Ma boîte à moustique, dispositif français écoresponsable et efficace

Le moustique tigre a colonisé 67 des 96 départements français. Vecteur de maladie, agressif à toute heure, véritable nuisance, il pourrait bien avoir rencontré plus fort que lui : Ma boîte à moustique.

Réécouter en podcast

Comment se protéger des moustiques tigres ?

Comment se protéger des moustiques tigres ?

02:05

Pourquoi les moustiques sont-ils autant attirés par l’homme ?

Pourquoi les moustiques sont-ils autant attirés par l’homme ?

04:15

Les moustiques tigres nous veulent-ils du mal ?

Les moustiques tigres nous veulent-ils du mal ?

08:16

Comment venir à bout des moustiques tigres ?

Comment venir à bout des moustiques tigres ?

28:00

En apparence, il ressemble à un grand pot de fleurs design. Pourtant, à l’intérieur, se cache une véritable machinerie visant à nous sauver de l’une des espèces les plus invasives au monde : le moustique tigre. Ce dispositif, c’est Ma boîte à moustique. Un concept imaginé par Guillaume Lombard et Romain Tiberghien, deux ingénieurs de Toulouse.

Il s’agit d’un produit innovant, 100% Made in France, fabriqué avec des matériaux raisonnés et écoresponsables et dont l’efficacité a été prouvée.

Le moustique tigre, le fléau de la moitié sud de la France

« J’ai longtemps vécu dans le Nord. Il y a quelques années, j’ai fait le choix de descendre dans le Sud pour profiter du beau temps. Et, avec mes enfants, ça a vite été compliqué de profiter du jardin tant les moustiques tigres sont un fléau ici », se souvient Romain.

Ma boîte à moustique

Cet ingénieur d’Airbus a donc discuté avec un ami, Guillaume, qui travaillait jusqu’alors pour Air Liquide. « On s’est demandé comment remédier à ce problème tant les solutions existantes étaient inefficaces sur le long terme ou problématiques pour l’environnement. Et puis, d’une plaisanterie, on s’est pris au jeu ». Voilà comment est née Ma boîte à moustique.

Les moustiques nous veulent-ils du mal ?

Les moustiques ont toujours fait partie du paysage. Il existe d’ailleurs plus de 3 500 espèces à travers le monde. Parmi elles, seules une centaine se nourrissent de sang. Les autres ont une fonction pollinisatrice, comme les abeilles. La pire d’entre elles est sans doute le moustique tigre, venu tout droit d’Asie du Sud-Est. Il a colonisé la France à partir de 2004 et était établi dans 67 départements sur 96 au 1er janvier 2022.

Ma boîte à moustique

Ce sont les femelles qui piquent pour produire leurs œufs. Elles peuvent pondre plusieurs centaines de fois par jour dans des espaces urbains et humides. Leur particularité : une activité à toute heure de la journée, avec un pic d’agressivité à l’aube et au crépuscule. Si bien que leur présence peut devenir une véritable nuisance, source de stress et d’allergies.

Le moustique tigre est par ailleurs vecteur de maladies et peut incuber jusqu’à 22 virus différents. Il est ainsi responsable de 800 000 décès chaque année dans le monde, faisant de lui l’animal le plus dangereux pour l’homme. Sa présence exponentielle est directement liée aux effets du réchauffement climatique.

Comment fonctionne le dispositif Ma boîte à moustique ?

Sous la forme d’une jardinière connectée et pilotée à distance, Ma boîte à moustique fonctionne par biomimétisme. Le dispositif reproduit ainsi deux mécanismes qu’affectionnent particulièrement les moustiques tigres : la respiration humaine d’abord. Via une bombonne de biogaz fabriquée localement, elle émet de faibles quantités de C02, semblable à cette respiration. Et L’odeur de la pea, via un tube de phéromones.

Ainsi, posée sur une grande terrasse ou dans un jardin, elle fait fonction d’être humain factice et attire les petits diables autour d’elle. Les prédateurs sont ensuite aspirés dans deux petites aérations via des filets à travers lesquels d’autres insectes, plus gros, ne peuvent pas passer. Si elle fonctionne en continu, elle s’adapte aux conditions climatiques et peut déclencher elle-même son mécanisme en fonctionnde l’humidité, par exemple. Ainsi, elle participe fortement à réduire les dynamiques de pontes des femelles.

La start-up promet une efficacité dans un rayon de 15 mètres autour du piège, soit sur plus de 700 m² de surface. La structure, qui a équipé une centaine de sites en 2022, vise plus d’un millier en 2023. Elle se base sur des tests réalisés en laboratoires indépendants publics et privés ainsi que sur ses retours clients pour évoluer.

Ma boîte à moustique

« Reproduire l’air extérieur en laboratoire est compliqué, car il y a énormément de variantes. Mais les études ont prouvé une efficacité de l’ordre de 95% d’élimination de moustiques. » Sur le terrain, les avis sont plus que positifs et l’efficacité tourne autour de 85-90%. « On ne promet pas la disparition des moustiques. Notre dispositif permet de réduire fortement les nuisances, mais cela va toujours dépendre de l’endroit où on l’installe », explique Romain.

Efficacité prouvée, prix élevé !

Ma boîte à moustique mise sur une stratégie française. « Tous nos produits et matières sont fabriqués en France et réfléchis au maximum pour diminuer l’empreinte carbone », ajoute l’entrepreneur. Des pots de fleurs au gaz carbonique, le CO2 émis provenant d’une ferme des Hautes-Pyrénées. Celle-ci fabrique le gaz par fermentation de produits agricoles et d’élevage, tels que le maïs ou le fumier.  

Du fait de matériaux de qualité et locaux, la start-up vise avant tout une clientèle de professionnels ou institutionnelles. Plusieurs mairies ont déjà acheté ce produit pour des parcs ou jardins. Ainsi que plusieurs hôtels et restaurants. Mais ce dispositif a un coût : plus de 1200 euros.

« Nous travaillons à réduire la facture pour le rendre plus accessible aux particuliers, car nous avons remarqué qu’il y a une forte demande de leur côté. Mais nous ne souhaitons pas faire n’importe quoi. Réduire la nuisance des moustiques ne peut pas se faire au mépris des matériaux et de notre empreinte », explique le jeune homme.

Ce contenu audio a été diffusé le 30 août 2023 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Olivier MONTEGUT

Rédacteur en chef adjoint

Agence de communication Perpignan