Adele Boyé, fondatrice de Low Carbone Production, s’implique fortement dans la transition écologique. Elle travaille aussi comme formatrice chez Ecoprod. Son objectif principal est d’aider les productions audiovisuelles à minimiser leur impact environnemental. Le cinéma, d’après elle, ne se contente pas seulement de raconter des histoires, il façonne également nos fantasmes et nos projections futures. Les films de science-fiction, notamment, peignent souvent un avenir sombre, dystopique, marqué par des conflits ou des pandémies. Alors, pourquoi le monde de demain se révèle-t-il si souvent désolant ? Et si nous pouvions envisager des lendemains heureux, même dans un contexte sombre ?
Adèle Boyé s’interroge sur la possibilité d’équilibrer cette perspective avec des histoires qui montrent une version plus optimiste de l’écologie. La sobriété ne doit pas forcément rimer avec malheur ou tristesse. Le collectif Les Toiles Vertes et les formations Ecoprod s’imposent ici comme des vecteurs potentiels de changement, en offrant aux scénaristes et aux réalisateurs les outils pour intégrer l’écologie dans leur travail créatif.
Les écogestes et la transition écologique à l’écran
Les créatifs pourraient ainsi réfléchir à l’intégration des écogestes dans les films, même lorsque le thème principal ne s’articule pas autour de l’écologie. Prenons l’exemple d’un “James Bond” écoresponsable. Pourquoi ne pas le voir utiliser un vélo électrique et non toujours une voiture ? Certes, il serait amélioré, possèderait quantité de gadgets, pourrait même voler mais resterait une bicyclette. Pourquoi ne pas montrer un autre personnage principal gérant ses déchets d’une manière respectueuse de l’environnement ? Les écogestes, tels que des choix alimentaires végétariens, peuvent insidieusement inspirer et normaliser les comportements de la transition écologique chez les spectateurs.
La manière dont le cinéma a façonné notre perception de la cigarette illustre parfaitement son impact potentiel en matière d’écologie. Les films peuvent ainsi influencer l’inconscient collectif et donc faire évoluer les mentalités et les comportements. Il n’y a pas si longtemps, la cigarette, omniprésente à l’écran, créait une normalité autour du tabagisme. Aujourd’hui, sa présence dérange ou, au moins, se remarque. Les écogestes pourraient suivre une trajectoire similaire, où ils deviendraient une nouvelle norme, inculquant au public des habitudes plus respectueuses de l’environnement. Et ainsi, qui sait, le cinéma pourrait nous rendre familiers un monde où la transition écologique ne symbolise pas seulement les sacrifices, mais aussi un futur désirable et épanouissant.