Reverto : utiliser la réalité virtuelle pour lutter contre le sexisme 

La société lyonnaise propose des scenarios de mise en situations dans les entreprises. La réalité virtuelle se met ainsi au service de l’évolution de la société.

Réécouter en podcast

Reverto sexisme : voir à travers les yeux de l’autre

Reverto sexisme : voir à travers les yeux de l’autre

02:00

Reverto sexisme : un sexisme sociétal à casser

Reverto sexisme : un sexisme sociétal à casser

04:17

Reverto sexisme : remettre en cause nos comportements

Reverto sexisme : remettre en cause nos comportements

07:50

Comment comprendre ce que vit l’autre quand on n’y a pas été confronté soi-même ? “On peut faire des jeux de rôle, mais ça a toujours une limite. Il faut pouvoir se projeter”, explique Guillaume Clerc, président et fondateur de Reverto, qui intervient partout en France et en Suisse. “Avec la réalité virtuelle, il n’y a pas besoin de se projeter mentalement. Vous êtes dans le casque. Vous êtes l’autre. La réalité virtuelle, c’est super pour ce qui est difficile, impossible, coûteux, dangereux. Et typiquement, se mettre à la place de quelqu’un d’autre c’est très difficile.”

Pour comprendre ce qu’est le sexisme, par exemple, il faut y avoir été confronté. Casque sur les yeux, le volontaire vit une situation selon plusieurs scenarios. Il n’est plus seulement spectateur. “Ça crée des émotions. Et pour aborder ce sujet, par exemple, des relations femmes hommes, c’est un outil formidable. On se glisse dans la peau d’une victime ou témoin d’agissements sexistes, on les vit. On s’appuie sur cette expérience émotionnelle pour, en 15 minutes, apprendre à identifier les situations problématiques, connaître la loi et savoir comment réagir.” 

Une idée qui s’est imposée à Guillaume Clerc, encore journaliste il y a 4 ans. “Je travaillais sur des sujets de société. Il y a eu l’affaire Weinstein, le mouvement #MeToo. Et j’ai compris qu’en tant qu’homme, on ne se rendait pas nécessairement compte de ce que vivaient les femmes. À la base, c’est une idée de documentaire un peu interactif en réalité virtuelle, qui est devenu un outil de formation et de sensibilisation en entreprise.” 

Remettre en cause ses réflexes

Reverto intervient aujourd’hui auprès des managers, des agents de terrain, dans les universités, dans les écoles. Les scenarios sont donc variés. Quand tout le monde enlève le casque, il y a un petit temps d’échange pour voir comment chacun a vécu l’expérience, ce qui aide aussi à faire passer des messages, rappeler qui est la personne référente sur le sujet dans l’entreprise, par exemple : “Ça ouvre la parole, ça crée des émotions, ça fait remonter des choses.”

“Ce qui est important de comprendre, c’est qu’il n’y a pas des sexistes et des victimes. On a grandi dans une société qui est sexiste. Donc, il y a des comportements qui sont sexistes. Et tout le monde a des comportements sexistes, explique Guillaume Clerc. Ce qui est important ici, c’est de pouvoir mettre le doigt dessus quand cela arrive. Tous, on est à la fois un peu victime, auteur et témoin. C’est aussi, quand on est témoin, de pouvoir le faire remarquer. L’important est de tous pouvoir se rendre compte collectivement que, de temps en temps, on fait des raccourcis qui nous peuvent nous empêcher de bien travailler ensemble. C’est de remettre en cause ces réflexes, ces stéréotypes qu’on peut avoir, et qui sont construits par toute la société.” 

Ce contenu audio a été diffusé le 05 septembre 2022 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan