Si je vous dis « pollution », à quoi pensez-vous ? Sans doute aux pics de pollution liés aux mobilités, ceux qui alourdissent l’air en ville, par exemple. Pourtant, la pollution de l’air intérieur est bien plus néfaste pour la santé.
Et pour cause, nous passons 80 à 85% de notre temps en intérieur. Un petit peu moins en été, excepté en période de canicule. D’où l’importance de renouveler l’air et de prêter attention aux produits que l’on achète.
Qu’est-ce que la pollution de l’air intérieur ?
« Cela peut être dû à l’activité humaine, comme le tabagisme par exemple. Les activités de ménage, de bricolage… tout ce qui est allergène comme les animaux ou les pesticides, engrais. On pense aussi au matériel d’ameublement ou de chauffage », explique le Dr Le Guillou.
Le président de l’association Santé Respiratoire France met en garde : « Il s’agit de la première source de pollution. Les personnes âgées, celles qui souffrent d’une maladie respiratoire, et les enfants y sont beaucoup plus sensibles. » Dans les effets immédiats pour la santé, selon le polluant, il peut y avoir les yeux qui piquent, le nez qui coule, des maux de tête ou de l’anxiété.
Pour les effets à plus long terme, citons le développement de maladies respiratoires, de l’asthme, de la bronchite chronique ou même des cancers pour les produits cancérigènes.
Que faire ? « Aérez, aérez, aérez ! »
Il faut aérer une pièce au moins 10 minutes par jour, été comme hiver, dit l’association Santé Respiratoire France. Cela participe à renouveler l’air dans le logement ou au travail. « Et puis, il faut aérer davantage si on bricole, si on fait du ménage ou si on a pris une douche pour éviter le développement de moisissure », précise le Dr Le Guillou.
« Il faut aussi faire attention à nos meubles », ajoute le pneumologue. Ceux-ci peuvent en effet contenir, selon les matériaux, des COV (composés organiques volatiles) ou des perturbateurs endocriniens. Cela peut être néfaste pour les bébés si inhalés. « Cela peut les agresser, favoriser les bronchiolites par exemple. » Le médecin conseille donc de bien se renseigner sur la composition de l’ameublement pour une chambre d’enfant par exemple, de privilégier la seconde main ou de laisser les meubles s’aérer quelque temps avant de faire dormir l’enfant dans la chambre.
Les produits ménagers et d’hygiène
Les produits ménagers peuvent être source de toxicité car ils comportent un certain nombre de composants nocifs. Composés organiques volatiles, microparticules, perturbateurs endocriniens… « Le nettoyage seul suffit. La désinfection peut, au contraire, être particulièrement néfaste pour la santé », explique Dr Le Guillou.
Ce dernier conseille donc de bien lire les indications sur les étiquettes et bannir tous les produits contenant du parfum, par exemple, ou de la javel. « Un chiffon mouillé avec un peu de vinaigre blanc peut faire l’affaire. Ou même simplement de l’eau chaude. » Préférez par ailleurs les produits biologiques ou, mieux, faites vos sprays vous-mêmes !
Dans la salle de bains, idem : attention aux aérosols, préférez les produits naturels. Les shampoings et gels douche peuvent présenter des composants agressifs pour la peau, mais aussi toxiques pour l’environnement une fois l’eau évacuée.
