Cet article, j’ai décidé de l’écrire à la première personne. Parce qu’il me concerne directement. J’ai eu l’immense bonheur de devenir papa en décembre 2023. Depuis, j’apprends ce nouveau métier et ses implications pratiques, matérielles et sentimentales. J’apprends aussi, comme le chante Ben Mazué, que “le cœur est extensible” et que je peux aimer encore plus que ce que je croyais.
Seulement voilà, avant de devenir père, il y a deux ou trois choses que j’aurais aimé savoir ou apprendre. Des choses que j’aurais peut-être trouvées dans les ateliers du futur papa, un concept imaginé dès 2014 par le coach en parentalité Gilles Vaquier de Labaume. Je lui ai donc proposé de venir en studio et ai convié d’autres papas qui, comme moi, ont appris sur le tas.
Avoir un enfant impacte aussi le couple
“Je savais que 2+1 était égal à 3. Mais j’étais loin d’imaginer l’impact sur mon couple”, confie mon collègue Frédérik. “C’est une question que j’aborde systématiquement dans ces ateliers qui sont aussi des groupes de parole”, explique le formateur des ateliers du futur papa. Et d’ajouter : “C’est un véritable tumulte qui arrive à la maman et au co-parent en période postnatale. Il y a un nouvel équilibre à trouver, chacun doit prendre une place différente. Se pose aussi la question de la sexualité, qui doit être patiente et même pourquoi pas, se réinventer”. La clé, selon Gilles, c’est le dialogue. D’autant qu’un couple sur quatre se sépare dans la première année qui suit l’arrivée de l’enfant, victime de ce que l’on appelle le “baby clash”.
“Moi, il me manquait le côté pratique avant d’avoir mon fils. La gestion des nuits, les bons gestes pour le change, le bain…”, détaille mon collègue Jérôme. “D’une manière générale, il faut éviter d’apprendre par l’erreur”, répond le coach. D’autant qu’on comptabilise en France 2000 accidents domestiques tous les jours dans la tranche 0-6 ans. On pense notamment aux chutes de table à langer par exemple ou à la mort subite du nourrisson. Pour y remédier, Gilles conseille de tout préparer à l’avance pour ne pas se laisser surprendre. Pour le bain par exemple : “il faut se laver les mains, regrouper tout ce dont on a besoin dans une même trousse et prendre l’enfant uniquement après”.
Passer du temps avec son bébé pour mieux le comprendre
Une autre question me vient. Celle du temps passé avec son bébé. J’ai eu la sensation, après la reprise du travail, de m’éloigner de mon enfant, de moins le connaître ou comprendre ses pleurs. Je me sentais moins “compétent” que sa mère qui, congé maternité oblige, passait tout son temps avec lui. “La question du temps exclusif est très importante. Il en faut pour vous, du temps, pour votre conjoint, mais aussi pour votre bébé. N’hésitez pas à passer des moments seuls avec lui pour recréer cette confiance et cette sensation de maîtriser la situation”, conseille Gilles.
Et d’ajouter : “c’est l’idée des ateliers du futur papa. Ces rendez-vous servent aussi à apporter de la sérénité et de la confiance”. C’est d’ailleurs ce message d’encouragement que souhaitent faire passer mes collègues Frédérik et Jérôme. “Fais-toi confiance, tu vas y arriver, sois tolérant envers toi-même”, déclare Jérôme lorsque je lui demande ce qu’il aimerait dire au futur papa qu’il a un jour été. “Ils ne sont pas en sucre, tu ne vas pas casser ton bébé et tu gères très bien”, abonde Frédérik.
Gilles, papa de deux filles et fondateur des ateliers du futur papa, tempère. “La confiance ne suffit pas. J’étais très enthousiaste moi aussi, et j’ai commis des erreurs. Tout ça, ça s’apprend, ça se discute. La confiance vient de la connaissance”.
