Cette année, Bordeaux était la ville hôte de la cérémonie de remise nationale du label Clef Verte. Ce label international sur le tourisme durable, créé en 1998, est porté par l’association Teragir en France. Cette année, plus 1 500 hébergements touristiques et restaurants français ont obtenu ce label. Soit une croissance de 45% par rapport à 2022. « C’est vrai qu’on fait face à une forte prise de conscience du secteur, ce qui est une excellente nouvelle. Les professionnels de l’hébergement touristique et de la restauration, aujourd’hui, ne se demandent plus s’il faut s’engager en matière de développement durable. Ils se demandent comment et quand il faut s’engager. Le label est une bonne méthodologie pour les accompagner étape par étape », explique Nathalie Bel Baussant, responsable du label Clef Verte et directrice du pôle tourisme durable de l’association Teragir.
Elle souligne que cette labellisation permet aussi de valoriser les démarches entreprises. Mais avant de l’obtenir, il y a une procédure à suivre. Lors du dépôt de leur première candidature, les professionnels doivent ainsi remplir un questionnaire de 100 à 120 critères, selon la typologie de leur établissement. Plusieurs points seront alors analysés tels que la gestion environnementale, la formation du personnel et la sensibilisation de la clientèle sur cette thématique de développement durable, la gestion de l’énergie, les produits alimentaires et d’entretien utilisés… La première année, un audit est réalisé durant lequel des conseils sont apportés. Aussi, chaque établissement dispose d’un accompagnement d’un membre de l’équipe Clef verte afin de finaliser les points essentiels avant de passer devant le jury d’attribution du label.
Valoriser sa démarche
De son côté, Valérie Decamps est coutumière du processus. Elle a en effet fait partie des premiers labellisés en France à titre personnel. Aujourd’hui, elle est à la direction du réseau de campings Flower Camping label qui ont le label Clef Verte. « C’est une belle reconnaissance », dit-elle. Valable un an, il faut le renouveler chaque année, ce qui impose une certaine rigueur et des contraintes. Mais ça ne démotive par la directrice, au contraire. « Ça nous booste, nous oblige à toujours chercher des nouveautés, à nous remettre en question aussi. On fait des bilans tous les ans. On voit où on peut faire des économies, sur la consommation d’énergie, d’eau… Mais il faut aussi prendre en compte le fait que les gens qui viennent en vacances n’ont pas forcément envie de mettre en place le tri. Il faut donc trouver le bon curseur. Il faut le voir vraiment comme quelque chose d’inspirant, de positif. »
De leur côté, les responsables de l’hôtel le Majestic, à Bordeaux, sont en pleine démarche de labellisation. Ils sont pour ce faire accompagnés par l’Office de Tourisme de Bordeaux Métropole qui a mis en place des formations, des ateliers et des subventions. « Ce label va nous apporter une rigueur. D’abord en interne, pour pouvoir sensibiliser le client. On sait que le tourisme a quand même un impact sur l’environnement. C’est à nous, en tant qu’acteurs, de dire qu’on peut voyager et en étant plus conscient », explique Adèle Gaillac, responsable commerciale et communication de l’établissement. Ce dernier, actuellement en travaux, en profite pour se mettre aux normes Clef Verte. Un challenge que l’équipe du Majestic est prête à relever.