Et si votre plus grand saboteur… c’était vous ? Une technique simple, validée par la psychologue Amélie Boukhobza permet de reprogrammer son cerveau pour enfin mieux vivre son quotidien.
Pourquoi on ne retient que le pire (et ce que ça dit de notre cerveau)
Vous avez reçu un compliment aujourd’hui ? Bravo. Mais si vous êtes comme moi, votre premier réflexe a sans doute été : « Oui mais il ne le pensait pas vraiment. » Ou peut-être que vous avez bouclé un dossier difficile, mais au lieu de savourer, vous avez juste pensé à ce que vous auriez pu mieux faire.
C’est frustrant. Et surtout, c’est incroyablement courant.
Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne, donne un nom à ce mécanisme : la dévalorisation de la récompense. Autrement dit, notre tendance à minimiser le positif et à grossir le négatif, même quand tout se passe objectivement bien.
Le cerveau humain, explique-t-elle, est programmé pour repérer la menace, anticiper les dangers, garder un œil sur ce qui pourrait déraper. C’est une stratégie de survie ancestrale. Mais dans nos vies modernes, elle devient un biais toxique : on passe notre temps à détecter ce qui cloche, et on finit par ne plus rien savourer.
L’astuce simple (mais puissante) pour changer la donne
Heureusement, il est possible de sortir de ce cercle vicieux. Non pas en forçant le positif, mais en reprogrammant notre perception. Et ça commence par un geste simple.
« Dès que l’on commence à balayer un moment positif d’un “oui mais”, stop. On s’arrête », conseille Amélie Boukhobza. Le but ? Conscientiser ces réflexes automatiques, et leur opposer une vision plus équilibrée.
Exemples concrets : « Ce n’était pas parfait, mais j’ai fait de mon mieux », « Cette journée était difficile, mais ce moment sympa a aussi existé », « Je suis fatigué, mais j’ai avancé sur ce point important ».
Ce n’est pas de l’optimisme forcé. C’est de l’honnêteté émotionnelle. Parce qu’en réalité, la journée n’est jamais totalement noire ou blanche. Mais quand le cerveau prend le pouvoir, il peint tout en gris.
« Le but n’est pas de nier les difficultés », insiste la psychologue, « mais de ne pas laisser le négatif prendre toute la place. À force d’imaginer le pire, on finit par ne plus voir ce qui va bien. Et par ne plus être dans la réalité. »
En résumé (et sans “oui mais”)
- Notre cerveau est naturellement attiré par le négatif : c’est un réflexe de protection.
- Ce réflexe devient un piège mental, qu’on appelle dévalorisation de la récompense.
- L’astuce de psy ? Identifier le “oui mais”, s’arrêter, et reformuler le positif.
- Ce travail régulier rééquilibre la perception, renforce l’estime de soi et améliore le bien-être global.