Somme : Thérèse Nowak, une hortillonne passionnée par son métier

Depuis 50 ans, elle et son mari René Nowak cultivent des légumes de saison, bio, dans leurs parcelles sur les Hortillonnages d’Amiens. Ces jardins flottants de 300 hectares sont typiques de la Picardie.

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Somme : le musée des Hortillonnages

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Somme : Thérèse Nowak, hortillonne, veut transmettre aux jeunes

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Somme : le métier d’hortillon raconté par Thérèse Nowak

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Espace naturel protégé, les hortillonnages d’Amiens font partie du patrimoine de la Somme. Il est possible de visiter à pied, à vélo ou en barque ces jardins flottants de 300 hectares, ainsi que d’y passer la nuit. L’activité première y est le maraîchage. Ils sont ainsi douze hortillons et hortillonnes à y cultiver des légumes. Parmi eux, Thérèse et René Nowak. Cela fait 50 ans que le couple exerce ce métier à Rivery, l’une des communes, avec Camon, Longueau, faisant partie des hortillonnages.

Coup de foudre dans les hortillonnages

Cette profession de maraîcher leur était prédestinée. « Mes parents étaient hortillons, ainsi que les parents de mon René. C’est d’ailleurs comme ça qu’on s’est rencontré, parce qu’on avait nos terrains l’un à côté de l’autre. On s’est regardé, il y a eu l’amour.  Et, ça a fait clic-clac, déclare amoureusement Thérèse. Aujourd’hui, ça fait un demi-siècle que l’on cultive de bons produits de saison : salades, haricots verts, tomates, aubergines, poivrons, etc. Pour moi, la plus belle des saisons, c’est l’été, avec tous ces légumes gorgés de soleil, de pluie et de bonne humeur. »

En outre, cultiver sur ces terres, qui sont d’anciens marais, est bénéfique aux produits. « On a une terre très noire, riche, tourbeuse. C’est ce qui donne du goût aux légumes. Ceux produits dans les champs, ce n’est pas la même chose », précise l’hortillonne qui n’utilise ni d’engrais ni insecticides. « C’est que de l’amour et du naturel. »

Avec son mari, ils exploitent deux hectares et ont comme moyen de locomotion une barque. Une fois les récoltes terminées, ils vendent leur production aux magasins et sur les étales des marchés. « C’est un bonheur de produire de bons légumes dans les hortillonnages. Toutes ces couleurs, ces senteurs. Et puis quand les clients me disent : « Oh Thérèse, on s’est régalé avec tes produits de saison ! » Quel bonheur », dit-elle avec enthousiasme.

Transmettre le savoir-faire

Depuis que Thérèse Nowak exerce ce métier, sa passion et son amour sont indéfectibles, tout comme son mari, qui est d’ailleurs à l’initiative de la création du Musée des Hortillonnages en 2018. Toute l’histoire de cette profession y est retracée. Aussi, le couple espère, avec cet établissement, susciter des vocations auprès de la nouvelle génération.

« Ce travail, c’est tout un art, dit Thérèse. Il y a des jeunes qui viennent voir comment on travaille. Ils font des stages, mais certains arrêtent parce qu’ils trouvent que c’est trop dur. C’est vrai, mais je leur dis qu’il faut être organisé. Donc mon message, c’est : lancez-vous dans la production de légumes ! Foncez ! Hortillon, c’est un métier formidable. »

Ce contenu audio a été diffusé le 28 août 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan