Pour l’orthophoniste Léa Hélias, alias @jeunemamanextraterrestre sur Instagram, l’apprentissage de la lecture doit être abordé avec patience, créativité et, surtout, plaisir. Elle est l’auteure de « 50 activités ludiques autour de la lecture, j’accompagne mon enfant dans son apprentissage », paru au Courrier du Livre.
L’apprentissage de la lecture peut parfois sembler laborieux. Selon Léa Hélias, il est important de ne pas précipiter cette étape. « Il ne faut pas mettre de pression, insiste-t-elle. Chaque enfant avance à son propre rythme. Certains auront besoin de plus de temps que d’autres pour maîtriser les bases de la lecture. »
En effet, la lecture est une activité cognitive complexe. Elle mobilise de nombreuses compétences, comme la reconnaissance des lettres, la compréhension des sons et la mémorisation. Même si le processus semble long, chaque progrès compte. Cette étape est également l’occasion de partager des moments agréables avec son enfant, sans chercher à accélérer coûte que coûte.
Des activités ludiques pour faciliter l’apprentissage
« Le jeu est un excellent vecteur d’apprentissage pour les enfants », explique l’orthophoniste. Parmi les activités possibles, Léa Hélias conseille des jeux de lettres magnétiques, des chasses aux sons ou encore des séances de lecture à voix haute avec des marionnettes. Ces approches permettent de rendre la lecture concrète et amusante, tout en stimulant l’imaginaire des plus jeunes.
« Faire de la lecture un moment de partage et de découverte, où l’enfant devient acteur de son apprentissage, est essentiel pour cultiver sa curiosité et son envie d’apprendre. »
Pour Léa Hélias, les parents ne sont pas seulement là pour superviser les devoirs ou vérifier les progrès. « Les parents doivent être des partenaires dans cette aventure », affirme-t-elle. En adoptant une approche bienveillante et positive, ces derniers peuvent, non seulement, aider leur enfant à développer ses compétences en lecture, mais également lui donner confiance en soi. Cela passe par des activités régulières, comme lire des histoires ensemble ou encourager l’enfant à inventer ses propres histoires.
Ces moments partagés permettent de créer un lien affectif autour de la lecture. Ils permettent aussi d’installer des habitudes qui seront bénéfiques tout au long de la vie scolaire. « À la maison, chaque moment peut être une opportunité d’apprendre. Lire une recette en cuisinant, déchiffrer des panneaux en se promenant ou encore choisir ensemble un livre à la bibliothèque sont autant de façons d’enrichir l’expérience de l’enfant. »
L’invitée. Léa Hélias, dit @jeunemamanextraterrestre, est orthophoniste diplômée depuis plus de 10 ans. Elle est mère de deux enfants de 9 et 5 ans, instruits en famille. L’experte a à cœur d’accompagner les parents au quotidien pour les aider à avoir une parentalité éclairée et la plus sereine possible. Elle propose également des formations dans les domaines du langage et de la lecture. Léa Hélias a écrit « 50 activités ludiques autour de la lecture, j’accompagne mon enfant dans son apprentissage », paru au Courrier du livre.
Pour comprendre le refus scolaire anxieux et savoir comment y faire face, Marie Costa partage son expérience et ses conseils. L’experte est enseignante depuis 25 ans, conférencière et coach parental. Elle a écrit « Mon enfant ne veut plus aller à l’école », paru chez De Boeck Supérieur.
Le refus scolaire anxieux, autrefois appelé « phobie scolaire », est une forme d’anxiété. Elle se manifeste chez les enfants par une peur intense et irrationnelle de se rendre à l’école. Contrairement à une phobie classique, où la peur est déclenchée par un objet ou une situation spécifique, le refus scolaire anxieux peut se manifester bien avant que l’enfant ne mette un pied dans l’enceinte scolaire. « L’enfant peut avoir des symptômes ou des problèmes d’anxiété à la maison, la veille avant de partir ou le matin dans la voiture », explique Marie Costa.
Ce phénomène peut entraîner des symptômes physiques réels, tels que des maux de ventre, des migraines, voire des crises de panique. Ce n’est pas que l’enfant ne veut pas aller à l’école, il ne peut pas. « Entre le “veut” et le “peut”, il n’y a qu’une lettre de différence. Mais ça fait toute la différence », affirme Marie Costa.
Les périodes à risque du refus scolaire anxieux
Certaines périodes sont plus propices à l’émergence de cette anxiété. Notamment à 7 ans, explique Marie Costa. En effet, l’entrée en CP, avec son lot de nouvelles attentes et exigences, peut être particulièrement difficile pour certains enfants.
D’autres moments peuvent être critiques, comme l’entrée au collège, généralement à 10 ou 11 ans. L’enfant est alors confronté à un nouveau système éducatif, avec plusieurs professeurs, un établissement souvent plus grand et la perte de ses repères habituels. La transition vers la quatrième ou la troisième, voire l’entrée au lycée, constituent également des périodes sensibles.
Les causes multiples du refus scolaire anxieux
Les causes du refus scolaire anxieux sont variées. Elles peuvent différer d’un enfant à l’autre. Parmi les facteurs déclencheurs se trouvent les troubles anxieux généralisés, les difficultés scolaires. Mais aussi les troubles de l’apprentissage ou de l’attention, et le harcèlement scolaire.
« Les causes sont nombreuses. Elles sont tellement différentes d’un enfant à l’autre qu’il est compliqué, parfois, de mettre un mot sur le refus scolaire anxieux », explique Marie Costa. Cette complexité rend le diagnostic difficile. Les symptômes peuvent par ailleurs être parfois interprétés, à tort, comme des problèmes médicaux classiques.
Une prise en charge rapide
« La prise en charge doit être rapide », insiste Marie Costa. Il est important d’agir dans les trois mois suivant les premiers signes. Un retard dans la reconnaissance et la prise en charge de cette anxiété peut en effet prolonger le trouble et entraîner des répercussions durables sur la vie scolaire et familiale de l’enfant. Ainsi, si rien n’est fait, le refus scolaire anxieux peut durer plusieurs années.
La collaboration entre parents, enseignants et professionnels de santé est essentielle pour aider l’enfant à surmonter son refus scolaire anxieux. « La triple alliance est ce qui fonctionne le mieux », explique Marie Costa. Le parent doit être à l’écoute de son enfant, observer attentivement ses symptômes et ne pas hésiter à consulter un médecin généraliste pour obtenir un diagnostic précis. Il est parfois nécessaire de retirer l’enfant de l’école temporairement pour se concentrer sur sa santé mentale avant de réintégrer progressivement le milieu scolaire. Les enseignants, quant à eux, jouent un rôle clé en adaptant l’environnement scolaire aux besoins de l’enfant.
Des outils pour surmonter le refus scolaire anxieux
Pour soutenir l’enfant, Marie Costa propose plusieurs outils dans son livre, destinés tant aux parents qu’aux enseignants. L’un des exercices consiste à aider l’enfant à classer ses peurs, de la plus à la moins intense, et à les verbaliser. Un autre outil, la “BD des qualités”, permet à l’enfant de retrouver confiance en lui en identifiant ses forces et ses réussites passées. “Tout enfant a envie d’être le héros d’une BD,” explique l’experte.
L’invitée. Marie Costa, experte en parentalité, auteure et conférencière, a accompagné de nombreuses familles durant 25 années d’enseignement et de coaching parental. Diplômée d’un Master en Sciences de l’éducation, d’un diplôme de Conseillère en économie sociale et familiale, elle est la fondatrice de M&C Parentalité et du programme de coaching « Développer ses talents de parents ». Elle est l’autrice de « Mon enfant ne veut plus aller à l’école, le guide pour prendre en main l’anxiété scolaire de votre enfant », paru chez De Boeck Supérieur.
Séverine Roiret, coach en orientation et fondatrice d’Espace Impulsion a écrit « Aidez votre ado à trouver sa voie sans drama », publié aux éditions Vuibert. Elle partage son expertise pour accompagner son enfant dans la quête de sa voie.
Selon Séverine Roiret, « 72 % des filles et 63 % des garçons sont stressés par l’orientation ». Ce stress peut résulter de la pression ressentie à l’école, de l’incertitude quant à leur avenir ou encore du sentiment de devoir répondre aux attentes des parents et de la société. Même si l’orientation est source de stress pour les adolescents, ils n’expriment pas toujours cette angoisse.
Dépasser le sentiment d’impuissance des parents
Beaucoup de parents se sentent démunis face à l’orientation de leur enfant, notamment lorsqu’ils ont l’impression de se heurter à un mur. « L’idée est d’essayer de lui donner des rendez-vous, d’échanger avec lui dans des moments où il est d’accord », recommande la coach en orientation.
Séverine Roiret conseille ainsi de choisir avec soin le moment où aborder le sujet, en évitant les contextes inopportuns comme les repas ou les instants de détente. Il s’agit d’adopter une approche empathique et de faire comprendre à l’ado que les discussions sur son avenir ne sont pas des confrontations. Elles sont plutôt des occasions de mieux comprendre ses besoins et ses aspirations.
Explorer des solutions alternatives
Si le dialogue avec l’adolescent semble bloqué, « faire parfois intervenir une tierce personne peut être judicieux », affirme Séverine Roiret. En effet, l’aide d’un conseiller d’orientation, d’un coach ou d’un membre de la famille peut ouvrir le dialogue. Ces personnes externes peuvent d’ailleurs offrir une perspective différente et parfois plus acceptée par l’adolescent.
Parcoursup : anticiper pour mieux gérer le stress
Parcoursup, la plateforme d’inscription aux formations de l’enseignement supérieur, est souvent perçue comme un obstacle insurmontable par les familles. Séverine Roiret reconnaît que ce processus peut être source d’anxiété. Mais elle insiste sur l’importance de s’y préparer en amont. Elle recommande ainsi aux parents de commencer à explorer la plateforme dès la seconde, pour permettre à l’adolescent de se familiariser avec les attendus des différentes formations et de choisir ses spécialités en connaissance de cause.
Séverine Roiret souligne également que Parcoursup ne se limite pas aux notes scolaires. Les activités extra-scolaires, le bénévolat et les projets personnels jouent aussi un rôle important dans le dossier de candidature. Cette vision globale permet aux adolescents de valoriser toutes leurs compétences et pas seulement leurs résultats académiques.
Ne pas se limiter à une seule voie
Enfin, Séverine Roiret rappelle que l’orientation n’est pas une décision définitive. « Ce ne sont pas des erreurs, ce sont des apprentissages », explique-t-elle. Il est normal pour un adolescent de se tromper, d’explorer différentes options et d’apprendre de ses expériences.
La coach en orientation évoque également l’importance de ne pas se limiter à une seule vision de l’orientation. « Je vous conseille de ne pas obligatoirement viser un métier, mais plutôt des compétences que votre jeune va pouvoir réutiliser tout au long de sa vie », conseille-t-elle.
L’invitée. Après avoir passé 15 ans dans la communication d’entreprise, Séverine Roiret s’est spécialisée en communication interpersonnelle pour jeunes adultes. Son parcours de salariée et d’entrepreneure lui permet ainsi d’apporter une vision d’entreprise aux jeunes qu’elle accompagne. Elle est aussi la fondatrice d’Espace Impulsion.
Passionnée par son activité, elle est toujours heureuse d’aider quotidiennement les jeunes adultes à se révéler. Elle a écrit « Aidez votre ado à trouver sa voie sans drama », paru aux éditions Vuibert.
Une approche ludique et concrète peut transformer les mathématiques en un jeu d’enfant. C’est l’idée centrale développée par Capucine Hamdi-Bourgois, formatrice et ergothérapeute en pédiatrie. Elle a écrit « Mon enfant sera fort en maths ! Plus de 100 activités inspirées de la méthode de Singapour », paru aux éditions Solar.
La méthode de Singapour : une approche concrète des mathématiques
La méthode de Singapour est une approche qui diffère grandement de l’enseignement traditionnel des mathématiques en France. Selon l’ergothérapeute, “la méthode de Singapour, c’est vraiment une vision concrète des maths pour résoudre des problèmes du quotidien. On n’est pas du tout sur des calculs abstraits comme en France”. Cette méthode repose sur cinq piliers, dont l’un des plus essentiels est l’attitude face aux mathématiques.
“Ils cherchent avant tout à ce que l’enfant ait du plaisir à faire des mathématiques, qu’il soit motivé et qu’il n’ait pas d’anxiété ou de démotivation.” L’enseignement des mathématiques à Singapour est structuré autour des apprentissages spiralaires. Les concepts clés, tels que l’addition, la soustraction, la multiplication et la division sont introduits tôt et revisités chaque année, avec un niveau de complexité croissant.
Apprendre en jouant
Une des méthodes privilégiées par l’ergothérapeute pour enseigner les maths est le jeu, notamment celui de “la marchande”. Ce jeu, selon elle, n’a pas d’âge. “Au début, on peut juste acheter un poulet et une carotte, puis parler des euros. Et petit à petit introduire des notions comme l’estimation du prix ou les additions.”
Cette approche ludique permet non seulement de renforcer les compétences en mathématiques, mais aussi de développer la motivation et le plaisir de l’enfant.
Les mathématiques, un jeu d’enfant dès la naissance
“48 heures après la naissance, un bébé peut faire des maths. Il est capable de différencier le beaucoup du peu”, explique Capucine Hamdi-Bourgois. Ce module mathématique inné permet au bébé de réaliser des calculs simples. Cette capacité naturelle peut être cultivée dès le plus jeune âge par des activités simples et quotidiennes, comme la cuisine. La préparation d’une crêpe party, par exemple, est une excellente occasion pour un enfant de faire des calculs. Elle permet de mesurer des quantités et de travailler sur des concepts mathématiques tels que la multiplication et l’addition.
Les stratégies et procédures
Beaucoup de parents ne connaissent pas encore la distinction entre les stratégies et les procédures en mathématiques. Les procédures sont comme un mode d’emploi que tout le monde suit de la même manière, alors que les stratégies sont individuelles et variées. Par exemple, pour calculer 3 X 5, certains enfants connaissent immédiatement la réponse, tandis que d’autres utilisent des stratégies différentes, comme ajouter 5 à 10.
L’ergothérapeute souligne l’importance d’encourager ces stratégies individuelles, notamment chez les enfants qui comptent sur leurs doigts, une pratique souvent mal vue. “Il y a encore une étude sortie en 2024 qui montre que les enfants qui comptent sur les doigts ont de meilleurs résultats”, explique-t-elle.
L’invitée. Capucine Hamdi-Bourgois est maman de deux garçons, formatrice et ergothérapeute en pédiatrie depuis 13 ans. Elle aide ainsi à rendre les enfants atteints de troubles spécifiques (dyslexie, TDAH…) ou porteurs de handicap les plus autonomes possible dans leurs activités quotidiennes.
Après un DU en neuropsychologie, elle s’est spécialisée en mathématiques avec plusieurs formations, dont le GEPALM (Groupe d’étude sur la psychologie des activités logico-mathématiques). Elle aime particulièrement l’étincelle qui jaillit dans les yeux d’un enfant qui découvre et comprend par lui-même un concept mathématique. Elle a écrit « Mon enfant sera fort en maths, plus de 100 activités inspirées de la méthode de Singapour », paru aux éditions Solar.
Pour nous aider à comprendre l’amitié entre les enfants, Stéphanie Couturier partage ses connaissances et son expérience. Psychomotricienne et sophrologue de formation, elle a écrit de nombreux ouvrages dont « Mon enfant hérisson », paru aux éditions Marabout et « Le Livre de mes émotions, l’amour », publié chez Gründ.
Les enfants commencent généralement à développer des préférences pour certains camarades de jeu bien plus tôt qu’on ne le pense. Stéphanie Couturier rappelle que ces relations peuvent naître dès dix à douze mois. « En crèche, par exemple, on voit des enfants très jeunes qui commencent à développer des liens particuliers de préférence », explique-t-elle. Les enfants se retrouvent alors constamment en petits groupes pour jouer ensemble. Ce type de connexion montre que les enfants sont capables de former des amitiés solides bien avant l’âge de la scolarité.
Les chagrins d’amitié
Les enfants peuvent aussi ressentir de véritables chagrins lorsqu’une amitié prend fin. « Même si c’est pour 24 heures, ça fait très mal et c’est très difficile », affirme Stéphanie Couturier. « C’est important d’expliquer à l’enfant que c’est légitime d’être triste et de se sentir en difficulté », conseille la psychomotricienne.
Les parents peuvent également aider leur enfant à comprendre et à traverser ces émotions. Pour cela, ils peuvent montrer que les relations peuvent être réparées et que de nouvelles amitiés peuvent se nouer. Pour aider les enfants à surmonter une rupture amicale, il est essentiel de les encourager à tisser de nouveaux liens. Cela peut passer par l’organisation de jeux avec d’autres enfants au parc ou à la maison.
Les émotions complexes de l’amitié
L’amitié peut également susciter des émotions désagréables comme la jalousie et la colère. Les enfants comparent souvent ce qu’ils ont avec ce que leurs amis possèdent. Cela suscite parfois du désir ou de la frustration. « Les bébés vont regarder les enfants, quel que soit leur âge, vont avoir du désir pour ce que l’autre détient », explique Stéphanie Couturier.
Ces émotions sont naturelles et font partie intégrante du processus d’apprentissage social. En aidant leurs enfants à comprendre et à gérer ces sentiments, les parents leur fournissent des outils précieux pour leur avenir.
L’importance de l’empathie et de la coopération
« Avoir des amis permet de pratiquer l’empathie, la résolution de conflits, le partage, la coopération », note Stéphanie Couturier. Ces compétences relationnelles sont essentielles pour le développement personnel et social des enfants.
En encourageant les enfants à être empathiques et à aider les autres, les parents et les éducateurs peuvent contribuer à créer un environnement plus inclusif et solidaire. Des initiatives comme le « banc de l’amitié » dans les écoles, où les enfants peuvent demander de l’aide en s’y asseyant, sont des exemples concrets de la manière dont l’empathie peut être encouragée dès le plus jeune âge.
L’invitée. Stéphanie Couturier est psychomotricienne et sophrologue de formation. Elle est spécialisée dans les troubles des apprentissages et l’accompagnement de la sphère émotionnelle de ses patients. Elle nous raconte comment elle aide les enfants à exploiter leur potentiel et à faire grandir leur confiance en soi. Stéphanie Couturier a écrit de nombreux ouvrages dont « Mon enfant hérisson » aux éditions Marabout et « Le livre de mes émotions, mes meilleurs copains », paru chez Gründ.
Caroline Ferriol, la Fée Dodo, partage ses conseils précieux pour aider les parents à favoriser le sommeil de leurs tout-petits. Cette dernière est psychopédagogue et autrice du best-seller « Le Grand Guide du sommeil de mon bébé », paru aux éditions Marabout.
“Le sommeil est le fondement de la santé de tous les êtres humains”, explique Caroline Ferriol. Plusieurs facteurs influent sur le sommeil de bébé. La première étape consiste à s’assurer que l’enfant est en bonne santé, car des problèmes médicaux peuvent perturber le sommeil. “Il est très important pour les parents de savoir que, évidemment, leur état d’être, leur ancrage, leur prise de décision aussi, leur rapport au sommeil vis-à-vis de leur enfant, est quelque chose d’essentiel”, explique-t-elle. Ainsi, un bébé en bonne santé et bien nourri est plus enclin à dormir paisiblement.
L’importance de la nutrition dans le sommeil de bébé
Un autre aspect important du sommeil de bébé est la nutrition. La spécialiste recommande ainsi aux parents de consulter des professionnels de la diététique pédiatrique. Ils pourront ainsi s’assurer que l’enfant reçoit les nutriments nécessaires. “Il est essentiel que bébé ait une nutrition équilibrée. Malheureusement, beaucoup de professionnels ne sont pas correctement formés à l’analyse des courbes de poids et de taille des enfants.”
Le respect des temps d’éveil appropriés est également indispensable au sommeil de bébé. Caroline Ferriol explique que chaque tranche d’âge a des besoins spécifiques en matière de temps d’éveil avant de retourner au sommeil. Par exemple, un bébé de 0 à 2 mois ne devrait pas rester éveillé plus de 30 à 60 minutes. “Si on dépasse ce temps d’éveil, cela provoque une surstimulation pour le cerveau de l’enfant. Et cela ne lui permet pas de pouvoir aller vers le sommeil sereinement”, précise-t-elle.
Stratégies de sommeil cohérentes
“Il va être essentiel de pouvoir respecter la cohérence dans les stratégies de sommeil de son enfant pour qu’il puisse être à même de passer sereinement ses cycles de sommeil”, indique Caroline Ferriol. Ces stratégies, distinctes des rituels de coucher, comprennent les habitudes que l’enfant adopte pour s’endormir. Par exemple : être bercé ou s’endormir au sein. Créer un environnement de sommeil sécurisé et confortable est en effet important. L’experte recommande de maintenir une température ambiante comprise entre 18 et 20 °C. Il faut par ailleurs éviter la surstimulation des écrans et des jouets à piles. La spécialiste conseille d’assurer un noir complet la nuit et une obscurité maximale pour les siestes.
Permettre à l’enfant de se rendormir entre deux cycles de sommeil est important. Caroline Ferriol met en garde contre la confusion entre le sommeil agité et l’éveil. “Beaucoup de petits bébés sont perturbés dans leur sommeil au tout début parce que les parents vont confondre le sommeil agité et le sommeil dans lequel l’enfant va s’endormir.” Il est indispensable de laisser l’enfant passer ses cycles de sommeil sans intervention excessive des parents.
L’invitée. Caroline Ferriol est la fondatrice de l’équipe Fée Dodo. Elle est psychopédagogue de la relation et chercheuse en sciences humaines (psychologie et sociologie) de formation. Après 2 années dédiées à la formation autour du développement de l’enfant et de la parentalité, devenue mère, elle vit alors le cauchemar des troubles du sommeil avec sa fille. Elle constate le néant d’informations qui entoure le sommeil des bébés et des enfants. Après validation du corps médical de l’absence de pathologie chez sa fille, Caroline se tourne vers des solutions en lien avec l’hygiène de sommeil des bébés et des enfants et ses approches comportementales. Il en émerge une évidence et une urgence : transmettre et démocratiser ses savoirs, et se centrer sur l’accompagnement des familles. Fée Dodo est née. Elle est l’autrice du « Grand guide du sommeil de mon bébé » paru chez Marabout.
Marie Costa, des Chevaliers du web, et experte en parentalité, partage ses connaissances et son expérience. Les Chevaliers du web est une association à but non lucratif qui propose des actions de sensibilisation aux dangers liés à la surexposition aux écrans et des solutions. « C’est important d’informer sans culpabiliser et de donner des outils aux parents pour pouvoir mieux gérer ce temps d’écran. »
En France, une nouvelle loi fixe la majorité numérique à 15 ans, interdisant aux enfants plus jeunes de s’inscrire sur les réseaux sociaux sans l’accord parental. Pourtant, la réalité montre que ces derniers utilisent ces outils. “Il faut accompagner l’enfant à n’importe quel âge et ne pas le laisser surfer tout seul”, conseille Marie Costa. Cela implique la surveillance de leurs activités en ligne pour prévenir des dangers comme le cyberharcèlement.
La gestion du temps d’écran
La gestion du temps passé devant les écrans est un défi majeur. Depuis le confinement, le temps d’écran a explosé. “Il est important de proposer de nombreuses alternatives aux écrans,” insiste Marie Costa. Elle suggère des activités comme le sport, des sorties en famille et des loisirs créatifs. L’experte recommande également de définir des règles claires et réalistes pour toute la famille. Par exemple : l’interdiction des écrans pendant les repas ou dans les chambres.
Un dialogue ouvert et constant entre parents et enfants est également indispensable. “Qu’est-ce que tu préfères faire ? Est-ce que tu as du temps d’écran passif ou actif ?” sont des questions que les parents doivent régulièrement poser. Marie Costa déconseille la privation d’écran comme punition. En effet, cela peut dissuader l’enfant de partager ses expériences en ligne, même lorsqu’il est confronté à des situations problématiques.
Les effets des contenus visuels rapides
Les contenus visuels rapides, tels que certains dessins animés et vidéos, peuvent par ailleurs avoir des effets néfastes sur la concentration et l’apprentissage des enfants. “Certains mangas vont beaucoup trop vite pour le cerveau de l’enfant,” explique Marie Costa. Elle recommande donc de privilégier des contenus avec un rythme plus lent, adapté à la capacité d’attention des jeunes enfants. En effet, des études ont montré que les enfants qui regardent des dessins animés avec moins d’images par minute, comme “Caillou”, présentent moins de problèmes de concentration que ceux exposés à des contenus rapides comme “Bob l’éponge”.
Informer les enfants sur les dangers potentiels d’Internet, tels que les fake news, le grooming et les deep fakes, est primordial. Les parents doivent rester vigilants et informés des nouvelles menaces en ligne. “Il existe des sites, comme Mon enfant et les écrans ou l’association e-Enfance, qui offrent des ressources précieuses”, mentionne l’experte. Ces plateformes fournissent des conseils pour la sécurité en ligne et des procédures pour signaler les comportements inappropriés.
