Innovation : la Bretagne, berceau des communautés Low-tech Lab

La première communauté a été créée en 2014 à Concarneau, dans le Finistère. Depuis, des initiatives low-tech sont nées et se sont développées autour de trois critères : utilité, durabilité et accessibilité. Aujourd’hui, une trentaine de communautés existe.

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Les missions des communautés Low-tech Lab

Les missions des communautés Low-tech Lab

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Les systèmes Low-tech Lab accessibles au public

Les systèmes Low-tech Lab accessibles au public

04:13

La philosophie du Low-tech Lab de Concarneau

La philosophie du Low-tech Lab de Concarneau

08:21

Utile, durable et accessible sont les trois mots qui définissent la démarche low-tech, que l’on peut traduire en français par « basse ou douce technologie ». Justement, à Concarneau, dans le Finistère, en Bretagne, une première communauté s’est créée autour de ces valeurs. Il s’agit du Low-tech Lab. Elle a vu le jour en 2014 après que Corentin de Chatelperron, actuel président et fondateur du Low-tech Lab, est parti à bord du voilier Gold of Bengal pour une aventure de six mois en autonomie grâce aux low-tech.

Depuis, des communautés et des antennes ont essaimé à travers la France et le monde. Le site breton sert ainsi aujourd’hui de lieu fédérateur.

Un bien commun

Ces associations de personnes testent, expérimentent, documentent, diffusent et transmettent leurs expériences. Dans ces Low-tech Lab, « il y a, à la fois, des personnes qui s’occupent de toute la partie sensibilisation. Il y a celles qui vont proposer des aides à la fabrication de systèmes techniques. D’autres s’intéressent à des aspects plus théoriques, avec beaucoup de conférences tournées sur la notion de low tech », explique Julie Mittelmann, salariée du Low-tech Lab de Concarneau. Les projets sont accessibles en lignes. Parmi eux : les toilettes sèches, le four solaire, la marmite norvégienne, un ordinateur low-tech, la pasteurisation de fruits et légumes, la création de produits ménagers et intimes… De nombreux tutoriels sont aussi disponibles pour réaliser ces innovations.

Les citoyens y trouvent également un intérêt. Low-tech Lab est en effet suivi par plus de 60 000 personnes sur les réseaux sociaux et YouTube. « On voit que de plus en plus de monde sont intéressés par cette notion. Il y a aussi de plus en plus de bouquins sur le sujet, de conférences. Les institutions s’en emparent également. Tout ça invite à se questionner sur notre manière de faire. Je pense que c’est pour ça que le mouvement donne de l’espoir. »

Un habitat low-tech/ Photo Low-tech Lab Concarneau

Depuis, sa création, le Low-tech Lab de Concarneau a mené une dizaine de projets. Le dernier en date est “Biosphère, capsule en milieu aride”, réalisé en 2023. Pendant quatre mois, Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz, aidés d’une équipe de scientifiques, de stagiaires et de bénévoles, ont mis au point un habitat de 60 m2 en bois et en tissus biosourcés. Ils se sont installés dans le désert, en Basse-Californie, au Mexique. Le but était alors de tester dans ces conditions particulières les systèmes low-tech, comme la désalinisation, ou chauffer les aliments grâce à l’énergie solaire. Cette expérimentation est visible sur la plateforme ARTE.

La place de la low-tech

Par ailleurs, les enquêtes Low-tech Lab poussent le curseur un peu plus loin. « Entre 2020 et 2022, on a voulu voir si la low-tech pouvait aussi trouver sa place, non pas seulement dans la vie des citoyens, mais au sein d’organisations, d’entreprises et d’associations, explique Julie. Ça nous a permis d’aller découvrir des organisations professionnelles qui ont des valeurs proches de cette démarche tech et qui utilisent des systèmes techniques. » Parmi eux, Arnaud Crétot, ce boulanger normand qui fait cuire du pain avec des panneaux solaires. Le Low-tech Lab de Concarneau travaille désormais sur ces sujets avec différents types d’organisation.

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