Et si l’agriculture dite « industrielle » ou « conventionnelle » n’était plus tenable ? Pour Jacques Caplat, le constat est simple : « Il faut un modèle agricole qui se réconcilie avec le vivant pour mieux s’adapter à l’évolution du climat. C’est à notre portée. On a le choix de le faire en douceur ou dans le chaos. » Pour comprendre ces changements, l’agronome publie “Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit !” aux éditions Rue de l’échiquier.
Selon Jacques Caplat, il est important de comprendre l’histoire agricole pour questionner son présent et imaginer son futur. L’agriculture conventionnelle est touchée de plein fouet par le changement climatique, elle en est pourtant l’une des causes. Le serpent se mord la queue et le cercle devient vicieux. Les fermes sont en effet devenues trop grandes pour être reprises.
Par ailleurs, les agriculteurs qui ne misent que sur une culture se mettent en péril, deviennent dépendants de contrats et crédits qu’il faut rembourser. La France a ainsi perdu plus d’un million de fermes en 50 ans. Le nombre d’actifs agricoles a par conséquent drastiquement baissé et la surface moyenne des fermes a été multipliée par 6. Résultat : le modèle ne s’adapte plus à la nature, mais la nature s’adapte à un système productiviste.
Et ne dites pas à Jacques Caplat qu’il faut bien continuer à nourrir la planète. « Arrêtons de nous mentir : l’agriculture industrielle n’a jamais fonctionné pour nourrir le monde. On produit une fois et demi ce dont l’humanité a besoin. La faim, c’est un problème d’accès à la nourriture, c’est un problème de pauvreté. Et ce modèle industriel crée de la pauvreté », explique-t-il.
“Agriculture industrielle, on arrête tout et on réfléchit !” est un véritable outil d’éducation populaire pour mieux agir, du moins le faire en conscience.