« Oser entreprendre » au féminin durant les WE DAYS Nouvelle-Aquitaine

La 6ᵉ édition de ce festival, qui se tient jusqu’au 28 juin, veut fédérer les acteurs de l’entrepreneuriat pour plus de mixité. Ces événements, pour la plupart gratuits, sont proposés sous différentes formes.

Écouter le contenu

Les publics concernés par les WE DAYS Nouvelle-Aquitaine

Les publics concernés par les WE DAYS Nouvelle-Aquitaine

02:17

WE DAYS Nouvelle-Aquitaine : les femmes osent l’entrepreunariat

WE DAYS Nouvelle-Aquitaine : les femmes osent l’entrepreunariat

04:16

WE DAYS Nouvelle-Aquitaine : « Oser entreprendre » au féminin

WE DAYS Nouvelle-Aquitaine : « Oser entreprendre » au féminin

08:17

Lancés en 2019, les WE DAYS (Women Entrepreneurs Days) Nouvelle-Aquitaine organisent cette année leur 6ᵉ édition. Le but est d’agir pour plus de mixité dans le monde de l’entrepreneuriat. En effet, les femmes représentent un peu plus d’un tiers des effectifs. Cet événement, d’un mois, qui se tient jusqu’au 28 juin, a ainsi pour but de promouvoir l’entrepreneuriat des femmes en région.

Deux incubateurs régionaux, La Ruche et Les Premières Nouvelle-Aquitaine, sont à l’initiative de cet événement. Rencontre avec Christine Panteix, directrice de cette dernière structure.

AirZen Radio. Comment pouvez-vous définir les WE DAYS (Women Entrepreneurs Day) ?

Christine Panteix. C’est une communauté de structures engagées pour l’entrepreneuriat des femmes. Mais c’est aussi et surtout, pour le moment, un festival d’événements qui vont promouvoir des femmes entrepreneurs et des structures qui les accompagnent, qui les financent ou les fédèrent. C’est également une charte d’engagement de ces structures qui veulent vraiment mettre en lumière ces femmes et vont permettre d’éveiller des vocations. Et peut-être, on l’espère, permettre qu’il y ait plus de mixité dans l’entrepreneuriat. Car c’est également ça l’enjeu des WE Days.

Comment agissent La Ruche et Les Premières Nouvelle-Aquitaine ?

La Ruche est un incubateur régional qui accompagne les porteurs de projets à impact. Elle a notamment un programme spécifique pour des femmes entrepreneurs qui s’appellent les audacieuses. C’est autour justement de ce programme spécifique que nous nous sommes rencontrées avec Nathalie Le Roux de La Ruche. On a commencé à travailler ensemble puisque l’incubateur Les Premières adressent spécifiquement les femmes et les équipes mixtes.

Nous proposons aussi des programmes pour des femmes qui vont créer leur entreprise, sur toutes les phases de maturité du projet. On a partagé le constat qu’il n’y avait pas suffisamment de femmes qui entreprennent, ou elles s’autocensurent très rapidement dans leur projet. Et donc il y avait aussi l’enjeu de faire connaître des accompagnements spécifiques et des façons d’accompagner ces femmes pour leur donner plus confiance. On sait qu’il n’y a rien de tel que d’avoir des rôles modèles pour avoir envie de faire quelque chose.

D’où vient cette envie de créer un événement tel que WE DAYS ?

Très rapidement, on s’est dit qu’il fallait essayer de trouver quelque chose pour montrer ces femmes qui créent dans x secteurs d’activité. On s’est dit qu’on ne pouvait pas faire ça uniquement toutes les deux. Il fallait vraiment qu’on fédère toutes les structures qu’on connait de l’écosystème, qui font aussi plein de choses pour les femmes entrepreneurs. Qu’on fédère également les structures d’accompagnement, de financement, les réseaux de chefs d’entreprise pour qu’elles puissent aussi partager les lieux, les portraits ou les parcours de femmes qu’elles ont accompagnées. Et ainsi les inciter à témoigner pour avoir un maximum de rôles modèle dans toute la Nouvelle-Aquitaine et que ça donne envie à plus de femmes de se lancer dans l’entrepreneuriat.

Il y a donc des tables rondes, des réunions d’informations, des témoignages, des “afterworks”, etc. Au total, il y a plus d’une quarantaine de rendez-vous pour parler de différents sujets…

Il y a trois grandes thématiques. La première, c’est « Oser ». C’est donner envie d’y aller, au moins d’aller voir. Ensuite, il y a « s’outiller ». Là, on va parler à la fois des structures d’accompagnement, mais aussi, par exemple, de l’Urssaf. Cette thématique est davantage axée sur des contenus d’accompagnement, sur la création d’entreprise, des types et échanges de pratiques… Et il y a enfin la thématique « se financer ». Il y a en effet de gros enjeux sur le financement des projets entrepreneuriaux par les femmes.

Les événements vont donc s’articuler autour de ces trois thématiques. Le format de l’événement peut vraiment être très différent d’une structure à l’autre. Ils ne sont d’ailleurs pas uniquement réservés aux femmes, mais sont très inspirants pour tous les entrepreneurs.

Qui anime ces rencontres ?

Je vais citer les historiques, mais il y en a vraiment beaucoup. Par exemple, il y a le CIDFF (Centre d’information et de droit des femmes et des familles), présent dans tous les départements. La Chambre des métiers, également, par exemple. Celles-ci sont des structures d’accompagnement. Mais il y a aussi parfois des cabinets d’expertise comptable. Pour nous, les réseaux de financement sont très importants. Il y a donc des banques partenaires du PAREF ou la Caisse d’Épargne, BNP Paribas, Crédit Mutuel du Sud-Ouest, mais aussi le Crédit Agricole. Et puis des organismes comme le Réseau Entreprendre Initiative, France Active, qui sont des réseaux de financement, d’aide à la création et au développement des entreprises. Tous les ans, il y a une cinquantaine de structures partenaires.

Depuis que la structure existe, avez-vous constaté que davantage de femmes osent désormais se lancer dans l’entrepreneuriat ?

On a remarqué que davantage de femmes osent parler de leur idée. Tout au début, elles vont oser se rapprocher d’une structure d’accompagnement. Il y a donc moins d’autocensure à parler de son idée. Ça permet, une fois qu’elles sont identifiées par une structure d’accompagnement, de pouvoir les accompagner en direct ou de les réorienter vers la structure la plus adéquate pour accompagner la typologie du projet ou la maturité. C’est super, parce que c’était un des gros freins identifiés cette autocensure.

Au tout début, un certain nombre de femmes se disaient : “J’ai eu deux ou trois retours pas très positifs en parlant de mon idée”. “On m’a demandé si je m’en croyais vraiment capable, ce que j’allais faire des enfants ? Que c’était quand même une grosse prise de risque.” Du coup, elles n’osaient plus, parfois très tôt, évoquer le fait qu’elles avaient envie d’y aller. J’espère qu’avec les WE DAYS, on a un peu contribué à faire changer ça.

Ce contenu audio a été diffusé le 11 juin 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan