Bretagne : l’entreprise Quel Toupet crée le premier cheveu végétal

Basées à Lorient (Morbihan), Anne-Claire Faignot et Marion Bolloc’h ont eu l’idée d’utiliser les feuilles d’ananas pour créer ce cheveu. Aujourd’hui, elles fournissent principalement le monde du spectacle.

Réécouter en podcast

Quel Toupet : les spécificités du cheveu végétal

Quel Toupet : les spécificités du cheveu végétal

02:13

Quel Toupet, créateur d’un cheveu végétal, veut élargir sa clientèle

Quel Toupet, créateur d’un cheveu végétal, veut élargir sa clientèle

04:13

Bretagne : l’entreprise Quel Toupet crée le premier cheveu végétal

Bretagne : l’entreprise Quel Toupet crée le premier cheveu végétal

08:19

Sur le marché du cheveu, il y a du naturel, du synthétique, de l’origine animale et un nouveau venu : le cheveu végétal. Cette idée a germé dans la tête d’Anne-Claire Faignot et Marion Bolloc’h qui ont créé, en 2022, Quel Toupet.

« En 2017, quand on habitait au Cameroun, on s’intéressait déjà aux fibres végétales. On collaborait avec une coopérative agricole, Unapac, qui cultivait des bananes et des ananas. On avait un premier projet de papier végétal à partir de tronc de bananier. Le but étant de valoriser l’éco produit de l’agriculture vivrière. Et en voyant toutes ces fibres, en rigolant, on disait que ça ressemblait à des cheveux », explique Marion Bolloc’h.

Photo Quel Toupet

Un processus bien huilé

Ce qui n’était alors qu’une blague s’est finalement concrétisé. « On a fait des recherches pour créer ce cheveu végétal. Ça a été concluant avec les plants d’ananas », explique Marion. Il aura fallu trois ans aux associées pour mettre au point leur processus de transformation, breveté en 2021. « Habituellement, la feuille qui peut faire jusqu’à 90 cm, est détruite. Là, on extrait la fibre, qui est la structure. Le reste, la matière verte, est compostée. Puis, il y a le lavage, le peignage et on applique une teinture végétale qu’on a développée. Tout ça se passe dans notre laboratoire, à Lorient », détaille la cofondatrice de Quel Toupet.

Aussi, afin que le rendu soit similaire à un cheveu humain, souple et brillant, Anne-Claire et Marion ont formulé un traitement de surface pour gainer la fibre. Elles ont pour ce faire utilisé un polymère biosourcé : du chitosan.

À l’assaut du milieu artistique

Photo Quel Toupet

Les fabricantes de cheveux végétaux fournissent principalement le monde du spectacle, notamment les perruquiers.

« Ils créent des perruques, des barbes des moustaches, précise Fanny Lavolé, la directrice commerciale. On a eu des retours positifs sur le confort. Ce produit est trois à quatre fois plus léger que les cheveux synthétiques, qui a ce côté isolant. Les cheveux végétaux sont moins lourds et il y a un côté respirant. Quant aux naturels, il y a une problématique au niveau de la traçabilité. Et puis, là, on donne une seconde vie à ce déchet qui est biodégradable, responsable. On est dans une économie circulaire. »

Développer sa clientèle

Photo Quel Toupet

Si, pour le moment, c’est essentiellement le milieu artistique qui utilise les cheveux végétaux de Quel Toupet, les fondatrices souhaitent à l’avenir proposer leurs produits au milieu médical. « Pour nous, ça a vraiment du sens. Comme on parle de confort et de légèreté, pour les personnes qui souffrent d’alopécie, suivent un traitement chimio, le synthétique est désagréable. Ça irrite le crâne. Actuellement, on collabore avec la marque Les Franjynes, qui crée des franges que l’on vient positionner avec un bandeau. On va développer la première prothèse capillaire végétale », déclare avec enthousiasme Marion.

Cette collaboration flatte Anne-Claire et Marion, qui veulent se faire une place dans ce secteur dominé par les entreprises asiatiques. Quant au prix, la botte de cheveux végétal varie entre 20 et 89 euros, en fonction de la longueur et de la quantité.

Pour la suite, les associées vont approfondir leurs recherches sur les fibres végétales, pour notamment utiliser des plants de bananes pour faire du tressage afro.

Agence de communication Perpignan