Levez les yeux. L’Ile-de-France prendra des airs de station de ski à l’horizon 2025. Le tout premier téléphérique urbain de la région va en effet faire son arrivée dans le Val-de-Marne. Il reliera Créteil – Pointe du Lac (terminus ligne 8) à Villeneuve-Saint-Georges en passant par les villes de Limeil-Brévannes et Valenton.
Environ 18 minutes entre les 2 terminus
18 minutes. C’est le temps de parcours du futur trajet en heure de pointe avec le Câble C1, selon la RATP. Contre environ 40 minutes aujourd’hui. Ce mode de transport va permettre de franchir de nombreux obstacles : faisceau ferré et voies routières saturées. Il faut dire que jusqu’à présent, la plupart des communes prochainement desservies ne sont reliées à la capitale que par des bus.
Le Câble C1 fonctionnera 7 jours sur 7 et sera exploité par Transdev à sa mise en service. 105 cabines de 10 places assises circuleront sur la ligne avec une fréquence de passage inférieure à 30 secondes.
À Toulouse, où le téléphérique urbain “Téléo” fête ses 1 an d’existence, l’objectif n’était pas de désengorger certains axes routiers mais de relier des sites séparés par des collines. « Nous avons relié trois pôles scientifiques de la ville, jusque-là reliés uniquement par la route : u hôpital, un cancéropôle et le campus de notre université publique scientifique », explique Jean-Michel Lattes. Il est le patron du réseau de transports publics Tisséo et adjoint au maire de la ville rose.
5 stations dans 4 communes dans le Val-de-Marne
Depuis un an, la métropole recense quelque 6 000 voyageurs quotidiens. « C’est encore assez modeste, mais c’était le seul moyen de connecter ces sites séparés par des collines. Et puis, c’est une expérience ! Par temps dégagé, on peut voir les Pyrénées. »
Du côté de l’Ile-de-France, on table sur des stations accessibles au maximum : entrée de plain-pied, sans escalier ni escalator, consignes et arceaux pour les vélos, dépose minute…
Les pylônes du téléphérique urbain seront implantés tout le long du parcours du Câble C1. Un collectif d’habitants avait saisi la justice pour s’opposer à cette construction, jugeant que les cabines passeraient « trop près de leurs fenêtres ». Mais il a été débouté par le conseil d’État, au début de l’été 2023, qui a reconnu le projet d’utilité publique.
Les villes s’inspirent les unes des autres
« En un an d’existence, le Téléo a reçu la visite d’une cinquantaine de délégations. Notamment de Bordeaux, où un important projet est en préparation », confie Jean-Michel Lattes. Et si le projet francilien pouvait aussi influencer Toulouse ?
En effet, à Paris, les cabines seront végétalisées et leur toit sera doté d’un système de récupération des eaux de pluie. « J’avoue que nous l’avons envisagé pour nos arrêts de bus, mais pas pour le téléphérique urbain. Pourquoi pas, après tout ! » s’enthousiasme Jean-Michel Lattes.