C’est une décision inédite en Europe : l’interdiction du tabac sur le domaine d’une station de ski. Cette première vient des Gets, en Haute-Savoie. Depuis le 17 décembre, les skieurs ne peuvent fumer ni sur les pistes ni sur les remontées mécaniques. Cinq zones fumeurs ont été aménagées.
Benjamin Mugnier, le directeur commercial et marketing du domaine, est à l’initiative de cette décision. « Tous les ans, on fait une journée de ramassage des déchets au printemps, déclare-t-il. L’an dernier, avec la centaine de bénévoles, on a retrouvé plus de 3 000 mégots. On peut imaginer qu’il y en a beaucoup plus sur le domaine. On s’est alors demandé pourquoi on n’arrivait pas à faire diminuer ce fléau sachant qu’on mène des actions de sensibilisation, et qu’on distribue des cendriers de poche depuis une quinzaine d’années. »
Une mesure de santé et environnementale
Résultat : il a eu recours à cette règlementation plus drastique qui s’attaque à la pollution et « il y a aussi un aspect santé. On souhaite réduire le tabagisme passif. Nous sommes une station qui accueille 30 % d’enfants », déclare celui qui a la charge du projet.
Plusieurs associations sont impliquées dans cette démarche « zéro mégot ». Il y a Tree6cyclope, basée au Pay basque, qui se charge de récolter deux fois par an les mégots ramassés dans la ville et sur le domaine. Difficilement recyclable, ce déchet est brûlé pour recréer de l’énergie. Aussi, Mountain Riders, qui a apporté son soutien, agit pour la valorisation de la montagne et la réduction de déchets dans ce milieu. Enfin, la Ligue contre le Cancer est l’initiative des Espaces sans tabac sur les plages, dans les parcs, en villes et maintenant en montagne.
Inspirer d’autres stations
Chaque hiver, la station de ski des Gets accueille environ 800 000 skieurs. Ceux-ci effectuent huit millions de passages sur les remontées. C’est d’ailleurs là qu’une bonne partie de mégots ont été retrouvés.
Alors, l’interdiction du tabac sur le domaine skiable est une mesure plutôt bien accueillie assure Benjamin Mugnier. « Notamment par les locaux qui vivent de la montagne et la retrouvent l’été. Ils sont donc bien contents si on peut réduire le nombre de mégots », dit-il. Le directeur commercial et marketing espère insuffler un mouvement en Europe : « On pense qu’on est dans le sens de l’histoire avec cette mesure et que, dans 10-15 ans, tout le monde y sera passé ».