Le documentaire “La Visite”, réalisé par Élodie Buzuel et proposé par les émissions “Le Jour du Seigneur” et “Présence protestante”, donne un aperçu du milieu carcéral, souvent méconnu. Ce film de 59 minutes plonge dans la réalité quotidienne des aumôniers et des détenus à Fleury-Mérogis, à 30 kilomètres de Paris.
Les conditions de détention à Fleury-Mérogis ne sont pas différentes de celles des autres prisons françaises. Toutefois, la détresse y est très présente, avec un taux de suicide six fois plus élevé que dans la population générale. Les cellules, souvent partagées par deux détenus, ne s’ouvrent que pour les deux heures de promenade réglementaire quotidienne. La visite d’un aumônier peut donc devenir un moment crucial.
Les aumôniers, qu’ils soient catholiques, protestants, laïques ou religieux, se rendent en moyenne deux fois par semaine dans ces cellules. Ils offrent une oreille attentive, un moment de partage ou de silence, et parfois une lueur d’espoir. Christine, Gérard, Benoit, Patricia et Louis font partie de cette vingtaine d’aumôniers à Fleury-Mérogis. Chacun a suivi un diplôme universitaire spécifique pour accomplir cette mission.
Suivant les visites de ces aumôniers, le documentaire présente au spectateur Jimmy, William, Paola, Eliott, Damien, Christian, Dennys, Anyeris, Pedro, Myrlande, dite Mimi, et sa co-détenue Tuyet. À travers leurs échanges, des thèmes comme la faute, la culpabilité, le déni, le pardon et la reconstruction sont abordés, soulevant des questions profondes sur le sens de la peine.
Le rôle des aumôniers en prison a été une découverte surprenante pour la réalisatrice Élodie Buzuel. Elle exprime également sa gratitude pour la confiance accordée par les aumôniers et les détenus, sans laquelle ce film n’aurait pas pu voir le jour.
Florian Manicardi ne se destinait pas forcément à devenir un maître de la mémorisation. Comme beaucoup, il a été fasciné par les capacités mentales extraordinaires que certains individus sont capables de développer. “J’étais étudiant en droit et j’en avais vraiment assez de ne pas retenir mes cours après les examens. Je me suis donc intéressé aux techniques de mémorisation”, explique-t-il.
Sa rencontre avec l’univers de la mémorisation compétitive a été le point de départ d’une aventure hors du commun. En se plongeant dans les techniques avancées de mémorisation, Florian a rapidement compris que ces outils pouvaient transformer radicalement sa façon d’apprendre.
La consécration pour Florian Manicardi est venue lors du championnat de France de mémorisation, en 2020. Cet événement rassemble chaque année les meilleurs athlètes mentaux du pays, qui s’affrontent dans une série d’épreuves impressionnantes. Retenir des listes de mots aléatoires, mémoriser des séries de chiffres ou encore des jeux de cartes mélangés sont des épreuves très connues lors des championnats.
Florian s’est distingué par sa capacité à mémoriser un volume impressionnant d’informations en un temps record. Il a ainsi su s’imposer parmi les meilleurs, décrochant le titre de champion de France de mémorisation 2020.
Florian Manicardi explique que la clé réside dans l’entraînement quotidien et la maîtrise de techniques de mémorisation précises. La méthode des loci, par exemple, consiste à associer les éléments à retenir à des lieux familiers dans son esprit, comme les pièces de sa maison. En visualisant ces lieux, il est ensuite capable de « se promener » mentalement et de retrouver chaque information précisément.
Aujourd’hui, Florian ne garde pas ses techniques pour lui. Il s’investit ainsi activement dans le partage de ses connaissances par le biais d’ateliers de mémorisation à destination des jeunes et des séniors.
En 2021, la Fondation VISIO a eu l’idée de créer un coffret tactile de 18 planches et 3 cartes géographiques en relief. Ce coffret représente une sélection des photographies les plus emblématiques de l’exposition « Amazônia » de Sébastião Salgado.
Les planches du coffret Amazônia Touch sont réalisées avec la technique de la transcription tactile combinée à l’audiodescription. Le coffret permet ainsi aux personnes déficientes visuelles de découvrir, grâce au toucher, les photographies prises par Sébastião Salgado. Ce dernier se bat depuis de très nombreuses années avec son épouse Lélia Wanick Salgado pour défendre l’Amazonie et sa population.
Ces planches sont le fruit d’un travail collaboratif entre la Fondation VISIO et la spécialiste de la transcription tactile, Hoëlle Corvest, mais aussi du maître-graveur Christian Bessigneul et des Ateliers Créanog, expert en gravure, gaufrage et marquage à chaud. “Toutes les planches ont été produites à partir de plaques de laiton. Elles sont pressées sur un papier japonais à mémoire de forme appelé Pachika, avec une technique ancestrale d’estampage et de gravure. Ces planches sont accompagnées d’un document en braille et d’une brochure qui présente les photos et cartes sélectionnées”, explique Hoëlle. Des fichiers audiodécrits et documentés ont également été réalisés. Ceux-ci sont en accessibles gratuitement grâce à un QR Code présent sur le coffret qui renvoie vers les fichiers audios de lecture tactile.
Les témoignages de personnes déficientes visuelles sont tous positifs. Ce coffret Amazônia Touch est disponible dans toutes les librairies des éditions Taschen et sur leur site Internet au prix de 200 €.
Les premiers championnats de mémoire ont vu le jour en 1991, sous l’impulsion de Tony Buzan, un auteur et consultant britannique célèbre pour ses travaux sur les techniques de mémorisation, et Raymond Keene, grand maître international d’échecs.
Depuis, ces compétitions se sont diffusées à l’international, avec des événements tels que le World Memory Championship, qui attire des concurrents des quatre coins du globe.
Les compétitions de mémoire comportent généralement une série d’épreuves distinctes. Chacune est conçue pour tester différentes facettes de la mémoire. “Parmi les épreuves les plus courantes, il y a la mémorisation de noms et visages. Mais aussi la mémorisation de chiffres, de cartes, de mots aléatoires et de dates historiques”, explique Florian Manicardi, champion de France de mémorisation en 2020.
Ces épreuves révèlent ainsi la capacité d’adaptation et la puissance des techniques de mémorisation utilisées par les participants.
Les concurrents des championnats de mémoire utilisent diverses techniques pour améliorer leurs capacités de mémorisation. Parmi les plus courantes, la méthode Loci. Cette technique ancestrale consiste à associer des informations à des emplacements spécifiques dans un lieu familier, créant ainsi une “carte mentale”. “ On utilise aussi les systèmes de codage. Les chiffres et les cartes sont souvent transformés en images ou en mots pour faciliter leur mémorisation. Par exemple, pour moi, 548 représente un éléphant”, explique Florian.
Au-delà de la compétition, les championnats de mémoire jouent un rôle important dans la santé mentale. Ils encouragent les pratiques d’entraînement cognitif qui sont bénéfiques pour la mémoire, contribuant ainsi à une meilleure qualité de vie.
Selon le ministère de la Justice, le travail en prison réduirait le risque de récidives de 43%. Actuellement, en France, environ 22 000 détenus sur 77 450 personnes incarcérées travailleraient en prison. Ces détenus peuvent en effet travailler pour la prison ou pour des entreprises extérieures, qui délocalisent une partie de leur activité au centre pénitencier. C’est le cas de Code Phenix, une association installée à la maison d’arrêt de Melun, en Ile-de-France.
Brieuc Le Bars, son fondateur, apprend aux détenus le métier de développeur Web. Depuis 2017, 32 personnes ont ainsi été formées. Vingt d’entre elles ont reçu leur certification professionnelle. “Nous avons créé une agence Web d’insertion à Aubervilliers. Nous accueillons des personnes qui sortent de prison ou qui vivent avec les minimas sociaux. Une personne passée par cette structure vient d’intégrer l’École 42 à Paris, la meilleure école de développeurs en France. C’est une véritable victoire pour nous, car selon l’École 42, 100% des étudiants trouvent un emploi à leur sortie.”
Connue et reconnue pour ses cartes grand format dépliables par quartier, la collection Cartoville est idéale pour celles et ceux qui cherchent à découvrir autrement une ville ou un secteur. Le tout dans le cadre d’un court séjour. Une fois n’est pas coutume, le guide édité par Gallimard a publié un ouvrage sur la banlieue, plus exactement sur le Grand Paris.
Réalisé en partenariat avec le spécialiste des visites guidées Explore Paris, le numéro Grand Paris met en lumière les incontournables de la capitale et de nouveaux spots en banlieue parisienne. Parmi eux, le street art à Vitry-sur-Seine, les docks de Saint-Ouen, des tables en vogue dans des friches urbaines, des boutiques de créateurs, des guinguettes, des restaurants…
Le guide propose ainsi 10 incontournables, tous les lieux à ne pas manquer, du plus classique au plus insolite. Mais aussi le Grand Paris autrement avec des idées pour sortir des sentiers battus, le Grand Paris en trois jours avec des propositions pour organiser un court séjour.
Également disponible le Grand Paris secteur par secteur : restos, bars, cafés, friches, ateliers, artisans, boutiques, lieux de visites… Pour compléter le tout, des échappées sont proposées pour aller un peu plus loin : sur les bords de Marne, de Créteil à la Fondation Dubuffet ou encore à Rueil-Malmaison…
Cartoville Grand Paris, 106 pages, 10,95 euros, Gallimard Loisirs.
Pour aller plus loin > Ile-de-France : connaissez-vous la Box du Grand Paris ?
À Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise), la Maison du docteur Gachet est un lieu difficile à atteindre pour les visiteurs. Il faut en effet traverser le village à pied, car il est impossible de se garer directement aux abords de la maison. Visiter cette belle demeure, devenue lieu de mémoire, “ça se mérite”, pour citer les Auversois.

Une fois arrivé sur place, le visiteur pénètre dans ce qui fut l’antre des peintres impressionnistes au XIXe siècle. Le docteur Gachet, ancien propriétaire des lieux, était médecin généraliste à Paris. Cet anticonformiste, d’une étonnante modernité, ne croyait ni en Dieu, ni à l’école, ni au mariage. Il passait la moitié de son temps dans sa maison à Auvers, auprès de sa famille et de ses amis, loin de la turpitude de Paris.
Cézanne, Pissarro, Van Gogh… Le docteur Gachet, qui peignait sur son temps libre, aimait fréquenter les peintres les plus en vue du XIXe siècle. Le 20 mai 1890, il a d’ailleurs accueilli Vincent Van Gogh, qui souffrait de mélancolie. Il lui a alors diagnostiqué une “syphilimanie non fondée”, autrement dit une obsession d’être atteint de la syphilis. Par la suite, Vincent Van Gogh et le docteur Gachet se sont retrouvés une douzaine de fois, la plupart du temps dans cette maison d’Auvers, en toute amitié et avec une passion commune : l’art.
Pour découvrir l’ancien repère des peintres, transformé depuis en lieu de culture et de mémoire, rendez-vous au 78 rue Gachet, à Auvers-sur-Oise.
La joie des Jeux olympiques transpire de nos écrans. Les athlètes tricolores battent des records de médaille, ravis de jouer à domicile. Et les supporters ne sont pas en reste, dans les stades et arènes sportives disséminés aux quatre coins de la capitale et du pays.
Mais il faut être dans les rues de Paris pour sentir ce “vivre ensemble” enfin retrouvé. Touristes et Français se mélangent, se parlent, rient ensemble. L’une des plus belles villes du monde s’est transformée en parc d’attractions géant à la gloire du sport et de la solidarité.
Nous avons baladé notre micro du Club France aux rues de Colombes (Hauts-de-Seine). Du métro aux enceintes sportives. Partout, la bonne humeur règne. Pour goûter un peu à cette ambiance, écoutez les capsules sonores.
Cueillette et préparation de champignons, cuisiner les plantes sauvages, fabriquer ses remèdes grâce à l’herboristerie… Voici certaines des formations proposées par Christophe de Hody, botaniste et fondateur de l’entreprise le Chemin de la nature. Ces formations en ligne sont composées de vidéos, de textes, de petits jeux et d’activités pour tester ses connaissances.
“Ces formations sont à destination de tous ceux qui veulent pratiquer la cueillette sauvage en toute sécurité. Il ne faut pas oublier que c’est un domaine où on peut mettre sa vie en danger. Il y a aussi un forum sur lequel les gens peuvent poser des questions ou montrer leur cueillette à des experts”, explique Christophe de Hody.
Christophe travaille depuis 10 ans avec son équipe sur la création de ces formations payantes. Il propose également des promenades et des stages, parfois à prix libre, comme celle sur les plantes comestibles au parc des Buttes-Chaumont à Paris. “Être en contact avec les gens, c’est ce que je préfère. Et ces promenades aux Buttes-Chaumont finissent bien souvent en moment festif, tous ensemble, dans le bar du parc !”
Retrouvez le programme des stages et des promenades du Chemin de la nature ici.
Porter un autre regard sur la banlieue parisienne et son patrimoine architectural. Tel est le défi dans lequel s’est lancé Simon Labussière. Urbaniste de formation, il est aujourd’hui guide conférencier.
Pendant plusieurs années, il a sillonné la petite et la grande couronne de Paris pour proposer trente randonnées urbaines. Toutes ont la particularité d’être accessibles en métro, en RER ou en tramway. Aucune excuse, donc, pour ne pas tenter l’expérience.
AirZen Radio. Comment avez-vous fait pour construire les différentes randonnées que vous proposez ?
Simon Labussière. Du fait de mon passé d’urbaniste, il y a un certain nombre d’endroits que j’avais bien en tête et pour lesquels je me disais « ça, il faut que ça y soit ». Par exemple, j’ai tout de suite voulu qu’il y ait La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. La cité des 4000, est une cité mythique pour moi. Il fallait en parler. Pas loin, il y a une ancienne usine qui est en train d’être reconvertie. Il y a aussi un immense parc qui est le plus grand parc de région parisienne si on laisse de côté Vincennes et Boulogne. Il faut trouver du lien entre ces sites-là et en rajouter quelques-uns. La problématique, c’est qu’il y a parfois des chemins qui ne sont pas très agréables pour le piéton.
Simon Labussière prend d’ailleurs soin dans son livre de rendre ces randonnées agréables et fluides. Le lecteur-randonneur se laisse surprendre par la richesse architecturale du Grand Paris et se régale de l’histoire de certains bâtiments.
Les 30 randonnées sillonnent les sept départements autour de Paris et sont à télécharger grâce à un QR code. Pour chacune d’elles sont indiqués le kilométrage et la durée du parcours.
“Randonnées urbaines autour de Paris”, de Simon Labussière, (Voyages Gallimard).
Elle mesure 7,19 mètres de haut, pèse 78 kg et est composée de 706 900 allumettes. La tour Eiffel en allumettes confectionnée par Richard Plaud est entrée dans le Guinness World Record en ce début d’année 2024. Elle est visible jusqu’au 12 août pour en profiter, au centre Beaugrenelle, à Paris, à moins de deux kilomètres de la vraie tour Eiffel.
« Dans le cadre de l’opération Made in Paris, nous voulions mettre en avant Paris et ses monuments », explique Stéphane Briosne, directeur du centre. C’est pourquoi il a pris contact avec Richard Plaud via les réseaux sociaux. Une fierté pour ce passionné qui a toujours voulu battre des records. Celui-ci aura pris 8 ans, au rythme d’une dizaine d’heures de travail par semaine sur son temps libre.
« Les Jeux olympiques sont une très belle visibilité. J’ai terminé la tour en décembre 2023 et je suis à la 6ᵉ exposition de l’année », explique-t-il. Si l’inscription au “Guinness World Records” n’a pas été un long fleuve tranquille, le Français a finalement réussi à faire certifier son travail. Après Beaugrenelle, les passionnés de maquettes pourront découvrir la tour Eiffel en allumettes lors d’un salon européen, à Châtellerault.
En France, environ 22 000 détenus travailleraient en prison. Soit un taux d’emploi d’environ 30% en milieu carcéral. Un chiffre en berne ces vingt dernières années. Pourtant, le travail en prison est un outil efficace de lutte contre la récidive. Selon le ministère de la Justice, il réduirait le risque de récidive de 43%.
“Le milieu carcéral est extrêmement complexe et m’a passionné dès la fin de mes études, explique Brieuc Le Bars, fondateur de Code Phenix. Il y a quelque chose qui dysfonctionne complètement. Là où il devrait y avoir un système qui prévient la récidive, aujourd’hui, en moyenne, 5 ans après leur sortie, 61% des anciens détenus récidivent. C’est pourquoi j’ai imaginé un programme spécifiquement créé pour la détention.”
Au centre de détention de de Melun, où est installée l’association de Brieuc, les défis sont nombreux. À commencer par l’absence de connexion Internet qui rend la pratique du métier de codeur compliquée. “Nous proposons un programme à partir de trois axes. On forme des personnes qui ont candidaté sur une durée de 6 mois, à raison de 20 heures par semaine. Puis on les embauche au sein de notre agence Web en détention pour qu’ils acquièrent une expérience professionnelle.” Depuis la création de l’association en 2017, 32 personnes ont été formées, 20 d’entre elles ont obtenu leur certification professionnelle.
Les clients de Code Phenix sont des associations, l’État, des collectivités locales… Code Phenix aide également les travailleurs à retrouver un emploi à leur sortie, organise des ateliers sur la gestion du budget ou la posture à adopter en tant que demandeur d’emploi. Quatre personnes travaillent au sein de cette structure, qui cherche à faire bouger les rouages du système pénitencier français.
Plusieurs sites réalisés au Centre de Détention de Melun avec Code Phenix sont en ligne : https://www.atigip-justice.fr et https://lacravatesolidaire.org/
En France, le secteur du BTP représente près de 80% de la production totale de déchets. De ce constat s’est justement créée Pimp Your Waste. La menuiserie solidaire, spécialiste de l’upcycling du bois a un crédo : fabriquer des pièces de mobilier uniques en matériaux de réemploi, tout en formant et en accompagnant des salariés en insertion vers les métiers de la menuiserie.
Une vision de la menuiserie tant respectueuse des savoir-faire ancestraux que de la planète, qui promet une formation de qualité et d’avenir aux personnes qui passent par l’atelier de Romainville, en Seine-Saint-Denis. Pour la finition et l’assemblage de ses créations, Pimp Your Waste travaille avec l’ESAT Jacques Monod. Cette structure permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle.
Pimp Your Waste a été choisie par Paris 2024 pour réaliser la signalétique des œuvres d’art exposées au Village des athlètes. Rencontre avec Fabien Caron, cofondateur de Pimp Your Waste.
Dans ce restaurant à l’ambiance feutrée, rue de la Folie Méricourt à Paris, les cuisines sont entièrement ouvertes, offertes à la vue des clients. Au fond, quelques tables élégamment dressées, une vingtaine de couverts tout au plus. Bienvenue chez Fief, le restaurant de Victor Mercier, finaliste de “Top Chef” en 2018.
Du haut de ses 33 ans, il propose, accompagné de son équipe, une expérience culinaire impeccable, autour d’une cuisine éthique et française.
