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La science sait désormais pourquoi nous avons peur d’animaux inoffensifs

© crocodile eyes /AdobeStock @Георгий Лыкин
Pourquoi avons-nous aussi peur des araignées inoffensives que des crocodiles dangereux ? Une étude sur 17 000 personnes révèle que nos frayeurs sont souvent influencées par la culture et notre déconnexion de la nature.

Imaginez un crocodile surgissant devant vous : la peur est évidente. Mais pourquoi ressentons-nous parfois la même panique face à une petite araignée inoffensive ? Une étude menée sur 17 000 personnes révèle que nos frayeurs animales ne sont pas toujours rationnelles. Mais également qu’elles peuvent être influencées par notre environnement et notre culture.

La “biophobie” : une peur culturelle ?

Karl Zeller, chercheur en éco-anthropologie au Muséum National d’Histoire Naturelle, s’est intéressé à la biophobie, cette aversion envers certaines espèces ou milieux naturels. “Nous voulions quantifier cette émotion de peur envers les animaux”, explique-t-il. Son étude a classé 184 espèces selon leur niveau d’effroi. Résultat : les crocodiles et serpents venimeux arrivent en tête, ce qui semble logique. Mais des créatures totalement inoffensives, comme des araignées ou des chauves-souris, figurent aussi parmi les plus redoutées.

D’où vient cette peur irrationnelle ? Loin d’être purement instinctive, elle est souvent influencée par la culture et les médias. “Il suffit de penser aux films comme Les Dents de la Mer ou Harry Potter, qui véhiculent des représentations erronées de certaines espèces”, analyse Karl Zeller. Les requins, par exemple, sont fréquemment perçus comme des prédateurs dangereux, alors qu’ils sont bien plus souvent victimes des humains que l’inverse.

Plus on est déconnecté de la nature, plus on en a peur

L’étude souligne une tendance frappante : plus les gens vivent en milieu urbain, plus leur biophobie est marquée. En Asie, où les insectes sont parfois consommés, la peur des araignées est bien moindre qu’en Europe. “On a peur de ce qu’on ne connaît pas”, résume le chercheur. Dans les sociétés modernes, où l’on passe de moins en moins de temps en pleine nature, les peurs irrationnelles peuvent s’ancrer durablement.

Mais bonne nouvelle : ces peurs ne sont pas irréversibles ! Passer du temps dans la nature, observer les animaux de près et déconstruire les idées reçues sont autant de moyens de réapprendre à cohabiter sereinement avec notre environnement. Une démarche essentielle, non seulement pour notre bien-être, mais aussi pour la préservation des espèces injustement redoutées.

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