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En France, près de 900 000 personnes âgées souffrent d’isolement. Face à ce constat alarmant, Olivier Pepe a imaginé Lily, une tablette sans apprentissage, proactive et interactive. Elle a été développée par Linkia. Cette start-up lyonnaise crée des solutions numériques pour favoriser le soutien à domicile des personnes dépendantes ou en situation de handicap.

Favoriser le maintien à domicile des personnes dépendantes avec Lily
Un appel visio avec Lily

Après trois et demi de recherche et de développement, cette tablette a vu le jour en juin 2022. Elle s’adapte donc au profil cognitif et permet de rendre accessible le numérique à ce public fragilisé. Stéphanie Grenard, directrice commerciale, explique que Lily se comportera différemment selon l’utilisateur. Par exemple, si la personne souffre d’Alzheimer, les alarmes et rappels de Lily s’adapteront à cette situation.

Favoriser le maintien à domicile des personnes dépendantes avec Lily
Lily, la tablette de Linkia

La tablette de Linkia permet aussi de soulager la charge mentale des aidants. Un aidant est un proche qui va être en lien avec la personne âgée ou en situation de handicap. Avec Lily, l’aidant va pouvoir aider à distance l’utilisateur.

Selon Stéphanie, Lily est aussi adaptée aux personnes souffrant de troubles de la mémoire. Extrêmement simplifiée, elle devient une prothèse mémorielle. L’été, elle rappelle la nécessité de boire de l’eau ou soutient la mémoire lors d’un appel avec des proches. Ces derniers peuvent également envoyer des souvenirs et des photos à Lily qui les transmettra ensuite à l’utilisateur lorsque celui-ci sera présent. Stéphanie utilise d’ailleurs cette tablette pour sa belle-mère et elle affirme avoir complétement adopté Lily !

Lectures de contes, ateliers cuisine, gymnastique douce : une fois par semaine, l’EPHAD de Tourcoing reçoit la visite des enfants de la crèche voisine pour partager une activité commune.

“Il suffit de traverser le jardin pour que les enfants puissent aller voir les personnes âgées. Les activités ne doivent pas être infantilisantes pour les personnes âgées, tout en restant accessibles aux enfants”, explique Audrey, employée au sein de la crèche de Tourcoing.  

Une crèche spécialisée dans le lien intergénérationnel  

“Pour les personnes âgées, la présence des enfants stimule, brise un sentiment de solitude et parfois bouleverse leur existence. Lors de la venue des personnes âgées à la crèche, certains seniors ne voulaient même pas rentrer à l’Ephad !” ajoute Audrey. La crèche de Tourcoing où elle travaille fait partie du réseau de crèches Rigolo comme la vie, où chaque établissement a sa propre spécialité.

“Une crèche est spécialisée dans l’accueil d’enfants atteints de polyhandicap, par exemple. La nôtre est axée sur le lien intergénérationnel.”  

330 000 personnes seraient sans domicile fixe en France, selon la Fondation Abbé Pierre. Un chiffre en hausse, avec 30 000 personnes en plus comparée à 2022. Dictées par leur foi chrétienne et par l’envie de partager des moments de bonheur avec des sans-abris, Raphaëlle et son amie ont lancé leur association Y’a d’la joie. À l’époque, elles ont à peine 17 ans. “Beaucoup d’amis se sont greffés à ce projet. Par conséquent, nous sommes tous très jeunes. Cette joie, cette spontanéité de la jeunesse est un peu le ciment de cette asso”, confie Raphaëlle. 

Un album avec les sans-abris

L’asso Y’a d’la joie organise des maraudes où des bénévoles partent à la rencontre des sans-abris avec leurs guitares et de quoi manger. L’objectif : redonner le sourire aux sans-abris grâce à la musique. “La première fois que nous sommes allés voir les gens de la rue avec nos guitares et nos enceintes, ils étaient assez étonnés. Mais souvent, ils finissent par chanter avec nous et nous demandent de revenir. C’est un peu comme si on était en soirée, mais avec des sans-abris. C’est très marrant”, décrit Raphaëlle, désormais âgée de 20 ans.

Y’a de la joie propose aussi des séances de chants collectifs. L’association a par ailleurs sorti l’album “Vivace” en octobre 2022, sur lequel des sans-abris et des chanteurs professionnels ont pu faire de la musique ensemble.  

À Caluire-et-Cuire, à côté de Lyon, l’organisme de formation AEFS, Access Exam Formation Sécurisée, facilite le parcours d’insertion des personnes sourdes et malentendantes. La directrice générale, Ginette Coste, a évolué au sein d’une famille sourde. Elle a pour langue maternelle, la langue des signes française, la LSF.

Très jeune, elle a rêvé d’universaliser cette langue afin de lutter contre l’isolement de cette communauté sourde. Elle explique que les personnes sourdes et malentendantes sont isolées de la société, car leur langue est différente de la nôtre. La LSF utilise un canal gestuel et visuel alors que nous avons plutôt l’habitude d’utiliser un canal vocal. Avec ces barrières quotidiennes, elles sont tenues à l’écart de l’information, de l’emploi ou encore de la formation. Pour répondre à cette problématique, l’AEFS a créé l’application Les Signes de Voltaire en collaboration avec la Fondation Voltaire.

Cette application web et en libre accès permet à chacun d’apprendre facilement la langue des signes française. La pédagogie s’appuie sur la technique de l’ancrage mémoriel pour retenir au mieux les mots signés. Les Signes de Voltaire donne ainsi accès à mille mots signés et quelque 200 phrases simples. Ces phrases renvoient à trois univers différents, le personnel et familial, le social et citoyen et enfin l’univers professionnel. Avec les Signes de Voltaire, l’apprenant accède à une palette importante de signes pour entrer facilement en contact avec une personne sourde.

Ginette explique également le rôle de l’AEFS. Cet organisme de formation spécialisé prend le relais dans l’interaction et propose la correction des gestes signés. Pour elle, cette application permet par ailleurs de sensibiliser la société. Les Signes de Voltaire prouve ainsi que la langue est une des principales problématiques de la communauté sourde et qu’il est possible ensemble de franchir ces barrières.

Depuis septembre 2021, le collectif Syklett à Lorient (Morbihan) propose un service de transport original aux personnes âgées. Un service de transport à vélo triporteur appelé Happy Syklett. Le service est destiné aux personnes à mobilité réduite. Mais aussi à tous les habitants de Lorient et de Lanester âgés de plus de 60 ans.

Ces triporteurs permettent un transport gratuit, écologique et rapide dans une agglomération où la voiture est encore très prisée. C’est aussi l’occasion de redonner des sensations de vélo à celles et ceux qui en sont privés par la maladie, le handicap ou tout simplement par les aléas de la vieillesse. Au-delà du transport et du vélo, c’est aussi l’envie de recréer du lien social qui domine.

Aujourd’hui, six triporteurs rouges sillonnent les routes de l’agglomération bretonne. Les trois premiers ont été achetés en 2018 avec une aide de la Fondation SNCF. Grâce à eux, les bénévoles ont commencé à proposer des balades aux résidents des Ehpad de l’agglomération de Lorient. En 2021, grâce à la fondation Decathlon, trois autres triporteurs ont été achetés, dont un pour accueillir les fauteuils électriques.

Au-delà du service Happy Syklett proposé, le collectif a aussi testé un service de transport à la demande en triporteur en 2022. Si le service a fait un carton auprès des utilisateurs, il s’est arrêté au bout de six mois faute de financement. Enfin, le collectif propose des cours de vélo pour adultes, et ce, quelque soit l’âge.

Pour aller plus loin > Bretagne : cette association œuvre pour la mobilité en milieu rural

“Mens sana in corpore sano” : un esprit sain dans un corps sain ! On le sait, l’activité physique peut prévenir, soigner ou éviter la récidive de certaines maladies chroniques, les maladies cardiovasculaires, le diabète…

Le sport permet aussi de libérer des endorphines, de la dopamine qui ont un impact sur le moral. Bref, les bénéfices du sport sur le plan santé ne sont plus à prouver. Et s’il était aussi bénéfique pour le cerveau et lutter contre la maladie d’Alzheimer ?

Sport et cerveaux, les meilleurs alliés

Toutes les études scientifiques portant sur le sujet le confirment. Les personnes pratiquant une activité physique modérée ou élevée réduisent d’environ 30% le risque de développer une maladie neurocognitive par rapport à celles qui n’en pratiquent que très peu.

Cela peut s’expliquer par plusieurs phénomènes :

Les résultats des études préconisent une activité physique au minimum trois fois par semaine. Idéalement, 60 minutes par jour pour des activités modérées comme la marche ou le cyclisme. Et des entraînements plus intenses à certains moments.  

Sport et Alzheimer : quelle relation ?

En protégeant le cerveau, l’homme prévient logiquement les maladies neurocognitives comme Alzheimer. Raison pour laquelle il est important de faire une activité physique le plus tôt possible. « On a découvert une phase silencieuse de la maladie d’Alzheimer. Elle peut durer entre 15 et 20 ans avant la survenue des premiers symptômes. Alors, le plus tôt on commence, le mieux c’est », explique le Dr Marion Lévy, responsable études et Recherches pour la Fondations Vaincre Alzheimer.

Pour les personnes déjà touchées par Alzheimer, le sport peut être aussi bénéfique. Si les séances sont bien adaptées, il va notamment permettre de conserver le plus longtemps possible certaines capacités motrices et cognitives. Il faut néanmoins trouver des fédérations sportives formées à la question qui seront capables de prendre en charge les patients. 

Montres connectées, bouton d’appel en cas d’urgence, applications e-santé… La téléassistance progresse chez les seniors et contribue au maintien à domicile plus longtemps, en meilleure santé.

Alain Monteux est le président de Tunstall et le vice-président de l’Association française de téléassistance. Interview.

AirZen Radio. Qui est concerné aujourd’hui par la téléassistance et les solutions connectées de maintien à domicile ?

Alain Monteux. Quand on parle de téléassistance, on parle de solutions technologiques qui connectent le domicile à une centrale d’écoute. En d’autres termes, des téléopérateurs disponibles pour vous rassurer ou prévenir les secours en cas de besoin. En France, il y a 650 000 bénéficiaires. On est sur une population majoritairement féminine, à plus de 80%.

Sait-on si cela permet le maintient à domicile plus longtemps et en meilleure santé ?

Si on prend une population de plus de 75 ans, la téléassistance équipe 10% de cette tranche d’âge de personnes qui peuvent rester chez elles. C’est important parce qu’aujourd’hui la France compte plus de 14 millions de seniors de plus de 65 ans. Et on sait que d’ici 2040, ils pourraient représenter un tiers de la population. Donc, il faut leur permettre de rester dans le lieu de leur choix le plus longtemps possible.

De quoi parle-t-on lorsqu’on fait référence à des solutions connectées ?

Des solutions qui vont permettre de vous protéger chez vous ou lors de sorties quotidiennes. Qui vont permettre de détecter des situations critiques. Ou encore de faciliter la vie des aidants. Si je rentre dans le détail, si vous êtes sur des solutions à domicile, mobilité ou domotique, on a des objets du quotidien : le bouton d’appel sur un bracelet ou un collier, des montres pour vous géolocaliser en cas d’urgence ou si vous êtes perdu. On va aussi parler de dispositif comme de l’éclairage nocturne automatique si vous vous levez pour aller aux toilettes la nuit, etc.

Les jeunes sont ultra-connectés, c’est moins le cas pour les seniors. Comment les accompagne-t-on ?

Chez Tunstall, par exemple, nous avons fait le choix d’accompagner toutes nos installations d’une visite à domicile. On forme systématiquement la personne pour qu’elle se sente à l’aise dans son utilisation. L’aspect prise en main et apprentissage et très important. Et puis cela va dans les deux sens. Notre centre d’assistance gère 3 millions d’appels par an, 2 millions d’appels entrants et 1 million d’appels sortants. Car, nous aussi, nous les appelons pour vérifier que tout va bien.

Que doit-on faire pour s’équiper en téléassistance ?

Eh bien, il faut d’abord connecter un organisme de téléassistance. Il en existe toute une variété. Ensuite, un téléopérateur ou une téléopératrice vous contactera. Il ou elle évaluera avec vous vos besoins : êtes-vous déjà tombé, êtes-vous autonome, avez-vous une pathologie, êtes-vous bien entouré… ? Il y a aussi la problématique du financement. Je vous rappelle que la téléassistance est un service à la personne et bénéficie d’un service d’exonération d’impôts à 50%.

Le mouvement Habitat et Humanisme est né il y a 35 ans pour répondre à l’exclusion et à l’isolement des personnes en difficulté. Selon la Fondation Abbé Pierre, plus de 4 millions de personnes sont aujourd’hui mal-logées ou non logés en France.

Bernard Devert était un professionnel du logement avant de devenir prêtre et président fondateur du mouvement Habitat et Humanisme. Il aimerait créer des mixités sociales grâce à des lieux accueillants et bienveillants. Pour lui, l’acte de construire renvoie à un acte de prendre soin de la personne. Avec l’aide de la métropole de Lyon et de la communauté des sœurs Clarisse, il a ainsi imaginé la Résidence Sainte-Claire.

Lyon : La résidence Sainte-Claire, un habitat convivial et inclusif
La résidence Sainte-Claire portée par Habitat et Humanisme

Au sein d’un quartier résidentiel de Caluire-et-Cuire, à côté de Lyon, cette résidence se veut être un lieu de vie inclusif et convivial. Cet habitat accueille aujourd’hui 11 seniors et 12 personnes sourdes et malentendantes. Pour Bernard, la résidence n’est ni une structure de service, ni un EHPAD. Chaque personne vit dans son propre appartement et ne se retrouve pas enfermée dans une situation de dépendance.

La résidence Sainte-Claire est un habitat inclusif où les personnes vivent ensemble malgré les difficultés et les handicaps. Les pensionnaires gardent leur autonomie et participent à des rencontres et à des animations au sein de l’établissement. Bernard se rend compte que ce type de fonctionnement permet aussi aux personnes de traverser leur handicap et de créer de vrais liens fraternels.

Corentin Metgy et son frère ont cherché une idée pour offrir des moments d’évasion à leur grand-mère résidant en EHPAD. Ensemble, ils ont adapté la technologie de la réalité virtuelle pour la faire voyager. Très vite, les soignants ont compris l’intérêt de cette idée et Corentin a commencé à faire de nombreuses recherches. Ils se sont rendu compte que les bienfaits thérapeutiques de la réalité virtuelle avaient déjà été mis en évidence par des recherches cliniques, il y a une vingtaine d’années.

Corentin travaillait déjà dans ces nouvelles technologies et a pu adapter cette technologie aux secteurs sanitaires et médico-sociaux. Avec Lumeen, ils proposent des casques de réalité virtuelle pour les personnes âgées ou les personnes en situation de handicap.

Illuminer le quotidien des personnes âgées avec Lumeen
Les fondateurs de Lumeen

Les différents programmes développés par Lumeen

Aujourd’hui, plus de 400 structures sont équipées par Lumeen qui a développé plusieurs expériences immersives. Le premier programme offre des moments d’évasion aux participants. Une centaine de vidéos composent le catalogue. Il est alors possible de visiter les pyramides d’Égypte ou encore de nager avec les dauphins. Ces expériences sont souvent accompagnées d’un temps d’échange et de partage.

Le deuxième programme se tourne vers la relaxation et a été conçu en collaboration avec les hypnothérapeutes des Hospices Civiles de Lyon. Ce dispositif permet de détourner l’attention de la douleur pendant des soins complexes.

Enfin, Lumeen a imaginé un programme de réminiscence qui propose aux personnes des expériences personnalisées, comme redécouvrir le quartier de leur enfance. Cette activité stimule la mémoire et les souvenirs.

Le dispositif Lumeen testé sur des personnes âgées

Corentin explique avoir mis du temps pour casser l’image de la réalité virtuelle afin de la rendre crédible. Et pourtant, cette solution, reconnue aujourd’hui comme dispositif médical, assure des moments de bien-être et d’évasion. Elle accompagne à la réduction de la consommation médicamenteuse, calme l’anxiété et atténue la douleur. Des études sont par ailleurs en cours concernant l’impact de cette technologie sur les troubles du comportement.

Cette expérience de réalité virtuelle peut également se faire en groupe. Elle pousse ainsi les personnes à créer des liens et contribue à la prévention de la perte d’autonomie. Corentin est confiant en l’avenir. Il conclut que Lumeen fait ressortir les émotions positives des participants.

L’association Lianes a été créée à Strasbourg en 2003. Son objectif : créer, faciliter et maintenir le lien entre l’humain et l’animal. L’animal joue alors un rôle de médiateur. “Liane est l’acronyme de lien avec l’animal et contre l’exclusion sociale. Cette association est née du constat que les personnes en situation de précarité ont souvent, comme dernier lien affectif, un animal de compagnie. À l’heure actuelle, aucun service public ne les accompagne lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés pour s’en occuper”, relate Julie Caron. 

“L’animal apaise l’homme”

Les missions de Lianes sont multiples. “Quand un propriétaire d’animal est hospitalisé, par exemple, un bénévole peut venir à son domicile pour nourrir ou sortir son chien. Cela évite des négligences qui peuvent avoir lieu”, précise Julie.

L’antenne bisontine de l’association Lianes va notamment mettre l’accent sur les ateliers de médiation animale. “On peut aussi se rendre dans des structures médico-sociales. L’animal va apporter beaucoup d’apaisement et de bien-être à des personnes en situation de handicap, par exemple. C’est un vrai moment de bonheur, loin de leur quotidien médical.”  

Si vous habitez Strasbourg ou Besançon, Lianes recherche toujours de nouveaux bénévoles.

Vous pouvez contacter l’association sur cette adresse mail : lianes.besancon@gmail.com

Depuis 19 ans, le site MDRS enquête de façon anonyme dans les maisons de retraite. Chaque année, il dévoile son palmarès.

David Jacquet, le fondateur du site, explique que cela repose sur deux approches complémentaires. « La première fait suite aux investigations de nos enquêteurs lors de visites réalisées au cours de l’année 2022, sur ce qui se fait de mieux en terme d’hébergement, de services, de rapport qualité/prix. Ainsi que la mise en lumière sur les actions intéressantes menées par les groupes au niveau national. La deuxième approche a vu le jour en 2018, avec la création d’un concours pour découvrir ces maisons de retraite de l’intérieur, sous un angle différent, à travers leur initiative, leur créativité, leur humour. Salariés, résidents et familles sont à l’initiative de ces projets. »

Soixante-dix EHPAD figurent dans le palmarès. Parmi eux, la Maison Claude de France, à Chailles, dans le Loir-et-Cher. L’équipe et les résidents ont eu envie de s’essayer à la danse en miroir intergénérationnelle.

« Nous avons souhaité participer au concours car nous avions envie de montrer des images positives. Et lorsque j’ai présenté le projet à l’animatrice et à l’équipe, nous en avons parlé aux résidents. À l’aide d’une intervenante et de notre animatrice, l’idée de faire participer les enfants du personnel a commencé à émerger. La danse en miroir permet de parler de la vieillesse et de montrer ce que peut être un EHPAD. Cette danse crée un reflet pour aller de génération en génération », explique Ludivine Piteux, directrice de la maison Claude de France.

« Il y a quelques années, un membre de ma famille est parti à la retraite. Pour le soutenir, je lui ai fabriqué un calendrier pour l’année à venir avec, chaque mois, des activités à faire, à découvrir », explique Laure Alonzo. Elle a muri cette initiative lors de son congé maternité, qui lui a permis de se lancer dans l’entrepreneuriat avec la Malle d’Aventure.

Finie la banque, dorénavant, chaque trimestre, elle propose une box culturelle pour découvrir un personnage historique et l’art qui y est lié. Eugénie Brasier pour la cuisine, Olympe de Gouges pour l’art oratoire, Jules Verne pour le voyage… Il faut trouver des personnages inspirants qui ont pour passion une activité passionnante.

Des malles de savoirs et de souvenirs

« Depuis que je suis petite, je fais des choses qui ont du sens pour les autres. J’aime créer des choses qui motivent », confie Laure Alonzo. Le passage à la retraite étant un moment crucial pour le lien social, Laure Alonzo sent bien que les seniors sont en demande d’activités, pour apprendre de nouvelles choses et de rester connectés à la société.

Suite aux boxes culturelles, elle a donc développé une offre d’animation pour les établissements pour seniors. “Ce sont des excuses pour échanger sur les souvenirs de chacun”, explique l’entrepreneuse. Proposer des activités permet aussi de lutter contre les visites silencieuses, lors desquelles on ne sait pas quoi se raconter. La Malle d’Aventure propose aussi des conférences à destination du public à domicile et travaille avec ses équipes sur un carnet pour les aidants.

Plusieurs fois par an, à la Maison de la Culture et des Jeunes du 6e arrondissement de Lyon, des petits groupes se forment et apprennent à se découvrir. Ces rencontres inédites sont le fruit de l’association Panach’âges.

Lyon : Retisser les liens de proximité par la rencontre et le partage
Association Panach’âges

Claire Batt a connu la solitude alors qu’elle était mère au foyer. En 2019, elle a donc pensé un lieu de soutien à la parentalité avec Panach’âges. Lors de ces après-midi, chacun peut se retrouver pour partager des moments bienveillants et conviviaux. Les parents, accompagnés de leurs enfants ou non, prennent du temps pour eux et font la connaissance de personnes ouvertes et enthousiastes. Que ce soit des retraités ou des étudiants, les participants créent des relations de proximité et luttent contre l’isolement.

Claire aimerait créer un village bienveillant et sécurisant dans son quartier. Lors de ces rencontres, chacun est accueilli avec le tutoiement. Selon la jeune femme, le vouvoiement est déjà une discrimination par l’âge et le tutoiement produit rapidement une proximité relationnelle. En fonction des envies des participants, de nombreuses activités sont proposées mais il n’est pas obligatoire d’y participer. Claire prône la liberté de chacun et est toujours émerveillée par les relations intergénérationnelles qui se créent.

Certains préjugés tombent et les discussions s’enrichissent par les expériences personnelles. Les participants peuvent partir quand ils veulent et Claire veut ainsi prendre soin des jeunes parents. En créant des liens entre générations, elle espère réactiver les solidarités naturelles dans son quartier. 

Le 4 février dernier, à Lyon, la pièce de théâtre “Parkinson qui peut” a conquis les spectateurs. Face à une salle pleine, la troupe de théâtre API Gones dell’Arte a enchaîné les chants, les danses et les rires. La particularité de cette représentation était portée par les comédiens eux-mêmes. Certains souffraient de la maladie de Parkinson et ont continué de jouer malgré l’évolution de la maladie. Cette pièce a été coproduite avec France Parkinson et revient sur la semaine d’un parkinsonien.

Que ce soit les courses au supermarché ou un cours de tango, la pièce s’est révélée avec humour et émotion. Écrite par Jacques Pommier, “Parkinson qui peut” met en lumière ces personnes souffrant de la maladie et tourne certaines scènes en dérision.

Lyon : Une pièce de théâtre jouée par des parkinsoniens
Alain Montandon
Lyon : Une pièce de théâtre jouée par des parkinsoniens
Alain Montandon

Pour Alain Montandon, le président d’API Gones dell’Arte, il est important de sensibiliser avec humour. Il prend l’exemple de la partie de cartes où les parkinsoniens profitent de leur maladie pour tricher. La pièce s’est par ailleurs adaptée à chaque comédien et ces derniers ont pu montrer au grand public leur vie quotidienne avec la maladie.

Selon Alain, la grande force de ce spectacle réside également dans la vision des comédiens. Ce sont eux qui ont fait évoluer le spectacle et ont tourné chaque situation en positif. Alain revient aussi sur les bienfaits du théâtre pour les participants. À ses yeux, le théâtre permet de mieux vivre la maladie et de casser l’isolement de ces personnes. Il est heureux d’avoir rencontré une équipe si merveilleuse et attachante avec “Parkinson qui peut”.

Pour les prochaines représentations d’API Gones dell’Arte, rendez-vous ici.

Le moment de prendre sa retraite est souvent vu comme une étape cruciale dans la vie. Cela signifie la fin d’une carrière professionnelle et le début d’une nouvelle vie, remplie de liberté et de loisirs. D’un temps contraint à un temps choisi.

Cependant, ce passage peut être stressant et effrayant. Elizabeth Couzon est psychologue clinicienne et autrice du livre “Être un retraité heureux”. Pour aider les personnes à aborder cette période de transition en toute confiance et en toute sérénité, elle donne quelques astuces.

Durant le confinement, Lilwen a rencontré de nombreuses personnes âgées et isolées lors de ses missions avec la Croix-Rouge. Elle a commencé à échanger des lettres avec Jacqueline et, rapidement, elle s’est rendu compte des bienfaits de cette correspondance. En plus de lutter contre l’isolement de Jacqueline, ces lettres permettaient à Lilwen de découvrir une époque peu connue.

Ecrire des lettres pour lutter contre l’isolement des personnes âgées
Appelle ta Jacqueline

La jeune fille a ainsi décidé de fonder l’association Appelle Ta Jacqueline. Elle s’adresse essentiellement aux jeunes et leur propose d’écrire des lettres destinées aux personnes âgées. Lise Lemoing est bénévole à cette association et, selon elle, les jeunes ont beaucoup de choses à apprendre de leurs aînés. Quant aux seniors, ces correspondances leur permettent aussi d’appréhender les nouvelles générations et de comprendre les évolutions de la société.

Lise explique qu’il est important de remettre à jour l’écriture pour que les jeunes puissent se détacher des réseaux sociaux. Chaque lettre destinée à une personne âgée est unique et personnel. Il est possible de parler aux personnes âgées de ses passions, de ses études ou ses derniers voyages. Selon Lise, poser des questions est également essentiel afin d’établir une véritable correspondance.

Une fois récoltés, les courriers sont ensuite envoyés à des EHPAD faisant partie de cette initiative. Ces petites attentions peuvent aussi être adressées à des personnes isolées. Pour Lise, Appelle Ta Jacqueline motive les jeunes à s’engager contre l’isolement des seniors. Ces valeurs de partage, de solidarité et d’entraide sont soutenues par une équipe d’étudiantes motivées et engagées à préserver la mémoire des personnes âgées.

Le déménagement est source de stress pour la plupart des personnes qui le vivent. Pour les publics les plus fragiles, cette étape peut être encore plus difficilement vécue. Que l’on soit en situation de handicap, avancé en âge ou que l’on sorte par exemple d’une longue période de maladie.

Pour tenter de répondre à cette problématique a été lancé Myjugaad.

Accompagner les plus fragiles pour la mobilité résidentielle

« Cela veut dire débrouillardise et système D en langue indienne. Faire beaucoup et avec peu », explique Xavier Delahaye, son fondateur. L’entreprise, qui appartient à l’économie sociale et solidaire, accompagne certains publics à la mobilité résidentielle. Xavier, qui travaillait avant dans le secteur du déménagement, a remarqué qu’il n’existait aucun service dédié pour les publics les plus fragiles.

« Nous ne sommes pas une boîte de déménagement. Nous sommes là pour faciliter, accompagner. Cela va de la mise en carton jusqu’aux démarches administratives en passant par le ménage. » Le réseau d’accompagnateurs s’étend sur toute la France. Il s’agit généralement de professionnels du médico-social, spécialement formés par l’entreprise.

À quoi penser avant et pendant son déménagement ?

La première chose, selon Xavier Delahaye, est de faire le tri entre ce que l’on garde et ce que l’on laisse. « Au grand âge, on change souvent de logement pour aller vers quelque chose de plus petit et on ne peut donc pas amener tous ses meubles. MyJugaad est là pour aider à trier », dit-il.

Ensuite, il faut aussi s’occuper des démarches administratives. « Si vous changez de région, il faut refaire la carte grise, relocaliser l’assistance malade… Tout un tas de choses qui se font désormais numériquement et qui peuvent être difficiles à entreprendre », ajoute-t-il.

MyJugaad – capture d’écran

L’étape suivante est de trouver le prestataire. Que l’on soit senior ou en situation de handicap, la mise en carton peut être difficile ou même impossible. MyJugaad travaille avec toute une série de déménageurs agréés et habitués à ce type de publics.

Enfin, il y a l’arrivée dans le nouveau logement. « Nos accompagnateurs aident à déballer les cartons, installer, nettoyer, remettre la tringle à rideau ou brancher la fibre. » Autant de gestes qui paraissent anodins pour tout un chacun, mais qui peuvent se révéler des véritables défis pour les plus démunis.

Combien ça coûte ?

Selon le public qui a recours à ce service, cela peut ne rien coûter du tout. MyJugaad collabore avec des partenaires engagés, des assureurs, des bailleurs, des mutuelles ou des caisses de retraite.  

« Attention, l’accompagnement peut être pris en charge, mais pas le déménagement en lui-même. Mais comme nous sommes coordinateurs, nous faisons en sorte que cette partie soit la moins coûteuse possible. » Pour l’instant, MyJugaad a accompagné quelque 2000 personnes depuis 2019.

Des étudiants pour aider et accompagner les personnes seniors à faire leurs courses dans les grandes surfaces. Héloïse Lamotte, jeune entrepreneuse de Perpignan, est à l’origine de ce projet inédit en France. Avec son entreprise Mains d’Argent, elle a créé le premier service intergénérationnel de compagnons d’emplettes.

Et l’idée, elle l’a eu presque par hasard explique-t-elle : « Un jour, alors que je faisais des courses, j’ai vu ce qu’il se passait autour de moi. J’étais entouré de 8% de personnes âgées. Je voyais que ces clients faisaient face à beaucoup de situations délicates lors de leurs parcours d’achat. » Lire la description des produits, porter les courses dans les rayons et surtout décharger les produits une fois en caisse… Pour Héloïse, voir les difficultés rencontrées par certains seniors lors de leurs courses a été le déclic.

D’autant plus qu’après quelques recherches, la jeune femme a également découvert que beaucoup de personnes âgées souffraient d’isolement social. Plus de 2 millions de seniors en France seraient concernées, selon le dernier baromètre annuel des Petits Frères des Pauvres. Face à ce constat, Héloïse a donc décidé de réagir.

Une aide pour les courses qui va s’étendre

Elle a ouvert en octobre 2021 son entreprise Mains d’Argent et son service gratuit d’accompagnement des seniors dans les grandes surfaces, lors des courses. Car si le service est gratuit pour ces derniers, il est payant pour les grandes surfaces qui le mettent en place et paient les étudiants compagnons d’emplette. L’objectif étant aussi de créer de l’emploi et de permettre aux étudiants d’avoir accès à un premier emploi.

À ce jour, trois magasins Intermarché des Pyrénées-Orientales utilisent le service chaque semaine. Il a également été testé en Bretagne dans plusieurs magasins et s’apprête à être déployé dans d’autres villes comme Nice, Bordeaux ou encore Toulouse. Héloïse Lamotte a également souhaité reproduire ce service dans les maisons de retraite en créant le premier service de « compagnie de vie ». Deux résidences de Perpignan ont déjà accueilli les premières équipes de Main d’Argent.

Pour aller plus loin > Des étudiants proposent des activités culturelles à des séniors

C’est dans le 9e arrondissement de Paris, non loin de la librairie Book Nook, que nous avons rendez-vous. Malgré la pluie, une vingtaine de participants ont pu se déplacer pour vivre un moment unique organisé par Etoilés et Solidaires : des repas intergénérationnels.

L’association, fondée par Marie Guillois et présidée par Jessica Martin Dugast, a pour but de lutter contre l’isolement des personnes âgées. Si les longs repas à table sont une tradition bien française, ils peuvent être de moins en moins fréquents avec l’âge. Alors, avec un chef étoilé, une personnalité ou avec des salariés de divers horizons, Étoilés et Solidaires crée du lien.

Des repas intergénérationnels, des moments uniques

Ce jour-là, pendant 4 heures, au fil des entrées, plats, desserts, les aînés et les salariés font connaissance. Entre les rires, les sujets d’actualité ou les confidences, ce moment hors du temps permet aussi à Yvette de partager diverses expériences. « C’est vrai qu’on est parfois déconnecté du monde du travail », explique-t-elle. C’est donc avec beaucoup d’attention qu’elle écoute les péripéties professionnelles de Jessica. Pour les salariés aussi c’est l’occasion de déconnecter et partager des expériences différentes. Au moment du dessert, les bougies sont allumées pour l’anniversaire de Raymond. « Je suis un homme heureux, je n’ai pas honte de le dire », témoigne l’octogénaire.

Ces repas intergénérationnels ne se déroulent pour l’instant qu’à Paris. Mais ils pourraient se multiplier dans d’autres départements de France. « On a répondu à un appel à projet en Bourgogne. Mais les enjeux ne sont pas les mêmes hors de la capitale. Ce n’est pas toujours simple à organiser mais ça vaut le coup », explique présidente de l’association. Pour soutenir l’association, il est possible de faire un don sur leur site internet.

L’isolement social touche particulièrement les personnes âgées. En France, un senior de plus de 75 ans sur trois est exposé à un isolement relationnel. Ce n’est pas une fatalité, car il existe des solutions pour rompre l’isolement des personnes âgées, notamment en s’appuyant sur la technologie. Des applications « clé en main » peuvent aider à renouer ou recréer du lien social. Que ce soit avec la famille ou la société. C’est le cas de Linote, Sunday et Fingertips.

Linote est une société créée par Anthony Tresontani. Tout est parti d’une histoire personnelle. Sa grand-mère vit avec la maladie d’Alzheimer depuis plusieurs années. Lors de chaque repas de famille, un proche doit assurer son transport.

Quand cette mission a été confiée à Anthony, il appréhendait son arrivée chez elle, de peur qu’elle ne se soit pas préparée pour l’événement. Il s’est alors interrogé : comment rappeler à une personne qui a des problèmes de mémoire les choses à faire ? C’est comme ça que sont nées les idées de Linote et de sa tablette connectée.

Sunday et Fingertips sont aussi des objets connectés – une tablette pour la première et un coussin pour le second. Désormais, ces deux sociétés ne font plus qu’une, puisque la société niçoise Fingertips d’Alain Tixier vient de racheter la société bordelaise Sunday. Mais les deux activités sont complémentaires. Ces outils de communication permettent aux personnes âgées de rester en contact avec leur famille grâce à la technologie, sans avoir à utiliser des applications trop compliquées comme WhatsApp, Messenger ou Skype.