“On utilise uniquement des produits fabriqués in France. Je souhaitais proposer une cuisine responsable et cesser tout type d’importation. Non pas par délire nationaliste, mais pour poser un cadre, une limite. Quand on tient un restaurant, on a un rôle à jouer en matière d’écologie”, explique le jeune chef. Le nom Fief signifie d’ailleurs “Fait ici en France”.

Victor Mercier propose deux menus : un menu vegan et un menu baptisé “omnivore conscient”. “Là, je privilégie des protéines plutôt respectueuses de l’environnement. C’est-à-dire pas de bœuf, ni de bébés animaux. Si je cuisine du bœuf, je commande plutôt des sous-produits, comme des abats… des choses qui terminent habituellement à la poubelle. Et je prête très attention au bilan carbone de ces protéines.”
Le jour de notre venue, Victor devait concevoir un menu à base de légumineuses de la gamme Jardin Bio étic de Léa Nature, une marque labellisée Origine France garantie, qui travaille avec des agriculteurs français. Un défi amplement réussi par le Parisien, avec au menu 5 plats entièrement végétariens, aux saveurs détonantes.
Dans une petite ruelle calme du 5ᵉ arrondissement de Paris, une vitrine discrète a pignon sur rue. Sur sa porte transparente, plusieurs mots, dont le nom de l’établissement : Lumière de l’œil. En arrière-plan, des centaines de lampes rarissimes s’accumulent sur les étagères. Monsieur Ara a ouvert cet endroit hors du temps en 1981.
“J’ai stoppé mes études de chimie à Francfort pour me consacrer à ma passion pour les lampes anciennes. “Lumière de l’œil” vient d’un roman écrit par Paula Jacques, une grande productrice de France Inter. Au Moyen-Orient, l’expression “Lumière de l’œil” désigne ce qu’on a de plus précieux”, explique-t-il avec sérénité.
Dans son atelier, Monsieur Ara restaure des luminaires anciens avec minutie. Ces trésors, il les a achetés dans différents marchés aux puces à Paris et en Ile-de-France. “L’œil humain a toujours été attiré par la lumière. C’est un besoin primitif qui dure depuis la nuit des temps. Aucune vie n’est possible sans lumière. Même la nature et les animaux en ont besoin. Il y a eu en premier les feux de camp, les feux de cheminée. Aujourd’hui, avec les écrans des téléphones portables, l’homme garde toujours cette fascination pour la lumière.”
Monsieur Ara ouvre ses portes aux curieux qui souhaitent découvrir l’histoire des lampes anciennes dans son petit musée. Son prochain ouvrage, “L’autre siècle des lumières”, devrait sortir en novembre aux éditions Déclinaison.
Des dessins géométriques bicolores, des citrons et leurs feuilles, des paysages stylisés évoquant le sud de la France… Les carreaux de ciment de César, artisan de 35 ans, donnent un coup de fouet à ce savoir-faire ancien.
“Au départ, je dessinais moi-même mes collections. Mais je me suis vite rendu compte que le plus intéressant était de travailler avec d’autres gens. Je collabore donc avec des artistes afin de réinterpréter le carreau de ciment. Ils n’ont aucun lien avec ce milieu. Dans ces collections, on ne vise pas la tendance, mais l’originalité”, détaille César avec aplomb.

Graphistes, artistes, bédéistes, décoratrices d’intérieur… Jusqu’à présent, César a proposé une cinquantaine de collections en lien avec 50 artistes. “Le carreau de ciment est un médium qui n’a pas évolué depuis 150 ans. Il faut donc proposer de l’originalité. Ce savoir-faire serait né en France, en Espagne et en Belgique, avant de s’étendre dans le monde entier. Puis cet art a progressivement disparu d’Europe à cause de son coût onéreux. En revanche, si on achète des carreaux de ciment en magasin spécialisé, ils seront réalisés à la main, exactement comme je le fais dans mon atelier.”
César propose également des ateliers d’initiation à la création de carreaux de ciment. Plus d’informations ici.
Cette année, quinze finalistes, sélectionnés parmi des milliers de participants à travers toute la France, ont eu l’honneur de lire un extrait de leur livre préféré devant un jury d’experts à l’occasion de la finale des Petits champions de la lecture. Les enfants ont fait preuve d’une impressionnante maîtrise de la lecture à voix haute. Captivant l’audience par leur intonation, leur expressivité et leur compréhension des textes choisis.
« Cette compétition est une extraordinaire réussite éducative et culturelle et on ne peut qu’être estomaqué de penser que, grâce à elle, 400 000 enfants ont pris des textes dans leur corps, les ont mis dans les corps d’autres enfants », explique Clémentine Beauvais, marraine des Petits champions de la lecture.
Afin de défendre leur place de Petits champions de la lecture 2024, les 15 finalistes ont disposé de trois minutes pour lire à voix haute et en public un extrait choisi d’un roman jeunesse. Pour les accompagner dans ce moment riche en émotions, chacun et chacune ont eu à leurs côtés les auteurs ou autrices des livres lus sur scène.
Pour les départager, un jury d’exception a été, comme chaque année, réuni. Les lectures se sont ainsi faites sous l’écoute attentive d’Enzo, lauréat 2023, de Clémentine Beauvais, marraine de la 12ᵉ édition, d’Antoine Gallimard, président de l’association, mais également d’Anne Goscinny, autrice et présidente de l’Institut René Goscinny, de Régine Hatchondo, présidente du Centre national du livre, et encore bien d’autres.
Cette année, c’est Jean, finaliste de la région Nouvelle-Aquitaine, qui a remporté la compétition.
Réaliser les rêves des patients. C’est la mission de l’association Ambulance des Rêves, cofondée en 2019 par Clara Brachet. Ayant travaillé pendant quelques années dans une association qui réalise les rêves d’enfants gravement malades, elle a souhaité adapter cette initiative aux adultes. Elle avait en effet réalisé qu’il n’existait aucune structure qui s’occupait des rêves des adultes.
« Ça me tenait particulièrement à cœur. Et, en 2019, j’ai découvert l’association Ambulanz Wonsch, qui met à disposition des ambulances pour réaliser le rêve des adultes aux Pays-Bas. J’ai contacté son fondateur, qui m’a dit qu’un autre Français, Maxime Bolou, l’avait joint. Il nous a donc mis en relation. Ça a été un coup de cœur amical. Je viens de l’univers associatif, j’étais responsable de levée de fonds. Lui vient du monde médical, puisqu’il est soignant. On a rejoint nos deux univers et on a créé Ambulance des Rêves, en 2019. » Puis, en 2021, Daniel Ong les a rejoints à la tête de la structure.
Ambulance des Rêves est destinée aux personnes qui souffrent d’une maladie incurable, en phase avancée ou terminale, et qui ne sont pas mobiles. « On met à disposition l’ambulance et le personnel médical afin de sortir les rêveurs. Parce qu’on ne parle pas de patients, de leur chambre d’hôpital. On a des partenariats avec des groupes hospitaliers : Diaconesses Croix Saint-Simon, la maison médicale Jeanne Garnier, Jean Jaurès. On commence avec les unités de soins palliatifs. À terme, on voudrait s’ouvrir à d’autres services et potentiellement aux hospitalisations à domicile », explique-t-elle.

Assister au mariage d’un proche, voir la mer, aller au musée du Louvre, se retrouver en famille, revoir le village de son enfance… La vingtaine de bénévoles s’évertuent à réaliser les dernières volontés des “rêveurs”. Finalement, « leur souhait le plus cher, c’est de voir leur proche en dehors de l’univers médical. Donc leurs rêves sont très simples. Il y a eu, par exemple, un ancien triathlète qui rêvait de retourner une dernière fois dans l’eau pour retrouver des sensations. On a donc eu accès à une piscine parisienne ».
Afin d’évaluer la faisabilité du rêve, la cofondatrice d’Ambulance des Rêves précise que toute l’équipe travaille main dans la main avec le corps médical. Le médecin référent de l’association prend ainsi contact avec le médecin de la personne concernée. « On n’est pas là pour fatiguer le rêveur ».
Pour se déployer, Ambulance des Rêves a besoin d’aide à différents niveaux. « On a besoin d’argent. On est déjà soutenu par des partenaires privés, mais si des particuliers veulent nous aider, c’est possible. On recherche aussi des partenaires hospitaliers à Paris et en région parisienne, même si on souhaite se développer sur le territoire, des bénévoles et des personnes pour les réseaux sociaux ».

Mobilités Demain propose une phase d’expérimentation où les utilisateurs peuvent essayer le vélo à assistance électrique (VAE). Cette approche pratique permet de démontrer les avantages du VAE en matière de rapidité, de coût et de bénéfices pour la santé. Des essais gratuits sont souvent mis en place pour encourager l’adoption de ces nouveaux modes de transport.
“Un des points importants, pour nous, c’est l’inclusivité, car nous cherchons à toucher tous les profils d’employeurs, de territoires et de bénéficiaires. L’idée est de laisser personne de côté et d’accompagner tout le monde dans ce changement. Nous allons essayer de nous adapter à tous les profils,” explique Sylvain Reydellet, directeur général adjoint de Mobilités Demain.
La réduction des véhicules motorisés contribue à faire baisser les émissions de CO2, entraînant moins de pollution. Utiliser le vélo et d’autres modes de transport actifs améliore la santé physique et le bien-être. Cette transition permet également de réduire les coûts liés aux transports motorisés et aux infrastructures routières. Cela contribue à une meilleure qualité de l’air et améliore la qualité de vie en milieu urbain.
Une fois convaincus des avantages, les utilisateurs sont encouragés à adopter ces nouvelles pratiques de manière permanente. Mobilités Demain accompagne les organisations dans l’équipement en infrastructures nécessaires, telles que des parkings sécurisés pour vélos et des stations de recharge pour les VAE. L’objectif est de créer un environnement propice à l’utilisation quotidienne des modes de transport durables.
Belleville, dans le XXe arrondissement, est sans doute le quartier le plus multiculturel de Paris. Arméniens, Juifs, Asiatiques, Russes, Maghrébins… “Belleville est un patchwork de mémoire et de culture”, pour citer les mots du chercheur Tania da Rocha Pitta dans la revue “Sociétés”.
C’est dans ce quartier, cher à bon nombre de Parisiens, que Joris Bruneel a ouvert son hôtel-bar-restaurant Babel Belleville. “Le propriétaire des lieux, Joris Bruneel, vient d’ici. Il avait envie d’implanter un lieu de vie dans cette rue. Dans ce quartier, on peut rencontrer tout type de population, de n’importe quel milieu social”, explique Johan Diony, directeur de l’établissement.
Label écotable, société à mission, label Clef verte : Babel belleville est un établissement qui s’engage à respecter l’environnement, mais aussi au niveau social. “J’étais dans la grande distribution pendant 15 ans. Je travaillais dans le quartier. Joris venait faire ses courses chez moi. J’avais envie d’une reconversion professionnelle et il m’a proposé un poste de serveur. En trois ans, je suis passé de serveur à directeur”, sourit Johan Diony.
“C’est important pour nous de montrer une diversité ethnique et culturelle parmi nos employés. On ne s’appuie pas sur les expériences lors de nos recrutements, mais plutôt sur les qualités de la personne.” Faut-il emmener un CV pour participer à l’aventure ? “Pas forcément. Un CV, c’est le reflet d’une histoire passée. Alors qu’une personne peut être totalement différente à l’instant présent.”
Pratique.
Babel Belleville, 3 rue Lemon, 75020 Paris.