Manger bio : ce club de foot accueille légumes et œufs bio

Au RC Chambéry, quand on évoque le champ de patates, ce n’est pas pour parler de l’état du terrain du Stade Brossolette de Villenave-d’Ornon (Gironde). Mais pour parler des productions de l’Amap La Ruche qui s’est installée au club de foot.

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Quand le foot est récompensé pour des pratiques écolos épatantes

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Quand foot et bio se mêlent

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Manger bio : grandir et apprendre grâce à l’Amap du club de foot

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L’idée a de quoi surprendre. Mais c’est une sacrée réussite. Depuis plus d’un an, le Racing Club Chambéry (RCB) accueille chaque semaine, après l’entrainement de foot, des paniers bios de l’Amap La Ruche. L’association pour le maintien d’une agriculture paysanne s’est installée dans les locaux du club de foot du quartier populaire de Villenave-d’Ornon, dans la banlieue sud de Bordeaux (Gironde).

« C’est un projet un peu fou », sourit le jeune président du RC Chambéry, Guillaume Latrille. L’Amap s’était retrouvée dehors, sans lieu physique, pour distribuer ses paniers. « C’est tout naturellement » que le club a proposé de les héberger. D’autant qu’il porte de nombreux projets environnementaux et sociaux.

Jouer au foot puis manger des produits bios

En effet, le club s’investissait déjà sur le tri, le covoiturage, l’utilisation des transports en commun, des actions de prévention, des fresques du climat auprès de ses footballeurs amateurs – plus de 600 licenciés cette année. L’arrivée de l’Amap se combine avec des actes sociaux portés par le RCB. « Notre club accueille un public très populaire par ses origines sociales. Le public habitué des Amap est plutôt CSP+. On fait donc se rencontrer les gens. »

Il s’enthousiasme en décrivant ses footballeurs de 10 ans acquérir, après l’entraînement, de nouvelles connaissances sur les produits bio, la saisonnalité des fruits et légumes, l’importance des circuits courts, etc. Ses jeunes pousses grandissent aussi grâce à la présence de l’Amap. « Cette écologie infuse dans les populations », plaide Guillaume Latrille.

Ce travail est d’ailleurs reconnu à travers déjà trois récompenses : celle délivrée par les professionnels des Girondins de Bordeaux, celle du Trophée Philippe Séguin dans la catégorie environnement et santé et celle de la Fondation SNCF. Guillaume Latrille n’hésite pas d’ailleurs à tacler “le football business” et “les messages envoyés par le football professionnel [qui] ne sont plus en adéquation avec la base, la masse et la société. Cela nous blesse, les vrais amoureux du ballon rond”.

Déjà, il évoque les prochains matches à venir : créer un compost collectif où se croiseraient les amapiens, les licenciés du club et les habitants du quartier. Il souhaite aussi développer des paniers de légumes dits « suspendus », gratuits pour ceux qui en ont besoin, financés par ceux qui le peuvent. Enfin, il aimerait pouvoir développer quelques parcelles de jardin partagé en permaculture.

Les résultats sont là

Pour ne rien gâcher, les résultats des différentes équipes sont excellents, à l’image de l’équipe première masculine qui est championne de Division 1 de Gironde depuis plusieurs semaines et jouera en ligue régionale la saison prochaine, une première depuis plus de 20 ans.

« On porte un projet sportif, associatif et aussi social et environnemental. Tout cela n’est pas antinomique. La seule chose qui est importante, c’est la conviction. Il faut comprendre que le football n’est pas l’unique fin en soi d’un club de football », conclut le président.

Agence de communication Perpignan