Les jeux vidéos, alliés de l’intelligence : les preuves scientifiques

Longtemps décriés, les jeux vidéos sont en fait bénéfiques au développement cognitif, social et créatif, à condition que leur pratique reste raisonnable.

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Les idées reçues sur les jeux vidéos

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La pratique des jeux vidéos, la nouvelle soft skill ?

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Les bienfaits des jeux vidéos sur la santé

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“Lâche cette console !” Combien de fois avez-vous prononcé cette phrase dans votre vie de parents ? Combien de fois l’avez-vous entendue dans votre vie d’enfant ? Pendant près de 40 ans, les jeux vidéos étaient synonymes d’isolement et d’abrutissement. Pourtant, les études scientifiques menées sur la question arrivent à des conclusions complètement opposées : les jeux vidéos sont bons pour l’intelligence et la sociabilité.

C’est ce que le dernier numéro du magazine scientifique “Epsiloon” fait découvrir dans son numéro du mois de mars. Les deux journalistes Muriel Valin et Titouan Corlet compilent et décortiquent les résultats de quarante ans d’études scientifiques dans un dossier passionnant, aux résultats surprenants.

Un début de recherche biaisé

Il faut dire que la recherche sur les jeux vidéos ne s’était pas engagée du bon pied. Depuis leur arrivée massive dans nos foyers, au milieu des années 80, les enquêtes étaient souvent menées “à charge” et faites de manière disparate. Chacun cherchait alors dans son coin sans vraiment communiquer. Le drame de Columbine en 1999 (12 élèves et un professeur sont morts lors de cette fusillade dans une école du Colorado) a constitué un point d’orgue dans ce type de recherches. Depuis lors, l’idée que derrière chaque manette se cachait un tueur de masse s’installait dans les mentalités du public et des scientifiques.

Mais en 2018, l’Organisation mondiale de la santé a classé “le trouble” lié aux jeux vidéos dans les addictions comportementales. D’un coup, les recherches sur le sujet se sont alors multipliées et les résultats de près de quarante ans de littérature scientifique disponibles affinés.

Jeux vidéos : des chiffres et des résultats surprenants

D’abord, il faut constater la massification des jeux vidéos, qui comptent aujourd’hui 3 milliards de joueurs sur la planète. Soit un tiers de la population mondiale. Plus même, en retirant au moins les 759 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité. En France, par exemple, une personne sur deux joue à la console, et la parité hommes/femmes est presque respectée. Autre chiffre percutant : l’âge moyen du joueur ou de la joueuse est de 39 ans. Bien loin du cliché de l’adolescent seul dans sa chambre.

Passons alors aux (nombreux) points positifs que la science décerne à la pratique des jeux vidéos (dans le cadre d’une pratique raisonnable de quelques heures par semaine) :

  • Une attention accrue et plus efficace
  • Une meilleure perception visuelle
  • Une meilleure orientation dans l’espace
  • Une meilleure concentration
  • Une meilleure mémoire de travail
  • Une plus grande flexibilité mentale
  • Une meilleure sociabilité
  • Une personnalité plus agile
  • Un esprit plus ouvert et plus créatif

D’autres résultats vont à l’encontre des préjugés. Le lien entre jeux vidéos et violence par exemple, qui est l’un des premiers sujets auxquels se sont intéressés les chercheurs. Si le travail était biaisé, il se trouve par ailleurs que certaines personnes, déjà violentes, jouaient à des jeux vidéos violents. Elles ne le devenaient pas au contact des consoles. Au contraire, car des indices montrent plutôt une diminution du stress et de l’anxiété. Il en va de même pour la sédentarité, souvent décriée des joueurs. Les chiffres montrent que les adeptes des jeux vidéos pratiquent plus de sport que les personnes qui ne jouent pas. Quant à la dépendance, elle est très rarement constatée. Elle concerneait ainsi seulement 2% de la population.

En revanche, il reste bien un domaine où les jeux vidéos et leur industrie ont encore une belle marge de progression : les stéréotypes. Il étonnant d’ailleurs de constater qu’une activité qui concentre autant de critiques infondées se laisse aller à autant de clichés, que ce soit sur les femmes ou les stéréotypes raciaux.

Ce contenu audio a été diffusé le 13 mars 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Frederik HUFNAGEL

Rédacteur en chef

Agence de communication Perpignan