Chaque semaine, dans notre journal de la culture, vous pouvez retrouver des recommandations variées, des films aux livres en passant par les séries, la musique ou les sorties.
Ce 19 décembre, nous avons rencontré Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen, co-réalisatrice et co-réalisateur du film « Les Huit montagnes ». On vous conseille aussi une exposition d’art moderne libre et engagée au Centre Pompidou. Et on vous raconte deux histoires musicales sur une partition originale de Beethoven et la reconnaissance du raï par l’Unesco.
« Les Huit montagnes », le film sensible à voir au cinéma
C’était le prix du jury au dernier Festival de Cannes. Le film « Les Huit montagnes » sort cette semaine au cinéma. Adapté d’un roman de Paolo Cognetti, l’histoire suit le parcours sur plusieurs décennies de Pietro et Bruno, deux amis qui se sont rencontrés dans les Alpes italiennes. Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen, qui réalisent, ne sont pourtant pas italiens. Mais ces Belges ont tenu à coller au plus près du roman et à tourner en pleine nature, dans la vallée d’Aoste et dans la langue de Cognetti. En filmant une histoire d’amitié comme ils filmeraient une histoire d’amour, ils livrent un film sensible et doux, à admirer sur grand écran absolument.
Alice Neel enflamme le Centre Pompidou
C’est une exposition très politique qui se tient en ce moment au Centre Pompidou. Le musée parisien d’art moderne consacre une rétrospective à l’artiste américaine engagée Alice Neel. Née en 1900, celle-ci n’a connu le succès que dans les années 1970. Et pour cause, elle a longtemps choisi des sujets qui ne font pas recette, peignant la misère de la Grande Dépression, des corps de femmes loin des canons de beauté ou des personnes noires. Sans compter qu’elle a toujours préféré l’art figuratif à l’abstraction en vogue au XXe siècle. En exposant 75 de ses œuvres, riches, franches et colorées, le Centre Pompidou participe enfin à sa reconnaissance en France.
Une partition originale de Beethoven rendue à ses propriétaires
La partition originale du quatrième mouvement du quatuor à cordes en si bémol majeur n°13, opus 130, de Beethoven a une histoire pour le moins rocambolesque. Le musée de Moravie, en République tchèque, qui la possédait depuis plus de 80 ans, vient d’annoncer qu’il allait la rendre à sa propriétaire, la famille Petschek.
Pour comprendre, il faut revenir en 1939. Les Nazis occupent la Tchécoslovaquie et les Petschek se savent menacés car ils sont juifs. Ils tentent alors d’envoyer la partition à l’étranger mais la manœuvre attire l’attention de la Gestapo. Sauvé de justesse par le musée de Moravie, l’objet précieux est resté dans l’établissement pendant des décennies, comme beaucoup d’œuvres spoliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il sera donc finalement rendu aux descendants de la famille, qui le réclamaient depuis la fin du conflit.
L’Unesco sacre le raï algérien
Vous en avez forcément entendu un jour, que ce soit grâce à Khaled, Faudel ou Rachid Taha. Le raï vient d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Née au début du XXe siècle, dans l’Algérie rurale de la région d’Oran, cette musique s’est popularisé dans les années 1950, avant de se moderniser vingt ans plus tard. Après son apogée à la fin des années 1990, on l’a cru définitivement passé de mode. Mais c’était sans compter le célèbre producteur DJ Snake et son morceau « Disco Maghreb », qui a fait un carton cet été. Preuve que le raï a toujours su se réinventer.
