Le criquet de Crau est une espèce particulière qui ne vit que dans la plaine de Crau, dans les Bouches-du-Rhône, et plus précisément entre Saint-Martin-de-Crau, Salon-de-Provence et Fos-sur-Mer. Il mesure entre 3 et 4 cm, ne chante pas, ne vole pas à cause de ses courtes ailes, ce qui le rend fragile. Très sensible à son environnement, il en adopte même la couleur, ce qui lui permet de se camoufler. À ce jour, seules trois sous-populations de cette espèce sont connues et vivent sur 2000 hectares, réparties sur trois sites.
Si le criquet de Crau a certaines spécificités, son milieu en a tout autant. La plaine de Crau est composée de pelouses steppiques : elles sont sèches et l’été, il y fait très chaud. C’est une plaine parsemée de cailloux, car c’est l’ancien lit de la Durance. C’est donc dans cet environnement unique en France et en Europe qu’évolue cet insecte qui voit sa population décliner depuis une trentaine d’années. Pour plusieurs raisons connues – comme le fait que les steppes d’origines soient reconverties en terres agricoles ou en sites industriels -, mais aussi inconnues. Pourtant, voir disparaître le criquet de Crau, c’est voir disparaître un indicateur du bon fonctionnement de la biodiversité de cet environnement si particulier.
D’ailleurs, l’Union européenne, qui a classé cette espèce endémique en danger, a financé une partie du programme de sauvegarde de l’espèce Life. La subvention, qui s’élève à 2 millions d’euros, va permettre plusieurs choses : améliorer la gestion de milieu, indemniser et travailler avec les éleveurs, permettre la réintroduction de l’espèce avec un système d’élevage, mener des campagnes de sensibilisation et des actions pédagogiques, et trouver les autres causes du déclin de la population du criquet de Crau.