AirZen Radio se mobilise pour vous donner les clés d’un vote crucial : celui des élections européennes du 9 juin. Dimanche prochain, 450 millions d’électeurs et d’électrices des 27 États membres choisiront leurs représentants au Parlement de Strasbourg pour les cinq prochaines années. Ce scrutin a lieu pour la neuvième fois depuis 1979, année des premières élections.
En quinze pastilles audios de deux minutes chacune, nos journalistes – Marie-Belle Parseghian, Jérôme Pasanau et Olivier Montégut – explorent différents aspects de l’Union européenne. Ils abordent des sujets tels que la mobilité, la santé, l’éducation, la justice, l’économie, le handicap, la diplomatie, l’emploi, la jeunesse, l’alimentation et l’agriculture. Ainsi, ils expliquent l’influence de l’Union européenne sur notre quotidien.
L’occasion également de faire le point sur des thèmes fondamentaux tels que la paix, la justice, le rôle des eurodéputés, la mobilité, l’inclusion dans les quartiers populaires. Mais également de parler de l’identité européenne et de l’histoire de l’Europe. Sans oublier de se tourner vers l’avenir, en examinant la transition écologique, les politiques environnementales de l’UE et le regard que porte la jeunesse sur l’Europe.
Enfin, ils expliquent pourquoi il est important de voter aux élections européennes. Du fonctionnement de l’Europe, aux raisons et enjeux de ce scrutin, vous aurez toutes les cartes en main pour exercer votre droit de vote ce dimanche 9 juin.
Chaque mercredi soir, à 19h15, c’est l’effervescence dans la Maison des projets d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Les membres de l’Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) Graines d’Issy installent des nappes pour protéger les tables qui seront, bientôt, recouvertes de légumes frais.
Aujourd’hui, Maxime, agriculteur de 22 ans, livre de la rhubarbe, des concombres, des courgettes, de belles salades vertes, des épinards… Ces légumes viennent de son exploitation familiale, située à une trentaine kilomètres d’Issy-les-Moulineaux. “Je livre deux Amap, soit 500 kilos de légumes chaque semaine. Les salades et les épinards sont ramassés le matin même. Puis je compose les paniers l’après-midi et les livre directement le soir.”
Une Amap est un partenariat sous contrat entre le producteur et le consommateur. Les membres payent en amont leurs paniers de légumes, ce qui permet à l’agriculteur d’être soutenu tout au long de l’année. Et ce, peu importe les problèmes de récolte ou de production.
Maxime, l’agriculteur sélectionné pour l’Amap Graine d’Issy, produit des légumes locaux et bio. Il propose deux paniers : un à 10 euros, l’autre à 20 euros. Son partenariat avec deux Amap occupe l’intégralité de son temps. Il vend ainsi entre 95 et 100 paniers chaque semaine.
“L’avantage dans ce système d’Amap, c’est qu’il n’y a pas d’intermédiaire. Pas de grande surface ou de centrale d’achat qui prend un pourcentage sur la tête du producteur. Ces intermédiaires prennent beaucoup de marge. Nous préférons donc vendre directement au consommateur. Le consommateur est gagnant : il reçoit des paniers ultra-frais, variés toute l’année, bio, français et sans hors sol pour ma part”, appuie l’agriculteur.
Que privilégier s’il n’y a pas d’Amap près de chez soi ? “Le mieux, pour moi, c’est la vente à la ferme. Le consommateur voit directement ce qui pousse chez le producteur en saison. C’est ce qui a de meilleur en matière de traçabilité. Dans les marchés, bien souvent, il y a de l’achat-revente, même si le mot “producteur” est affiché. Alors que nous, les producteurs, on ouvre nos serres.”
“À Paris, nous sommes les seuls à offrir un service de meubles d’occasion en centre-ville, qui inclut une livraison et de la réparation. Sur des grandes plateformes de revente de meubles entre particuliers, on est confronté à plusieurs problèmes : le transport, la manutention, l’échange d’argent en liquide… Ici, nous nous occupons de tout”, explique le dynamique Bruno Jean, dans sa petite boutique du Marais.
Son entreprise, les Meubles circulaires, se divise en plusieurs activités. D’abord, un site Internet, où les particuliers peuvent enregistrer très simplement les meubles qu’ils vendent. Puis, un magasin avec des meubles de seconde main et un atelier de réparation. Enfin, une livraison gratuite assurée par Bruno lui-même, à l’aide de son vélo cargo.
“L’idée de cette société est née lorsqu’un soir, dans ma cour d’immeuble, j’ai découvert une très belle armoire en bois. Il y avait un petit mot dessus : un voisin s’excusait de la présence du meuble, qui devait être acheté par un particulier via un site de revente. Or la personne en question n’est jamais venue. L’armoire est donc partie aux encombrants. Ça a fait tilt directement.”
En deux ans, Bruno a réparé plus d’une centaine de meubles. “Notre objectif est d’ouvrir d’autres comptoirs similaires dans toute la France. On est en recherche active de porteurs de projets pour répliquer les Meubles circulaires.”
Le parcours de Sabine Carriou n’est pas un long fleuve tranquille. Fondatrice de l’association strasbourgeoise d’aide aux sans-abris Les petites roues, elle tire son énergie et son altruisme de son vécu. À ses 18 ans, elle décide de fuguer et de quitter la Bretagne, fuyant un contexte familial difficile. Elle s’installe à Lyon avec son petit ami de l’époque. Mais cette idylle se termine rapidement et Sabine se retrouve à la rue.
Son quotidien devient rythmé par les agressions, les nuits dehors sans-abri, les appels au 115 et au Samu social. Malgré son amour de l’école, sa fugue interrompt sa Terminale et la prive du bac. De nombreux lycées refuseront de l’intégrer. Lasse de cette situation, elle s’écroule à un arrêt de bus. C’est là qu’elle fait une rencontre décisive, celle d’une bonne sœur. Après l’avoir réconfortée, cette dernière la met en relation avec le directeur d’une école privée lyonnaise. Elle y est acceptée. Le début d’une renaissance pour Sabine. Elle intègre enfin un foyer.
Elle reprendra avec passion ses études, obtiendra un BTS avant de se lancer dans un master en biotechnologie. Plus tard, elle travaillera près de six ans en Suisse dans l’agroalimentaire. En parallèle, elle découvre le bénévolat au sein d’une association en donnant des cours de français. Elle prend goût à l’enseignement et en fait son métier. Elle enseignera ainsi les maths dans un collège suisse. Puis, il y a dix ans, elle s’installe à Strasbourg par amour. Désireuse de s’engager pour les autres, elle finit par créer en 2017 l’association d’aide aux sans-abris “Les petites roues”.
Dans le cadre de cette structure, elle réalise avec des bénévoles des distributions alimentaires et autres actions de soutien matériel aux personnes sans-abris. Au cours de ces maraudes, ils cherchent des solutions d’hébergement. Un accompagnement administratif est aussi proposé. De quoi aider des personnes au parcours de vie accidenté à se remettre sur de bons rails. Aujourd’hui, Sabine partage son appartement avec le local de l’association et son activité de psychologue libérale, une profession qu’elle a épousée à Strasbourg.
Accompagner des adultes fragilisés pour les aider à construire leur projet de vie, à retrouver leur dignité et une situation personnelle et professionnelle stable. C’est l’un des objectifs du chantier d’insertion Atelier sans Frontières situé à Bonneuil, dans le Val-de-Marne. Pour y arriver, la structure met en avant l’insertion par des activités solidaires à forte portée sociale ou environnementale. Cela permet ainsi de redonner du sens au travail effectué par les salariés et surtout de les remotiver.
Atelier sans Frontières propose par exemple des activités logistiques, comme la préparation de commandes pour des entreprises engagées dans l’écologie ou le social. Elle lutte aussi contre la fracture numérique, en orientant ses bénéficiaires vers la revalorisation des ordinateurs donnés par des collectivités et des entreprises. Depuis décembre 2023, le tribunal de Créteil participe d’ailleurs à ce programme. Une convention signée avec l’association et Emmaüs Connect permet ainsi de redonner une seconde vie aux ordinateurs et téléphones portables saisis lors de procédures.
Pour aller plus loin > La Coop’Cot, une épicerie coopérative et participative à Créteil
Chaque année, 150.000 tonnes de jouets se retrouvent sur le marché selon l’ADEME. Huit mois après l’achat, ce sont plus de 70% de ces objets qui ne sont plus utilisés et les deux tiers qui finissent à la poubelle. Pour contrer cette pollution grandissante, Alexandra Delprat a imaginé Abracadabric, un atelier de revalorisation à Trévoux, non loin de Villefranche-Sur-Saône, dans le Rhône. Cette structure se retrouve au sein de l’association Valhorizon qui développe des services d’utilité sociale depuis 30 ans. Avec cette aventure, Alexandra répond à un double enjeu : environnemental et social. Pour sauver un maximum de jouets, Abracadabric s’appuie en effet sur des femmes en réinsertion professionnelle. Ces femmes peuvent ainsi renouer avec l’emploi tout en offrant une seconde vie à plusieurs milliers d’objets chaque année. Alexandra les accompagne vers l’emploi et leur offre un cadre sécurisant et bienveillant.


Les jouets récupérés par Abracadabric traversent plusieurs étapes avant d’être remis en rayon. Une première phase renvoie au tri et au contrôle des objets. Étant destinés à des enfants, Alexandra s’engage à assurer la solidité et la sécurité des produits que son équipe valorise. Ensuite, vient le nettoyage durant lequel chaque recoin est inspecté. Ce sont les petites mains de l’atelier de réinsertion professionnelle qui remettent au propre tous ces jouets. Elles s’occupent aussi de les prendre en photo et de les emballer à l’aide de cartons recyclés. Pour Alexandra, ce travail de revalorisation repose sur de la rigueur et de la patience. Le parcours de ces jouets remis presque à neuf s’arrête enfin à la boutique d’Abracadabric dans le centre de Villefranche-Sur-Saône. Les clients viennent chacun pour différentes raisons, mais partagent tous le même avis : l’atelier d’Abracadabric a de très beaux jours devant lui !

Depuis 1987, l’entreprise Henitex ne cesse de se réinventer et de s’agrandir pour survivre à la mondialisation. L’ouverture des frontières et la délocalisation des usines à l’autre bout de la planète ont eu raison d’un bon nombre de fabricants textiles. Christian Schmidt est à la tête d’Henitex depuis 1996 à Riorges, près de Roanne, dans la Loire. Au fil des années, il a repris de nombreux ateliers partenaires et concurrents. Malgré tout, certaines années sont plus difficiles que d’autres.
Pendant la crise sanitaire, Henitex a su rebondir en fabriquant plus de quatre millions de masques. Les moyens financiers récupérés lors de cette opération ont ainsi permis à Christian d’investir dans une nouvelle technologie prometteuse, le Seamless, c’est-à-dire la fabrication de vêtements sans coutures. Henitex est ainsi devenue la première société française à produire localement des pièces sans couture. Cette technologie présente de nombreux avantages, financiers comme écologiques.


Pour Christian, afin d’allier l’innovation et la tradition du bassin roannais, il est nécessaire de miser sur l’humain. Il rappelle que la formation et le transfert des compétences sont indispensables pour continuer à grandir. La filière s’est pourtant terriblement appauvrie, mais Christian s’appuie sur les formations de la région, qui, selon lui, restent la base de tout savoir-faire.
Avec l’arrivée du Seamless, les équipes ont aussi dû s’adapter aux nouvelles machines et parfois évoluer dans leur métier. Aujourd’hui, Christian est fier du talent de ses salariés. Que ce soient sur les métiers à tricoter de la maille ou ceux pour avoir des vêtements sans coutures, ce savoir-faire est précis et continue d’évoluer. En préservant ce patrimoine textile tout en se tournant vers les nouvelles technologies, Henitex a été labellisé Entreprise du patrimoine vivant.

À quelques kilomètres de Strasbourg, il existe un lieu inspirant où se mêlent le bien manger, la solidarité et le travail de la terre. Bienvenue à la Ferme Saint-André, à Friedolsheim. Si, à la base, le lieu est plutôt une terre d’élevage, c’est vers le maraichage que s’est tournée Sœur Béatrice quand elle a repris la ferme, dans les années 70, et lancé une activité liée à l’insertion professionnelle.
La production maraichère a l’avantage de fournir du travail régulier pour un effectif important, pense-t-elle alors. Aujourd’hui encore, le maraichage est l’activité principale de la Ferme Saint-André. Le domaine y consacre 12 hectares sur les 25. Des céréales destinées aux farines et pains du domaine complètent l’assolement avec des prairies permanentes et des vergers.
Les anciennes étables du corps de ferme centenaires sont aménagées en champignonnières où poussent, entre autres, pleurotes et shiitake. La ferme transforme en plats cuisinés une partie de la production, en conserve et pains vendus directement à la ferme. Le reste se vend sous forme de paniers, sur les marchés ou dans le cadre des ordonnances vertes mises en place par la mairie de Strasbourg.
La logistique et la vente sont des activités à part entière de la ferme. Un tiers des employés travaillent sur le conditionnement, la préparation des commandes, les livraisons, la gestion des clients et la vente. L’autre mission de la Ferme Saint-André étant l’insertion professionnelle, des personnes valides et en situation de handicap.
Pour aller plus loin > Alimentation : Strasbourg développe le bio sur ordonnance
Chaque année, plus de 433 000 cas de cancers sont diagnostiqués en France. Marie-Pierre Gamby a fait partie de cette statistique. Cette ancienne directrice commerciale de 59 ans s’est inspirée de cette épreuve pour opérer une reconversion professionnelle dans l’entrepreneuriat. En effet, lorsqu’elle a voulu retourner en entreprise, en 2020, tout ne s’est passé comme prévu. Elle a alors fondé Caregiver Conseil, une société de conseil en accompagnement des entreprises. Le but est alors de les sensibiliser à la maladie et de les aider à prendre connaissance des démarches à adopter lorsqu’un collaborateur a une maladie invalidante.

« J’ai travaillé pendant trente ans dans une agence de design que j’adorais et qui m’adorait. J’y suis retournée en mi-temps thérapeutique et là, le retour a été assez compliqué. Pourtant, avec mon employeur, on avait fait en sorte que les choses se passent au mieux. Mais au bout d’un an, j’ai fait un burn-out parce que, finalement, la vie en entreprise était devenue trop difficile pour moi. Je pense que les gens n’avaient pas compris ce qui m’était arrivé. » Ainsi, selon la Ligue contre le cancer, une personne sur trois perd ou quitte son emploi dans les deux ans qui suivent un diagnostic de cancer.
Durant cette période, Marie-Pierre s’est formée pendant un an, deux jours par mois, au DU patient-partenaire à la Sorbonne, fondé par Catherine Tourette-Turgis. C’est à ce moment-là qu’elle a eu cette réflexion : « En fait, cette entreprise m’a adorée et moi aussi. Pourtant, ils n’ont pas compris. Les entreprises ne comprennent pas le sujet de la maladie et il faut les accompagner. Il faut leur expliquer, leur faire percevoir la réalité d’une personne atteinte d’une pathologie lourde, qui subit des traitements lourds et dont les effets secondaires sont impactants. La maladie a évidemment une incidence sur des choix de vie et d’éventuelles réorientations sont possibles. »
La quinquagénaire a alors cocréé un jeu interactif à destination des entreprises : “Serious Game maladies invalidantes et cancers”, avec SIS UP, un centre de formation et de conseils sur les enjeux de politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises), de management et d’inclusion, entre autres. Il s’agit d’un atelier qui dure environ deux heures et se joue avec 8 à 10 participants. Il se présente sous la forme d’un parcours de 110 mètres haies, où chaque haie symbolise une étape de la maladie. Les participants doivent alors relever plusieurs défis pour passer chaque haie, de l’annonce de la maladie, à la maladie, à la reprise du travail. Il faudra alors aider Paul à mieux vivre toutes les étapes de la maladie pour retourner au travail dans les meilleures conditions possibles.

Marie-Pierre a conçu ce jeu comme un outil de sensibilisation et pour favoriser le maintien dans l’emploi. Mais aussi, pour répondre à des piliers de la stratégie RSE; comme les relations et conditions de travail. Son objectif est de montrer que le turn-over et la perte des talents ont un coût pour l’entreprise (licencier, recruter, former à nouveau.)
L’ancienne directrice commerciale souhaite que ce Serious Game serve comme une boîte à outils. “Il va permettre, selon les besoins, d’aller piocher la réponse aux questions qu’on se pose. Elles concernent l’accompagnement du malade du moment de son annonce jusqu’à son retour en emploi. Il y a en tout une dizaine de questions : Comment je l’annonce à mon collaborateur ? Comment est-ce que je gère le mi-temps thérapeutique ? Comment est-ce que je gère le retour de mon collaborateur ? Et à chaque question, il y a des éléments de réponse concrets, faciles à activer. Le jeu fournir également des liens qui pourront servir aussi bien à un RH. »
Pour des informations complémentaires : mpgamby@caregiver-conseil.fr
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, une personne sur six est touchée par un handicap, dont 80% souffrent d’un handicap invisible. C’est pourquoi, il est nécessaire que les politiques régionales s’emparent des sujets autour du handicap et de l’accessibilité.
Pour Sandrine Chaix, vice-présidente à l’action sociale et au handicap à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le handicap est un fil conducteur dans les décisions politiques de la Région. Elle rappelle que le handicap concerne tout le monde et que les innovations imaginées sont souvent bénéfiques au plus grand nombre. Au sein des politiques régionales, cette préoccupation permanente tente alors de valoriser le bon sens, l’humain ou encore la solidarité.
À l’approche de Jeux olympiques et paralympiques de 2024, de nouveaux enjeux autour de l’accessibilité et de l’inclusivité ont émergé. Il est urgent de mettre en place des solutions innovantes et ainsi rendre l’espace public accessible à toutes les populations. Par exemple, la solution Evelity, de l’entreprise lyonnaise Okeenea, œuvre chaque jour pour accompagner les personnes déficientes visuelles dans leurs déplacements.
En travaillant avec les acteurs de terrain et les associations, les politiques régionales adaptent leurs propositions pour un monde plus inclusif. Sandrine espère d’ailleurs que les Jeux de Paris 2024 permettront l’émergence de nouvelles innovations. Ces initiatives pourront ainsi inspirer l’ensemble des acteurs du territoire et permettre l’anticipation des prochains enjeux autour du handicap.
4,9 tonnes. C’est la quantité de déchets produits par un salarié et par an en France métropolitaine, selon l’INSEE. Un tiers de ces déchets serait dû aux emballages à usage unique. La pause déjeuner n’est pas en reste. C’est en effet à ce moment-là que bon nombre de salariés vont acheter un produit dans un commerce, puis jeter l’emballage quelques instants après.
“Par le passé, j’étais cadre dans un grand groupe de construction. Lors de mes nombreux déplacements, j’avais toujours avec moi une boîte réutilisable. Mais c’était peu pratique. Et certains commerçants refusaient de remplir mes contenants. J’ai donc voulu trouver une solution en tant qu’utilisatrice. Après de longues recherches, j’ai envoyé un rapport à l’agglomération qui m’a proposé de lancer ma propre association”, explique Justine Delobelle, fondatrice de Super boîte, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
L’objectif de l’association est donc de créer une démarche commune entre plusieurs restaurants de la ville. Les restaurants partenaires doivent être en mesure de donner une boîte réutilisable aux clients, de la reprendre, puis de la laver une fois vide. Pour récupérer une boîte en tant que client, il suffit de s’inscrire sur la plateforme Super boîte et de verser 5 euros de consigne. L’argent pourra ensuite être récupéré.
Cinq restaurants et une halle d’Issy-les-Moulineaux font déjà partie du réseau Super boîte. “Mon rêve, c’est que, dans une rue, tous les restaurants aient Super boîte. Car quand on est présents partout, le système devient une évidence et une habitude pour tout le monde”, sourit Justine.
La friche SNCF du 19ᵉ arrondissement de Paris a été entièrement rénovée. Cet ancien entrepôt à charbon de la compagnie ferroviaire était désaffecté depuis plusieurs décennies. Il a été transformé en un nouveau tiers-lieu, sous l’impulsion de plusieurs associations.
“La SNCF a lancé un budget participatif avec la Ville de Paris pour réhabiliter ce bâtiment. Au total, huit associations se sont réunies au sein du collectif Au fil du rail, dont le Centre social Rosa Parks, Grand Huit architecture ou L’espace social 19 cambrai”, explique Leslie Watier, membre de l’équipe du TLM.
Le TLM est divisé en trois parties. Au rez-de-chaussée, il y a la Textilerie, une friperie qui recycle des vêtements. Au deuxième étage, un bar-restaurant avec une salle de concert. Et au dernier étage se trouve la Mezzanine, une salle privatisable pour les habitants du quartier et à disposition d’associations.
Le restaurant Mam’Ayoka peut accueillir jusqu’à 60 couverts. Ce restaurant solidaire propose à des femmes éloignées de l’emploi de se former à la cuisine. “Une partie de l’équipe est en insertion. L’autre est professionnelle. Le restaurant propose une cuisine fusion entre les cultures africaines, asiatiques et françaises.”
Vitalipass est un titre de paiement destiné aux entreprises. Cet avantage en nature fonctionne sur le même principe que des chèques-cadeaux ou le pass culture.
Ce dispositif permet aux employés d’avoir accès à des pratiques peu ou mal remboursées par les mutuelles ou la Sécurité sociale et qui sont pourtant un vrai besoin. En effet, selon une enquête Santé publique France, un tiers des salariés étaient en situation de stress en 2022.
“Certaines de ces pratiques non médicamenteuses peuvent être conseillées pour apaiser le stress. Mais elles ne sont que très peu prises en charge”, explique Stanislas Régniault, à l’origine du projet.
Une fois son pass obtenu, la personne salariée peut se rendre sur la plateforme et trouver un praticien proche de chez elle ou de l’entreprise. C’est l’employeur qui achète les titres de paiement et c’est ainsi que la plateforme se rémunère. L’intégralité des montants crédités sur les Vitalipass reviennent donc aux praticiens.
Cela concerne principalement les thérapies alternatives et médecines douces. Elles sont en général peu ou mal remboursées par la Sécurité sociale et les mutuelles. “Nous avons énormément de sophrologues, par exemple, car nous venons de conclure un accord avec la Chambre syndicale de la sophrologie, détaille Stanislas Régniault. Nous avons aussi un accord avec les réflexologues et comptabilisons aussi des hypnothérapeutes et autres praticiens libres.”
Pour éviter les dérives, Vitalipass passe au crible les praticiens qui demandent à être référencés. La plateforme vérifie alors quatre critères. Le praticien doit disposer du RNCT, la reconnaissance officielle de sa pratique. Ensuite, la plateforme choisit le plus souvent des praticiens déjà sélectionnés par des établissements de santé. Le troisième critère est l’expérience, le temps d’activité. Enfin, les diplômes sont examinés.
Vitalipass fonctionne sur le modèle des chèques-cadeaux ou des titres-restaurant. Il est à la charge de l’employeur. Ce dernier paye une cotisation et peut ensuite décider du montant à créditer sur les pass qu’il offre aux salariés. “Nous conseillons le montant habituellement crédité sur les chèques culture, par exemple. De l’ordre de 150 euros.” Selon les disciplines, cela peut ainsi permettre aux salariés de suivre deux à quatre séances. “Pour arrêter le tabac, par exemple, il faut entre trois et cinq séances d’hypnothérapie, c’est donc un vrai plus pour la santé publique”, plaide le créateur du Vitalipass.
Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays, souhaite que les personnes discriminées et sous-représentées soient évaluées sur leurs compétences réelles et non sur des diplômes. Il prône ainsi une approche plus humaine et, finalement aussi, plus compétente du recrutement. S’il reconnaît l’importance des “rôles modèles”, celui qui a aussi dû surmonter des obstacles dans sa vie scolaire met en garde contre une mise en avant des exceptions dans des entreprises qui privilégieraient la communication à l’inclusion.
AirZen Radio. Vous parlez souvent de votre parcours. Pourquoi ?
Anthony Babkine. Parce que mon engagement vient de mon vécu. J’ai affronté dix ans d’échec scolaire, ressenti l’imposture et l’exclusion. Mais, heureusement, trois choses m’ont rattrapé. Tout d’abord, mes parents, qui ont cru en l’éducation pour moi. Ensuite, une association de proximité qui m’a permis de prendre des cours du soir dans mon quartier. Enfin, une autre association d’égalité des chances a trouvé pour moi mon premier emploi.
J’ai conscience que des barrières existent. Soit pour des publics éloignés de l’emploi, soit pour ceux qui ont grandi en quartier, qui n’ont pas forcément les parents ou les réseaux pour les aider. En fait, je suis assez en colère contre un système qui a tendance à avoir les mêmes grilles de lecture. Il va toujours miser sur telle ou telle école, tel ou tel diplôme. Pourtant, on le sait : le diplôme ne détermine pas les compétences ! Sinon, on ne connaitrait pas les crises que l’on constate aujourd’hui. Je me bats pour qu’on lise au-delà du traditionnel CV. France Travail utilise des entretiens par simulation. Ils évaluent les compétences sans regarder les diplômes. Je soutiens cette méthode avec les responsables RH de nombreuses entreprises. Je suis à leurs côtés, car je pense qu’il y a beaucoup de talents qui ont leur place dans notre société. Mais les portes restent fermées sous prétexte qu’ils n’ont pas le bon diplôme.
Quelle place accorder aux “rôles modèles” ?
Le “rôle modèle” est essentiel. Pourquoi on se projette dans une entreprise plus qu’une autre ? Pourquoi on a envie de travailler là plutôt qu’ailleurs ? Parce qu’on a reconnu quelqu’un qui nous ressemble. On peut s’identifier et ça donne envie. La seule limite c’est que, généralement, l’entreprise va mettre en avant l’exception qui confirme la règle. La personne qui sera en situation de prise de parole publique sera la seule de la boîte. C’est pourquoi, il faut une véritable politique d’inclusion ou d’insertion professionnelle. Que les RH mettent en place une véritable stratégie et pas seulement en matière de communication.
Une entreprise doit être le reflet de la société, pas seulement d’une minorité de classe ou de diplômes. C’est un effort quotidien. Si on lâche, le naturel reprend ses droits. Et c’est là que ceux des autres, des minorités, vacillent. Comme pour ceux des femmes. Et pourtant, nous venons de passer le cap symbolique de l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution. En ce moment, il y a un débat sur la question du congé menstruel. Ce sont pour moi des droits élémentaires pour les femmes. Mais voilà, nous sommes en 2024, et nous en parlons comme s’il s’agissait de sujets nouveaux.
« On fait beaucoup de sensibilisation au handicap. Mais quand je suis sur le terrain avec des jeunes et qu’on cherche une entreprise, même pour des stages, ce n’est pas facile. Avoir des contrats longue durée est encore plus difficile », explique Stéphanie Roland Gosselin, directrice de l’association Accès Job.
À ce jour, 38 jeunes en situation de handicap mental ou cognitif sont suivis par l’association, dont « une bonne moitié » en CDI.
Si l’insertion professionnelle est une expression à la mode, elle demande d’y mettre les moyens, le temps et les compétences. Alors, beaucoup de personnes en situation de handicap travaillent aujourd’hui dans des lieux dédiés, comme les Esat ou les restaurants inclusifs « à concept » comme le Café Joyeux, par exemple.
Une bonne solution qui n’est pourtant pas suffisante, selon la directrice qui souhaite permettre aux jeunes actifs de s’épanouir dans la voix qu’ils auront choisie.
Aussi, tous les 15 jours, une dizaine de jeunes se rend aux ateliers d’énergie vocale animés par l’ensemble Sprezzatura. « En s’occupant de leur corps, leur respiration, on développe leur concentration, leur conscience du groupe et le fait de s’ouvrir », explique Sébastien Fournier, contre-ténor.
À terme, l’objectif est de se produire devant un public. Une expérience « magique », selon Antoine, plongeur dans un restaurant. « Il faut aussi montrer notre handicap. Parce que, si on ne le fait pas, les autres penseront qu’on est différents », explique-t-il. Plus tard, il aimerait être jardinier pour protéger le monde et la biodiversité. À travers ces ateliers, il espère mettre tous les atouts de son côté pour convaincre les entreprises de lui faire confiance.
L’Institut national des jeunes aveugles-Louis Braille, à Paris, accueillera la seconde édition du salon emploiDV qu’il organise avec l’association ApiDV. Cet événement, qui aura le 3 avril de 10 à 17 heures, s’adresse principalement aux personnes déficientes visuelles. En France, la Fédération des aveugles de France souligne que la moitié d’entre elles en âge de travailler est au chômage. Cela représente 850 000 personnes malvoyantes ou aveugles. « L’objectif est de donner aux déficients visuels, jeunes ou pas, tout le panel de ce qui existe en matière de formation professionnelle et d’emploi », explique Stéphane Gaillard, directeur de l’INJA.
Quatre-vingts exposants, dont une trentaine d’employeurs, privés comme publics, seront présents tels que Thalès, Orange, France Télévisions, le ministère de la Culture ou encore IBM pour proposer des stages, des alternances et différents types des emplois. « On n’y pense pas, mais de très nombreux postes sont adaptés et peuvent l’être pour les déficients visuels. Ça peut être des fonctions support, comme chargé de mission pour la communication, de la comptabilité, etc. Quand on a les outils, on peut adapter les postes de travail avec un logiciel de lecture d’écran, avec ce qu’on appelle des plages braille. Ça permet à une personne malvoyante d’écouter le contenu de l’ordinateur », raconte Thibaut de Martimprey, vice-président d’ApiDV.
Par ailleurs, au salon emploiDV, il y aura un espace dédié aux nouvelles technologies et des démonstrations d’outils permettant de faciliter l’accessibilité au travail.
Cette journée est aussi l’occasion de rencontrer des représentants d’association et d’organisation de soutien au handicap, de participer à des ateliers thématiques : simulation d’entretien, présentation de certains métiers, faire sa propre plage braille… Mais également de savoir ce qu’il en est en matière d’études et de formations, et surtout rencontrer des personnes installées dans leur vie professionnelle. « Il y aura des échanges avec une vingtaine de personnes, elles-mêmes insérées depuis 5,10, 20 ans dans l’emploi et peuvent témoigner et prodiguer des conseils, des bonnes pratiques pour les plus jeunes », précise Stéphane.
De son côté, Thibaut ajoute que l’intérêt du salon emploiDV est « de lever les barrières, lever les difficultés et les freins et l’autocensure. On constate que les jeunes se limitent eux-mêmes, ou parfois leurs proches les limitent dans leur choix d’études et de parcours. Et puis, dans le monde de l’emploi, il y a encore un travail conséquent de sensibilisation des employeurs à faire pour rassurer. Un des messages forts qu’on veut porter à travers emploiDV, c’est qu’il est tout à fait possible de choisir son parcours d’étude, de choisir son métier et de le vivre de manière épanouie. »
Les organisateurs du salon soulignent aussi que cet événement ne s’adresse pas qu’aux Parisiens. Toutes les offres d’emploi sont à retrouver sur www.emploidv.org.
Lors de la précédente édition, 600 personnes s’étaient rendues au salon emploiDV.
L’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) veut faire bouger les lignes dans un domaine où les stéréotypes de genre dominent encore largement : le travail. C’est pourquoi elle organise, depuis quatre ans, les Trophées Métiers pour Elles. Ceux-ci récompensent des femmes qui ont décidé d’apprendre un métier qui accueille – pour le moment – moins d’un tiers d’entre elles. Pascale Gérard est la Directrice de l’innovation sociale à l’AFPA.
AirZen Radio. Quelle est la motivation derrière ces Trophées ?
Pascale Gérard. Elle est double. D’une part, nous souhaitons mettre en lumière les parcours courageux de femmes qui ont choisi de s’aventurer dans des métiers où elles sont traditionnellement sous-représentées. D’autre part, il s’agit de changer la perception de la société sur elles et ces métiers, et de montrer qu’ils sont accessibles, indépendamment du genre.
Aujourd’hui, on considère seulement 20% des métiers comme mixtes. Notre objectif et celui du ministère du Travail est de les porter à un tiers d’ici 2025.
Justement, quelle place voyez-vous pour les femmes dans les métiers scientifiques ou techniques ?
Les statistiques sont alarmantes : 75 % des femmes n’ont jamais envisagé de carrière dans les secteurs scientifiques ou techniques. Ce qui veut dire qu’il existe une place énorme et largement sous-exploitée ! Les femmes ont tout à fait leur place dans ces métiers, et elles peuvent y exceller. Encore faut-il qu’elles les connaissent. Il y a une centaine, 87 exactement, de familles professionnelles en France. 50% des femmes se retrouvent dans seulement 12 d’entre elles. Essentiellement dans le service, l’aide à la personne, l’éducation et l’administration. Nous devons renverser cette tendance en mettant en avant des modèles de réussite féminins et en éliminant les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
Déborah Gay est maîtresse de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’Université Toulouse – Jean Jaurès. Elle travaille sur tous les objets médiatiques, notamment la télévision, la radio ou les webséries, et est notamment spécialisée dans les questions de genre. D’après ses recherches, les femmes sont encore largement sous-représentées dans les médias. Interview.
AirZen Radio. Déborah, vous avez été journaliste avant d’être chercheuse. Avez-vous remarqué, à titre personnel, une différence de traitement entre vous et des journalistes hommes ?
Déborah Gay. J’aurais aimé dire non, être jugée sur mes qualités professionnelles, et non pas sur mon genre. Oui, la radio est le média le plus discriminant à la fois en tant que journaliste, mais aussi vis-à-vis des invités. Il n’y a que 30% de femmes à l’antenne, c’est moins bon qu’en télé ou dans la presse écrite.
Comment peut-on l’expliquer ?
C’est d’abord historique. C’est un média qui est ancien. Jusque dans les années 20, la radio ne rapportait pas d’argent. Les femmes avaient le droit de s’y exprimer. On estimait, qu’après tout, ça pouvait les occuper. Puis, avec la crise, quand les annonceurs ont commencé à s’y intéresser, les hommes s’en sont emparés, prétextant que les voix des femmes passaient mal sur les ondes. Depuis, même avec le retour des femmes à l’antenne, on enseigne aux étudiantes, dans les écoles de journalisme, à parler avec une voix plus grave.
Deuxième raison : plus un sujet fait l’actualité, plus on invite par réflexe des hommes. Il y a déjà les cercles de connaissances. Les journalistes hommes connaissent plus de monde et, de fait, les hommes étant mieux placés dans la plupart des secteurs, le réflexe est de les contacter, eux, en priorité.
Selon l’Arcom, les femmes occupent 43% de temps de parole. Va-t-on vers le mieux ?
Attention, il faut prendre ces chiffres avec des pincettes. C’est du déclaratif, des données fournies par les rédactions elles-mêmes. Pour calculer les temps de parole sur une matinale de radio, par exemple, il faut plus d’une journée de travail. Les rédactions n’ont pas le temps pour ça et fournissent donc, souvent, des données au doigt mouillé. En réalité, on est plus autour des 30%. Et la crise du Covid n’a pas aidé. Subitement, on a décrété que les médecins, les scientifiques ne devaient être que des hommes. Les femmes ont été renvoyées dans la sphère du soin ou du foyer dans les interviews.
Que peuvent faire les rédactions pour éviter de tomber là-dedans ?
Les solutions existent, je vous l’assure (rires). Les expertes, elles-mêmes, se sont emparées du sujet. Pendant très longtemps, à cause de cette question d’homosocialité (le fait d’être proche des gens qui nous ressemblent, NDLR), les journalistes disaient qu’ils ne connaissaient aucune femme experte, scientifique, chercheure, universitaire. Pourtant, elles sont là. Elles ont créé un annuaire, Les Expertes, qui permettent aux rédactions d’en contacter plus. Et j’encourage à le faire sur des sujets « chauds ». En Angleterre par exemple, la BBC a mis en place le fifty-fifty : aucun reportage ne peut être diffusé s’il n’y a pas autant d’hommes que femmes interviewés. Idem en Italie : impossible d’avoir une émission ou un plateau avec un panel 100% masculin. Ce que l’on voit souvent en France.
Installer 80 start-up et entreprises spécialisées dans la protection de l’environnement au même endroit. Tel est l’objectif du projet Find Climate, qui va voir le jour à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, en juin 2024. Sonia Artinian-Fredou, cofondatrice de cet espace de travail, a travaillé une trentaine d’années dans des grands groupes comme Lafarge ou Michelin. “Un grand immeuble rempli de bureaux était vacant tout près de l’université de Nanterre. J’ai eu envie de réunir différents acteurs engagés pour le climat – des associations, des citoyens, des grandes entreprises ou des start-up – afin que tous puissent échanger”., explique-t-elle.
10 000 mètres carrés seront ici consacrés aux start-up. Elles vont être installées dans des ateliers industriels. “Contrairement à la Station F, à Paris, ici, ces ateliers sont des usines. Car il s’agit de fabriquer des équipements de façon plus écologique. C’est-à-dire de fabriquer différemment une chaise, un véhicule, ou même des énergies”, détaille Sonia Artinian-Fredou. “La coopération permet de trouver des réponses aux enjeux climatiques”, complète-t-elle.
À ce jour, cinq start-up ont signé pour prendre part à cette aventure, dont Ever Dye, spécialisée dans les teintures durables, et l’entreprisse Chaff, spécialiste de la collecte du marc de café.
Cette année, l’association Elles bougent lance pour la première édition de l’Equity Week, du 4 au 8 mars. L’objectif est de sensibiliser et mobiliser les différents actrices et acteurs d’Elles bougent autour de l’égalité entre les femmes et les hommes, en France et à l’étranger. Des collégiennes, lycéennes et étudiantes bénéficieront ainsi d’un programme dédié sur l’engagement des femmes dans les secteurs industriel, technologique et scientifique. Ces webinaires permettront à chacun et chacune d’avoir une meilleure compréhension des enjeux de l’égalité des genres. Mais également de déconstruire les stéréotypes. Elles auront, pour ce faire, à leur disposition un panel d’outils afin de mieux réagir face à certaines discriminations sociétales.
Tout au long de la semaine, les partenaires de l’association proposeront des actions en faveur de l’égalité femmes-hommes à destination de leurs collaborateurs ou collaboratrices ainsi qu’aux jeunes filles. Ces actions en France et à l’étranger seront labellisées par Elles bougent.
“Nos marraines sont des femmes ingénieurs en poste dans l’une de nos 334 entreprises et enseignement supérieurs partenaires. Elles ont toutes une formation scientifique. Le rôle des marraines est d’informer les jeunes femmes des nombreuses possibilités de carrières scientifiques et techniques qui s’offrent à elles. Comment elles ont fait face aux stéréotypes ?” explique Valérie Brusseau, présidente de l’association Elles bougent. Par ailleurs, le rôle de marraine permet de participer à différents événements toute l’année.
Cette association organise tous les ans un forum de recrutement. Celui-ci est consacré aux étudiantes et jeunes diplômées d’écoles d’ingénieurs et de filières universitaires scientifiques et technologiques dans le but de les aider à développer leurs talents et à créer leur réseau. Le Challenge Innovatech est aussi un grand rendez-vous pour cette association. Il permet en effet aux filles, le temps d’une journée, d’être plongées dans la vie d’une ingénieure ou d’une technicienne. Et également de découvrir l’étendue des technologies et métiers de l’industrie du futur. Il réunit des équipes 100% féminines composées de marraines Elles bougent, d’étudiantes et de lycéennes.