Accueil paysan : découvrir le monde rural et l’échange authentique

Ce réseau permet de séjourner à la ferme ou de découvrir auberges, produits du terroir et fermes pédagogiques pendant les vacances. Le tout dans une démarche d’échanges. Une déconnexion aussi pour les agriculteurs.

Réécouter en podcast

Accueil paysan : diversifier son activité

Accueil paysan : diversifier son activité

02:10

Accueil paysan : des valeurs d’échange

Accueil paysan : des valeurs d’échange

04:05

Accueil paysan : pléthore de propositions

Accueil paysan : pléthore de propositions

07:45

Des vacances intelligentes, comme les décrit Armand-Bernard Marguerite, coordinateur régional du réseau Accueil paysan Occitanie. Apprendre quelque chose tout en passant des vacances ludiques. C’est l’idée d’Accueil paysan. Par exemple, lorsque l’on séjourne dans une exploitation laitière, on peut participer à la traite ou aux soins des animaux. Chaque expérience est différente au sein des structures du réseau. Reste à choisir sur le site internet ce qui convient le mieux à chacun. 

L’association regroupe des paysans qui souhaitent développer ou mettre en valeur une activité d’accueil à la ferme, hébergement, restauration ou activités, visites, fermes pédagogiques. Le réseau prévoit aussi un volet accueil social des publics spécifiques, en difficulté. Présents partout en France, avec environ 900 structures et quelque 200 en Occitanie, le réseau accueille tout type de paysans porteurs de projets. Des personnes en phase d’installation ou d’autres déjà en activité, “qui se rendent compte qu’à plusieurs, on est plus forts. Et que lorsque l’on partage des valeurs similaires, ça a un sens”. Dans tous les cas, il y a une envie de diversifier son activité.

Accueil paysan : préserver le tissu social

Ces petites fermes à taille humaine se réinventent, tout en préservant le tissu social. Cela permet au paysan de pouvoir vivre décemment de son métier, de sa production. “Faire de l’agritourisme, du tourisme à la ferme, ce n’est pas qu’une question de rentabilité, de revenus”, explique Armand-Bernard Marguerite. “C’est aussi et surtout pour créer du lien social. Car dès l’instant où on s’installe en agriculture, on est à fond dans son boulot. Et ça devient parfois compliqué de s’ouvrir au monde extérieur. Pas facile non plus de partir en vacances. Alors, faire venir les vacanciers chez eux, ça leur permet aussi de voyager, de s’évader.” 

Le réseau Accueil paysan, né en Isère en 1987, est aussi la garantie de valeurs, d’une charte signée par les adhérents, qui prône toutes ces valeurs de partage, de solidarité, et de faire découvrir la vie à la campagne. Lequel fonctionne aussi avec d’autres réseaux, comme inPACT, Initiative pour une agriculture
citoyenne et territoriale, Terre de liens, Nature et progrès…  

Du contact direct et humain aussi. La réservation se fait auprès de l’agriculteur, par mail ou par téléphone. Ici, nous ne sommes pas des anonymes sur une centrale de réservation. Les paysans veulent garder la maîtrise, échanger directement plutôt qu’avoir accès à un tiers. Les fiches descriptives des agriculteurs sont détaillées. La plupart disposent d’un site internet, où ils indiquent les choses à faire sur place : balades, découvertes. On peut échanger directement pour savoir si l’accueil correspond à nos attentes. 

L’occasion aussi de prendre le pouls du vacancier, de prévenir également. “C’est une ferme. Il peut y avoir des bruits, un coq, des poules, un âne qui font du bruit le matin. C’est un peu le côté pédagogique qui intervient dès le début : s’assurer que la personne ne se trompe pas. Il y a des avantages, comme le côté bucolique. Mis la ferme c’est aussi un espace de vie, de travail. C’est du vivant.” 

Une notion humaniste

Toutes les structures ne proposent pas un hébergement. Mais il y a un maillage qui se crée avec différents adhérents au sein du territoire. Il est possible de naviguer d’une structure à une autre pour découvrir des produits, se restaurer ou séjourner.

Accueil paysan Occitanie essaie de développer les propositions d’itinérance, ce qui fait partie du plan d’action de cette nouvelle année. Certains adhérents en proposent déjà eux-mêmes. Un paysan ânier du réseau profite du marché le dimanche pour mettre en avant ses produits, mais aussi récupérer les vacanciers à la gare. S’ensuit une randonnée à la journée ou sur plusieurs jours, pour faire de l’itinérance, apprendre à diriger un âne. Et, ensuite, partir à la découverte du territoire avec des cartes.

“Les gens qui découvrent le réseau reviennent, car ils trouvent cette notion humaniste. On est dans une société de plus en plus individualiste. Et la notion de confort, pour nous, ce n’est pas la télé qui fait 1m20, c’est de partager un moment, une expérience en milieu rural. On va être sur des indicateurs humains plutôt que sur des indicateurs matériels.” 

Ce contenu audio a été diffusé le 24 février 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan