Mobilités : la Metstation réinvente le concept du parking

Supprimer des places de stationnement pour voitures pour créer un hub de mobilités douces avec casiers, recharges de batteries électriques et animations. C’est le parking nouvelle génération.

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Metstation, hub de mobilité nouvelle génération

Metstation, hub de mobilité nouvelle génération

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Metstation : plus de place pour la mobilité douce

Metstation : plus de place pour la mobilité douce

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Metstation : main dans la main avec l’association Vélo-cité

Metstation : main dans la main avec l’association Vélo-cité

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L’idée de la Metstation vient de Metpark, la régie métropolitaine de stationnement de Bordeaux Métropole, spécialisée dans le stationnement automobile. Mais les usages évoluent. Le vélo et la trottinette occupent désormais plus d’espaces dans les villes et les déplacements en véhicule à quatre roues reculent.

“Le parking n’est plus cette boite de béton qui renferme de la ferraille, comme on l’a construit pendant 50 ans”, explique Nicolas Andreotti, directeur général de Metpark. “Demain, le parking devra s’adapter aux nouveaux moyens de locomotion.” La première Metstation, inaugurée le 14 février dernier dans le centre-ville de Bordeaux, va pouvoir accueillir de la mobilité douce, certes, mais s’adapte aussi à l’électromobilité. Mille cinq-cents bornes électriques seront installés dans les parkings de la ville d’ici deux ans. Mais les parkings du futur devront aussi proposer d’autres services : des espaces de vie et à vivre.

Ainsi, les abonnés pourront y venir récupérer leur panier de fruits et légumes. Nicolas Andreotti est également impatient de proposer ponctuellement des évènements culturels dans ces lieux qui restaient, jusqu’à peu, le dernier endroit où on aurait pu imaginer un évènement récréatif.

Kits réparation et recharges batterie à disposition

La Metstation n’a en effet rien à voir avec l’idée que l’on peut se faire d’un parking. Relookés avec des teintes claires, les murs sont désormais plus lumineux et les espaces plus chaleureux grâce à des baies vitrées venues remplacer les cloisons opaques préexistantes.

Cet endroit spacieux permet d’accueillir tous les moyens de locomotion qui ne sont pas carbonés : vélos, vélos cargos, handy bikes, trottinettes. À l’intérieur, des dizaines de casiers permettent de ranger son poncho, son casque, son matériel vélo. Dans certains d’entre eux, des prises électriques permettent de recharger sa batterie. Les cyclistes pourront également bénéficier gratuitement de kits pour regonfler, réparer. À disposition, aussi, un distributeur de pièces détachées pour vélos, un guidage à la place pour indiquer les endroits libres où stationner, ou encore un showroom, un espace de démonstration pour les professionnels de la mobilité qui aimeraient exposer leurs nouveaux outils et matériels. 

La création de ce nouvel espace a nécessité la suppression de 28 places réservées jusqu’ici aux voitures, transformées en 250 places mobilités douces : un peu moins de 200 pour les vélos, une trentaine pour des vélo cargos, 7 pour les handybikes et une vingtaine pour les trottinettes. 

Anticiper les usages à venir

“Un pari qui n’en est pas un, puisqu’on ne fait que suivre les évolutions de la société”, explique Nicolas Andreotti. En effet, au niveau national et à Bordeaux, les parkings perdent chaque année entre deux et trois points de fréquentation. Toutes les grandes agglomérations encouragent leurs habitants à se déplacer en mobilités douces, à pied ou en transports en commun. Par conséquent, le taux de motorisation et le taux d’emploi des quatre roues baissent, et donc la fréquentation des parkings. Ce qui veut dire davantage de disponibilités pour d’autres usages. Aujourd’hui, 8% des déplacements sont effectués à vélo dans la métropole bordelaise. L’objectif est qu’ils atteignent 18% en 2030. Il faut bien penser, dès à présent, les structures pour accueillir ces vélos. 

Autre problématique, déjà d’actualité, celle du stationnement sur la voirie et des arceaux vélo pris d’assaut dans l’hypercentre. Sans oublier celle de la sécurité, avec des équipements de plus en plus coûteux à mettre à l’abri. La Metstation, c’est la promesse d’un local complètement sécurisé avec contrôle d’accès et vidéoprotection, auquel les cyclistes ne pourront pas accéder sans carte, badge ou QR Code. Avec un abonnement de 45 euros annuels, ils pourront accéder aux 17 locaux vélos de la Métropole. Lesquels ont vocation à se transformer les uns après les autres en Metstation. Objectif : mettre à disposition 3000 places de mobilité douce dans les deux prochaines années. 

Cette réalisation a été effectuée avec une association bien connue des cyclistes bordelais, Vélo-cité, qui œuvre à la mobilité vélo. “On les a associés dès le départ, de manière à ce qu’ils puissent réfléchir avec nous aux candidats pour la maîtrise d’œuvre et ils nous ont suivis tout au long de la procédure jusqu’à faire partie du jury de sélection”, insiste le directeur général de Metpark. C’est Olivier Oslislo du cabinet More Architecture qui a été retenu pour créer cette première Metstation de France. “C’est très important de travailler avec des cyclistes qui, au quotidien, connaissent leurs besoins.”

Cette première station nouvelle génération va aussi permettre, dans les mois qui viennent, de procéder aux ajustements éventuels. “Avec son ouverture, on va peut-être s’apercevoir qu’on a été trop ambitieux sur certains points et pas assez sur d’autres. Elle va donc nous servir de galop d’essai, ce qui va nous permettre d’ajuster par rapport aux besoins des utilisateurs pour les prochaines stations.”

Deux autres Metstation sont en cours de création dans l’agglomération bordelaise. L’une sera achevée d’ici l’été, l’autre avant la fin de l’année 2024.

Ce contenu audio a été diffusé le 27 février 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan