La science perce les secrets de la reproduction végétale

Des chercheurs de l’INRAE et du CEA ont franchi une étape significative dans la compréhension de la reproduction végétale. Ils ont révélé des détails cruciaux sur le processus de méiose, essentiel à la diversité génétique des plantes. Voici en quoi c’est une bonne nouvelle pour notre futur.

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La science perce les secrets de la reproduction végétale

La science perce les secrets de la reproduction végétale

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La reproduction végétale, pour sauver l’environnement

La reproduction végétale, pour sauver l’environnement

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Le coup de pouce de la science à la végétation

Le coup de pouce de la science à la végétation

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Des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) et du CEA viennent de percer une partie des secrets de la reproduction végétale. Cette nouvelle permettra dans un futur proche d’adapter les plantes aux difficultés de leur environnement et notamment la sécheresse.

Le cœur de l’étude se penche sur le complexe synaptonémal, une machine clé pour la méiose (division de la cellule). Ce complexe est composé de protéines interconnectées avec les chromosomes. Jusqu’à présent, toutes les protéines contribuant à la construction de ce complexe étaient des énigmes à résoudre. Mais…

Révélation de deux nouvelles protéines clés

Les chercheurs ont utilisé des approches innovantes, telles que l’intelligence artificielle et la microscopie à haute résolution. Ils ont ainsi pu identifier deux nouvelles protéines du complexe synaptonémal. Ces protéines se révèlent être des acteurs clés dans le déroulement de la méiose.

Lorsque ces deux protéines sont absentes, l’architecture du complexe synaptonémal est perturbée, ce qui entrave le bon fonctionnement des échanges entre les chromosomes et la transmission aux gamètes. Cette découverte ouvre donc la voie à des applications pratiques, pour améliorer la résistance des plantes.

Vers des plantes plus résistantes ?

Comprendre comment ces protéines influencent la méiose offre des pistes pour améliorer la création de nouvelles variétés de plantes. L’objectif est de développer des plantes résistantes aux maladies, mais également capables de prospérer dans des conditions environnementales difficiles. Cela devrait permettre aussi d’augmenter les rendements.

La particularité de cette avancée réside dans le fait que les deux protéines nouvellement découvertes sont présentes dans la plupart des plantes à fleurs. Cette universalité ouvre la voie à des applications généralisées, offrant la possibilité d’appliquer ces découvertes à diverses espèces végétales.

L’éthique et la nécessité climatique

Cette avancée suscite des questions éthiques. La possibilité de modifier génétiquement les plantes pour améliorer leurs caractéristiques soulève des préoccupations. Cependant, à l’heure où notre planète fait de plus en plus face à des épisodes répétés de sécheresse, se pose la question d’adapter la vie au changement climatique.

Les prochaines étapes : un avenir prometteur

Au-delà de son impact sur la génétique des plantes, cette recherche ouvre la voie à une collaboration plus étroite entre la recherche fondamentale sur la reproduction végétale et les applications pratiques dans l’agriculture et l’horticulture. Comprendre les mécanismes moléculaires offre des approches plus ciblées qui pourraient servir dans l’agriculture, et même éviter l’utilisation de produits chimiques et pesticides.

Les chercheurs envisagent déjà les prochaines étapes de leur exploration. Ils espèrent que ces découvertes serviront de base solide pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire et à l’adaptation des cultures aux changements climatiques.

Ce contenu audio a été diffusé le 11 janvier 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Mathieu Nougue

Journaliste

Agence de communication Perpignan