200 000 postes de saisonniers sont à pourvoir cette année. C’est autant qu’en 2022. Malgré un accord signé l’an passé pour une rémunération minimum supérieure à 5% du Smic et une augmentation moyenne de 16% de l’ensemble de la grille salariale dans l’hôtellerie-restauration, le secteur peine à embaucher. Face à ce constat, le groupe Majorian a étoffé son offre de services pour l’hôtellerie-restauration en développant Peace&Work. Il s’agit du premier label sur la qualité de vie au travail dans ce secteur. Il a été créé en début d’année. Ses objectifs : fidéliser les collaborateurs et attirer des candidats. Une cinquantaine d’établissements est déjà labellisée.
« En interrogeant les personnes qui travaillent dans ce domaine, on s’est rendu compte qu’il y avait un vrai sujet d’attractivité, ainsi que sur les sujets sur la qualité de vie au travail. Ceux-là se sont aggravés avec la crise du Covid », explique Carole Pourchet, directrice générale de Majorian. Celle-ci met en avant plusieurs raisons qui peuvent expliquer cette situation. Tout d’abord, le fait que les salariés de l’hôtellerie-restauration ont pris goût aux avantages de travail des autres secteurs : des soirées et week-ends libres, une considération différente de la part de leur direction.
Valoriser les initiatives
Les professionnels qui souhaitent obtenir ce label font une demande auprès de Majorian. Les équipes du label envoient ensuite des questions aux collaborateurs et à la direction, qui y répondent anonymement. Elles sont en lien avec la culture d’entreprise, aux conditions de travail, à l’équité, entre autres. Puis les résultats sont analysés. Un compte rendu est envoyé aux managers. Il rend compte de l’état d’esprit des salariés, mais donne aussi des axes d’amélioration. Peace&Work mesure à un instant t les effets de la politique des ressources. Puis, en fonction des résultats, le label est accordé, avec trois grades de distinction : or, argent et bronze, pour deux ans.
Cette certification sert donc d’outil pour progresser, mais aussi d’élément de communication. « On a pu constater qu’il y a beaucoup de personnes qui font bien leur travail. Et elles avaient déjà réfléchi à des solutions innovantes en matière de management. Mais elles ne savaient pas comment les mettre en avant, ni auprès des salariés actuels ni auprès des candidats. Nous, notre ambition est d’accompagner les hôteliers et restaurateurs », conclut Carole Pourchet.
À Paris, le restaurant Gastronomique La Halle aux Grains fait partie de ces restaurants labellisés. “Ce qui nous intéressait, c’était d’avoir un retour honnête de tous nos salariés, ils sont 80. On a des échos, mais pas de tout le monde, explique Rémi Nabaillès, directeur adjoint de l’établissement. Puis, on est dans des secteurs sous tension avec des turn-over chez nous. Pourtant, on a l’impression de proposer des salaires très corrects, et une certaine qualité de vie au travail. On voulait savoir ce qu’il y avait à améliorer.” Grâce au questionnaire Peace and Work, différents axes d’amélioration ont été notés, notamment sur plus de communication quant aux avantages auxquels ont droit les équipes, et sur l’état de santé de l’entreprise.
Cet audit est payant. Il coûte entre une centaine et un peu plus d’un millier d’euros. Le tarif est calculé en fonction du nombre de salariés.
