Wwoofing : la passion de l’agriculture et de l’humain autour du monde

Le Wwoofing est une initiative née en Angleterre au début des années 70. Elle permet de voyager utile, à condition d’avoir une réelle curiosité pour l’agriculture bio et le vivant.

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Wwoofing : un intérêt pour la terre

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Wwoofing : des valeurs fortes

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Wwoofing : un apport mutuel

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08:14

“Notre rôle, c’est de permettre à des gens de venir s’initier aux pratiques agricoles, biologiques et paysannes”, résume Cécile Paturel, chargée de développement à l’association Wwoof France, qui signifie World wild opportunities on organic farms. Pour tenter l’aventure, il faut être membre de la structure et être majeur. Côté hôtes, on retrouve des fermes, sectionnées sur leur volonté, leur envie de participer et leur modèle agricole, prêtes à ouvrir leurs portes et à partager leur vie avec des gens qui connaissent plus ou moins l’agriculture.

Des petites fermes familiales à taille humaine, mais aussi des associations ou collectifs, qui n’ont pas d’activité commerciale et qui produisent pour leur autonomie alimentaire, ou encore des particuliers qui possèdent un terrain, un grand jardin, un potager, et qui ont de l’espace pour recevoir des stagiaires, entre une semaine et un mois.

Voyager hors des sentiers battus

Des stagiaires qui sont de jeunes adultes en majorité, sensibles aux questions environnementales, et qui ont envie de voir d’un peu plus près les enjeux de l’agriculture. Des retraités s’engagent aussi. Souvent, ils ont une histoire d’enfance ou d’adolescence avec la ruralité et sont très heureux d’apporter leurs connaissances, leur regard. Ce sont aussi ceux qui, pendant leurs vacances, vont préférer apprendre, s’immerger et faire de nouvelles rencontres. “Il faut avoir une curiosité sincère pour l’agriculture bio”, précise Cécile Paturel. “Ça implique aussi une curiosité humaine. Il n’est pas rare que l’on fasse plein de rencontres et que ce soit des moments humains très forts, voire que véritables amitiés naissent”. 

“Ça implique aussi une curiosité humaine. Il n’est pas rare que l’on fasse plein de rencontres et que ce soit des moments humains très forts, voire que véritables amitiés naissent”

Le Wwoofing peut, en effet, être un moyen de voyager, une porte d’entrée à la découverte d’un territoire, parce que l’on est en dehors des normes et non pas en mode “consommation”. À condition, bien sûr, d’avoir une réelle envie de découverte de l’autre et du monde agricole. “Il y a un rapport humain qu’on ne retrouve nulle part ailleurs”, s’émerveille Cécile Paturel, qui a été et est toujours wwoofeuse elle-même. “J’aime ça, ce dépaysement total qui va me permettre de sortir de la ville, partager cette vie quotidienne, découvrir d’autres façons de cuisiner, le légume du pré à l’assiette. Je cultive, je plante et, ensuite, je vais manger ce qui a poussé dans le jardin. On est en circuit ultra court. Et puis, c’est un vrai plaisir de ne pas se sentir touriste, mais utile, et de repartir avec un grand enseignement, une grande richesse, une grande expérience humaine après avoir partagé ces moments assez intenses de vie collective.” 

Cette famille, cette culture bien spécifique de la terre mais aussi cette conscience des enjeux aujourd’hui, ce sont les valeurs chères à l’association Wwoof France. Des valeurs d’échange, de transmission de savoirs en faisant, d’éducation populaire. “Il y a une façon de mener un troupeau. On peut le lire, regarder une vidéo sur Internet, mais on peut aussi accompagner quelqu’un qui emmène ses vaches pâturer. S’éduquer ou s’éveiller à des valeurs qui sont durables : comment fait-on pour manger sans dégrader la planète, sans utiliser des pesticides, des engrais qui sont des dérivés du pétrole, revenir à quelque chose assez cohérent humainement ? Ce sont les raisons de vivre du Wwoofing.” 

Le respect de chacun

Cette association veille au grain aussi, très attachée à ce que la pratique reste respectueuse de chacun. Un wwoofeur n’est pas un salarié agricole. Il n’a pas d’horaires, pas de supérieur hiérarchique mais s’engage à donner un coup de main. Les deux parties se mettent d’accord sur leurs souhaits et leur implication en amont. “Je veux t’aider parce que je partage tes convictions en agriculture bio, ton engagement de vouloir travailler de manière respectueuse avec le vivant.”

La pratique est aujourd’hui développée dans tous les pays du monde. Faire du Wwoofing permet de se rendre dans des fermes bio dans toute la planète. Wwoof France fait partie d’une fédération qui regroupe des associations du monde entier.

Ce contenu audio a été diffusé le 09 décembre 2022 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan