« Les bancs d’école sont maintenant remplis par ceux qu’on appelle les NIMAs (non issu du milieu agricole) poussés par l’envie d’avoir une vie plus proche de la nature. Ces gens-là n’ont pas grandi dans une ferme. Il faut leur donner la possibilité de prendre de l’expérience avant de s’installer », explique Baptiste Saulnier. Agriculteur engagé dans une pratique plus durable et résiliente, il a fondé avec Vanessa Correa le parcours métier Cultive. Le tout a été inspiré par Jean-Martin Fortier, pionnier du maraichage bio intensif.
En effet, si les formations techniques existent en France, les reprises de fermes intrafamiliales sont de plus en plus rares. Alors, il ne faut pas tomber dans le piège et idéaliser le métier. Les notions de rentabilité, comptabilité, embauches, connaissances techniques du vivant sont en effet primordiales et nécessitent de la pratique.
Cultive, une formation en quatre temps
La rentrée se fera le 4 novembre 2024 pour 25 « élèves ». La formation se déroulera autour de quatre points :
- Formation théorique : une partie qui dure 4 mois et vise à apprendre l’entrepreneuriat, la gestion d’entreprise et le management.
- Formation pratique : direction le campus, en Vendée. Cette partie de 8 mois a pour but d’apprendre à tutorer des tomates, mais aussi à faire sa comptabilité.
- Conception de fermes : il faut être capable de penser des fermes de 1 à 5 hectares.
- Accompagnement à l’installation : adaptation sa ferme au terrain.
Les prochaines promotions recevront ensuite 50 élèves par an. L’objectif, à terme, est de former 1600 personnes et de trouver jusqu’à 600 fermes pérennisées en 10 ans. Cela représente une goutte d’eau face aux 250 000 agriculteurs qui partiront à la retraite sans garanties de repreneurs d’ici 2030 en France. Mais cela constitue également un espoir, celui d’une agriculture pérenne et soutenable qui passera par le local.