L’équipage d’Under the Pole repart pour des explorations océaniques

Partie le 17 février de Concarneau, l’équipe poursuit son programme Under the Pole IV en collaboration avec le CNRS. Le but est d’étudier la biodiversité marine afin de mieux la protéger.

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Les expéditions d’Under the pole, des projets qui se font en famille

Les expéditions d’Under the pole, des projets qui se font en famille

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Under the pole : les pistes pour protéger la biodiversité

Under the pole : les pistes pour protéger la biodiversité

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La création du programme exploration sous-marine Under the pole

La création du programme exploration sous-marine Under the pole

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Explorer et étudier les fonds marins, la mission d’Under the Pole

Explorer et étudier les fonds marins, la mission d’Under the Pole

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Recherches scientifiques, innovation et sensibilisation sont les fils conducteurs du programme d’exploration sous-marine Under the Pole. Il a été créé en 2008 par Ghislain Bardout et Emmanuelle Périe-Bardout. Après plusieurs collaborations avec l’explorateur Jean-Louis Etienne, en zone polaire, ils ont eu pour « volonté de raconter, de témoigner d’un monde de glace fascinant et unique sur la planète, mais en voie de disparition », raconte Ghislain Bardout.

Accoutumé à des expéditions de plusieurs mois, le couple, spécialiste de plongée en profondeur, part cette fois pour au moins cinq ans. Avec un équipage d’une dizaine de personnes (des plongeurs, des scientifiques, des photographes…) et leurs deux enfants, Robin et Tom, Emmanuelle et Ghislain ont pris le large le 17 février depuis le port de Concarneau (Finistère). À bord du voilier le WHY, ils vont poursuivre le programme Under the Pole IV Deep Life. Celui-ci a démarré en 2022, en collaboration avec le CNRS. Durant toute cette période, ils vont explorer différents bassins océaniques du globe. La première étape est la Méditerranée. Ils commenceront par jeter l’ancre, sept mois, en Grèce.

Explorer, cartographier, étudier

Ce projet s’inscrit par ailleurs dans le cadre de la Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) des Nations Unies. “Concrètement, cela concerne plein de projets à travers le monde qui sont labellisés soutenus par l’ONU. Ce sont des collaborations internationales. On est en lien avec les locaux pour mieux connaître les écosystèmes profonds à la fois en zone polaire, modérée et tropicale”, explique le cofondateur d’Under the Pole.

Afin d’approfondir la connaissance des forêts animales marines à des fins de préservation, un travail est mené pour savoir comment sont constitués ces écosystèmes, les densités de chaque espèce qui les composent, leur répartition, et ce, en fonction de la profondeur jusqu’à 200 mètres. « L’idée est de dresser un portrait de ces fonds marins. De faire un inventaire pour savoir comment ils interagissent entre eux. L’une des grandes questions de ce programme est : quelles sont les fonctions de ces écosystèmes et ses limites ? Parce que nos activités, comme la pêche ou le tourisme, peuvent avoir des conséquences. L’idée est de mettre en place des services de conservation basés sur la science », explique Ghislain Bardout.

Agir à son niveau

Par ailleurs, au fil de ses expéditions, l’équipage d’Under the Pole a pu constater l’impact du dérèglement climatique sur la biodiversité, comme la fonte de la banquise, l’érosion du littoral, la destruction des habitats des humains, le blanchiment des récifs coralliens. Ces observations sur l’évolution des milieux avec le temps impliquent aussi des témoignages de locaux. “Ils ont un regard et un rapport à leur environnement et aux ressources qui est différent du nôtre, dont on peut s’inspirer. Et c’est ça qu’on souhaite transmettre”, rapporte le cofondateur.

Face à la problématique du réchauffement climatique, celui-ci énonce quelques pistes de réflexions. “On a la capacité, à notre échelle, d’opérer certains changements parce qu’on exerce une pression trop forte sur notre environnement. Il y a des gens qui ne pourront pas et l’idée n’est pas de stigmatiser. Mais ça peut passer par la réduction des transports, manger moins de viande ou de poisson, choisir des élevages plus respectueux. Il faut aussi mettre la pression aux politiques. Ils ont la responsabilité de mettre en place des réglementations pour préserver notre environnement.”  

Ce contenu audio a été diffusé le 19 février 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan