“Bonjour, vous voulez boire un café ?” Cette phrase, ce n’est pas l’opticien qui la prononce quand un client arrive en boutique. Mais le client lorsque le professionnel passe le pas de ms porte. Nous avons rencontré Gwenael Merlio, l’homme à lunettes et à moustache derrière L’Opticien qui bouge.
Accompagné de ses deux immenses mallettes, appelées marmottes, il peut proposer quelque 300 modèles de lunettes de toutes marques. L’opération est transparente : le déplacement n’est pas facturé, les prix sont les mêmes que dans les boutiques. “Au départ, je me suis adressé aux personnes âgées isolées, dans les EHPAD, à celles et ceux qui ne peuvent pas se déplacer jusque dans les centres-villes”, explique l’entrepreneur.
Une solution pour les personnes âgées isolées
Depuis, l’offre s’est diversifiée et agrandie. Aujourd’hui, si le siège de l’entreprise est à Toulouse et compte sept opticiens mobiles, les autres régions de France ne sont pas en reste. Soixante-dix opticiens naviguent ainsi entre la région parisienne, la Nouvelle-Aquitaine ou encore la Bretagne.
L’objectif, avec une récente levée de fonds à 1,5 million d’euros, est de rapidement passer à 300 opticiens mobiles dans l’Hexagone. “Pourquoi 300 ? Parce que c’est le maillage idéal pour le territoire”, explique Gwenael.
La vraie force de ce modèle est de se déplacer chez le particulier ou dans des établissements collectifs. Entreprises ou EHPAD. Cela n’empêche pas de consacrer un temps dédié, en moyenne une trentaine de minutes, à chaque client. “Voir les gens dans leur environnement leur permet d’être plus à l’aise pendant les essayages. Et cela nous permet aussi de voir comment ils utilisent leurs lunettes au quotidien et mieux comprendre leurs besoins. C’est un vrai plus pour les personnes âgées”, confie Gwenael.
Pour ce qui est des démarches administratives, comme dans une boutique classique, les opticiens se déplacent avec un appareil permettant de lire la carte Vitale et les cartes mutuelles. Si l’ordonnance n’est plus à jour. Pas de panique. L’opticien qui bouge s’est associé à une start-up qui lui permet de mettre le client en lien, dans les 48 heures, avec un ophtalmologue.