Comment rendre la future brigade de protection des animaux efficace

Pour répondre à la hausse de la maltraitance animale, le gouvernement a annoncé la création d’une future division de la Police et de la gendarmerie. Sur le terrain, de nombreuses associations agissent déjà.

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Brigade de protection animale : comment la rendre efficace ?

Brigade de protection animale : comment la rendre efficace ?

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Une brigade de protection animale existe déjà à l’échelle associative

Une brigade de protection animale existe déjà à l’échelle associative

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Comment mieux protéger les animaux face à la hausse des violences

Comment mieux protéger les animaux face à la hausse des violences

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Objectif : mieux protéger les animaux ! À la rentrée 2022, le ministère de l’Intérieur a annoncé la création d’une future division d’enquêteurs chargée spécifiquement de la maltraitance animale. Elle sera composée de 15 policiers et gendarmes spécialisés. Celle-ci sera rattachée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique.

Il faut dire que le nombre d’actes de maltraitance envers les animaux domestiques augmente en France. Avec quelque 12 000 faits constatés, les violences ont augmenté de 30% ces cinq dernières années. Des initiatives existent déjà pour lutter contre ce fléau.

Un tissu associatif riche

À Toulouse, une capitaine de police a créé, en 2019, son association de protection animale. En plus de venir en aide aux policiers et aux gendarmes, elle s’est donnée pour mission de sensibiliser les forces de l’ordre à cette cause.

Pour Nathalie, aussi, il y a « un vrai manque de sensibilisation ». La jeune femme est policière mais aussi responsable de la Brigade Protection Animaux (BPA), une association nationale. L’an passé, elle a traité 1200 signalements de maltraitance, un chiffre qui a plus que doublé en 2022.

La BPA est exclusivement composée de bénévoles : familles d’accueil, enquêteurs civils ou professionnels. « Nous avons plusieurs centaines de gendarmes et policiers bénévoles, même s’ils ne peuvent pas intervenir en tant que professionnels », explique Nathalie.

Un maillage territorial nécessaire

Ces enquêteurs peuvent constater des maltraitances, constituer un dossier et ensuite porter plainte. Ils n’ont, en revanche, pas le droit de saisir les animaux, un acte qui revient aux forces de l’ordre.

Il existe plusieurs types d’intervention. « Pour des maltraitances dites légères, comme un lieu de vie non conforme pour l’animal, par exemple, nous privilégions le dialogue », explique Nathalie. En revanche, pour les sévices et lorsque le dialogue est impossible, l’association peut intenter une action.

« Nous le faisons tout ça sur notre temps libre », raconte la responsable de la BPA. Cette policière travaille de nuit et, la journée, elle se consacre à l’association. « Nous ne recevons aucune subvention publique », ajoute-t-elle. La BPA, comme toutes les autres associations de protection animale, a besoin de nous. « Nous avons besoin de moyens humains, comme des bénévoles et des familles d’accueil, mais aussi de dons pour l’hébergement et les soins des animaux », explique-t-elle.

Une formation indispensable des policiers et gendarmes

C’est donc sur le terrain que la lutte contre la maltraitance animale s’organise. Pour Nathalie, la création d’une brigade au niveau national et encadrée par les pouvoirs publics est une bonne nouvelle. Mais il faut qu’elle soit en lien étroit avec les associations de terrain. « Quinze policiers et gendarmes ne pourront pas traiter la masse de dossiers que nous avons. Les gens nous font confiance, ils devront donc travailler avec nous », conclut-elle.

Selon elle, le changement passera aussi par la formation de toutes les équipes. « Dès l’école de Police », dit-elle. C’est déjà ce que fait l’association de la Toulousaine Céline Gardel, qui intervient dans de nombreuses brigades et auprès des magistrats. Le gouvernement a, par ailleurs, récemment annoncé la mise en place d’un certificat d’engagement avant adoption pour limiter les décisions à la hâte en la matière.

Ce contenu audio a été diffusé le 09 décembre 2022 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Olivier MONTEGUT

Rédacteur en chef adjoint

Agence de communication Perpignan