Photographie : le tourisme face au changement climatique

L’exposition « Le tourisme à l’ère du changement climatique », du photographe italien Marco Zorzanello, est installée sur les grilles de la tour Saint-Jacques, dans le 4ᵉ arrondissement de Paris.

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Vendre des icebergs aux touristes

Vendre des icebergs aux touristes

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Chapitre Snow Land

Chapitre Snow Land

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Qui est Marco Zorzanello ?

Qui est Marco Zorzanello ?

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Les dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées (selon l’ONU et la NASA) et l’augmentation des catastrophes météorologiques montre que le changement climatique n’est plus simplement une hypothèse, mais un phénomène actuel. Le projet du photographe Marco Zorzanello vise à explorer comment l’industrie du tourisme réagit à ce phénomène – diminution des chutes de neige, désertification, fonte des glaces polaires et montée du niveau de la mer. Un message fort est affiché : à quel point l’homme est prêt prêts à fermer les yeux pour passer des vacances à tout prix.

Entre 2015 et 2021, le travail de Marco Zorzanello a donné naissance à quatre projets distincts à travers le monde, qui sont rassemblés ici dans cette exposition : “Snow Land”, situé dans les Alpes italiennes des Dolomites, “Water Tour”, réalisé en Palestine et en Israël, “Iceberg Souvenir”, couvrant le Canada, le Groenland et l’Islande, et enfin, “Lost Paradise”, situé aux Maldives. Chacune de ces sections traite d’un nombre des effets du changement climatique sur notre planète.

“Snow-Land”

“Snow-Land”, avec les Dolomites, est le premier volet de la série « Tourism in the climate change era ». Ici, des millions de visiteurs sont déjà habitués à skier sur 1200 km de pistes artificielles. Avec la hausse des températures, nous assistons à un déplacement de la saison hivernale, avec un raccourcissement clair de la période de neige naturelle.

Dans les Dolomites, en Italie, les touristes affluent par milliers 
sur un domaine skiable fait de neige artificielle.
Marco Zorzanello/agence impulsion

“Water Tour”

“Water Tour” a été réalisé dans les territoires occupés de Palestine et en Israël, en particulier dans les zones proches de la mer Morte, du Jourdain, de la mer de Galilée et dans le désert du Néguev. C’est le deuxième volet de la série « Tourism in the climate change era ». Cette série reflète comment l’industrie du tourisme dans cette région réagit aux effets du changement climatique et montre à quel niveau ce modèle économique est impliqué dans l’exploitation de la dernière goutte des mêmes ressources sur lesquelles il repose : l’eau.

Elle a été nommée « la piscine la plus tendance du monde» 
par un magazine de voyage. Située à l’hôtel Beresheet, en 
Israël, elle surplombe le désert de Negev.
Marco Zorzanello/agence impulsion

“Iceberg Souvenir”

“Iceberg Souvenir” est le troisième volet de la série « Tourism in the climate change era». En 2018, une partie de la glace de mer dans le nord du Groenland a fondu pour la première fois depuis que la NASA l’a mesurée. Plus généralement, la glace du cercle polaire arctique se retire et, en même temps, au Canada et au Groenland – comme dans toute l’Europe continentale – des températures de plus en plus élevées sont enregistrées. Les changements climatiques modifient inexorablement l’écosystème de cette partie de la planète, conduisant à la séparation d’icebergs de plus en plus grands et nombreux.

Le stade de foot en herbe synthétique de Qe-qertarsuaq, au Groenland. Il accueille le plus court championnat de football au monde qui, à cause des très basses températures, se jour une seule semaine.
Marco Zorzanello/agence impulsion

“Lost Paradise”

“Lost Paradise”. Avec une altitude moyenne de 1,5 mètre au-dessus du niveau de la mer, les Maldives est le pays le plus bas du monde et, en raison de la montée constante du niveau de la mer, ces atolls disparaissent lentement. D’autre part, l’économie des Maldives repose sur le tourisme, qui représente plus de 30 % de son PIB et plus de 60 % des recettes en devises étrangères. Malgré la disparition du pays, un nombre croissant de bâtiments touristiques sous-marins, d’îles artificielles et une activité intensive de construction côtière font surface. Pour attirer davantage de visiteurs, des entreprises privées transforment certains atolls en une sorte d’Atlantis pour touristes, et le gouvernement des Maldives morcelle l’environnement sous-marin.

Pour 250 euros, les touristes peuvent dîner pieds nus au 
millieu de la barrière de corail, entourés de raies mantas et 
de requins. Hôtels et restaurants sous l’eau se multiplient. Ils 
détruisent l’habitat de la faune sous-marine, qui est perturbée 
par leurs lumières artificielles.
Marco Zorzanello/agence impulsion

Qui est Marco Zorzanello ? 

Ce photographe documentaire italien est diplômé d’un master à la faculté de sciences humaines de l’université de Ca’Foscari de Venise avec une spécialisation en reportage photographique à Milan. Son travail sur le tourisme et le changement climatique lui a valu le Prix Photo Fondation Yves Rocher – VISA pour l’image en 2018, la première édition du Prix 6 mois du photojournalisme en 2019 et a été présenté dans les grands festivals de photographie en Europe. 

Ce contenu audio a été diffusé le 24 octobre 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Mathilde Lecocq

Journaliste

Agence de communication Perpignan