquement puisqu’elle l’attrape, et aussi psychologiquement puisqu’il se présente comme la goutte d’eau qui vient redessiner totalement son paysage. “Je me suis dit tout à coup que je n’étais plus vraiment à ma place.”
Pourtant, jusqu’ici, le droit lui convenait tout à fait. Très carré, très protocolaire, le respect des dates et des délais est son quotidien. Néanmoins, depuis toute petite, elle s’entend dire qu’il faut qu’elle aille “se défouler” pour son trop-plein d’énergie, d’émotions, de tout ! “Je suis hypersensible et hyper un peu tout et je n’avais jamais appris à me calmer.” Un jour, on lui conseille d’apprendre à se poser. Une phrase qui fait tilt. Elle se met au yoga et toute la philosophie qui va avec. Mais pour son bénéfice personnel. Une amie lui propose alors de lui apprendre à percer les pierres. Elle tente et se dit que ça fera un beau cadeau de Noël pour les femmes de sa famille. Elle leur offre et là, leur réaction la bouleverse. “Elles avaient les larmes aux yeux. Je me dis que quelque chose se jouait.”
Elle partage alors ses créations sur les réseaux sociaux et les commandes s’enchaînent. Tout en restant salariée, elle lance son entreprise de création de bijoux en pierres naturelles et lithothérapie. “Et je me rends compte que je fais du bien aux gens, en allant chercher avec eux ce qu’ils souhaitent changer dans leur vie, quelle pierre va y répondre, et aussi en leur offrant un bijou sur mesure, parce que je pars du principe qu’on est tous uniques, qu’on a tous une valeur, simplement on n’en a pas conscience. Et le but de mes bijoux, c’est d’aller les aider à chercher cette valeur.”
Après cela, elle entame une thérapie, pour apprendre à se connaître, à se calmer, là encore. Une amie insiste alors pour qu’elle essaie de pratiquer le reiki. Ses sollicitations finissent par payer. Elle organise une séance. “Au moment où je pose les mains sur elle, j’ai une sorte de flash, c’est ça ! Ça peut être mon travail, ça peut être ma vie et là je sens un appel viscéral et je commence à me dire qu’en plus des bijoux, je vais ajouter le reiki à mes propositions. Les gens viennent en séance, me font des retours de dingue, est-ce que tu peux me l’apprendre ? Alors, je me dis, je vais finir le parcours et je vais l’enseigner. Et me voilà en train d’enseigner le reiki, de recevoir les gens en séance individuelle, de proposer des bijoux en pierre naturelle et d’ouvrir un cercle de femmes chaque mois, pour que les gens puissent vivre ce que moi j’ai vécu, c’est-à-dire apprendre à se comprendre. C’est la clé de la libération.”

“Plus on se connaît, plus on prend confiance en soi parce que justement on sait qui on est, en dehors de nos rôles et de ce qu’on fait et plus on prend confiance en soi, plus les événements de la vie, les jugements des autres vont nous glisser dessus, parce qu’on est très ancré, très aligné. Quand ça c’est bien acquis, parce qu’on a vraiment été le voir, le ressentir, le chercher, le comprendre, on peut tout affronter dans la vie, on peut tout dépasser.” Le travail de connaissance de soi que propose Audrey Raymond est d’armer les gens pour que, quand un évènement lourd à porter émotionnellement se présentera, il ne sera pas destructeur. “Parce qu’il n’y a aucune méthode de bien-être qui va faire qu’on est en lévitation tout le temps et qu’on ne sera plus touchés. La question est : comment on va réagir quand ça va se présenter ?”
