Énergie : que vaut vraiment le gaz vert ?

Si le gaz vert ne change rien pour les utilisateurs de gaz fossile, comment cela se passe-t-il en coulisse, du côté des fournisseurs d’énergie et des agriculteurs ?

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Un gaz nouveau et des sites de production qui changent

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Passer au gaz vert : qu’est-ce que ça implique ?

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04:12

Gaz vert : quel est le rôle des agriculteurs ?

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08:15

Les énergies renouvelables permettent de se détacher des énergies fossiles, et notamment de la dépendance et de la pollution qu’elles impliquent. Si la meilleure façon de consommer mieux est de consommer moins, il reste cependant la possibilité de se procurer des énergies issues de matières renouvelables au niveau local. En France, nous développons le solaire, l’éolien, la géothermie, mais aussi le biogaz. C’est à ce dernier que nous allons nous intéresser.

Le biogaz ou gaz vert : qu’est-ce que c’est ?

« Il faut des porteurs de projet pour qu’un méthaniseur s’installe. On a plus de 120 méthaniseurs sur le territoire », explique Arnaud Bousquet, directeur régional GRDF Nouvelle Aquitaine. L’objectif : 100% de gaz vert, d’ici à 2050. C’est ainsi que Julien Hérault, éleveur installé en Nouvelle-Aquitaine, s’est allié à 16 autres agriculteurs pour construire un méthaniseur proche de leurs exploitations. « L’agriculteur le plus loin est à 10 km du méthaniseur. On produit en moyenne 130 nm³/heure ». Un nm³ étant comparable à environ 1L de carburant, les 17 agriculteurs produisent près de 130L de carburant par heure.

Pour limiter les débordements, le code de l’environnement limite à 15% de cultures dédiées à la méthanisation. Un agriculteur ne doit pas abandonner son activité principale pour produire du biogaz. « Le plus gros changement pour nous concerne l’organisation », explique Julien Hérault. Sur son exploitation, il récupère les effluents, c’est-à-dire les fluides résiduels de son activité agricole, et le fumier qu’il va envoyer dans le méthaniseur, puis récupérer pour répartir sur son sol. « La partie que l’on exporte aujourd’hui sur le gaz était déjà une perte de carbone qu’on ne maitrisait déjà pas lors des épandages à l’air libre », poursuit-il. Selon l’agriculteur, ce qui a certainement le plus changé est la gestion logistique des effluents qui demandaient des logistiques importantes et une organisation complexe. La méthanisation de ces 17 effluents permet un véritable engrais composé d’une concentration d’éléments fertilisants connus, uniforme et régulière. Pour les agriculteurs, cela représente également à terme un complément de revenu. Du côté des consommateurs, rien ne change.

Ce contenu audio a été diffusé le 04 décembre 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Camille Tribet

Journaliste

Agence de communication Perpignan