Créé il y a 20 ans en Hollande, le concept de tourisme vert et expérientiel d’Un lit au pré s’est d’abord développé aux Pays-Bas, bien-sûr, en Angleterre et en Belgique. “Les Hollandais ont toujours été en avance sur le tourisme écoresponsable, le glamping, le camping glamour”, explique Adrien Gabillet, directeur France de la société Un lit au pré.
“Le fondateur est une personne passionnée par l’agriculture et qui s’est rendu compte qu’il y avait un vrai intérêt de partir en vacances chez les agriculteurs parce qu’on découvrait, en plus du bon terroir et des bons produits, les personnes qui produisaient et qui nous nourrissaient. Et ça, ça crée du lien dans la société. Tout le concept a été lancé aussi pour améliorer et développer le lien social avec les agriculteurs.”
Un lien dont on a pleinement mesuré l’importance au moment du Covid-19. Et un métier qu’on ne connaît souvent que succinctement, d’où l’importance d’aller rencontrer ceux qui le pratiquent au quotidien. L’idée étant de véritablement vivre avec l’agriculteur. Alors, le matin, tous les voyageurs sont conviés pour aller nourrir les animaux, ramasser les œufs dans les poulaillers, les fruits et les légumes qui sont mûrs.
Créer du lien avec les agriculteurs
Une prise de conscience qu’Adrien Gabillet a eu lors d’un Nouvel an avec des amis chez des parents agriculteurs. “A cette occasion, je me suis rendu compte de l’éloignement qu’il y avait et du peu de connaissances que mes amis, qui étaient de purs citadins, avaient sur la réalité d’un agriculteur aujourd’hui. Alors, je me suis dit qu’il fallait que je développe des solutions pour recréer du lien entre tout ce monde-là et je pense que l’agritourisme est un formidable moyen pour consolider notre société et mettre en avant nos agriculteurs.”
Dans toutes les fermes, on retrouve exactement les mêmes éco-lodges, le même agencement, avec toujours une très jolie vue sur la campagne. L’équipe recherche des exploitations avec des animaux, chez des agriculteurs avides de recevoir et de transmettre leur passion, lesquels n’ont pas besoin de financer la construction, c’est Un lit au pré qui s’en charge, tout comme la communication. Ce qui permet de diversifier leurs revenus sans avoir besoin de mettre trop de temps à disposition pour la gestion. Un petit plus qu’ils font d’abord, insiste Adrien Gabillet, “pour l’envie de partager ce qu’ils font parce qu’ils sont fiers de leur agriculture, fiers de leur travail et ça leur fait du bien de le montrer. C’est un travail passion avant tout”.
“Sans eau ni électricité, on veut que les clients se déconnectent complètement de leur quotidien donc on ne veut pas entendre parler de Wifi, on ne veut pas que les gens passent leur temps sur leur portable.” L’idée c’est qu’on profite de la nature, on apprend à passer des moments conviviaux avec nos amis et notre famille.
Les éco-lodges comprennent trois espaces nuit, avec notamment un lit placard qui plaît beaucoup aux enfants pour jouer. On retrouve dans la grande pièce principale un poêle à bois sur lequel on peut cuisiner, et qui servira aussi à nous réchauffer durant la nuit si besoin. Chaque éco-lodge a son petit espace privatif extérieur avec des transats, une table et, bien sûr, un barbecue pour pouvoir cuisiner de bonnes viandes et de bons légumes du jardin. L’idée étant de cuisiner tous ensemble et de profiter du moment du repas en particulier pour échanger et se faire plaisir. Le soir, on est éclairé à la bougie, à la lampe à huile. On profite des soirées pour jouer aux jeux de société, qui sont en libre-service dans chaque éco-lieu. On peut faire des soirées où on fait griller les chamallows.
Décompresser pendant ses vacances
“On vit au ralenti et ça fait du bien”, précise Adrien Gabillet. “On ressent aujourd’hui qu’il y a de plus en plus de familles qui souhaitent partir en voyage dans des endroits où les enfants ne vont pas tout le temps être sur leur téléphone, où ils vont pouvoir réapprendre à jouer dehors, où on va pouvoir manger de bons produits du terroir, et à juste titre, parce que la vie des Français est de plus en plus intense donc il va falloir apprendre à décompresser pendant ses vacances. Aujourd’hui, on regarde aussi beaucoup son empreinte carbone et pouvoir vivre une expérience qui nous change à 100% de notre quotidien et qui n’est pas très loin de chez soi coche toutes les cases. C’est ça qui fera la réussite de ce concept dans les années à venir.”
Une histoire qui n’en est qu’à ses débuts en France. Présent depuis un an, Un lit au pré propose déjà six éco-lieux. Quatre nouveaux lodges seront inaugurés d’ici l’été. Une dizaine d’autres fermes pourraient rejoindre le concept en 2024. “L’objectif étant d’atteindre 50 éco-lieux dans les quatre prochaines années pour répondre à une demande de plus en plus importante pour ce type de vacances. On est au début de l’aventure et on est surtout au début d’une belle aventure.”