. Plus je retourne en arrière dans ma vie, et plus je me rends compte qu’en réalité, j’ai toujours été comme ça.” Celle qui a toujours voulu défendre la veuve et l’orphelin, qui ne peut pas supporter une injustice. “Je crois que c’est ancré à l’intérieur de moi, de me dire je travaille sur moi parce que ce que j’apprends, je peux le partager pour aider l’autre à se développer et j’ai la croyance, peut-être un peu naïve, que plus on va être libéré sur cette terre, plus on va aller, de génération en génération, vers une humanité épanouie, respectueuse les uns les autres, où la bienveillance, la coopération vont reprendre le pas.”
Une lumière à l’intérieur d’elle-même qu’elle n’avait pas vu auparavant, mais dont elle a la pleine conscience aujourd’hui. “Plus j’apprends à me connaître, plus je vais me dire regarde tout ce que tu as fait, valorise-toi ! Et maintenant, les gens disent de moi maintenant que je suis un soleil. Mais oui ! Je suis un soleil ! Je l’ai à l’intérieur de moi ! Laisse-le juste sortir ! Et parler avec les gens, ça peut leur rendre aussi leur lumière, et c’est vraiment gratifiant.”
Retrouvez Audrey Raymond sur son site Envolées Océanes.

Depuis l’enfance Marie Espias, 25 ans, est passionnée par les animaux. Après un diplôme d’éducatrice spécialisée, elle a suivi la formation Chargé de projet en médiation par l’animal de l’institut Agatéa. En parallèle, elle avait dans l’idée de fonder une association. Un souhait réalisé en 2020, lorsqu’elle a créé sa structure de médiation par l’animal à Eysines, en Gironde. Elle l’a nommée Medeina, en référence à la déesse lituanienne qui a pour rôle d’assurer la protection de la forêt et des animaux.
Deux ans plus tard, Nina Lafon, intervenante en médiation par l’animal, l’a rejointe. À deux, elles ont ouvert une ferme refuge thérapeutique. Cet espace de 3 000 m², fermé au grand public, accueille une quarantaine d’animaux : des chèvres, des lapins, des cochons d’Inde, des chats et des chiens, entre autres. « Au début de la création de la structure, on était purement itinérant, explique Marie. On emmenait les animaux dans les établissements médico-sociaux principalement, auprès de personnes dites fragilisées par le handicap (psychique, moteur, sensoriel) ou autre problématique. »
Medeina propose quatre types de prestations :
En amont, Marie et Nina discutent des objectifs avec les équipes sur lesquels il faut travailler. Une fois qu’ils sont déterminés, les deux associées décident des animaux à intégrer. « Par exemple, auprès de la petite enfance, on ne va pas amener des animaux vifs, tels que les perruches, précise la fondatrice de Medeina. Car si on ne respecte pas leurs limites corporelles, elles peuvent pincer. Avec les enfants, on privilégie les animaux tranquilles comme les lapins. » Afin que les séances se passent dans les meilleures conditions, les jeunes femmes priorisent le bien-être des animaux et travaillent avec l’accord des bénéficiaires.
Mais finalement, quels sont les bienfaits de la médiation par l’animal pour l’humain ? « Au contact des animaux, les battements du cœur ralentissent. L’hormone du bonheur augmente quand celle du stress baisse ainsi que la tension artérielle, détaille Marie Espias. Au-delà de ça, on dit que l’animal est facilitateur dans la relation, notamment duelle. Parfois, l’accompagnement peut être compliqué, des personnes peuvent être réfractaires. » Par ailleurs, ces interactions permettent de stimuler le potentiel cognitif, social et moteur. Tous les publics sont ainsi concernés : enfants, adolescents, adultes et seniors.
À l’issue des programmes, des évaluations sont réalisées pour mesurer les bénéfices. Et ils sont visibles. «. Dans l’un d’eau, il y a une dame avec une chemise à fleurs qui communique très peu. Et, une femelle Conure s’est posée sur son épaule et a commencé à picorer les fleurs. La dame lui a dit : « Mais non, ça ne se mange pas ce sont des fausses », raconte Nina. Toute l’équipe a été stupéfaite par cette phrase prononcée. »