Gazelle Tech invente la voiture électrique plus légère et vertueuse

La Gazelle Phoenix consomme 40% d’énergie en moins qu’une voiture de gamme équivalente. Assemblée localement, elle permet également de recréer de l’emploi dans l’industrie auto en France.

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Gazelle Tech : légèreté, sécurité et relocalisation

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Gazelle Tech : une voiture électrique plus vertueuse

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Gazelle Tech : donner un nouveau souffle à l’industrie auto

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Gaël Lavaud, le fondateur de Gazelle Tech, est parti d’un constat simple : “On a à peu près 1,2 personne dans un véhicule qui fait 1,5 tonne en moyenne. Donc, on dépense notre énergie à déplacer une voiture et pas un passager”, explique-t-il. Toute la logique a donc été de travailler sur l’allégement du véhicule, à commencer par sa pièce maitresse, le châssis, qui représente un poids non négligeable sur un véhicule électrique. L’idée ingénieuse de Gazelle Tech est d’avoir développé une technologie de châssis entièrement en matériau composite, qui permet d’alléger drastiquement le véhicule.

Si l’on sait faire léger depuis très longtemps – rappelons que la 2CV pesait quelque 550kg, sans oublier les voiturettes actuelles –, la sécurité n’est plus forcément au rendez-vous. Gazelle Tech propose ainsi d’allier confort, sécurité et légèreté, avec une voiture qui va par ailleurs consommer 40% d’énergie en moins pour se déplacer et donc nécessiter 40% d’énergie en moins à fabriquer. 

Assemblée localement

Gaël Lavaud, fondateur de Gazelle Tech.

Autre simplification, celle de l’assemblage du véhicule. Au lieu d’avoir 200 à 300 pièces en acier embouti destinées à constituer le châssis, la Gazelle Phoenix, le premier modèle de Gazelle Tech, présente simplement 10 pièces qui s’assemblent n’importe où et sans outils en une heure. Un gros Lego.

“Au lieu de fabriquer nos véhicules dans une giga factory, et d’avoir ensuite d’avoir un système logistique qui va transporter les voitures à travers le monde pour les livrer aux clients et dépenser beaucoup d’énergie, on a mis au point un système de production à base de micro-usines que l’on va franchiser auprès de partenaires qui assembleront les véhicules, et qui seront ensuite chargées de les vendre localement. Donc ça permet en plus de recréer de l’activité économique sur l’ensemble du territoire”, précise Gaël Lavaud.  

Une voiture qui n’a rien à envier à ses concurrentes électriques, bien au contraire, puisqu’elle consomme même moins : 10kWh aux 100km contre 15 à 17kWh, selon Gazelle Tech. C’est un véhicule avec cinq vraies places qui roule jusqu’à 110 km/h, ce qui permet d’emprunter l’ensemble des voies de transport à notre disposition – rocades, autoroutes ou périphériques -, tout à fait en phase avec un usage périurbain. 

“L’un des risques, quand on développe une innovation, c’est qu’elle ne soit pas adoptée”, poursuit Gaël Lavaud. “On a vraiment mis le focus sur développer un véhicule comme celui que vous avez déjà à la maison, mais qui va être beaucoup plus vertueux pour l’environnement.”

Réparable par soi-même

Et d’une simplicité à la portée de tous. Dans une logique de redonner du pouvoir au consommateur et de ne pas le rendre dépendant de concessionnaires ou autres, Gazelle Tech a fait en sorte que toutes les informations de l’ordinateur de bord puissent remonter directement sur l’afficheur du véhicule avec des messages simples, clairs, et l’ambition, à terme, de développer des tutoriels qui permettront de faire soi-même l’entretien de notre véhicule si on le souhaite. Avec l’option, toujours, de pouvoir se rendre dans la micro-usine près de chez soi. Car ces micro-usines ont plusieurs fonctions : assembler les véhicules, mais également servir de points de vente et de points de maintenance.

Gaël Lavaud et sa Gazelle Phoenix dans son atelier de Blanquefort, Gironde.

Ce véhicule attire déjà l’attention des collectivités territoriales, qui voient en lui une démarche vertueuse, qui soutient l’emploi dans les territoires et s’insère très bien dans la stratégie de réduction de leur impact au quotidien. Une innovation qui n’intéresse pas qu’en France puisqu’une quarantaine de demandes de micro-usines ont déjà été formulées sur quatre continents.

Un prix accessible

Avec une logique d’accessibilité à 20 000 euros hors aides de l’État, Gazelle Tech fait aussi le pari du prix, qui pourrait être réduit avec le bonus écologique. Reste à être homologué, ce qui devrait être le cas cette année.

“L’idée est de faire renaître une industrie automobile qui est aujourd’hui en perdition, d’où le nom de Phoenix. On produit de moins en moins de véhicules en France, l’idée est donc de donner une nouvelle jeunesse, une nouvelle vie et un nouvel élan à notre industrie auto avec un modèle industriel plus vertueux et totalement relocalisé.” Gazelle Tech espère pouvoir mettre la Gazelle Phoenix à notre disposition entre 2025 et 2026.

Ce contenu audio a été diffusé le 12 mars 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Florence Jaillet

Journaliste

Agence de communication Perpignan