Intervenir en cas de problème
Le numéro 3018 permet par ailleurs de signaler des cas de cyberharcèlement ou de sextorsion et d’obtenir une aide rapide. “Il est important de prévenir les ados que l’on peut appeler 3018, c’est gratuit. Il y a des psychologues qui répondent aux enfants et qui peuvent faire supprimer ces publications,” souligne Marie Costa.
L’invitée. Marie Costa, experte en parentalité, auteure et conférencière, a accompagné de nombreuses familles durant 25 années d’enseignement et de coaching parental. Diplômée d’un Master en Sciences de l’éducation, d’un diplôme de conseillère en économie sociale et familiale, elle est fondatrice de M&C Parentalité et du programme de coaching Développer ses talents de parents. Elle intervient aujourd’hui au sein des entreprises pour aider les parents à mieux concilier leur temps de vie et à développer leur leadership parental. Marie Costa est également l’une des intervenantes des Chevaliers du Web.
Christine Zalejski, docteure en biologie spécialisée en diversifications et éducation alimentaire infantile, partage avec nous son expérience et ses connaissances. Elle a écrit avec la cheffe Céline de Sousa « Le Guide de la diversification mixte », paru aux éditions Larousse.
« La diversification alimentaire, c’est le moment où on va commencer à proposer autre chose en plus du lait à bébé », explique Christine Zalejski. Il existe « la diversification alimentaire classique : c’est celle qu’on connaît toutes et tous. Avec la proposition de purées et de compotes pour bébé où les parents et les professionnels vont accompagner le tout-petit dans sa prise alimentaire ».
Il existe également la diversification menée par l’enfant (DME), où le bébé s’alimente en autonomie avec des aliments peu transformés. Et la diversification alimentaire mixte, qui combine les deux approches pour s’adapter au mieux à chaque bébé.
Bébé est-il prêt pour la diversification ?
Comment savoir si bébé est prêt à débuter la diversification alimentaire ? « Il y a une petite subtilité : il y a les signaux pour débuter la diversification alimentaire, donc manger autre chose que le lait. Et puis, il y aussi les signaux de « est-ce que mon bébé est prêt à manger des morceaux, à avoir des morceaux en bouche ? » détaille la spécialiste.
Elle souligne l’importance de la posture de bébé et de son environnement pour garantir une expérience sécurisée et plaisante.
Conseils pour des repas réussis
Christine Zalejski partage ses conseils pour des repas digne d’un 4 étoiles pour bébé. « Il faut surtout choisir des aliments de qualité, notamment des légumes, et tout simplement des légumes de saison. »
Elle encourage les parents à varier les plaisirs et à proposer des aliments de différentes textures et saveurs pour éveiller les papilles de bébé.
Il est conseillé d’opter pour des aliments légèrement sucrés, qui sont souvent très appréciés par les bébés. Par exemple, des légumes comme la carotte ou la patate douce, qui possèdent naturellement une saveur sucrée, ont généralement beaucoup de succès. L’attitude des parents joue également un rôle important. « Si vous avez des petites étoiles dans les yeux quand vous vous donnez à manger à votre bébé, il le ressentira aussi. »
L’introduction des allergènes
« À l’heure actuelle, dès le début de la diversification alimentaire, on introduit tous les allergènes alimentaires pour que l’enfant puisse s’adapter progressivement à toutes ces protéines responsables d’allergies. »
Cette méthode d’introduction diversifiée et précoce favorise une meilleure tolérance et une alimentation équilibrée dès le plus jeune âge.
L’invitée. Christine Zalejski est docteure en biologie, spécialisée en diversifications et éducation alimentaire infantile. Fondatrice du site et de l’organisme de formation Cubes et Petits pois, elle accompagne avec pédagogie et simplicité, depuis 2010, les parents et les professionnels de la santé et de la petite enfance à apprendre à bien nourrir bébé. Son approche repose à la fois sur la connaissance des besoins de l’enfant, la mise en place d’une éducation alimentaire dès le plus jeune âge et le lien que l’enfant tisse avec son alimentation et son accompagnant au moment du repas. Elle a écrit, avec la cheffe Céline de Sousa « Le Guide de la diversification mixte » paru aux éditions Larousse.
Les parents séparés doivent trouver une nouvelle organisation et un nouvel équilibre pour le bien de l’enfant, mais aussi le leur.
Comment se positionner en tant que parent ? Noémie Khenkine-Sonigo, ancienne avocate en droit de la famille, partage son expertise. Elle est par ailleurs la fondatrice de Team’Parents, une application de services clés en main qui soutient les parents séparés.
Les principes juridiques et l’intérêt de l’enfant
Selon Noémie Khenkine-Sonigo, le cadre juridique repose sur un principe fondamental énoncé dans la Convention de New York sur les droits de l’enfant : “L’enfant a le droit de tisser et de conserver des liens avec ses parents, quelle que soit la situation de la famille.” Cette idée guide les décisions judiciaires et se traduit par des règles sur l’autorité parentale, favorisant le maintien des liens parent-enfant, même dans des situations difficiles. “Le grand critère, c’est vraiment l’intérêt de l’enfant à maintenir les liens avec les deux parents”, précise-t-elle.
L’ancienne avocate en droit de la famille souligne que l’évaluation des compétences parentales est primordiale dans le cadre judiciaire. “On va venir évaluer les compétences parentales de l’un et de l’autre. Et s’il y a des compétences parentales défaillantes, ou carrément une disparentalité, c’est-à-dire qu’un parent qui ne peut pas, ou qui ne veut pas, ou qui ne sait pas exercer ses compétences parentales dans l’intérêt de l’enfant, et bien, on va l’éloigner de l’enfant.”
La nécessité d’une communication constructive
Noémie Khenkine-Sonigo souligne l’importance d’une communication constructive entre les parents. Elle encourage également la création d’un environnement stable et bienveillant pour l’enfant, en dépit des tensions entre les adultes. L’ancienne avocate en droit de la famille met par ailleurs en avant des techniques telles que la rédaction réfléchie des messages et la recherche de solutions orientées vers le bien-être de l’enfant. Cette approche permet aux parents de maintenir un dialogue ouvert et respectueux, favorisant ainsi une co-parentalité positive même dans les situations les plus difficiles.
“Les violences intrafamiliales, les violences sexuelles sur les enfants ont lieu la plupart du temps dans le huis clos familial. Ces fait sont donc extrêmement difficiles à prendre en charge et à prouver.” Elle encourage ainsi les parents à chercher de l’aide auprès d’un professionnel dès qu’ils suspectent un danger pour leur enfant.
Team’Parents
L’invitée. Noémie Khenkine-Sonigo est une ancienne avocate en droit de la famille. Pendant 12 ans, elle a rencontré de nombreuses familles qui traversaient des périodes de fragilité. Qu’il y ait eu une rupture, un placement d’enfants ou des violences intrafamiliales, Noémie a tenté d’accompagner des familles vers des solutions apaisées. Elle a eu l’idée de mettre ce soutien dans une application et a imaginé Team’Parents. Cette application s’adresse à toutes les familles en difficulté. Elle rencontre régulièrement des familles séparées, monoparentales, en coparentalité ou encore traditionnelles. Noémie les accompagne d’ailleurs afin de créer une équipe parentale saine autour de l’enfant. Team’Parents propose ainsi des ressources gratuites de vulgarisations juridiques. Les parents peuvent ici s’appuyer sur des articles, des podcasts ou encore des fiches pratiques qui viennent expliquer le monde de la justice et du droit de la famille. Ces informations sont vérifiées par des experts présents sur l’application. Ce réseau d’experts est d’ailleurs à disposition des parents. Des avocats, des psychologues, des médiatrices familiales ou encore une sophrologue offrent leur service aux familles. Suivre Team Parents sur Instagram
Entre les nuits blanches, les premières dents et les premiers mots, chaque étape est un pas de plus vers le développement de l’enfant. Pour mieux comprendre cette période cruciale, l’infirmière puéricultrice Alexia Poirier partage son expérience et ses connaissances. Elle est l’auteure du livre « Bienvenue Bébé, le guide complet de la naissance aux premiers pas », paru chez Hachette.
Préparer l’arrivée de Bébé
La préparation de l’arrivée de bébé commence bien avant sa naissance. Alexia Poirier conseille aux parents de ne pas se laisser submerger par le temps et invite à commencer les préparatifs dès que possible. “Il est important de se projeter dans cette nouvelle vie, de réfléchir à l’espace où bébé dormira, de se préparer mentalement et matériellement”, explique-t-elle. Elle souligne également l’importance de se poser des questions sur les besoins de bébé et sur les choix à faire, comme l’allaitement ou le partage du lit parental.
Confusion : éviter le trop-plein de conseils
Lorsque l’on devient parent pour la première fois, on est souvent submergés par les conseils contradictoires des professionnels de santé. Cette diversité d’opinions peut sembler déconcertante pour les jeunes parents. Pourtant, il est essentiel de se rappeler que chaque enfant est unique. Alexia encourage les parents à prendre du recul, à observer leur enfant et à faire leurs propres choix en fonction de ce qui leur semble le mieux.
Gérer les défis de la première année
Parmi les défis auxquels sont confrontés les parents lors de la première année de bébé, la poussée dentaire occupe une place importante. Alexia offre des conseils pratiques pour soulager les douleurs de bébé, comme le portage, les massages et l’utilisation du froid.
Le sommeil de bébé
Le sommeil de bébé est l’une des préoccupations majeures des nouveaux parents durant la première année. Comme l’explique Alexia Poirier, la notion de sommeil est subjective et varie d’un individu à l’autre. Les premiers mois, les réveils nocturnes sont fréquents, car bébé a besoin de se nourrir régulièrement. Il est donc essentiel pour les parents de s’armer de patience et de se soutenir mutuellement dans cette période. L’infirmière puéricultrice encourage le cododo, c’est-à-dire le fait de dormir dans la même pièce que bébé, jusqu’à ses 6 mois. Non seulement le cododo facilite les tétées, mais il prévient aussi les apnées du sommeil chez le nourrisson. Cependant, elle souligne que chaque famille est différente et que les besoins en sommeil peuvent varier. « Il est donc important pour les parents de trouver ce qui fonctionne le mieux pour eux et leur bébé, que ce soit en partageant les responsabilités de nuit ou en établissant des routines d’endormissement. »
La position assise de bébé
Alexia Poirier déconseille de placer bébé en position assise avant qu’il ne soit prêt à le faire seul. Cette pratique peut non seulement être inconfortable pour bébé, mais aussi entraîner des tensions musculaires et retarder son développement moteur. Elle recommande aux parents de soutenir bébé lorsqu’il est assis dans leurs bras. Il ne faut surtout pas le caler avec des coussins ou des aides externes. Elle souligne l’importance de permettre à bébé d’explorer son environnement de manière autonome et de respecter son rythme de développement.
Alexia Poirier est infirmière puéricultrice et entrepreneuse. Après quelques années d’expérience dans le secteur hospitalier, elle a créé ParlonsBambins, une plateforme de conseils, d’accompagnement et de soutien à la parentalité. Son ambition ? Répondre à toutes les questions que les parents se posent et soutenir leur parentalité, dans un climat de partage et de bienveillance. Elle est la créatrice du coffret “Stop aux crises” et a écrit « Bienvenue bébé, le guide complet de la naissance aux premiers pas » paru chez Hachette. La suivre sur Facebook, Instagram et TikTok.
Emmanuelle Piquet, psychopraticienne, spécialiste de la thérapie brève et stratégique selon l’école de Palo Alto, livre des conseils précieux pour accompagner les enfants dans les moments délicats à l’école. Elle a écrit notamment « Votre enfant face aux autres. L’aider dans les relations difficiles », paru aux éditions Les arènes.
Le filet protecteur : recréer des relations individuelles
Pour aider son enfant dans les relations difficiles à l’école, Emmanuelle Piquet propose l’approche du « filet protecteur ». Cette méthode vise à créer un environnement relationnel favorable pour l’enfant. Elle explique à ses jeunes patients : “Le groupe, contrairement à ce que l’on a tendance à penser, n’est pas protecteur. Ce qui est beaucoup plus solide, c’est de créer des relations individuelles avec un certain nombre de personnes.” Elle encourage ainsi les enfants à sélectionner une dizaine de camarades en se basant uniquement sur leur gentillesse présumée.
L’approche du filet protecteur repose sur la multiplicité des interactions. “Si un enfant est capable de parler à 10 personnes pendant une récréation, et que ces 10 personnes lui répondent, cela crée un effet de protection pour celui-ci”, développe Emmanuelle Piquet. Ainsi, elle incite les enfants à échanger avec différentes personnes à chaque récréation, créant ainsi un réseau de soutien qui les empêche de devenir des cibles pour les harceleurs.
Répondre à l’ambivalence : la métaphore du château
Face à une relation amicale ambiguë, Emmanuelle Piquet invite à aborder ce sujet avec sensibilité. Elle utilise la métaphore du château auprès des enfants : “C’est comme si tu étais dans un château magnifique avec un banquet sublime. Tout est très beau, mais toi, tu es dans une cage au-dessus du banquet, et parfois, on te donne quelques miettes, mais la plupart du temps, on te rejette.”
Elle aide les enfants à reconnaître leur ambivalence et à prendre des décisions éclairées quant à leurs relations. Elle clarifie que, malgré l’attrait du banquet, ils ont le choix de rester dans la cage ou de partir, en sachant que l’extérieur peut être sombre et froid. Cette métaphore encourage les enfants à réfléchir à leurs relations de manière plus nuancée et à prendre conscience de leur pouvoir de décision.
Virages à 180° : changer de perspective pour résoudre les problèmes
Pour aider les parents sur ces questions, Emmanuelle Piquet propose des virages à 180° dans la posture parentale. “C’est souvent ce qu’on met en place pour résoudre un problème qui non seulement ne le résout pas, mais l’alimente, voire l’aggrave.”
Par exemple, plutôt que d’essayer de protéger l’enfant en le tenant à l’écart des relations difficiles, les parents pourraient l’encourager à développer des relations individuelles positives et à prendre des décisions autonomes. Ce changement de perspective, de l’intervention à la responsabilisation, représente un virage à 180° dans la façon dont les parents abordent les difficultés relationnelles de leurs enfants.
Emmanuelle Piquet, née à Lyon en 1969, est une thérapeute française spécialiste de la thérapie brève stratégique selon l’École de Palo Alto. Elle a spécifiquement modélisé, d’après les prémisses de cette école, une manière d’apaiser de manière durable les souffrances en milieu scolaire. Elle a fondé les centres de formation et de consultation À 180° /chagrin scolaire. Emmanuelle Piquet est considérée dans toute l’Europe francophone comme une spécialiste de l’École de Palo Alto au sujet de laquelle elle a publié 10 ouvrages qui font référence. La thérapeute a été élevée au grade de chevalier dans l’Ordre du Mérite, par le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, le 12 mars 2019, pour ses travaux en matière de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. Elle a écrit, notamment, « Votre enfant face aux autres. L’aider dans les relations difficiles » paru chez Les arènes. La suivre sur Facebook.
Archcena Nagalingam, praticienne en ayurveda, vient de publier « Bien vivre sa maternité avec l’ayurvéda » aux éditions Le Courrier du livre. Elle partage avec nous, ses connaissances et son expérience. Au cœur de cette pratique millénaire se trouve la compréhension profonde que chaque individu est unique et que chaque grossesse est une expérience singulière.
L’ayurveda enseigne l’importance d’équilibrer les éléments internes du corps pour promouvoir la santé et le bien-être, en particulier pendant la grossesse. Selon Archcena Nagalingam, l’utilisation d’herbes telles que la menthe et la mélisse peut aider à contrer l’acidité et à apporter fraîcheur et douceur au système digestif. En favorisant un équilibre entre les qualités chaudes et froides, ces herbes peuvent contribuer à soulager la constipation, un problème courant pendant la grossesse.
Les nausées matinales, un signal du corps
Les nausées matinales, souvent perçues comme une gêne pendant la grossesse, sont interprétées différemment dans l’approche ayurvédique. « L’ayurveda part du principe que les nausées sont bénéfiques. Les nausées permettent de rejeter ou de ne pas ingérer ce qui n’est pas bon pour soi, quelque part. Elles permettent de protéger le bébé. Ce qui est donc intéressant dans cette vision, c’est que ça nous invite à manger des choses qui sont bien adaptées à soi et son bébé. Parce que chaque femme est différente et chaque bébé est différent aussi. »
L’alimentation joue un rôle crucial dans la santé maternelle et fœtale. L’ayurveda recommande de consommer plusieurs petits repas tout au long de la journée. En intégrant des aliments riches en fibres et en nutriments, ainsi que des tisanes apaisantes à base de fenouil et de graines de lin, les femmes enceintes peuvent soutenir leur santé digestive et leur bien-être général.
