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Un nuage, de station orbitale, d’étoile, de coquillage ou encore une cabane perchée. Ce sont les formes originales de quelques-uns des onze refuges périurbains de la métropole de Bordeaux. Ceux-ci sont disséminés à différents endroits du territoire. La collectivité a lancé ce concept en 2012. « Au départ, il résultait de la volonté de Bordeaux Métropole d’offrir à ses habitants une accessibilité à la culture, puisque ces refuges sont avant tout des œuvres d’art, et de redécouvrir le territoire. La meilleure solution, c’est d’offrir des petites maisons pour ses habitants. Ainsi, la Métropole a décidé de créer des refuges périurbains. Ce sont des œuvres d’art conçues par des artistes et réalisées par des architectes. Ils ont eu une liberté totale pour réaliser ces lieux uniques. La démarche en soi n’existe pas ailleurs dans le monde », explique Nicolas Prépoint, en charge du dossier à Bordeaux Métropole.

Une expérience

Il est ainsi possible de passer une nuit dans « ces œuvres d’art habitables », entre mars à novembre. L’expérience est gratuite. Il suffit simplement de réserver via la plateforme et de verser une caution. À l’intérieur, il n’y a ni eau, ni électricité, ni drap, ni vaisselle. Il faut donc apporter le nécessaire pour la nuit. Des toilettes sèches sont néanmoins à disposition. Si le confort est rudimentaire, l’expérience est insolite et permet de casser sa routine et de profiter du calme de la nature.

Intérieur du refuge Les Guetteurs à Bègles en Gironde. ©BordeauxMétropole

« Chaque refuge a été décidé en fonction du paysage et de la rencontre entre, quelquefois, des contradictions. Par exemple, à Bègles, le refuge Les Guetteurs se trouve derrière le centre commercial des Rives d’Arcins. Et, en même temps, il fait face à l’île d’Arcins avec la Garonne. Ici se mêle le bruit de la nature et le bruit d’un milieu plutôt urbain. Le but de la démarche, c’est vraiment de découvrir un lieu qu’on ne soupçonnerait pas, dans un endroit qui est totalement atypique », raconte Nicolas Prépoint.

Victime de son succès

Pour profiter de cette offre, il faut être réactif, car les créneaux sont pris d’assaut. Ils ouvrent les 1ᵉʳˢ de chaque mois pour le mois suivant. « Tout le monde est concerné. On a fait des statistiques pour savoir qui réserve. La plupart du temps, ce sont des métropolitains ou des habitants de la commune dans laquelle est implanté le refuge. Mais les gens viennent aussi des quatre coins de France. Et puis, parfois, il y a des étrangers. Il faut savoir que les refuges se trouvent dans des guides touristiques internationaux », précise Nicolas Prépoint.

Les refuges peuvent accueillir entre une et huit personnes. Les mairies se chargent du gardiennage et de l’entretien. Les particuliers doivent aussi faire leur part en laissant le lieu dans un bon état.

Originaire du Taillan-Médoc, en Gironde, Lou Méchiche, 18 ans, a déjà un beau palmarès à son actif. Cette parasurfeuse est devenue en 2023 championne du monde en équipe avec l’équipe de France, puis médaillée de bronze en individuel. La même année, elle a obtenu l’or aux championnats du monde et d’Europe de la Parasurf League. C’est une détermination sans faille qui habite la sportive de haut niveau malvoyante, comme le prouve son parcours.

À deux ans et demi, le corps médical détecte à Lou une tumeur cérébrale qui va entrainer sa déficience visuelle. Des séances de chimiothérapie, cinq jours sur sept, s’en sont suivies jusqu’à ses 7 ans. « Sur le moment, ça allait. Étant jeune, je pensais que tout le monde avait son jour de chimio. Quand je me suis rendu compte que tout le monde n’était pas concerné, j’ai trouvé ça injuste, et ça a été très dur. Aujourd’hui, cette expérience m’a donné de la force. »

L’acceptation de soi

Il aura fallu parcourir du chemin avant que l’athlète accepte son handicap et ait une bonne estime d’elle-même. En effet, les années de la primaire au collège ont été une période difficile. « Je me disais que les moments qui étaient censés être les meilleurs de ma vie étaient gâchés. Puis, j’ai été victime de harcèlement scolaire à cause de mon handicap. Au-delà de ne pas aimer mon handicap, je ne m’aimais pas en tant que personne. Je me renfermais. Je ne pensais pas qu’un jour, je serais fière de moi, et que je pourrais dire : “Ouais, j’ai un handicap, mais j’ai réussi à accomplir tout cela”. En ça, Pita, mon chien-guide, m’a aidée moralement à aller mieux. »

C’est à ses 14 ans que la Fondation Frédéric Gaillanne lui offre cet animal. C’est une évidence pour Lou d’avoir un chien-guide. « J’ai plus confiance en les animaux qu’envers les humains. J’avais du mal avec la canne. Je me sentais seule avec mon handicap face aux autres. » Suite à cette rencontre avec celui qui allait devenir son compagnon de vie, elle a remarqué que les interactions sociales ont évolué vers le positif. « Maintenant, les gens osent venir me voir pour parler de Pita. Puis, naturellement, on parle de mon handicap sans tabou. C’est ça que j’apprécie. Parce que je n’avais pas ça avec la canne. Elle fait peur et éloigne les gens. »  

Le surf, “une sensation de liberté”

Si dans les coups durs, la parasurfeuse a pu compter sur sa famille et Pita, le surf est bien sûr un refuge. Elle s’entraîne deux à trois fois par semaine avec son coach et binôme Dorian Lafitte. « Je me suis lancé parce que j’ai vu mon grand frère aller à l’eau. Il me disait que c’était un sport incroyable et j’ai essayé. C’est vraiment la sensation de liberté la plus pure. Tous mes problèmes se noient au fond de l’eau. Et je ne suis plus que Lou, une surfeuse avec un petit truc en plus. » Celle qui a aussi été porteuse de la flamme olympique, accompagnée de Pita, se bat pour une reconnaissance du parasurf aux Jeux paralympiques.

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La Girondine partage par ailleurs son parcours et son histoire lors de rencontres avec des élèves de maternelle, dans les écoles de commerce et même dans les Ehpad. Elle y diffuse des messages d’optimisme, d’acceptation de soi, de résilience : « Je veux montrer à tout le monde qu’il n’y pas de limites. Et que les seules personnes qui les posent, c’est nous-même. Votre différence n’est pas une faiblesse, mais une force. Et apprenez les différences des autres, parce que c’est une richesse, et ça va vous faire grandir », conclut-elle.

Aussi, pour pouvoir continuer à pratiquer son sport à haut niveau, Lou Méchiche est à la recherche de financement.

En milieu rural comme urbain, vous avez peut-être déjà vu des personnes s’activer dans des zones de chantier, outils à la main, attentifs, scrutant ce qu’il y a sous le sol, déterrant des vestiges du passé. Il s’agissait certainement d’archéologues en pleine fouilles archéologiques préventives. En quoi cela consiste ? Mathieu Roudier répond à nos questions. Il est directeur adjoint scientifique et technique à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Il coordonne ainsi les différentes interventions des opérations archéologiques sur le territoire aquitain.

Mathieu Roudier, directeur adjoint scientifique et technique à l’Institut national de recherches archéologiques préventive à Bordeaux. Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

AirZen Radio. Que signifie être archéologue ?

Mathieu Roudier. Être archéologue, c’est avoir une passion pour le patrimoine, l’histoire plus ou moins ancienne. Puisque être archéologue, c’est intervenir sur des périodes qui peuvent remonter de la préhistoire. Mais aussi beaucoup plus récentes, parce qu’on parle également d’archéologie d’époque industrielle, donc des XIXe et XXe siècles. Être archéologue, c’est donc s’intéresser de manière générale à l’histoire et au patrimoine national. C’est aussi travailler en toutes circonstances : qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il fasse très chaud.

Qu’est-ce qu’alors l’archéologie préventive ?

C’est l’intervention des archéologues préalablement à tous les projets d’aménagement qui structurent le territoire français. Aussi bien des projets d’aménagement privés – comme la construction d’une maison individuelle – que des projets d’aménagement à plus grande échelle – comme des lotissements. Ça comprend aussi des constructions d’autoroutes ou d’hôpitaux, etc. L’archéologie préventive est donc l’intervention des archéologues avant tous ces projets, qui vont impacter nécessairement le sous-sol et donc détruire les vestiges qui y sont conservés. Le travail des archéologues est ainsi de vérifier ce qu’il y a dans le sous-sol, de relever, d’enregistrer, de conserver la mémoire de tout ce passé avant qu’il soit détruit.

Chaque projet de construction donne donc lieu à de l’archéologie préventive ?

Pas nécessairement. Tout va dépendre du cadre d’intervention. En milieu urbain, surtout dans une ville comme Bordeaux ou d’autres grandes villes de France qui ont une histoire très longue, il y aura quasiment, pour chaque projet d’aménagement qui va impacter le sous-sol, de l’archéologie préventive. Quand on intervient en milieu rural, il n’y a pas forcément à chaque fois de l’archéologie préventive.

Comment ces missions se déroulent-elles ?

Il y a un processus qui est plusieurs temps. Le projet d’aménagement va être déposé. Il va arriver sur les bureaux des services instructeurs des services de l’État, le service régional de l’archéologie (SRA). Lui va demander à l’Inrap de réaliser un diagnostic. On va donc intervenir sur le site, faire quelques ouvertures, des tranchées, des sondages pour vérifier s’il y a un patrimoine de vestiges conservés. En fonction des résultats de ce diagnostic, le SRA décide s’il y a une fouille archéologique préventive.

Généralement, combien de temps dure un diagnostic ?

Il va durer au minimum 2 à 3 jours. Il peut se développer sur plusieurs semaines en fonction de la superficie sur laquelle on doit intervenir et diagnostiquer. Un chantier de fouilles préventives va quant à lui se dérouler au minimum sur trois semaines. Cela peut aussi durer un an dans le cadre de très gros projets d’aménagement. Il n’y a pas de règle.

Combien de chantiers gérez-vous sur le territoire aquitain ?

C’est très fluctuant, parce que ça dépend de l’activité des projets d’aménagement. En général, on a toujours plus ou moins 5 ou 6 diagnostics en même temps et 2 à 3 fouilles d’archéologie préventive. Mais il peut y avoir entre 5 et 10 opérations différentes menées en même temps sur tout le territoire.

Les fouilles archéologiques se déroulent davantage en milieu urbain ?

Pas nécessairement. Les opérations en milieu urbain sont plus rares parce qu’il y a beaucoup de conditions, de logistique, d’intervention assez compliquées à mettre en place. Puis, dès qu’on touche au sous-sol, en milieu urbain, on sait que les projets vont être compliqués. En milieu rural ou dans des petites communes, c’est plus régulier. Ça peut aussi bien être pour des lotissements que des aménagements, des extensions de carrière, des aménagements de fermes agriphotovoltaïques. Tous ces projets sont beaucoup plus vastes en superficie. C’est essentiellement ce type de projet que l’on accompagne.

Finalement, quel est l’intérêt de l’archéologie préventive ?

Elle a un double intérêt. Celui, d’abord, de permettre de comprendre, de connaître le passé de notre patrimoine, les occupations les plus anciennes, et de conserver ces données pour la mémoire. À côté de ça, elle permet également au projet d’aménagement du territoire de ne pas bloquer l’avenir avec le passé. Elle consiste à permettre de faire que les deux coexistent.

Parce que si vous trouvez des vestiges, un projet de construction ne sera pas nécessairement annulé…

Non. Quand on fait nos opérations d’archéologie préventive, on ne va pas derrière empêcher la construction qui doit se faire. On relève tous les vestiges, les données, le mobilier archéologique. Puis, on interprète et, à côté, le projet va continuer. On va prendre, bien sûr, plus ou moins de temps pour faire notre fouille. Bien sûr, ça peut arriver que ça bloque, mais c’est dans le cadre de découvertes extraordinaires, qu’on considère faire partie du patrimoine national, voire mondial, comme à Pompéi. Là, c’est vraiment un site extraordinaire. Dans ces cas-là, on peut annuler le projet. Mais cela représente moins de 1% des projets d’aménagement que l’on peut rencontrer.

Est-ce qu’on peut dire que les archéologues sont des enquêteurs sur le passé ?  

C’est tout à fait ça le travail. Le travail de l’archéologue est un peu un travail d’enquêteur. On ne va pas dire qu’on se rapproche de “NCIS” ou autres, bien sûr (rires). Mais oui, on doit relever tous les indices d’occupation du passé, les comprendre, les analyser pour pouvoir dire qu’à tel endroit, il y avait une maison, à tel endroit, un entrepôt, là, une route. Tout ça, c’est de l’interprétation, c’est de l’analyse. Donc oui, un archéologue mène une enquête sur le passé.


L’Inrap estime que 90% des fouilles réalisées en France ont lieu dans le cadre d’une opération d’archéologie préventive. Sans celles-ci, des pans de l’histoire seraient détruits, peu connus, voire ignorés. L’archéologie préventive est réalisée aux frais de l’entreprise ou du particulier qui prévoit de réaliser des travaux affectant le sous-sol.

Photo Jean-Baptiste MENGES – Bordeaux Métropole

Il arrive que ces fouilles préventives donnent lieu à des découvertes rares. Ça a été le cas à Bordeaux, en 2023, près de la basilique Saint-Seurin, en amont des travaux du Bus express. Camille Vanhove, archéologue, spécialiste en anthropologie, est responsable d’opération au Centre archéologie préventive de Bordeaux métropole. Elle était la responsable du chantier :

Ce qui était inédit, c’était l’étendue de la nécropole, et la découverte d’habitat antique à l’espace funéraire. En tout premier lieu, il y a eu une installation, probablement, d’une domus, donc un habitat privé d’époque gallo-romaine. Pour l’instant ce sont des suppositions. Elle aurait été construite aux alentours du début du Ier siècle de notre ère et aurait été utilisé jusqu’aux IIIe-IVe siècles.

SABM

Ensuite, elle aurait été totalement abandonnée et tout l’espace aurait été récupéré à des fins funéraires. Elle aurait alors changé de vocation. Une nécropole se serait installée dans les parages, probablement en lien avec le site de la basilique Saint-Seurin. Il y aurait des premières inhumations qui dateraient du IVe siècle. Puis, aux VIe, VIIe siècle, VIIe siècles, s’implanterait la nécropole avec les sarcophages. On a retrouvé 57 sarcophages, avec les restes d’un jusqu’à cinq individus à l’intérieur.

Ensuite, il y a encore eu des inhumations jusqu’à l’époque moderne, mais elles sont moins intenses. Au XVIIIe siècle, à l’époque moderne, la vocation funéraire change. Et on se retrouve dans le cas de figure où il y aurait plutôt des bâtiments, puisqu’on a retrouvé des murs et des sols, mais on ne connaît pas leur fonction. On a retrouvé les ossements de près de 200 individus, toutes époques confondues.

Une bougie de plus pour le Réseau des Écoles de la 2ᵉ Chance (E2C). L’association fête cette année ses 20 ans. La structure accueille des jeunes de 16 à 29 ans en décrochage scolaire, sans diplôme et/ou éloignés de l’emploi, et les accompagne dans la réalisation de leur projet professionnel. À l’origine de ce concept et de son développement sur le territoire et en Europe : Édith Cresson, ancien Premier ministre. Quel bilan tirer de ces deux décennies ? Quels sont les projets, les axes d’amélioration ? On fait le point avec Alexandre Schajer, président du Réseau des Écoles de la 2ᵉ Chance France.

AirZen Radio. Comment décririez-vous la mécanique de l’association ?

Alexandre Schajer. Notre mission principale est d’accueillir des jeunes de 16 à 29 ans, voire parfois un peu plus, pour reconstruire avec eux un cheminement. Celui-ci prévoit le développement de leur autonomie pour intégrer une nouvelle vie, une vie sociale, une vie citoyenne et surtout une vie professionnelle, si possible durable.

Il s’agit de jeunes sans qualification et sans emploi. Déjà dans les années 2000, il y avait environ 150 000 jeunes par an qui sortaient du système éducatif sans qualification. Et il y avait un stock de l’ordre de 700 000 jeunes sans emploi et sans qualification. Aujourd’hui, le chiffre de ceux qui sortent du système éducatif est de 90 000. Et on pense qu’il y en a approximativement 400 à 500 000 aujourd’hui sans qualification et sans emploi. Il s’agit donc de ceux-là que nous accueillons pour les réintégrer dans un parcours de construction de compétences.

Sur quelles bases est bâtie l’association ?

Elle repose sur deux piliers forts. Le premier, c’est que nous ne visons pas l’obtention d’un diplôme, nous accréditons des compétences. On est un peu en dehors des schémas scolaires classiques. C’était très novateur en 1995. Et le 2ᵉ pilier, c’est avec l’entreprise. En effet, c’est avec cette alternance dans l’entreprise qu’on prépare le projet professionnel du jeune et sa future insertion dans l’entreprise. Il y a donc ces deux grands piliers : l’accréditation des compétences et le travail en partenariat.

Depuis la création de la structure, plus de 152 000 personnes ont été aidées. Et 159 écoles ont été ouvertes en France hexagonale et ultramarine. Quel bilan pourriez-vous tirer ?

C’est facile de faire un bilan quantitatif parce qu’on sait combien de jeunes sont entrés chaque année. 62% d’entre eux trouvent dans l’année une nouvelle formation plus qualifiante ou un emploi. En revanche, nous n’avons malheureusement pas de chiffres réels de ce qu’ils deviennent, 3 à 5 ans après la sortie. Ce qui serait en effet un meilleur chiffrage et permettrait de savoir s’il est inséré de façon durable dans la société. Est-il intégré dans le monde professionnel ? Cependant, même si on n’a pas ce chiffre exact, quand on voit ceux je vous ai cités, avec la baisse du nombre de jeunes sans emploi et sans qualification aujourd’hui, on est très content. On a fait partie de cette dynamique. Bien sûr, on n’est pas tout seul. Chacun a fait son effort.

En 20 ans, vous avez pu être spectateur des changements dans le milieu du travail. Quelles sont les évolutions les plus marquantes ?

D’abord, beaucoup de choses ont changé en 20 ans. L’écosystème de l’insertion et de la formation professionnelle est en profonde mutation. Mais il y a quand même trois faits marquants :

Et puis, plus récemment, on a travaillé à mettre en place un kit des compétences psychosociales pour que nos enseignants puissent prendre en compte les difficultés de nos publics.

Quels sont vos projets pour l’avenir, vos espérances pour le Réseau E2C ?

Tout d’abord, développer le réseau. Aujourd’hui, 159 villes disposent d’une école, mais nous ne sommes présents que dans 68 départements. On considère qu’il nous manque entre 50 et 70 écoles. Selon nous, le maillage territorial est très important, parce qu’aujourd’hui, nous n’offrons pas la même égalité des chances à tous les jeunes. Puis, ça soulève évidemment des interrogations sur les évolutions de financements futurs. Des interrogations auxquelles nous répondons en disant qu’un parcours E2C n’est pas si onéreux puisqu’il est de l’ordre de 6 000 euros par an. Plus les indemnités de 500 euros par mois, décidées par l’Etat, qui sont données aux jeunes qui sont en formation professionnelle. Mais nous considérons que le coût de ce dispositif vaut largement par rapport au coût, pour la société, d’un jeune sans emploi et sans travail pendant des années.

En se rendant au quartier du Grand Parc, à Bordeaux, il faudra lever les yeux en ciel. Ainsi, sont accrochés sur les façades des immeubles et aux réverbères une cinquantaine de portraits de jeunes en insertion professionnelles originaires de ce quartier. Ces œuvres ont été réalisés par la photographe Henrike Stahl, lorsqu’elle était en résidence au Château Palmer, à Margaux, en Gironde. Celles-ci ont donné lieu à l’exposition urbaine « Instants ».

« Depuis plusieurs années, le château a un lien avec l’art et notamment avec la photographie. On accueille depuis trois ans des artistes. L’an dernier, c’était Henrike. Lors d’un de ses passages, elle a été particulièrement touchée par la collaboration de Palmer avec l’association Académie Younus. Celle-ci propose à des jeunes une première expérience dans les vignes », explique Sabrina Pernet, directrice technique du site.

Humain et nature

© Henrike Stahl pour la résidence INSTANTS, Château Palmer et Leica, 2023

C’est donc de façon fortuite que l’artiste a rencontré ces jeunes en insertion professionnelle en pleines vendanges. « Ils se promenaient un peu partout, comme des petites plantes plantées dans les vignes. Puis, on a commencé à faire des photos ensemble. Ce sont des portraits assez simples et naturels. Après, ce n’était pas un travail, on va dire « corporate », sur le travail dans les vignes. L’idée était de faire des portraits et de montrer l’interaction de l’humain avec la nature. »

Résultats : plusieurs tirages de différents formats, de type bâche 9 m sur 13, de la taille d’un drapeau, qui ont été imprimés. Ces derniers ont été dispersés dans le quartier du Grand Parc, qui fait donc office de galerie d’art en plein air jusqu’au 22 septembre. Henrike, y a également mêlé une autre série de photos dans laquelle elle fait intervenir la nature. Elle l’a appelée « L’arc sera parmi les nuages », rappelant l’histoire de Noé et qui porte un message de paix.

Fierté

© Henrike Stahl pour la résidence INSTANTS, Château Palmer et Leica, 2023

Adael Madi Abdou, 19 ans, à présent en service civique à l’Académie Younus, fait partie des modèles. Son portrait est accroché sur la façade de son bâtiment, lui conférant un sentiment de fierté. « J’ai directement accepté, parce que c’est une exposition sur nous, donc les gens du quartier. C’est un beau projet avec de belles photos. Je n’aurais jamais pensé qu’une chose comme ça aurait pu avoir lieu ici. Ça rajoute de la beauté en plus », dit-il.  

Pour Henrike Stalh, il était évident que les portraits soient affichés dans le quartier du Grand Parc. C’est avec les jeunes qu’elle a par ailleurs élaboré la scénographie. « Je voulais, déjà, leur rendre la lumière, les mettre à la lumière, parce qu’ils m’ont beaucoup donné. Aussi, avec cette exposition, je voulais mélanger les gens puisque j’ai cru comprendre qu’il n’y a pas beaucoup de personnes d’autres quartiers qui viennent ici. J’ai donc envie que les gens qui habitent dans Bordeaux viennent ici, se promènent là », espère-t-elle.

Avec cette exposition, l’artiste a par ailleurs souhaité insuffler de « l’espoir et sauvegarder un petit peu de ce qui se passe de bien aujourd’hui. Parce que quand je me dis que, dans 300 ans, on va penser à notre époque, on va forcément parler des guerres qui ont lieu et de toutes les atrocités. Moi, je trouvais qu’il y avait beaucoup de bienveillance et d’humanité dans les vignes. Puis, en échangeant, en s’entraidant, on peut encore faire quelque chose et ce n’est pas du tout fini ».

« Souffler, un temps pour soi », c’est le thème du numéro juillet-août du magazine « Esprit Yoga », partenaire d’AirZen Radio. Pour ce numéro estival, une attention est portée aux limites que l’on peut trouver dans la pratique yogique. « Quand on pense au yoga, on parle plutôt de tout ce qu’il apporte. Et c’est le bien-être qui est associé. On a tendance à moins parler de toutes les limites que les pratiquants rencontrent lorsqu’ils sont sur leur tapis. Pourtant, c’est un aspect très important. Dans cet article, on insiste sur le fait qu’il faut les accepter, les travailler et surtout les écouter », précise Andrea Semprini, rédacteur en chef et fondateur du magazine.

Plusieurs manières de travailler ces limites mentales et physiques sont avancées pour gérer la douleur. Tout d’abord, il y a le souffle. « C’est-à-dire respirer, envoyer le souffle comme on dit dans la partie endolorie. C’est une image, avec la concentration d’essayer de visualiser cette respiration qui se déplace dans la zone qui fait mal », explique Andrea. L’autre technique consiste à traverser cette douleur. « Finalement, se dire qu’elle est davantage dans la tête que dans le corps. On peut quelque part l’amadouer, déplacer son seuil encore une fois. Après, il ne s’agit jamais de se blesser ni de nier cette douleur. Ce serait dangereux », tient-il à préciser. Enfin, le rédacteur d’”Esprit Yoga” ajoute qu’il faut aussi outrepasser ses croyances limitantes en se disant qu’on ne va pas y arriver.

À retrouver également dans ce numéro estival : un dossier sur le souffle, apprendre à prendre du temps pour soi, un entretien avec Sylvain Charpiot, professeur de yoga au destin « improbable », des astuces lâcher prise, des postures, des conseils nutritions, etc.

Un coup de pouce. L’antenne parisienne de l’association Un petit bagage d’amour a lancé une campagne de financement participatif pour acquérir des poussettes et des porte-bébés. Ceux-ci sont destinés aux femmes enceintes et mamans en situation de grande précarité, la structure venant en aide à ce public. En effet, chaque mois, elle distribue en moyenne 300 valisettes de maternité avec l’essentiel. Adaptées à leurs conditions de vie, elles contiennent des layettes, des biberons, des couches, des couvertures, une gigoteuse, etc.

« On a participé à un concours pour être sélectionné. C’est une campagne organisée par Ulule et soutenue par la fondation Monoprix. Elle nous a sollicités pour qu’on dépose un dossier [dans le cadre d’un appel à projets “Femmes Sans Domicile”, NDLR]. On a été retenu », explique Camille Barrère De Toledo, vice-présidente de l’association. La fondation double les contributions, dans la limite de 4000 euros.

« Tout de suite, l’idée nous est venue de créer une cagnotte pour acheter des porte-bébés et des poussettes neuves. Nos bénéficiaires sont des mamans sans domicile fixe, qui bougent toute la journée, précise-t-elle. Elles vont d’un lieu d’accueil à des hôtels sociaux et, parfois, elles dorment dans la rue la nuit. Le moyen de transport le plus sécurisant est donc ces accessoires. On a estimé que ce sont des outils indispensables à ces mamans. »

Aussi, elle ajoute que les dons faits à ce niveau-là sont peu et parfois abîmés. « Nous, on aime offrir des poussettes toutes neuves pour qu’elles puissent accueillir leur bébé dans leur carrosse tout neuf. » En atteignant le premier pallier de 5 000 euros, Un petit bagage d’amour pourrait acheter 40 poussettes et 30 porte-bébés.

À lire aussi : Association : un Petit bagage d’amour aide les mères en grande précarité

Bordeaux Fête le Vin revient pour une 14ᵉ édition du 27 au 30 juin et s’installe sur une partie des quais de la Garonne, rive gauche. En accès libre, cet événement a pour volonté de rassembler autour de l’un des emblèmes du territoire : le vin. « Il y a neuf pavillons organisés autour des différentes appellations des vignobles de Bordeaux. 1 200 viticulteurs seront présents. En ce qui concerne la nourriture, il y aura une nouveauté : « La cabane des Chef.fe.s ». Ce sont des chefs gastronomiques bordelais qui vont préparer des plats gastronomiques à emporter, à déguster avec du vin. Il ne s’agit pas de nourriture rapide », tient à préciser Brigitte Bloch, présidente de l’office de tourisme des Congrès et de Bordeaux Métropole.

En outre, une pléiade de spécialités gastronomiques de Nouvelle-Aquitaine seront représentées. Un clin d’œil sera également fait aux Britanniques. Liverpool étant la ville invitée.

Événement fédérateur

Expositions, visites de voiliers dont le Belem, concerts, dégustation de Grands Crus Classés en 1855… Les activités pendant ces festivités seront multiples. Il y aura également des espaces dédiés aux enfants. L’an passé, 40 000 pass dégustation ont été enregistrées contre 38 000 en 2022. Au sein des huit pavillons vins, les viticulteurs et négociants ont servi 326 000 dégustations (+9% par rapport à 2022).

« Chaque année, des centaines de milliers de personnes se rendent à Bordeaux Fête le Vin, estime-t-elle. J’ai l’habitude de dire que le vin, c’est un peu notre tour Eiffel. Quand on demande d’où est-ce que l’on vient et qu’on répond Bordeaux. Les gens répondent : « Ah oui, le vin ! ». Il y a une connexion extraordinaire entre la ville et le vin. Il faut dire qu’on est aussi un des rares vignobles qui porte le nom de la ville. Bordeaux Fête le Vin est emblématique. Les gens viennent pour profiter d’un moment et de l’été. »

Événement responsable

Cet événement brasse donc du monde, à qui il est important de montrer l’engagement responsable de ce rendez-vous à différent niveau, explique Brigitte Bloch. « C’est une occasion de montrer l’évolution du vignoble de Bordeaux et son engagement. 75% d’entre des vignerons sont engagés dans une démarche et 25 % sont en bio. » Elle précise par ailleurs que Bordeaux Fête le Vin est labellisé ISO 20121 et donc considéré comme un événement responsable.

Ça signifie « qu’on ne vend pas de bouteille en plastique. On n’a aucun contenant en plastique, ils sont compostables. On trie tous types de déchets. Aussi, il y a une brigade verte. Ce sont des personnes chargées de parler aux visiteurs pour leur expliquer l’attention qu’ils doivent porter aux déchets. Les structures, principalement en bois, sont quant à elle réutilisées d’une année à l’autre. »

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Chaque année, 13 millions de personnes sont touchées par un trouble psychique. Cela représente un Français sur cinq, selon Santé Public France. Un constat qui rappelle que la santé mentale est un enjeu de santé majeur. L’association Premiers Secours en Santé Mentale France (PSSM) agit sur le territoire pour lever les tabous sur ce sujet et créer du lien avec les personnes en souffrance, en dispensant des formations de secouriste en santé mentale. Celle-ci est basée sur la méthode australienne AERER (Approcher, écouter, réconforter, encourager, renseigner). Depuis 2019, 120 000 personnes sont formées sur le territoire. Mais son ambition ne s’arrête pas là.

En effet, entre mai et juin, elle effectue un petit tour de France dans le cadre de son programme En route vers 2030 pour aller à la rencontre des formateurs et des secouristes en santé mentale. Le but est ici de mobiliser les troupes pour atteindre l’objectif de former 750 000 secouristes en santé mentale. « Pour le moment, seuls les adultes sont formés. Dès l’année prochaine, il y aura également des collégiens et lycéens. Comme les premiers secours physiques, la formation est destinée à outiller la personne afin qu’elle soit dans une relation d’aide efficace quand une personne commence à montrer des signes qu’elle ne va pas bien », explique Caroline Jean-Pierre, directrice nationale du PSSM.

Lever les tabous

En quoi est-ce important de former la population ? « Parce qu’il y a encore trop d’idées reçues. Et il faut réussir à faire reculer l’ignorance sur la santé mentale, sur les troubles. Parce qu’effectivement, si on peut avoir accès à des soins, à différentes formes de ressources, eh bien, on peut aller mieux. C’est souvent en contribuant à cette stigmatisation, en formant les gens, en informant les gens qu’on peut réussir à faire reculer troubles de santé mentale dans la population générale. On n’est pas un programme de soins. C’est un programme de prévention », répond-elle.

À savoir, il y a plus de 6 millions de secouristes formés dans 29 pays à travers le monde.

Chercher un appartement n’est pas toujours une partie de plaisir. Et la tâche peut s’avérer encore plus pour les personnes ne cochant pas toutes les cases. Archimaid, une start-up bordelaise, créée par Armandine Nkondock en 2019, porte une solution : simplifier l’accès au logement avec des avances de loyers pour pouvoir permettre aux personnes de louer plus facilement, peu importe leur profil.

Concrètement, « on propose de mettre en place la garantie locative par avance de loyers. L’idée est aussi d’accompagner des profils administratifs atypiques : entrepreneurs, intérimaires, retraités, expatriés, étudiants… Toutes les personnes qui n’ont pas un CDI avec trois fois le montant du loyer ou alors de garant sur le territoire. Les personnes ont souvent les finances, mais elles n’arrivent pas à prouver leur solvabilité ou à convaincre les propriétaires. Donc quand elles viennent nous voir, cela veut dire qu’elles peuvent bloquer des loyers d’avance deux à six fois », explique Armandine. Cette somme est par la suite bloquée sur un compte séquestre. Les loyers seront versés alors à date fixe au propriétaire.

Plus inclusif

La création d’Archimaid est partie de l’histoire personnelle de sa fondatrice. Arrivée du Cameroun en France pour étudier, elle a rencontré des difficultés pour trouver un logement faute de garant sur place. Or, celui-ci, son père, aiguilleur de ciel, était en mesure de payer des loyers d’avance. C’est en quelque sorte pour réparer cette injustice qu’est née la start-up. « Notre mission est de réduire l’exclusion dans l’accès au logement. Nous, on vient en complément des dispositifs qui existent déjà, comme la garantie Visale, avec laquelle on travaille. Mais pour les loyers impayés, celle-ci ne suffit pas toujours », souligne la cheffe d’entreprise. Celle-ci souhaiterait que l’immobilier soit aussi plus flexible, avec des procédures moins lourdes.

Par ailleurs, pour l’aider dans l’évolution de sa société, Armandine Nkondock, déjà suivie par l’incubateur les Première Nouvelle-Aquitaine, a été sélectionnée pour participer au programme Impact Builders de Diversidays et Viva Technology, qui soutient les projets à impact.

Parce qu’il ne se reconnaissait plus en tant agent immobilier, Clément Belouin, 32 ans, a décidé de changer de voie professionnelle. Et le choix de son secteur est loin d’être anodin puisqu’il s’est lancé en tant qu’agent d’entretien des monuments funéraires. En 2022, il a alors créé son entreprise Maritime Sépulture, au Gua, en Charentes-Maritimes.

Pourquoi choisir cette profession ? Plusieurs éléments l’ont conduit à cette décision. «://www.airzen.fr/culture-loisirs/histoire-patrimoine/” title=”patrimoine” data-wpil-keyword-link=”linked” data-wpil-monitor-id=”2954″>patrimoine mondial de l’Unesco, ce sont des lieux de vie, c’est coloré », explique-t-il. Aussi, l’éloignement géographique avec la tombe de son grand-père, trop loin pour que sa famille puisse l’entretenir, a pesé dans la balance.

Un succès viral

Clément propose avec sa société de re-dorer les lettrages, de nettoyer et d’entretenir des tombes. Il se déplace principalement dans le Grand Ouest. Le trentenaire s’est formé avec un ami directeur de pompes funèbres. Il s’est aussi renseigné sur les produits à utiliser sur les pierres. Ceux-là sont essentiellement naturels pour ne pas détériorer les matériaux.

Sur les conseils d’un ami, l’agent d’entretien a décidé de le partager avec des internautes le résultat de son travail. Il s’agissait d’un avant-après d’un nettoyage de tombe. « J’ai eu beaucoup de visibilité grâce à un réel sur Facebook qui en 72 heures a fait 1,5 million de vues. J’ai eu des commandes des quatre coins du monde : Canada, Azerbaïdjan, Édimbourg, États-Unis, Nouvelle-Zélande… Et en France, dans des départements dans lesquels je n’intervenais pas avant. Je ne suis pas un adepte des réseaux sociaux, donc je ne saurai pas expliquer cet engouement », dit-il.

Son carnet de commandes est presque rempli jusqu’à octobre.

À lire aussi : Clément est spécialiste de l’entretien des tombes dans le Grand Ouest

Depuis plus de 30 ans, Sida Info Service (SIS) Association est engagée dans la lutte contre le VIH/sida et les discriminations, LGBT+phobies, l’éducation à la santé sexuelle, les droits des personnes dites vulnérables. La structure est spécialisée dans la relation d’aide à distance et à travers des lignes d’écoutes.

Le 17 mai, journée mondiale de lutte contre la LGBTphobie, elle a lancé un dispositif gratuit : Léia, pour Ligne d’Écoute d’Information et d’Aide. Celle-ci est à destination des personnes qui se posent des questions sur leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Elle s’adresse aussi aux personnes qui se sentent discriminées. Cette plateforme s’adresse également aux proches, aux professionnels de santé et aux équipes pédagogiques. Le tout est anonyme.

Un service adapté

« Historiquement, il y a 30 ans, la ligne Azur a vu le jour. Jusqu’à encore récemment, elle était encore en fonctionnement et payante. On y parlait déjà d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Mais il y avait cette nécessité d’une ligne gratuite, plus adaptée à l’air du temps avec l’ouverture d’un live chat. Le but étant de toucher plus de personnes », explique Macha Loniewski, chargée de mission en santé sexuelle et public LGBT, et aussi écoutante au sein de SIS Association.

Au total, ils sont trente salariés au sein de la structure à se relayer pour répondre aux interrogations. « De mon côté, je suis pharmacienne. Mais il y a aussi des médecins, des psychologues. Des gens de différents horizons professionnels dans le domaine de la santé mentale ou physique », précise-t-elle.

Une écoute sans jugement

Afin que les écoutants puissent accompagner correctement leurs interlocuteurs et trouver les bons mots, ils suivent de diverses formations sur le VIH, les IST…

Des personnes extérieures interviennent également, telles que Coraline Delebarre, psychologue inclusive qui travaille sur les questions LGBT+. « On est là pour écouter avec bienveillance, accompagner, être une oreille attentive auprès d’une personne qui arrive avec des questionnements, précise Macha. Notre but n’est pas de lui répondre frontalement, qu’elle reparte avec une étiquette, ni porter un jugement. On est plutôt là pour qu’elle se sente aidée, comprise et qu’elle ait des outils, des ressources adaptées. L’orientation est aussi un de levier de l’association. »

Pratique.
Léia est ouverte tous les jours de 8 à 23 heures, au 0 800 004 134.  

Avec le dérèglement climatique, chacun doit tenter de modifier son mode de vie. D’ailleurs, le Conseil national de la transition écologique (CNTE), dans un avis rendu le 4 mai 2023, a estimé qu’il faut s’attendre à +4 °C en France métropolitaine. Ce constat va au-delà de la moyenne mondiale de 3,2 °C prévue par le 6ᵉ rapport du GIEC. « Ces tendances veulent dire que ça a des répercussions sur l’ensemble des conditions de vie, des activités comme les services publics. Ça impacte aussi la biodiversité. On peut donc se poser la question de comment réduire ce niveau de vulnérabilité », explique Valérie Sabéran, directrice adjointe de l’énergie, de l’écologie et du développement durable à Bordeaux Métropole. Elle y pilote notamment la mission « Risques climatiques et résiliences ».

En effet, la métropole bordelaise travaille sur les incidences du réchauffement climatique à l’échelle du territoire, notamment au niveau des transports publics. Elle collabore avec l’exploitant du réseau Keolis Bordeaux Métropole Mobilités, qui dessert 28 communes (tram, bus, vélo, batcub) pour trouver des solutions. Actuellement, le réseau de tram est déjà impacté par ces perturbations climatiques, notamment des fortes pluies et vents violents, qui peuvent entrainer des coupures d’électricité.

Agir face aux fortes chaleurs

 «. Sans oublier qu’il y a aussi le volet humain avec les passagers et nos salariés », explique Lucie Lefèbvre, responsable environnement à Keolis Bordeaux Métropole Mobilités. Aussi, selon elle, les fortes chaleurs peuvent créer une dilatation sur les rails et mettre à défaut les engins. L’enjeu est donc de pouvoir s’adapter.

En ce qui concerne les solutions, des expérimentations sont à prévoir. « Pour le confort thermique à l’intérieur bus et des trams, à partir de cet été, on teste la mise en place de peinture réflexive banche sur les capots des clims. Les premiers résultats montrent que ça permet d’augmenter la fiabilité du matériel, en réduisant la chaleur sur les équipements (une baisse de 20 degrés). Ensuite, il y a des films anti-UV sur les vitres et les portes pour réduire la température à l’intérieur », dit-elle.

Rendre ses lettres de noblesse au chocolat. C’est la motivation première d’Hasnaâ Ferreira dans son métier d’artisan chocolatier. Installée en Gironde, cette chocolatière franco-marocaine s’impose par sa rigueur à sublimer à chaque instant le cacao, avec son entreprise Hasnaâ Chocolats Grands Crus.

Ses efforts et celle de son équipe payent, puisque Hasnaâ a été à plusieurs fois primée. En février, elle a notamment reçu la médaille d’or mondiale de l’International Chocolate Awards pour sa tablette de chocolat noir bio du Pérou Qori Inti 75%. Une voie vers le chocolat qui lui réussit et qu’elle a empruntée à l’âge de 30 ans, après une reconversion professionnelle. Passionnée par le travail de ce végétal, Hasnaâ met un point d’orgue à le respecter au mieux.

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AirZen Radio. Vous avez pour particularité de pratiquer le « bean to bar ». En quoi cela consiste ?

Hasnaâ Ferreira. C’est tout simplement “de la fève à la tablette”. Derrière cette phrase, il y a une philosophie. Elle consiste à choisir les fèves de qualité, de bonne variété, d’un bon terroir et surtout ne pas laisser le producteur derrière. On se pose la question de sa rémunération. On fait en sorte de ne pas travailler dans un endroit où est pratiqué le travail des enfants.

Tous ces critères sont parfois sous l’égide d’un label. Or nous, on n’a pas à payer un label pour ça. On s’engage parce qu’on a une conscience là-dessus en tant qu’artisan. Et on ne souhaite pas participer au malheur des autres alors que le chocolat est censé contribuer au bonheur des gens.

Comment cela se met en pratique dans votre atelier ?

Dans notre atelier, à Canéjan [en Gironde, NDLR], on travaille les fèves. Mais on n’en est pas encore autonomes à 100 % dans la fabrication de notre chocolat. Donc j’achète pour le moment des chocolats de couverture. Comme son nom l’indique, il doit être fin pour pouvoir couvrir des bonbons en chocolat. On va donc y ajouter de la matière grasse, qui est du beurre de cacao. C’est ce qui va lui donner beaucoup de fluidité. Ça va être un chocolat, je ne veux pas dire lambda, mais il va être bien correct. Mais il va s’effacer pour laisser transparaître d’autres saveurs.

En revanche, dans une tablette « bean to bar », comme on veut la pureté du produit, on ne va pas ajouter de beurre de cacao. On veut garder les fèves et le sucre. C’est donc un chocolat qu’on ne peut pas utiliser pour l’enrobage, parce qu’il va être épais. Cependant, au niveau du goût, il va avoir une longueur en bouche assez exceptionnelle.

Torréfiez-vous vous-même les fèves ?

On torréfie les fèves qui sont juste fermentées et séchées, puis on les fait refroidir immédiatement. Ensuite, on va les concasser, les passer dans une machine qui va enlever les déchets, que sont la peau et les germes. On va récupérer ce qu’on appelle le grué de cacao ou les éclats de fève. C’est la matière première noble, avec laquelle on va travailler. On donne les peaux de fèves aux gens qui ont un potager, puisque c’est un produit riche en azote. Il peut être utilisé comme tisane.

Donc ce grué de cacao va dans une machine, la pré-broyeuse, qui ne va pas l’agresser pour atteindre la granulométrie de 200 microns. On est dans les prémices d’une pâte qu’on récupère pour mettre dans une broyeuse. Celle-ci va travailler, malaxer et affiner cette pâte, à laquelle on a rajouté du sucre. Sinon, on ne peut pas appeler ce produit chocolat. Ce procédé va durer deux ou trois jours selon les recettes et l’acidité qu’il y a dans la fève.

D’où viennent ces fèves ?

De pas mal de pays. Brésil, Nicaragua, Pérou, Inde, Philippines, Tanzanie, Ouganda et Congo. On les choisit grâce à une sourceuse, Catherine. Son métier consiste à aller chercher des fèves de qualité. Elle va surtout former les gens sur place pour qu’ils puissent bien les travailler. Parce qu’on ne peut pas avoir des fèves de qualité si elles ne sont pas bien travaillées.

Catherine est une réelle valeur ajoutée parce qu’elle va sillonner le monde pour trouver ces fèves de qualité. Et on lui fait énormément confiance. Quand on la rejoint sur place, on s’imprègne du terroir et du travail des gens. Ainsi, on ne travaille plus le chocolat de la même façon. Et elle nous aide à faire cela. Puis, elle répond déjà aux 17 normes de l’ONU depuis des années. Elle est aussi ingénieure spécialisée en reforestation. Elle va donc aller dans des endroits qui ont une valeur humaine, sociale et environnementale.

Mais cette pratique du « bean to bar » n’est pas mise en place par tous les artisans chocolatiers…

Tout à fait. En France, on est plus de 4 000 chocolatiers. Il y a vraiment moins d’1% qui effectuent le travail de la fève à la tablette. Ça commence à revenir à la mode. J’espère que ce n’est pas juste une simple mode, mais une autre manière de voir les choses.

Pourquoi cette pratique s’est perdue, selon vous ?

Je dirais que c’est une bonne chose que ça se soit perdu. Pendant une période, l’industriel s’est approprié ce travail, et ça a un peu aidé le chocolatier, car il faut savoir que c’est de la trésorerie qui dort. C’est du travail supplémentaire. Le chocolatier a ainsi pu améliorer son processus de fabrication au niveau des recettes. Les Français sont réputés pour leurs chocolats raffinés puisqu’ils ont justement eu le temps et la trésorerie et la capacité de se concentrer sur ça. Donc, ça a eu des effets positifs.

Le point négatif, c’est le savoir-faire, qui s’est un peu perdu. Le parc machine n’existait plus. Pour acheter des machines, il a fallu glaner un peu dans le monde entier. Il n’y a aucun fabricant français qui fait des petites machines pour les petits artisans. Mais c’est en train de changer, puisqu’il y a de plus en plus de chocolatiers qui veulent travailler la fève.

Et vous, que recherchez-vous quand vous produisez toutes ces tablettes ?

Honnêtement, je cherche à donner ses lettres de noblesse au chocolat. Je cherche à le sortir de son carcan d’une simple confiserie, parce que c’est un produit végétal au même titre que le raisin qui donne le vin. Le vin, on peut le déguster lors de grandes tablées. Et le chocolat a souvent été cantonné aux barres chocolatées, aux pâtes à tartiner. On ne le connaît pas vraiment.

Je rencontre beaucoup de gens qui n’aiment pas le chocolat noir, pensant que ce qu’ils ont goûté est la référence. C’est malheureux parce qu’il y a plusieurs sortes de chocolat noir. Cest dommage de passer à côté de ça. C’est vraiment mon objectif principal.

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Rendre les événements plus écoresponsables. C’est la philosophie de l’entreprise Tcheen, créée par Julie de Courrèges et Carole Bichot, en janvier 2020. Un nom qui est un mélange de “tchin” et de “green”. « Notre but est de permettre à tout le monde – entreprises et particuliers – d’organiser le plus facilement possible leur événement. Et, qui plus est, de façon écoresponsable », explique Julie.

Les deux amies, ingénieures en mécanique de formation, se sont connues en 2016 alors qu’elles étaient collègues dans l’industrie aéronautique pour une filiale d’Airbus. Voisines, elles avaient pris l’habitude de faire du covoiturage. C’est lors de ces trajets que Carole a évoqué son envie de devenir wedding planner. De son côté, Julie était en train de préparer son mariage. Elle avait alors le souhait, avec son compagnon, que cet événement soit en accord avec leurs convictions écologiques. Après une année de brainstorming, Tcheen est née.

Les secteurs concernés

Sur leur plateforme, plus de 1 000 prestataires sont référencés en fonction des besoins : le lieu, la nourriture, la boisson, les activités, les services. « On les évalue tous selon des critères environnementaux et sociaux. Et on a des critères de sélection minimum pour garantir un événement le plus écoresponsable possible. Tout est très transparent. Pour établir les critères, on s’est basée sur beaucoup de bons sens et des ressources disponibles, notamment sur le site de l’ADEME (l’agence de la transition écologique, NDLr). Par exemple, pour les lieux de réception, on regarde le niveau de la biodiversité. Ce qui est fait au niveau de l’entretien des espaces extérieurs. S’il y a des abris à oiseaux mis à disposition. On regarde les produits d’entretien utilisés, si les produits sont faits maison, locavores, savoir comment sont utilisés les restes, etc. », précise la cofondatrice.

Carole Bichot et Julie de Courrèges les fondatrices de Tcheen. @Tcheen

Quant à savoir ce que représente l’impact environnemental d’un événement, Julie de Courrèges le concède : « C’est assez compliqué d’avoir des chiffres un peu factuels. Sinon, un chiffre bien connu a été partagé par l’ADEME, c’est que lors d’un événement de 100 personnes en moyenne, chaque participant a un impact environnemental double par rapport à une journée classique de son quotidien. Autre exemple : un cocktail écoresponsable pour 100 personnes permet de réaliser une économie d’environ 1,3 tonne d’équivalent CO2 par rapport à un événement classique. Cela équivaut à un aller-retour Paris-New York en avion. »

Les bonnes pratiques

Alors, pour aider à adopter les bonnes pratiques et limiter cet impact, la cheffe d’entreprise prodigue quelques conseils. « Un des points les plus importants va être sur la mobilité. Donc, forcément, choisir un lieu qui soit facilement accessible en transports en commun. Ensuite, au niveau du traiteur, certains proposent des formules végé. Mais il y a encore parfois des freins pour des événements. Un des points importants est l’utilisation des restes après l’événement. Même si on a tendance à bien s’amuser, il ne faut pas hésiter à faire confiance au traiteur sur les quantités, ne pas le challenger. L’autre point est de prévoir des contenants si jamais il y a des restes, pour vous les répartir. »

À l’avenir, Julie et Carole souhaitent faire grandir Tcheen. L’entreprise est actuellement en pleine levée de fonds et recherche 400 000 euros. «. On veut donc se faire connaître davantage. Et on souhaiterait intégrer un calculateur carbone sur le site pour aller plus loin et aider davantage les organisateurs d’événements. »

Lancés en 2019, les WE DAYS (Women Entrepreneurs Days) Nouvelle-Aquitaine organisent cette année leur 6ᵉ édition. Le but est d’agir pour plus de mixité dans le monde de l’entrepreneuriat. En effet, les femmes représentent un peu plus d’un tiers des effectifs. Cet événement, d’un mois, qui se tient jusqu’au 28 juin, a ainsi pour but de promouvoir l’entrepreneuriat des femmes en région.

Deux incubateurs régionaux, La Ruche et Les Premières Nouvelle-Aquitaine, sont à l’initiative de cet événement. Rencontre avec Christine Panteix, directrice de cette dernière structure.

AirZen Radio. Comment pouvez-vous définir les WE DAYS (Women Entrepreneurs Day) ?

Christine Panteix. C’est une communauté de structures engagées pour l’entrepreneuriat des femmes. Mais c’est aussi et surtout, pour le moment, un festival d’événements qui vont promouvoir des femmes entrepreneurs et des structures qui les accompagnent, qui les financent ou les fédèrent. C’est également une charte d’engagement de ces structures qui veulent vraiment mettre en lumière ces femmes et vont permettre d’éveiller des vocations. Et peut-être, on l’espère, permettre qu’il y ait plus de mixité dans l’entrepreneuriat. Car c’est également ça l’enjeu des WE Days.

Comment agissent La Ruche et Les Premières Nouvelle-Aquitaine ?

La Ruche est un incubateur régional qui accompagne les porteurs de projets à impact. Elle a notamment un programme spécifique pour des femmes entrepreneurs qui s’appellent les audacieuses. C’est autour justement de ce programme spécifique que nous nous sommes rencontrées avec Nathalie Le Roux de La Ruche. On a commencé à travailler ensemble puisque l’incubateur Les Premières adressent spécifiquement les femmes et les équipes mixtes.

Nous proposons aussi des programmes pour des femmes qui vont créer leur entreprise, sur toutes les phases de maturité du projet. On a partagé le constat qu’il n’y avait pas suffisamment de femmes qui entreprennent, ou elles s’autocensurent très rapidement dans leur projet. Et donc il y avait aussi l’enjeu de faire connaître des accompagnements spécifiques et des façons d’accompagner ces femmes pour leur donner plus confiance. On sait qu’il n’y a rien de tel que d’avoir des rôles modèles pour avoir envie de faire quelque chose.

D’où vient cette envie de créer un événement tel que WE DAYS ?

Très rapidement, on s’est dit qu’il fallait essayer de trouver quelque chose pour montrer ces femmes qui créent dans x secteurs d’activité. On s’est dit qu’on ne pouvait pas faire ça uniquement toutes les deux. Il fallait vraiment qu’on fédère toutes les structures qu’on connait de l’écosystème, qui font aussi plein de choses pour les femmes entrepreneurs. Qu’on fédère également les structures d’accompagnement, de financement, les réseaux de chefs d’entreprise pour qu’elles puissent aussi partager les lieux, les portraits ou les parcours de femmes qu’elles ont accompagnées. Et ainsi les inciter à témoigner pour avoir un maximum de rôles modèle dans toute la Nouvelle-Aquitaine et que ça donne envie à plus de femmes de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Il y a donc des tables rondes, des réunions d’informations, des témoignages, des “afterworks”, etc. Au total, il y a plus d’une quarantaine de rendez-vous pour parler de différents sujets…

Il y a trois grandes thématiques. La première, c’est « Oser ». C’est donner envie d’y aller, au moins d’aller voir. Ensuite, il y a « s’outiller ». Là, on va parler à la fois des structures d’accompagnement, mais aussi, par exemple, de l’Urssaf. Cette thématique est davantage axée sur des contenus d’accompagnement, sur la création d’entreprise, des types et échanges de pratiques… Et il y a enfin la thématique « se financer ». Il y a en effet de gros enjeux sur le financement des projets entrepreneuriaux par les femmes.

Les événements vont donc s’articuler autour de ces trois thématiques. Le format de l’événement peut vraiment être très différent d’une structure à l’autre. Ils ne sont d’ailleurs pas uniquement réservés aux femmes, mais sont très inspirants pour tous les entrepreneurs.

Qui anime ces rencontres ?

Je vais citer les historiques, mais il y en a vraiment beaucoup. Par exemple, il y a le CIDFF (Centre d’information et de droit des femmes et des familles), présent dans tous les départements. La Chambre des métiers, également, par exemple. Celles-ci sont des structures d’accompagnement. Mais il y a aussi parfois des cabinets d’expertise comptable. Pour nous, les réseaux de financement sont très importants. Il y a donc des banques partenaires du PAREF ou la Caisse d’Épargne, BNP Paribas, Crédit Mutuel du Sud-Ouest, mais aussi le Crédit Agricole. Et puis des organismes comme le Réseau Entreprendre Initiative, France Active, qui sont des réseaux de financement, d’aide à la création et au développement des entreprises. Tous les ans, il y a une cinquantaine de structures partenaires.

Depuis que la structure existe, avez-vous constaté que davantage de femmes osent désormais se lancer dans l’entrepreneuriat ?

On a remarqué que davantage de femmes osent parler de leur idée. Tout au début, elles vont oser se rapprocher d’une structure d’accompagnement. Il y a donc moins d’autocensure à parler de son idée. Ça permet, une fois qu’elles sont identifiées par une structure d’accompagnement, de pouvoir les accompagner en direct ou de les réorienter vers la structure la plus adéquate pour accompagner la typologie du projet ou la maturité. C’est super, parce que c’était un des gros freins identifiés cette autocensure.

Au tout début, un certain nombre de femmes se disaient : “J’ai eu deux ou trois retours pas très positifs en parlant de mon idée”. “On m’a demandé si je m’en croyais vraiment capable, ce que j’allais faire des enfants ? Que c’était quand même une grosse prise de risque.” Du coup, elles n’osaient plus, parfois très tôt, évoquer le fait qu’elles avaient envie d’y aller. J’espère qu’avec les WE DAYS, on a un peu contribué à faire changer ça.

C’est au premier étage de l’Atelier des Citernes, situé dans le quartier Amédée Saint-Germain, près de la gare de Bordeaux, qu’est installé Moon. Ce tiers-lieu artistique et culturel, dont le nom signifie lune en anglais, est une référence au Port de la Lune, l’un des surnoms de la capitale girondine. L’idée de cet endroit dédié à l’art vient de Robin Gaudillot, artiste peintre et plasticien de 28 ans.

Depuis qu’il est jeune, il aime dessiner. « J’ai fait une licence d’arts plastiques et un master recherche arts plastiques, dit-il. J’ai toujours baigné avec les tableaux de mon arrière-grand-père, Roger Tremel, qui était peintre orientaliste. Pendant mon année de césure, je me suis lancé en tant qu’artiste plasticien. J’ai alors démarché les mairies, les galeries, etc. Bref, je me suis rétamé. J’ai eu refus sur refus. » Il s’est alors lancé dans un DU prépa CAPES pour entrer dans l’Éducation nationale, puis a finalement abandonné cette idée pour « être prof à ma façon et donner des cours dans un lieu qui me ressemble ».

Moon, tiers-lieu artistique et culturel à Bordeaux. Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

Son envie, avec Moon, est de créer un lieu convivial pour que les gens puissent explorer, découvrir, approfondir leur côté artistique. «. Il y a sur les tables, en libre-service, des crayons, des feutres pour que les gens puissent dessiner, créer. Ceux qui ont une pratique artistique peuvent même venir avec leur matériel. On prête des chevalets, des supports grand format. On met aussi à disposition, pour 8 €, un buffet où il est possible de se servir en libre-service. Il y a de l’aquarelle à pastel, du fusain, des crayons… »

Une offre diversifiée et accessible

Des cours d’art sont également dispensés tous les soirs – dessin, peinture et modèle vivant – et des ateliers pluridisciplinaires, comme la linogravure, l’écriture, le modelage… Ces cours s’adressent aux adultes, tous niveaux confondus. Il existe également des cours spécifiques pour les enfants. « Le but est de proposer des cours accessibles à tous, donc pas besoin de savoir dessiner. Si vous avez envie d’apprendre, le lieu est fait pour ça. On apprend les bases, les techniques. On touche à tous les supports, tous les médiums. Si vous avez déjà une pratique, on va développer cette pratique et là. Il y a par ailleurs un espace atelier partagé pour des artistes et créateurs. »

En effet, trois bureaux sont en location, soit 250 euros par mois pour la résidence d’artiste. « On veut permettre le décloisonnement artistique. Ce qu’on recherche, c’est l’interaction avec le spectateur, le public qui vient dans un lieu sans chercher forcément de l’art. » Des expositions avec un artiste différent tournent également tous les mois. Celui-ci est rémunéré à hauteur de 100 euros, pour le moment. À venir aussi, tous les mercredis à partir de septembre, pour les enfants, des cours d’arts plastiques de 9 à 18 heures ; et en période de vacances scolaires, dès juillet, des stages.

Moon, tiers-lieu artistique et culturel à Bordeaux/Photo Jennifer Biabatantou

Pratique.
Moon est ouvert de 10 à 18 heures tous les jours, sauf le lundi. L’adhésion, de 25 euros à l’année, permet de bénéficier de réduction sur les cours et les ateliers dont les prix varient entre 12 et 30 euros pour une à deux heures.

Gourbeyre, Fort-de France, Saubion, Paris, Aix-en-Provence, Quimper, Amiens, Vierzon… Au total, 41 villes vont vibrer à l’occasion de la 7ᵉ édition de la Nuit du handicap, samedi 15 juin, de 16 à 22 heures. Cet événement festif et ouvert à tous a pour but de créer la rencontre, briser les clichés et révéler des talents.

« Dès le départ, il y a eu l’envie de créer un événement unique et simultané dans plusieurs endroits de France, sur la place publique. Où les personnes en situation de handicap accueillent le grand public et révèlent leurs talents artistiques, sportifs, culinaires, musicaux, d’organisateurs et même à la sécurité. Le but est aussi de démontrer que la place du handicap évolue dans la société. Que ce ne sont pas toujours les personnes qui ne sont pas en situation de handicap qui s’occupent des autres », explique Héloïse Blain, bénévole de l’association à Boulogne-Billancourt. En France, 12 millions de personnes se trouvent en situation de handicap. Pour 80%, d’entre elles, celui-ci est invisible.

Un parrain engagé

Valentin Reinehr, humoriste et bègue, est le parrain de cette édition. Membre du Jamel Comedy Club, il s’est fait connaître en 2019 dans “La France a un incroyable talent”, sur M6. Son premier seul en scène “La vie est bègue” s’est décliné en un livre autobiographique éponyme. S’il a accepté de parrainer la Nuit du handicap, c’est parce qu’il « trouve tellement dommage qu’on ait besoin d’une Nuit du handicap pour parler de ce sujet. J’espère qu’un jour « cette nuit » sera tout le temps, parce que le handicap existe tous les jours. Ce mot me gêne presque. Moi, j’aime bien de parler de petites différences ».

Il va par ailleurs profiter de ce rôle pour faire passer des messages d’inclusion et de solidarité. « Je pense que la notion du handicap est en train d’évoluer. Quand on voit le succès du film d’Artus [“Un p’tit truc en plus”, NDLR], je suis vraiment rassuré. Je pense qu’on est train de faire évoluer l’inconscient des gens. »

Pour cette édition 2024, le thème est les Jeux olympiques et paralympiques et les Special Olympics, consacrés aux personnes avec une déficience mentale. 400 animations sont prévues, 1 400 bénévoles mobilisés. Il est également possible d’être bénévole pour quelques heures, voire plus, et de faire un don à l’association.

Depuis le 8 mai, la flamme olympique continue ses pérégrinations à travers les différents territoires de France. Sa destination finale : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (le 26 juillet) et paralympiques (28 août) à Paris cet été. Ecologic a choisi cette occasion pour organiser, lors de 47 étapes du parcours, des animations.

Elle souhaite ainsi sensibiliser les différents publics au tri et au recyclage des équipements sportifs et de loisirs. En effet, cet éco-organisme est agréé par l’État pour « gérer des filières opérationnelles de prévention, de collecte et de recyclage de produits usagés ou en fin de vie issus […] du sport et des loisirs ».

Trier, recycler, réutiliser

« Cette animation s’appelle « Entrez dans l’arène avec trois R, pour réparer, recycler et réutiliser son matériel de sport et de loisirs ». On va alors, par exemple, proposer de fabriquer un objet à partir de pneus usagés. Ce qui ne se sait peut-être pas, c’est qu’il se trie. Il faut le ramener sur un point de collecte ou le donner à une association pour une seconde vie ou le recycler si ce n’est pas possible », explique Vanessa Montagne, directrice Nouvelles filières chez Ecologic.  

Cette dernière précise que chaque année 150 000 tonnes de matériel de sport et de loisirs sont vendues, soit l’équivalent de quinze tours Eiffel. L’année dernière, Ecologic a collecté l’équivalent d’une tour Eiffel. Les articles les plus récupérés étaient des vélos et des paires de ski. Selon l’Ademe, 100 000 tonnes de ces objets sont jetés tous les ans. “Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir”, souligne Vanessa Montagne.

Des exceptions

Par ailleurs, parmi les articles de sports et de loisirs, on retrouve les raquettes, les planches de surf et de voile, les skateboards, les combinaisons néoprènes, les ballons, les tables de ping-pong… Mais tous ne pourront pas avoir une seconde vie. «. La matière, elle, sera réutilisée pour fabriquer de nouveaux objets. On ne peut en effet pas donner son casque parce qu’il peut avoir une petite fêlure. Et il ne protégera alors plus la personne à qui on va le donner.  Donc tout ce qui est matériel de protection n’est pas à donner. En revanche, il faut bien les ramener », tient à préciser Vanessa Montagne.

Différents maillons

Ecologic collabore avec 450 associations en France travaillant sur les équipements de sport et de loisirs telles que les ressourceries, des recycleries, Emmaüs, Envie… « Concrètement, ce sont ces associations qui vont récupérer ce matériel dans les magasins, comme dans les déchetteries. Puis elles vont les remettre en état et les vendre à un prix solidaire. Nous, on les met en lumière », explique la directrice Nouvelles filières de l’éco-organisme.

En plus de s’occuper des articles de sports et loisirs, Ecologic se charge du traitement des équipements électriques et électroniques, de bricolage et de jardin thermique.

« En mouvement ». C’est le thème du dernier numéro d’”Esprit Yoga“, partenaire d’AirZen Radio. Un thème tout trouvé avec l’arrivée des beaux jours où les envies de sorties, de se balader, de bouger se font de plus en plus ressentir. Pour se mettre en mouvement de la meilleure des façons, l’hydratation est un élément essentiel. Dans la rubrique nutrition, on retrouve les conseils d’une naturopathe, Émilie Borriglione, pour booster son alimentation et son assiette.

« Bien sûr, les sujets sur l’hydratation sont récurrents dans les magazines, à l’approche de l’été, constate Andrea Semprini, fondateur et rédacteur en chef d’”Esprit Yoga”. L’idée, ici, est d’aller au-delà des conseils habituels qui sont de boire un litre et demi d’eau par jour. Et que l’été, il faudrait boire davantage. C’est vrai. Mais il ne faut pas non plus devenir des ballons d’eau à boire comme des tonneaux (rires). Parce qu’en réalité, au-delà d’un certain niveau, le corps n’est plus en mesure d’absorber des liquides. Et donc, ce qui est bu est rapidement éliminé. Il y a quand même des limites à l’hydratation qu’on appelle hydrique, c’est-à-dire par des liquides. L’idée de cet article est de parler d’une hydratation différente, mais qui passe par les aliments. »

Choisir les bons aliments

En effet, s’y retrouve des idées recettes avec des aliments les plus chargés en eau, adaptés à la saison estivale. « La nature est bien faite. Comme par hasard, c’est l’été qu’il y a le plus de fruits et de légumes au fort pouvoir d’hydratation et qui permettent donc de complémenter l’hydratation liquide, parce qu’il ne s’agit pas de les faire jouer l’un contre l’autre. On peut donner comme exemple le concombre, la pastèque, le melon, la courgette, l’ananas, qui sont gorgés d’eau. Certains contiennent jusqu’à 85 % d’eau. La tomate également, bien sûr. Et ces aliments permettent, mine de rien, d’absorber une très grande quantité d’eau sans nécessairement se ballonner à force », explique-t-il.

Andrea Semprini, précise par ailleurs que toutes les boissons ne sont pas nécessairement hydratantes, spécifiquement l’alcool et les boissons sucrées types soda.