EN DIRECT
00:00
00:00

LA RADIO QUI VOUS
FAIT DU BIEN

  
 

Comment répondre avec philosophie aux questions des enfants curieux

© Aleksej / Adobe Stock
« Pourquoi on meurt ? Est-ce que je peux décider d’être heureux ? Pourquoi il y a des riches et des pauvres ? » Dès 3 ou 4 ans, les enfants interrogent le monde avec une candeur désarmante.

Si des questions peuvent déstabiliser les adultes, elles n’en révèlent pas moins une capacité étonnante à penser en profondeur. Pour Chiara Pastorini, philosophe praticienne et fondatrice des Petites Lumières, les enfants sont « des philosophes en herbe qui ne sont pas conscients de l’être ».  Elle est par ailleurs l’autrice de « 100 questions (hautement) philosophiques que vous posent vos enfants », publié aux éditions Solar.

Beaucoup de parents se sentent démunis. Les souvenirs de leurs cours de terminale sont flous et la peur de « mal répondre » freine l’élan. Mais pour Chiara Pastorini, il n’est pas nécessaire d’avoir lu Platon ou Kant : « Ce qui compte, c’est d’adopter une posture d’écoute et d’ouverture. » La philosophie, « c’est une façon différente de voir les choses ». Et cela se transmet d’abord par l’exemple : accepter de douter, de ne pas savoir, de chercher ensemble.

Des questions qui font grandir

Chiara Pastorini suggère de partir des questions de l’enfant pour lui expliquer ce qu’est la philosophie. « Philosopher, c’est d’abord se poser des questions. Les partager. Réfléchir ensemble. » Les questions philosophiques sont celles qui n’ont pas une seule bonne réponse, qui font réfléchir. Elles permettent de changer d’avis en discutant. Les enfants ne sont pas trop jeunes pour cela. Ils sont même, parfois, plus audacieux que les adultes. Il suffit d’un peu d’écoute, d’un pas de côté et d’un grand respect pour leur étonnement.

Face à une question enfantine sur la mort, la justice ou la liberté, le réflexe immédiat est souvent de chercher une « bonne réponse ». Mais pour Chiara Pastorini, l’enjeu est ailleurs. « Il ne s’agit pas d’avoir une réponse toute faite, mais d’ouvrir un espace de réflexion », explique-t-elle. Retourner la question à l’enfant, lui demander ce qu’il en pense, c’est lui offrir une place active dans la conversation. Cela le valorise et l’incite à penser plus loin.

La philosophie à hauteur d’enfant, mais pas au rabais

Le langage des philosophes peut être complexe, mais les idées ne le sont pas toujours. Ainsi, sur le thème de la mort, Épicure peut être évoqué simplement. « Il disait que la mort n’est pas un problème : tant qu’on est vivant, elle n’est pas là. Et quand elle est là, on n’est plus là. » Heidegger aussi, dans une certaine mesure : la conscience de la mort donne du sens à la vie. Pourquoi ne pas poser à l’enfant cette question renversante : « Et si on vivait pour toujours ? » Peut-être, alors, chaque moment perdrait-il sa valeur ?

©Chiara Pastorini

L’invitée.
Philosophe praticienne, animatrice et formatrice en philosophie pour enfants, Chiara Pastorini est aussi chargée de cours consacrés aux Grands enjeux contemporains, à l’Université Paris 9-Dauphine. Elle a fondé en 2014 Les petites Lumières, un projet qui a déjà initié plus de 15 000 enfants et adolescents à la philosophie.

Autrice de plusieurs ouvrages de philosophie, elle a notamment écrit « 100 questions (hautement) philosophiques que vous posent vos enfants », paru aux éditions Solar.

La suivre sur Instagram 

Ça va vous intéresser aussi…

Un jeune garçon, vu de haut et assis au pied d'un pommier, croque dans une pomme

écouter

Grande enquête sur les produits Bio : aidez-nous en répondant à quelques questions

9 avril 2025
À Paris, Fanny Pecheran fait du thé un art de vivre bienveillant

écouter

À Paris, Fanny Pecheran fait du thé un art de vivre bienveillant

21 mai 2025

Émissions

Ma région