L’allaitement
L’ayurveda offre également des conseils précieux pour l’allaitement maternel et les soins post-partum. Des plantes telles que le fenouil sont recommandées pour favoriser la production de lait maternel, tandis que des pratiques alimentaires équilibrées et des rituels de soins personnels aident à soutenir la récupération postnatale et la santé à long terme de la mère.
L’invitée. Archcena Nagalingam est praticienne en ayurveda. Elle est l’autrice de plusieurs livres dont « Bien vivre sa maternité avec l’ayurveda », paru aux éditions Le Courrier du Livre. Sa grand-mère était guérisseuse ayurvédique dans son village de Tellippalai, dans la région tamoule, au nord du Sri Lanka. Après un long voyage retour aux sources en Inde et au Sri Lanka, en 2015, elle s’est formée pendant trois ans comme Praticienne en ayurveda. Elle se passionne en parallèle pour la cuisine végétale en autodidacte et lance des ateliers de cuisine en groupe. Après la naissance de son enfant, elle décide de se former en soins pré/postnatal. La suivre sur Instagram et Facebook
L’anxiété n’est pas une fatalité. Pour mieux comprendre cet état psychique et apprendre à y faire face, Marine Darnat-Wambèke partage son expérience et ses conseils. Elle est psychologue clinicienne spécialisée dans l’accompagnement des enfants, la parentalité et des émotions depuis 12 ans. Son livre « Mon enfant est anxieux » est paru chez De Boeck Supérieur.
L’anxiété d’anticipation est l’une des formes les plus courantes d’anxiété chez les enfants. Selon la psychologue, cette forme d’anxiété peut être particulièrement difficile à gérer. En effet, elle peut se manifester plusieurs jours avant un événement prévu. En pareille situation, elle recommande de limiter les discussions sur les événements à venir. Les informations doivent être concises, rassurantes et transmises seulement quelques jours avant l’événement. « Pour les petits en dessous 3 ans, on va même leur dire plutôt une heure avant de faire l’activité. »
L’anxiété de performance
La pression de la performance peut venir de diverses sources. Ainsi, on peut noter les attentes des parents, des enseignants, des pairs ou même de l’enfant lui-même. “On va avoir des enfants avec un perfectionniste extrême qui se mettent une pression de dingue. Il faut que ce soit parfait et ils se mettent un grand stress.”
Il est important de promouvoir une culture de l’effort plutôt que de la perfection. Marine Darnat-Wambèke souligne l’importance de se concentrer sur les progrès et les réalisations personnelles de l’enfant plutôt que sur les résultats.
Comprendre et gérer les émotions
La colère, la tristesse et la frustration sont des émotions courantes chez les enfants anxieux. Les parents peuvent enseigner aux enfants des techniques de gestion du stress : respiration profonde, méditation ou dessin. Elles les aideront à se calmer lorsqu’ils se sentent dépassés par leurs émotions. Marine Darnat-Wambèke insiste sur l’importance de reconnaître et de comprendre les émotions des enfants. La colère, notamment, peut souvent être un symptôme sous-jacent d’anxiété.
“Un enfant colérique, ce n’est pas une identité. La colère est un symptôme. La colère est un moyen d’expression pour venir palier quelque chose en nous.”
L’invitée. Marine Darnat-Wambèke est psychologue clinicienne depuis 12 ans. Elle accompagne lors de consultations individuelles des enfants, adolescents et adultes pour permettre à chacun de se découvrir, se révéler à soi-même, éclore et s’épanouir. La psychologue est spécialisée dans la gestion des émotions et du stress, les profils haut potentiel intellectuel, l’hypersensibilité, les troubles des apprentissages et en coaching parental.
Le narcissisme parental est une fâcheuse tendance à croire que l’univers entier doit tourner autour de son enfant, qui a des compétences hors du commun (surtout aux yeux de ses parents). La pétillante Florence Millot, psychologue et psychopédagogue, partage ses connaissances et son expérience.
La psychologue souligne que le narcissisme parental peut être présent chez tout parent. « C’est tout à fait normal d’être un petit peu narcissique quand on a un enfant. » Elle affirme qu’« évidemment, on a le droit, car on reste humain, d’être fier de son enfant et d’avoir envie de la partager avec le monde ». « Là où il faut faire attention, c’est quand on a envie, inconsciemment ou non, que notre enfant soit notre double. » Elle donne l’exemple des parents qui habillent leurs enfants de la même manière.
Les pressions imposées aux enfants
Une des manifestations du narcissisme parental est la pression exercée sur les enfants pour qu’ils atteignent les objectifs fixés par les parents. On commence aussi à vouloir penser qu’on a la bonne direction pour lui… Par exemple, qu’il fasse absolument du sport pour qu’il réussisse dans ce domaine”, explique Florence Millot.
Elle met en garde les parents : cette pression peut créer des tensions et des conflits avec l’enfant.
Les conséquences sur l’estime de soi des enfants
Le narcissisme parental peut avoir des conséquences néfastes sur l’estime de soi des enfants. La psychologue souligne : “L’enfant ressent cette demande de réussite, peu importe le domaine, comme une forme de pression.” Ainsi, il peut imaginer qu’il ne sera pas aimé s’il n’atteint pas les objectifs attendus par le parent.
Elle met en évidence le besoin pour les parents de reconnaître et de valoriser leurs enfants pour ce qu’ils sont, indépendamment de leurs réussites ou de leurs échecs.
L’Importance de la communication et de l’écoute
La psychologue insiste sur l’importance de la communication et de l’écoute dans la relation parent-enfant. Elle encourage les parents à reconnaître leurs désirs et aspirations tout en permettant à leurs enfants de suivre leur propre chemin. “On est tous narcissiques hein, il ne faut pas se leurrer. C’est tout à fait humain. En revanche, il faut pouvoir le reconnaître et dire “mais c’est moi qui ai envie”.”
Elle souligne également l’importance de l’écoute active et de la validation des émotions de l’enfant. “Cela permet à l’enfant de garder confiance en lui, bien plus que des mots comme « tu vas y arriver, tu es le plus beau, le plus fort, etc. », qui sont déjà un peu creux pour l’enfant qui l’a entendu des milliers de fois.”
L’invitée. Florence Millot est psychologue et psychopédagogue en libéral à Paris. Spécialiste dans la gestion des émotions et dans la communication bienveillante en famille, elle est autrice de 30 livres autour du parenting et du développement personnel. Parmi lesquels “Communiquer de façon non violente avec les enfants”, paru aux éditions Le Courrier du Livre. Elle est spécialisée dans l’approche TTC (tête, cœur, corps) et propose des conférences dans toute la France pour parler des émotions et de la communication en famille.
Dans le podcast « “Savez-vous planter les choux ?” Marius, 8 ans, veut se lancer dans le jardinage. Planter, gratter la terre, arroser, faire pousser ses plantes. Sa maman Juliette n’y connaît rien et rate toutes ses plantations. Heureusement, avec l’aide de leur voisin Louis, un super papy jardinier, ils vont apprendre à planter carottes, pommes de terre, fraises ou radis… Avec eux, tu vas jardiner en rigolant, construire une tour à patates ou un tipi de haricot. Mais aussi partir à l’aventure, de l’Amérique à l’Asie pour découvrir les origines des fruits et légumes. “Savez-vous planter les choux ?” est un podcast qui donne envie à toute la famille de jardiner, sans complexe et avec humour. »
Juliette Micheneau, sa créatrice, prône le respect des saisons. “On essaye aussi de véhiculer des messages environnementaux pour vous aider à bien consommer, à bien choisir les légumes. Rappeler la saisonnalité des légumes… Ça sert aussi à ça le jardin. De se dire que, quand on voit les petites tomates cerise très appétissantes fin février au supermarché, ce n’est pas possible qu’elles aient poussé dans des conditions naturelles. C’est trop tôt.”
Comprendre d’où viennent les légumes pour les apprécier
Juliette Micheneau explique que pour qu’un enfant s’intéresse aux légumes, il « doit savoir déjà d’où ils viennent, c’est-à-dire se confronter au jardin, voir comment ils poussent ». Dans ce podcast, les légumes sont des personnages à part entière qui parlent et vivent des aventures. Réussir à les cultiver puis à les mettre dans son assiette apporte un attrait supplémentaire au légume. « Parce que pour les haricots… Entre le goût d’un haricot en boîte et celui du jardin, ce n’est pas du tout le même. Nous, on s’amuse, on en fait des frites vertes. On peut les tremper dans la mayonnaise et, tout de suite, c’est plus sympa de manger des haricots. Là, c’est quelque chose qu’on ne peut pas faire avec le haricot en boîte qui est un peu tout doux et qui a goût d’eau. »
Elle encourage par ailleurs les familles à se lancer dans le jardinage, même si elles n’ont aucune expérience préalable.
La faim des haricots
Juliette Micheneau souligne que le haricot est un bon légume pour s’initier au jardinage : “Les haricots sont parfaits pour enseigner la patience aux enfants”, explique-t-elle. Les enfants peuvent en effet observer chaque étape de la croissance des haricots, de la germination des graines à la formation des gousses. C’est une expérience gratifiante, lors de laquelle ils apprennent à attendre que leurs efforts soient récompensés par une récolte de haricots verts frais, prêts à être dégustés. Le saviez-vous ? « Le haricot est arrivé en Europe dans les valises de Christophe Colomb, c’est-à-dire que c’est un légume qui nous arrive d’Amérique. »
Cultiver des tomates : une aventure de saveurs et de couleurs
Les tomates sont une autre plante star dans l’univers du jardinage avec les enfants. “C’est une aventure de saveurs et de couleurs, où les enfants peuvent découvrir la diversité des produits frais cultivés à la maison”, souligne-t-elle. De la plantation des jeunes plants à la dégustation des tomates mûres et juteuses, c’est une expérience sensorielle complète qui éveille leur curiosité et leur appétit pour le jardinage.
Vous n’osez pas vous lancer ? Vous avez peur de rater vos plantations ? « Allez-y. Lancez-vous. Si vous ratez vos plantations, ce n’est pas grave. On peut tous arriver à faire pousser un petit peu de ciboulette sur le balcon. Ça fonctionne, ça fait plaisir. Et puis, petit à petit, on y va par étape, vraiment sans se mettre la pression. C’est vraiment une joie le moment où il y a la première tomate cerise qui apparaît. On peut la manger directement. C’est une telle satisfaction, ça vaut le coup d’essayer. »
L’invitée. Juliette Micheneau a fait ses débuts à Radio France dès sa sortie d’école de journalisme. En 2012, elle pose ses valises à Clermont-Ferrand, où elle anime quotidiennement les informations de la matinale de 6h à 9h sur France Bleu Pays d’Auvergne. La journaliste contribue régulièrement à l’émission “Interception” sur France Inter, traitant de sujets pertinents de sa région. Elle est la créatrice du podcast « Savez-vous planter les choux ».
Marianne Bertrel est accompagnante parentale, professionnelle de la petite enfance depuis 20 ans. Son livre « Mon bébé autonome » vient de paraître au Courrier du livre. Accompagner bébé vers l’autonomie est une aventure humaine riche et complexe.
Marianne Bertrel souligne l’importance de s’adapter à la personnalité et au rythme de développement de l’enfant. “Chaque enfant est unique, avec ses propres besoins et ses propres rythmes, explique-t-elle. Il est essentiel d’observer attentivement votre enfant et de vous ajuster en conséquence.”
Communication positive
La communication joue un rôle important dans l’apprentissage de l’autonomie. L’accompagnante parentale encourage les parents à adopter une approche positive et encourageante avec leur enfant. “La communication positive renforce les liens familiaux et favorise un climat de confiance et de respect mutuel, explique-t-elle. En utilisant des mots et des gestes d’encouragement, les parents peuvent aider leur enfant à se sentir soutenu et valorisé dans ses efforts.”
Parmi les nombreux outils proposés dans le livre, “j’aime bien le sujet du jeu accompagné, le jeu autonome”, explique Marianne Bertrel. Pour favoriser l’indépendance de l’enfant, elle préconise de créer des environnements de jeu attrayants. “J’aménage les espaces de jeux de mes enfants en pensant aux rangements et en étiquetant les bacs pour qu’ils puissent retrouver leurs jouets plus facilement.” Cette approche encourage l’exploration et stimule la créativité, tout en permettant aux parents de gagner un précieux temps pour eux-mêmes.
Partager des moments complices en cuisine
“Cuisiner ensemble est un bon moyen de passer du temps ensemble et de développer son autonomie”, souligne l’accompagnante parentale. En impliquant les enfants dans la préparation des repas, les parents leur offrent l’opportunité d’engranger des compétences pratiques tout en renforçant les liens familiaux. Des outils adaptés, tels que des couteaux sécurisés “qui ne coupent pas les doigts”, permettent d’ailleurs aux enfants de participer en toute sécurité.
Photo Fabien Buring
L’acquisition de la continence est une étape importante dans le développement de l’autonomie de l’enfant. “Ce n’est bien sûr pas avant 3 à 4 ans”, précise Marianne Bertrel. Cependant, dès la naissance, les parents peuvent sensibiliser leur enfant à ses sensations corporelles en utilisant des mots simples et en décrivant les processus physiologiques. Cette communication ouvre la voie vers une continence autonome, tout en respectant le rythme de chaque enfant.
L’invitée. Marianne Bertrel travaille auprès des enfants, de la naissance à 6 ans, depuis 20 ans. Elle a été successivement ludothécaire, gestionnaire d’une agence de garde d’enfants, assistante maternelle puis directrice d’une crèche écoresponsable et Montessori.
Marianne prône une parentalité ouverte, non normative et toujours dans la modération. Elle est maman de trois enfants. Son livre « Mon bébé autonome » vient de paraître au Courrier du livre.
Caroline Bréhat est autrice, psychothérapeute et psychanalyste française. Elle a écrit « Rester parent avec un ex toxique – Échapper au piège de l’escalade et protéger son enfant », paru aux Éditions Eyrolles. Cette dernière souligne l’importance de reconnaître les comportements toxiques de l’ex-partenaire. Selon elle, les ex toxiques sont souvent caractérisés par leur besoin de contrôle, de surveillance et de manipulation. Ils ou elles ont tendance à inverser les réalités et à projeter leurs failles sur l’autre.
“L’ex toxique est celui ou celle qui contrôle, surveille, dénigre, humilie et qui inverse quasi systématiquement les réalités et les culpabilités.” Reconnaître ces comportements peut être difficile, mais essentiel pour protéger son bien-être et celui de son enfant.
Les répercussions sur la santé mentale
L’une des difficultés pour les personnes confrontées à un ou une ex toxique est la remise en question de leur santé mentale. Caroline Bréhat explique que les ex toxiques utilisent souvent des mécanismes de défense. Ils utilisent la projection ou l’identification projective pour éviter de reconnaître leurs failles. Cela peut entraîner chez les parents sains un sentiment de culpabilité et de doute sur leur santé mentale.
“Beaucoup de mes patients se demandent s’ils ne sont pas fous à cause du comportement de leur ex toxique. Il est important de comprendre que ces réactions sont souvent le résultat des mécanismes de défense utilisés par les personnalités toxiques.”
Préserver l’équilibre pour le bien de l’enfant
“L’enjeu pour le parent sain est de préserver un espace d’insouciance pour l’enfant tout en l’aidant à prendre conscience des comportements toxiques de l’autre parent. Cela demande un travail d’équilibriste. Mais c’est essentiel pour le bien-être de l’enfant.” Cela nécessite un équilibre délicat entre la protection de l’enfant et la préservation de sa relation avec l’autre parent.
Caroline Bréhat recommande de trouver un avocat empathique et de rédiger un accord de garde solide pour protéger l’enfant des comportements toxiques de l’autre parent. De plus, elle souligne l’importance de se faire aider par un professionnel de la santé mentale pour surmonter les traumatismes et préserver son bien-être.
Caroline Bréhat est autrice, psychothérapeute et psychanalyste française. Elle a travaillé quinze ans à l’ONU et dix ans comme journaliste à New York. Elle a écrit « Rester parent avec un ex toxique – Échapper au piège de l’escalade et protéger son enfant », paru aux Éditions Eyrolles. Caroline Bréhat est également autrice du roman “Les Mal Aimées” sur les traumas transgénérationnels, du roman autobiographique “J’ai aimé un manipulateur” ainsi que du témoignage “Mauvais Père” (Les Arènes). Elle y relate la façon qu’a eu son ex-mari de l’attaquer sciemment à travers la maltraitance de leur fille, après sa demande de divorce suite à des violences. La thérapeute est la romancière de « Kill, Kill, Kill – Crimes de guerre en Irak » et « Hot Dogs and Croissants », sous son nom de journaliste, Natasha Saulnier. La suivre Instagram
Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est défini par trois types de symptômes. Ils peuvent se manifester seuls ou combinés : un déficit attentionnel, une hyperactivité motrice et de l’impulsivité.
Pour comprendre comment aider et accompagner son enfant atteint de TDA/H, la psychomotricienne Charlotte Payen, partage avec nous ses connaissances, ses conseils et son expérience. Elle est autrice de « 50 clés pour aider un enfant TDA/H », paru aux éditions Eyrolles.
Un accompagnement personnalisé pour chaque enfant
Si les symptômes des enfants porteurs de TDA/H peuvent être communs, chaque enfant est unique. Les approches pour les accompagner doivent donc être personnalisées
Charlotte Payen souligne l’importance de garder l’esprit ouvert et d’explorer diverses méthodes pour accompagner un enfant atteint de TDA/H. Elle met en avant l’importance d’une communication efficace avec les professionnels de santé qui accompagnent l’enfant. “Soyez le plus précis par rapport à vos difficultés au quotidien. Le professionnel va pouvoir vous aider vraiment au cas par cas sur cette difficulté-là.”
Des repères visuels et auditifs
Parmi les conseils pratiques, Charlotte Payen préconise l’utilisation de timers. Ces outils simples offrent un repère temporel visuel et auditif. Ils aident l’enfant à rester concentré sur une tâche donnée. “Le timer, c’est un objet qu’on peut mettre en place pour que, petit à petit, l’enfant puisse s’autonomiser”, explique-t-elle. De plus, elle suggère l’utilisation de stratégies d’aménagement, comme les coussins Dynair ou les tabourets pivotants. Ils peuvent aider les enfants qui ont besoin de bouger à mieux se concentrer.
Pour les enfants impulsifs, la psychométricienne recommande l’utilisation de pictogrammes ou d’images pour les aider à suivre les étapes des tâches quotidiennes.
Communication et moments de jeu
La communication ouverte entre les parents et l’enfant est essentielle. La psychométricienne encourage les parents à exprimer leurs propres besoins et limites tout en écoutant ceux de leur enfant. Elle affirme : “La communication est la clé de tout, que ce soit entre adultes ou entre adultes et enfants.”
Enfin, elle souligne l’importance des moments de jeu, notamment à travers les jeux de société, pour stimuler divers processus cognitifs importants pour l’attention et l’inhibition. “Plus vous allez jouer avec votre enfant, moins vous allez être sur les écrans”, insiste-t-elle.
L’invitée. Charlotte Payen, psychomotricienne, accueille en libéral des enfants ayant des troubles moteurs, comportementaux, sensoriels et/ou cognitifs, en premier lieu le TDA/H. En milieu hospitalier (CAMSP), elle accompagne des tout-petits avec des retards développementaux d’origines diverses (prématurité, génétique, troubles du spectre de l’autisme). Elle est l’auteure de “50 clés pour aider un enfant TDA/H” et “50 clés pour aider un enfant autiste“, tous deux publiés aux éditions Eyrolles.
Pour stimuler son enfant et lui redonner le plaisir d’aller à l’école, Marie Costa partage son expérience et ses connaissances. Elle est co-autrice, avec Élise Harwal, de « Tu peux y arriver ! » paru chez De Boeck Supérieur.
“Les devoirs, ça se prépare, mais ça se prépare avec le sourire”, affirme Marie Costa. Cette approche, teintée de positivité, est la première étape pour instaurer un environnement propice à l’apprentissage. Une pause bien méritée après l’école, un peu de sport, un goûter réconfortant et, surtout, une atmosphère empreinte de joie et de bienveillance, voilà les ingrédients qui transforment les devoirs en un moment agréable.
Motivation, encouragements et autonomie
Mais comment maintenir cette motivation sur le long terme, surtout lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous ? “La motivation doit venir de l’enfant lui-même, insiste Marie Costa. Il est important que l’enfant se sente compétent, qu’il se sente soutenu socialement et qu’il ait un sentiment d’autonomie.” En effet, ces trois piliers de la motivation sont essentiels pour stimuler l’envie d’apprendre. Encourager l’enfant à se fixer des objectifs, à choisir ses méthodes de travail et à prendre des initiatives, permet de lui donner les clés de sa réussite scolaire.
Les jeux sont de précieux alliés pour la réussite scolaire. “Les jeux traditionnels, les jeux de société, mais aussi les jeux éducatifs. Ils développent un large éventail de compétences”, explique Marie. En plus de renforcer les connaissances académiques, les jeux favorisent la gestion des émotions, la concentration et la résolution de problèmes. Ainsi, en jouant, les enfants apprennent bien plus qu’ils ne le pensent.
L’erreur, une opportunité d’apprentissage
L’erreur est souvent perçue comme un obstacle à l’apprentissage. Or, comme le souligne Marie Costa, “on est obligé de se tromper pour apprendre.” Identifier les erreurs, comprendre leurs causes et apprendre à les corriger sont des étapes essentielles dans le processus d’apprentissage. Encourager l’enfant à voir l’erreur comme une opportunité d’apprentissage, c’est lui offrir la clé de la résilience et de la progression.
Enfin, pour accompagner efficacement son enfant vers la réussite scolaire, les parents sont invités à suivre les “10 commandements”. Ainsi, la pression excessive doit être évitée. Le rythme de chaque enfant doit être respecté. Les encouragements doivent être distribués. La confiance doit être accordée et les moments de lecture partagée doivent être privilégiés. En appliquant ces principes simples, mais puissants, les parents peuvent créer un environnement favorable à l’apprentissage et à l’épanouissement de leur enfant.
L’invitée. Marie Costa, experte en parentalité, auteure et conférencière, a accompagné de nombreuses familles durant 25 années d’enseignement et de coaching parental. Diplômée d’un master en Sciences de l’éducation, d’un diplôme de Conseillère en économie sociale et familiale, elle est fondatrice de M&C Parentalité et du programme de coaching Développer ses talents de parents.
Elle est co-autrice, avec Élise Harwal, de « Tu peux y arriver ! », paru chez DBS.
Céline Syritellis est docteure en sciences du langage, formée aux méthodes d’intervention en psychoéducation et spécialisée dans le développement des habiletés parentales. Elle est autrice de « Ça ne peut plus durer. 35 lignes de conduite pour changer les comportements difficiles de nos enfants » paru chez Marabout.
La méthode des lignes de conduite, fondée sur la compréhension profonde des comportements des enfants, se décompose en plusieurs étapes. La première étape consiste à décoder les actions des enfants pour mieux comprendre leurs intentions. Par exemple, quand un enfant joue avec ses petites voitures sur le sol au lieu de jouer sur le tapis : “En fait, t’adores le bruit des roues sur le parquet, c’est ça ?” illustre l’experte. Cette approche permet de saisir les motivations sous-jacentes et d’apporter des réponses adaptées.
La compréhension des intentions
La deuxième étape de cette méthode est la reconnaissance des intentions de l’enfant. Partir du postulat que les intentions sont toujours positives permet d’aller vers une relation plus apaisée. Céline Syritellis souligne que même les comportements difficiles peuvent avoir des motivations bien intentionnées.
En comprenant les besoins et désirs qui motivent les comportements, les parents peuvent ainsi choisir des réponses qui respectent et encouragent le développement de leur enfant.
Planification Préventive
Au lieu de réagir à chaud, la docteure en sciences du langage encourage les parents à anticiper les situations. Ces stratégies préventives, élaborées dans des moments favorables, permettent une intervention plus sereine et efficace lorsque le comportement problématique se produit.
Une intervention Adaptée
Une fois la compréhension des comportements acquise et les pistes préventives établies, il est temps d’intervenir de manière appropriée. “La plupart du temps, ça consiste à comprendre ce que mon enfant cherche à faire et lui fournir une façon adaptée de le faire,” souligne Céline Syritellis.
Enfin, patience et de la persévérance sont indispensables. Élever des enfants exige du temps et de l’engagement. “Chaque étape réussie facilite l’atteinte des suivantes,” souligne la coach parentale.
En combinant compréhension, prévoyance et intervention adaptée, les parents peuvent cultiver des relations harmonieuses. Ainsi, ils soutiennent le développement sain de leurs enfants, étape par étape.
L’invitée. Céline Syritellis est docteure en sciences du langage. Elle est formée aux méthodes d’intervention en psychoéducation et spécialisée dans le développement des habiletés parentales.
Elle est coach parentale et autrice de de « Ça ne peut plus durer. 35 lignes de conduite pour changer les comportements difficiles de nos enfants » paru chez Marabout.