Il fait partie de ceux que l’on appelle les néo-agriculteurs. Quentin Gross est un ancien comptable devenu maraîcher. « Je n’ai pas fait de burn out. Je savais que je n’allais pas être comptable toute ma vie. Mais je savais aussi que la compta allait me servir dans ma vie », explique-t-il. Ce qui lui manquait, en revanche, dans ce métier, « c’est le rendu, autre que la satisfaction des chefs et autres commissaires au compte », souligne-t-il.
C’est au cours d’un bilan de compétences qu’il coche la case maraîchage. « Je me suis demandé ce dont les gens avaient besoin toute leur vie. » La réponse est limpide : « Ils mangent, font des enfants et vieillissent », résume-t-il. À partir de là, la pratique en agriculture biologique s’impose. Il travaille dans des fermes biologiques en échange du gîte et du couvert (woofing), participe à des travaux de saisonnier agricole maraîcher et obtient son brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole (BPREA) en 2021. Il rejoint ensuite une couveuse agricole pendant deux ans puis remporte l’appel à manifestation d’intérêt de la ville de Mérignac pour l’exploitation d’une parcelle municipale en agriculture biologique. « Tout s’est bien enchainé », admet-il.
Il loue désormais un terrain à la collectivité dans le cadre d’un contrat de fermage. Un modèle intéressant pour un agriculteur qui ne dispose pas de foncier. « Je n’avais pas envie de devenir propriétaire, mais de faire pousser mes légumes. Ce qui est très sympa dans le milieu agricole, c’est de vivre la saisonnalité ! On se repose l’hiver, après une grosse saison. Mais j’ai hâte maintenant de rechausser mes chaussures d’été et d’enlever les bottes. »
Quentin Gross produit d’ores et déjà des blettes, des salades, des épinards, des fenouils et des oignons nouveaux. Des produits qu’il fournit à des magasins bio spécialisés. Il commence également à alimenter des crèches municipales et vient de se lancer dans la vente directe sur son exploitation.