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Cédric Rostein : pour une paternité engagée, investie et féministe

Cédric Rostein est le papa qu’on aimerait être ou avoir. Dans son podcast Papatriarcat, il s’interroge sur la place du père au XXIᵉ siècle en tant que coparent. Son livre "Tu vas être papa" est un guide de développement paternel.
Tu vas être papa Cédric Rostein
© @mafalou / Unsplash
Journaliste

“Tu vas être papa”, publié aux éditions First, est sans aucun doute le livre qui manquait jusqu’à présent au rayon paternité. Si les livres sur la maternité – plus ou moins engagés, plus ou moins féministes, plus ou moins portés sur une grossesse et un accouchement physiologiques, plus ou moins inclusifs – existent en nombre, ceux sur la paternité sont rares. Ou du moins, rares sont ceux qui s’adressent aux hommes comme les coparents qu’ils doivent être.

« Tu vas être papa » : « wait…what ?! »

Certains guides écument les clichés sur les supposées absences d’émotions des hommes ou incitent ces messiers à « aider au maximum la mère », comme si le rôle du père ne consistait qu’à venir en soutien occasionnel à la mère qui aurait naturellement la charge complète de l’enfant.

FIRST Editions

L’ouvrage “Tu vas être papa” est signé Cédric Rostein. Le père de famille qui attend un deuxième enfant, est aussi le créateur du podcast Papatriarcat. Une série résolument féministe, humaniste et engagée qui questionne la paternité et la masculinité.

 « J’ai rencontré énormément de pères dans le regret de ne pas savoir comment faire, ou de ne pas avoir réussi à faire. Des pères qui ont été élevés comme des petits garçons, auxquels on a appris à ne pas avoir de faiblesses et à masquer ses émotions », raconte le podcasteur.

Et d’ajouter : « j’ai aussi rencontré beaucoup de pères dans des situations précaires qui aimeraient s’investir davantage, mais n’y parviennent pas, faute d’argent et de temps, raison pour laquelle il faut continuer de militer pour un congé paternité plus long ».

Un guide de développement paternel

Le congé paternité, c’est justement l’un des nombreux sujets abordés dans “Tu vas être papa”. Un ouvrage pensé non pas comme un énième guide pour apprendre à changer une couche – « ça, ne vous inquiétez pas, vous apprendrez sur le tas comme tout le monde » – mais comme un outil de développement paternel !

Crédit : Papatriarcat

« Un enfant a le droit de grandir avec ses deux parents. Avec ses deux figures d’attachement principal », ajoute l’auteur. Raison pour laquelle il invite les pères à s’impliquer le plus tôt possible. Son livre, divisé en plusieurs chapitres, évoque d’abord la prise de conscience : est-ce que je souhaite être papa ? Quel père ai-je envie d’être ? Quelle figure paternelle m’influence positivement ?

Puis vient le temps de la grossesse. Si la mère porte le bébé, comment le père ou le coparent peut-il réellement s’impliquer ? « Il y a tout un tas de choses que l’on peut faire. Assister aux rendez-vous médicaux, aux séances de préparation à l’accouchement… Faire de l’haptonomie ou du chant prénatal avec sa compagne par exemple », suggère-t-il.

Le rôle du papa pendant la grossesse et l’accouchement

Mais au-delà des outils, la clé, c’est le dialogue. Avant même l’arrivée du bébé, il faut se parler. Se questionner sur ses sentiments vis-à-vis de la grossesse, du changement de vie à venir, de la perte possible d’une part de son insouciance, de l’éducation que l’on a envie de donner, du sommeil, de l’allaitement, du portage, du prénom… bref, les sujets sont nombreux et le projet parental se prépare à deux.

Pendant l’accouchement, idem, le coparent peut avoir un rôle primordial. Que la maman choisisse d’accoucher sous péridurale ou sans, ce dernier est indispensable. « Vous pouvez être un vrai soutien moral, un soutien physique aussi en lui suggérant des positions pour soulager le travail, en la massant, en la faisant rire pourquoi pas, en lui donnant à boire… ! », explique Cédric Rostein.

Il y a aussi un rôle d’interface qui peut être capital. Une mère qui donne la vie peut être amenée, pour mieux tolérer la douleur, à se centrer sur elle, ses sens, ses sensations. Revenir presque à un état animal. Le coparent peut alors jouer le lien entre elle et l’équipe soignante. « Lien ou barrage d’ailleurs. Vous pouvez vous assurer que le projet de naissance est respecté. Si la maman souhaite être tenue au courant de l’avancée, même si elle est un peu ailleurs, vous devez vous assurer que sa demande est respectée », précise-t-il.

D’ailleurs, pour être dans des conditions optimales pour jouer ce rôle de coach, de soutien, ne vous négligez pas ! Préparer un sac pour le papa ou le coparent avant d’aller à la maternité peut être une bonne idée pour tenir sur la longueur. Ce type de conseils est à retrouver en nombre dans son ouvrage précieux, qui alterne informations pratiques et témoignages de pères.

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