Paris : Déjà bu ? une cave et un bar garantis sans alcool

L’établissement a été créé en février 2023 par Sarah Missaoui. Dans sa boutique, elle propose une soixantaine de références de boissons non alcoolisées : jus, vins, pétillants, spiritueux…

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Déjà bu ? cave et bar sans alcool, attire une clientèle hétéroclite

Déjà bu ? cave et bar sans alcool, attire une clientèle hétéroclite

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Déjà bu ? cave et bar sans alcool : l’expérience des clients

Déjà bu ? cave et bar sans alcool : l’expérience des clients

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Sarah Missaoui présente Déjà bu ? cave et bar sans alcool

Sarah Missaoui présente Déjà bu ? cave et bar sans alcool

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Au 4 Rue Popincourt, dans le XIe arrondissement de Paris, apparaît sur une devanture blanche en lettres bleues Déjà Bu ? Une question qui sonne comme une invitation. Mais à quoi ? Eh bien, à faire l’expérience du sans alcool.

En effet, Sarah Missaoui a ouvert, en février 2023, cette cave qui commercialise des boissons non alcoolisées. Cela signifie que leur teneur en alcool ne dépasse pas les 1,2 degré décrétés par la loi française. La cheffe d’entreprise a souhaité aller plus loin. « Les produits sont ici certifiés 0,0 % d’alcool. Et je tiens aussi à mettre en avant les produits français. 99 % des produits de la cave sont en effet fabriqués en France. Il y en a ici une petite soixantaine. Finalement, ce n’est pas tant que ça puisqu’il y a au moins 500 références sur le marché », explique-t-elle.  

Un lieu hybride

Déjà bu? Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

Gin, spiritueux, vins, pétillants, sirops, jus, bières… sont disponibles à l’achat et pour consommer sur place. Car en plus d’être une boutique, Déjà bu ? se démarque en disposant d’une partie bar. Son idée : faire de Déjà bu ? un lieu de partage et conviviale autour du sans alcool, dans lequel sont organisés des dégustations gratuites et des ateliers de mixologie.

C’est un événement qui a conduit Sarah Missaoui, journaliste de formation, à s’intéresser à ce marché et à se lancer dans l’entrepreneuriat. « Je me suis prise de passion après avoir bu un Gin Tonic sans alcool. Ça a été une révélation pour moi, dit-elle avec le sourire. J’ai trouvé ça formidable. J’ai cherché où je pouvais en acheter et ce n’était pas facile. J’ai donc mené une enquête journalistique en me disant “Ok, ça pourrait faire un documentaire assez sympa”. Et cette enquête s’est transformée en étude de marché, puis en business plan, puis en Déjà bu ? Tout ça a commencé en juin 2022. »

Une clientèle hétéroclite

La cheffe d’entreprise avait une certaine appréhension avant de se lancer à cause de « la culture de l’alcool, très ancrée en France ». Finalement, l’engouement est là. “J’ai vraiment tous types de personnes, dont certaines auxquelles je n’aurais pas du tout pensées comme celles allergiques à l’alcool, explique Sarah Missaoui. Il y a aussi des clients qui n’aiment pas ça, qui n’en boivent pas pour des questions de religion, les femmes enceintes. Il y a aussi des personnes qui sont sous traitement, des personnes âgées. Des sommeliers sont aussi passés par ici ou des addictologues parce que les alcooliques se retrouvent avec un choix de boissons très restreint.”

Cette diversité de produits disponibles à Déjà bu? a notamment attiré James, un habitant du quartier devenu un habitué. Il ne consomme plus d’alcool. « C’est l’issue d’un long voyage, après des années durant lesquelles je suis beaucoup sorti. Puis j’ai atteint une limite. Je n’arrivais plus à être productif », confie-t-il. Désormais, sa boisson favorite est le jus de gingembre.

Déjà bu? Photo Jennifer Biabatantou/AirZen Radio

À côté, Marie, elle, achète un vin désalcoolisé : «  C’est une première pour moi. Je ne m’attends pas à ce que ce soit comme du vin, mais à vivre une expérience suffisamment intéressante. » Elle explique d’où vient son intérêt pour ce mode de consommation : « Cette année, toute notre bande d’amis a fêté ses 50 ans. Je me suis dit au bout d’un énième anniversaire, après avoir bu tous ces verres d’alcool, qu’il fallait que je fasse une pause. Je me rends compte que ça ne me manque pas tellement. »

De son côté, c’est sur les réseaux sociaux que Christavie à connu Déjà bu ? Elle est venue ce jour avec son mari et leur fils, pour des raisons nutritionnels “et surtout avoir des vins et des champagnes raffinés sans alcool, c’est surprenant ».

Le marché du sans alcool est actuellement en plein essor. En 2022, la France a d’ailleurs compté sont plus fort taux de nouveaux consommateurs de boissons non alcoolisées, avec une augmentation de 25 % cette année-là, selon l’institut d’études britannique IWSR.

Ce contenu audio a été diffusé le 12 janvier 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan