Il y a deux hivers, ma chaudière s’est arrêtée net un soir de grand froid. Plutôt que de fouiller un mode d’emploi froissé, j’ai ouvert l’application conseillée par mon chauffagiste : l’algorithme a identifié la résistance hors service, commandé la pièce et planifié la venue du technicien. Panne réglée, inquiétude épargnée. D’ici 2035, ce réflexe semblera banal.
Voici un petit tour d’horizon de ce que l’intelligence artificielle (IA) est en passe de transformer dans nos vies…
Une maison qui veille en silence
Capteurs invisibles, compteurs intelligents, électroménager connecté : la domotique actuelle n’en est qu’à ses débuts. Demain, l’IA croisera météo de quartier, prix horaire de l’électricité et rythmes de sommeil pour ajuster chauffage, éclairage et ventilation. Selon le rapport « Multiple Benefits of Energy Efficiency » de l’Agence internationale de l’énergie (2025), ces optimisations peuvent réduire jusqu’à 20 % la facture d’un foyer. Concrètement, l’assistant qui vous suggère déjà la bonne mèche pour votre perceuse programmera demain la chauffe de votre ballon d’eau avant votre arrivée.
Un travail réinventé, plus créatif
Le McKinsey Global Institute prévoit qu’environ 30 % des heures de travail pourraient être automatisées d’ici 2035. Saisie de données ou traduction brute passeront à la machine ; gagneront en valeur la négociation, le conseil, la conception. Dans cet entretien AirZen, plusieurs salariés expliquent déjà comment un agent conversationnel leur libère près de deux heures par jour pour analyser et créer. Prochaine compétence clé : savoir formuler un prompt clair et éthique.
La santé passe en mode prédictif
Montres, patchs cutanés et toilettes analytiques suivront bientôt tension, glycémie ou microbiome. En cas d’anomalie, une télé-consultation sera déclenchée avant l’apparition de symptômes.
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’une prévention personnalisée de ce type pourrait réduire de 10 % la mortalité prématurée liée aux maladies chroniques. Le médecin gardera un rôle-clé : analyser les alertes et ajuster le traitement.
Des déplacements fluides et plus verts
En ville, la navette autonome partagée remplacera progressivement la voiture solo. Données de trafic, météo et agenda culturel recalibreront l’offre en temps réel. Sur les longues distances, l’IA optimisera les sillons ferroviaires : un train partira quand le quai est plein plutôt qu’à heure fixe. Pendant le trajet, un tuteur vocal adaptera un cours de japonais à l’accent de chaque voyageur, comme l’illustre cet exemple d’apprentissage des langues.
Consommer mieux, jeter moins
Approcher son téléphone d’une brique de lait déclenchera bientôt la proposition d’une recette anti-gaspillage, la liste de courses correspondante et le calcul de l’empreinte carbone. Les emballages intelligents indiqueront une alternative locale quand c’est pertinent. Sur les plateformes d’occasion, la vision par ordinateur vérifiera l’état d’un vêtement et fixera un prix équitable : la poubelle s’en trouvera allégée.
Loisirs immersifs, création préservée
Visionner un film pourra signifier choisir une fin alternative ou incarner un personnage secondaire. Pourtant, l’engouement pour l’exposition « IA : Double Je » au Quai des Savoirs, relaté dans cet article AirZen, rappelle que la curiosité humaine reste première. Les artistes utiliseront générateurs d’images et de sons comme de nouveaux pinceaux ; l’émotion finale dépendra toujours de leur intention.
Quatre gestes pour rester acteur
Veille continue. Abonnez-vous à des sources fiables, dont la rubrique IA d’AirZen, pour repérer tôt les usages utiles.
Prompt design. Formulez vos demandes avec précision, fournissez un contexte clair, indiquez le format attendu.
Souveraineté des données. Choisissez les services qui chiffrent localement et permettent d’effacer l’historique à volonté.
Esprit critique. Recoupez les informations et signalez les dérives.
Dernier regard
En 2035, l’IA formera une couche diffuse, un « Internet de la décision » inscrite dans chaque objet et chaque service. Elle promet confort, santé et sobriété, à condition de comprendre ses logiques, de sélectionner des technologies fiables et de garder la main sur nos choix. Mieux vaut s’y exercer dès aujourd’hui : la prochaine panne – ou la prochaine opportunité – arrivera plus vite qu’on ne le pense.